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3,65

sur 506 notes
Normalement, je préfère écrire des critiques plutôt courtes sur des livres quasi inconnus, des oeuvres „sans critique“. Normalement, je lis de préférence nouvelles et haïkus. Autant dire qu'il y avait bien peu de chance que je lise ce pavé et encore moins que j'éprouve le besoin d'en rajouter à la cinquantaine de critiques existantes. Mais, c'est qu'il s'agit d'un livre qui n'a rien de normal. Et le grand nombre de critiques négatives m'a profondément attristé. Bizarre, bizarre, d'habitude les critiques négatives de mes livres préférés me laissent indifférent ou parfois m'amusent. Chacun a bien le droit d'apprécier ou non à sa manière.
Alors pourquoi cette exception ? Tout d'abord, je suis un grand amateur de l'Inde, tout spécialement de l'Inde du nord, depuis que je l'ai découverte il y a plus de trente ans. le livre qui nous intéresse est entre autres un brillant essai sur la société indienne et son évolution depuis un siècle, avant et après l'indépendance et jusqu'à l'année 2000. le rapide déclin moral après l'accession à l'indépendance, l'abandon brutal des valeurs chères au Mahatma pour le culte oh combien plus banal de la puissance et de l'argent sont décrits avec brio. (Sur le même sujet, en plus sobre, on peut préférer le livre de Pavan K Varma « Being Indian »)
Loin de Chandigarh, c'est aussi une histoire d'amour extraordinaire (c'est promis, je ne vous dirais pas ce que normalement, je pense des histoires d'amour…), racontée dans un style qui m'a captivé de la première à la dernière ligne. L'édition France Loisirs a 756 pages. Elle aurait pu en avoir le double ! J'ai beaucoup apprécié l'originalité du discours, son humour, sa profonde mélancolie. (Je n'ai choisi qu'une citation : Si j'avais disposé du livre sous forme électronique, je l'aurais « cité » tout entier).
Impossible de passer sous silence l'érotisme omniprésent – mais jamais vulgaire - de ce roman. Une surprise un peu déconcertante au début, mais qui fait tellement partie intégrante du récit que je vois mal comment il aurait pu continuer autrement. Et puis ce livre-fleuve ne parle pas que de sexe. Il y est question avec beaucoup de passion et même d'érudition d'histoire, de développement urbain et rural, de corruption, de la vie de tous les jours, de la nature, des montagnes, des fleurs, arbres et animaux, des affres de la création littéraire, de la lutte pour la survie au sein d'un journal et d'au moins mille autres choses encore.
Enfin, il ne fait aucun doute que le compliment adressé par l'auteur à Annick le Goyat, traductrice du livre en français, est amplement mérité. Sans avoir lu la version originale, je suis convaincu d'avoir lu un texte non pas « seulement traduit » mais bel et bien recréé. Merci pour ce moment trop rare ! (Petit détail ne changeant rien à l'affaire : un « bird sanctuary » n'est pas un « sanctuaire à oiseaux » mais une réserve ornithologique)
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Roman d'amour, documentaire sur l'Inde moderne, réflexion sur l'écriture et l'inspiration, satire des travers humains universels, récit érotique, Loin de Chandigarh est tout ça à la fois, parfois simultanément... C'est donc un livre dense, exigeant et assez déroutant. Il m'a fallu près de 3 mois pour en venir à bout, mais cela en valait la peine.

Le roman d'amour, c'est celui du narrateur et de sa lumineuse Fizz. Une histoire compliquée, ne serait-ce que parce qu'il est musulman et elle sikh ou parce qu'ils voudraient tous deux qu'il écrive et qu'il n'y arrive pas. Mais une histoire où tout se résoud et se dissout dans le sexe, le ciment de leur couple. du moins au début... Si leurs ébats m'ont laissée complètement froide, j'ai aimé l'histoire de leur rencontre, leurs tentatives timides de séduction, ou la tendre moquerie qui règne entre eux.

Les descriptions de l'Inde sont passionnantes, peut-être aussi grouillantes de vie que le pays lui-même. Y sont évoqués pêle-mêle la culture, les religions, l'évolution des mentalités, les transports, les paysages, la vie politique après Gandhi, les villes, les campagnes, la cuisine, les préjugés, les superstitions, les violences... et certainement encore beaucoup de choses que j'oublie !

Pourtant, c'est probablement les pensées et l'ironie de l'auteur sur les humains de manière générale qui m'ont le plus plu et que je retiendrai : la comparaison de l'ambition à une lutte pour grimper à un mât glissant plus vite que ses collègues, les souffrances d'un artiste en panne d'inspiration, la veulerie d'un prince héritier plein d'idéaux jamais réalisés, la cruauté, la passion, la tendresse, la complicité dans un couple...
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J'avoue que le gros pavé de Tejpal m'impressionnait et que j'ai mis un certain temps pour me lancer sur les pas du narrateur et de son épouse Fizz. le couple vit en parfaite harmonie depuis plusieurs années, une osmose qui trouve son épanouissement dans le sexe.
Mais voilà, un jour l'homme découvre les carnets de l'ancienne propriétaire de leur maison. Fasciné par les écrits intimes de cette femme, le narrateur s'éloigne peu à peu de Fizz. Reviendra-t-il à la raison ?
Tejpal dissèque cet appétit sexuel (il faut avouer qu'il assure le garçon) puis le détachement qui survient petit à petit, fragilisant les fondations de leur parfaite alchimie.
Tejpal insiste (parfois lourdement) sur un érotisme débridée qui devient vite lassant. le livre est plus convainquant quand l'écrit prend de la hauteur et nous parle de cette Inde envoutante et complexe à la fois. le roman ne convainc qu'à moitié parce Tejpal n'arrive pas à rendre ce couple attachant (en tout cas pour moi), sa théorie comme quoi le ciment d'un couple ne tient que par le sexe peut aussi prêter à discussion ou à désaccord. Et puis surtout, Tejpal nous embarque dans des longueurs qui finissent par nous exaspérer. La tentation de sauter des lignes est souvent tentante. Un roman touffu (trop ?), long (trop ?) qui m'a laissé personnellement perplexe. Tant de pages pour ça. A vous de juger.

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L'amour, le désir, le désir , l'amour, l'absence. Il y a des thèmes comme ceux-là que l'on ne se lasse pas de lire car ils sont comme auréolés de quelque chose de quasiment magique. Malgré les générations qui passent, ces sentiments savent toujours défier la logique.

Loin de Chandigarh parle de tout ça et de plein d'autres choses, et pas toujours de façon très organisée d'ailleurs....... Le tout souvent saupoudré de mystique indienne : aussi envoutante que déconcertante par moments. Ainsi l'union des corps de Fizz et du narrateur est-elle sublimée comme faisant partie intégrante de l'Harmonie de la nature. Rien n'est plus naturel que le désir après tout, mais comme toutes choses dans la nature, il vient aussi un moment où il meurt.

Le narrateur, un journaliste qui veut rédiger un roman, fait l'autopsie d'un couple qui se meurt, le sien. Très vite, tout se mélange. Le roman qu'il devait écrire sur l'Histoire moderne de l'Inde se retrouve morcelé par son expérience personnelle. Durant les trois quart du livre le narrateur mêle ses réflexions sur son couple, ce qui l'a animé et ce qui l'a tué, avec ses analyses de la société indienne post-coloniale ET les fameux carnets (qui arrivent assez tardivement dans le récit, contrairement à ce que le résumé laissait envisager). Les descriptions de l'Inde "fraîchement" libérée du joug britannique et qui invente de nouvelles façons de faire cohabiter la mosaïque de langues et d'ethnies est parfois saisissante... ou sanglante...... Les personnages principaux incarnent bien ces dilemmes : peut-on vivre sa passion pour la chair d'un(e) étranger(e) ou pour un musulman lorsqu'on est sikh et vice versa ? Quid des traditions ancestrales qui faisaient autorité bien avant la Couronne britannique ? Quel visage la modernité peut-être prendre dans le pays qui a vu naître le Kama-Sutra ?

Alors oui, certaines réflexions de l'auteur/narrateur sont très pertinentes, que ce soit sur l'amour ou sur les sujets politiques ou historiques, ou encore le vibrant hommage qu'il rend au Mahabharata , mais tout cela est bien trop décousu à mon goût ! On commence à aller dans un sens, puis dans un autre, et on revient, puis on repart ici ou là ...Et un tel manque de structure dans un roman de près de 700 pages, c'est tout simplement INSUPPORTABLE !
Oui, ce roman était ambitieux et possède plusieurs niveaux de lectures et autant de pistes de lectures que la roue du Karma Dharma - sans doute plus qu'on ne le croit -, mais j'attendais mieux. Mieux construit surtout. Dommage pour moi !
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Je commence d'emblée en précisant que Loin de Chandigarh n'a pas du tout répondu à mes attentes. Bien sûr, j'en avais beaucoup entendu parler et parfois il est mieux de se méfier de la réputation qui précède certains romans… Mais ma mauvaise impression est en partie due à une erreur de ma part : tout ce temps, j'avais mal lu le titre. Je croyais avoir vu Chandernagor, cet ancien comptoir de la France en Inde. Ainsi, je m'attendais à trouver un peu de cette aura française, marcher ses rues et ses vieilles demeures coloniales, fouler son histoire, sa grandeur d'antan. Mais non. (En passant, le titre original est The Alchemy of Desire, qui lui convient mieux, selon moi. Parfois, je me demande ce qui passe par la tête des traducteurs ou des éditeurs…) Toutefois, ma mauvaise impression est beaucoup due aux choix discutables de l'auteur, Tarun Tejpal. En effet, le roman est constitué de deux récits, l'un étant imbriqué dans l'autre, chacun étant beaucoup plus long que nécessaire. Trop, même.

Le roman s'ouvre sur un jeune couple qui vit dans la grande ville. le lecteur a droit aux descriptions habituelles d'une Inde moderne, grouillante, étourdissante. Toutefois, Delhi, on commence à connaître alors les descriptions à n'en plus finir… ouf ! Au moins, c'était fait avec humour, cela allégeait un peu la lecture. Puis il y a ce couple, le narrateur et sa conjointe Fizz. Un musulman et une sikh. Les enjeux liés à la religion sont peu abordés, chacun trouvant l'épanouissement dans la sexualité. Après tout, rien n'est plus naturel que le désir charnel, non ? Chez moi, les relations entre gens de différentes religions ne sont pas un si grand enjeu alors je n'ai pas trop accroché. Ceci dit, peut-être que c'est encore tabou en Inde. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas suffisant pour vivre dans une grande ville indienne alors le couple s'achète une jolie petite maison à la campagne, Chandigarh.

À ce point, le lecteur est rendu à la moitié du roman, environ, et il ne s'est rien passé de notable... à part des scènes de baise assez crues. En quoi tous ces ébats amoureux – entrecoupées de quelques frustrations professionnelles – peuvent bien mener ? À une vie rangée. Eh bien non. le narrateur trouve les carnets laissés par l'ancienne propriétaire des lieux plus d'un demi-siècle plus tôt.

Le roman bascule dans sa deuxième partie. Dans ces carnets, Catherine, une jeune héritière américaine, voyage en Europe, rencontre un prince indien (à ce point, elle ne sait pas encore qu'il appartient la royauté) et accepte son invitation à le rejoindre dans son pays d'origine. le choc ! Ici, le lecteur a droit à un condensé de l'histoire de l'Inde au tournant du post-colonialisme. On me fait encore la leçon ! Non, mais… Pour résumer rapidement, la relation entre Catherine et son prince s'appuie surtout sur l'affection et la tendresse, un respect mutuel. Toutefois, puisqu'elle se trouve au pays du Kama Sutra, ses élans charnels seront néanmoins assouvis.

Quand le lecteur termine cette deuxième partie, il reste encore trop de pages au roman. Cette lecture devrait avoir transformée le pauvre narrateur mais, selon moi, c'était très mal exploité. Pour tout dire, je n'y ai pas cru. Tarun Tejpal a eu une excellente idée, je la trouve originale, pleine de potentiel, mais drôlement arrangée. L'une des deux parties était trop longue – en fait, les deux étaient trop longues, mais bon… le couple moderne met la main sur les carnets trop tardivement, ils n'auraient pu n'en lire que des extraits et, pour que ça vaille la peine, ils auraient dû en être davantage transformés. Plusieurs occasions manquées et, dans mon cas, beaucoup de temps perdu.
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Les 686 pages de mon édition peuvent faire peur mais ce livre se lit très vite car quand on l'a dans les mains, on ne peut plus le lâcher. L'écriture de Tarun J Tejpal est très belle et il sait décrire la sensualité et l'érotisme comme je n'ai encore jamais lu, sans jamais être vulgaire, ou tomber dans le malsain.
Deux récits sont présents dans ce livre, celui d'un journaliste et de sa femme Fizz qui vivent une très belle histoire d'amour et une osmose sexuelle malgré leur quinze ans de vie commune. Pourtant le narrateur, va perdre le désir pour sa femme après avoir trouvé des carnets regroupant le journal intime d'un américaine, ancienne propriétaire de leur maison.
J'ai parfois trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le récit mais la qualité de l'écriture nous les fait vite oubliées.
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De l'auteur j'ai lu La vallée des masques , roman choc dont on ne sort pas indemne .
Au début de la lecture de Loin de Chandigarh , je n'ai pas m'empêcher de comparer les deux romans avant de renoncer à le faire
Ce roman est touffu à l'image de l'Inde , je me suis demandée s'il n'aurait pas du être élagué , mais c'est alors ça ne serait plus un roman indien
C'est le roman de tous les excès , d'un érotisme parfois très cru , à certains moments je n'en pouvais plus des descriptions de l'auteur , mais il n'y a jamais de vulgarité .
Il y a des passages savoureux , hilarants presque , le trajet de Delhi à Chandigarh dans le vieux camion de l'armée qui aurait dû être dans un musée plutôt que sur la route m'a fait rire , la description du monde du travail est jubilatoire , comparer le monde journalistique au mat est audacieux , pas étonnant que l'auteur se soit fait des ennemis .
C'est le roman de l'Inde dans toute sa démesure , ah ces embouteillages , la foule qui grouille de partout , difficilement représentable à nos esprits occidentaux
Le pays du sacré qui entre de plain - pied dans le modernisme à outrance , difficile reconversion , le pays où les habitants croient à la réincarnation , à la vie éternelle , pourquoi dans ce cas se presser , terminer une tâche ?
C'est toute l'histoire de l'Inde colonie britannique jusqu'à l'Inde qui détient la bombe nucléaire , puissance émergeante qui nous est contée
Une histoire humaine aussi , une histoire d'amour , où l'auteur doit d'abord se perdre lui même avant de retrouver le chemin commun , les carnets de Catherine agiront finalement comme une thérapie .
L'auteur décrit une période où il se cherche péniblement , où il n'a plus sa place dans le monde qui lui était familier , il en perd les codes , doit chercher les réponses douloureuses au fonds de lui , c'est une période difficile pour lui , pour ses proches , pour la femme qu'il aime , et dont il sortira vainqueur
Là l'auteur touche à l'universalité de la condition humaine
Pour moi ce roman a certes quelques défauts mais une puissance extraordinaire .
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Sans prévenir, un journaliste indien ne ressent plus de désir pour la femme qu'il a épousée quinze ans auparavant. Il se remémore leur parcours et découvre même le parcours de l'ancienne proprétaire de leur maison...

J'essaie de comprendre l'engouement qu'a suscité cet ouvrage à sa sortie. Est-ce parce qu'il dénonce en maigre partie certaines institutions corrompues dont la presse indienne ? Avons-nous réellement lu la même chose ??
Autant le dire dès le départ : le sexe en littérature m'importe autant que de savoir si l'équipe de France est qualifiée pour la Coupe du Monde de Foot. Je suis environ 1220ème en "amour" sur Babelio, score qui stagne autant que l'eau croupie dans un seau laissé à l'abandon sur un balcon, et je n'en ai strictement rien à faire. J'ai eu l'impression avec cet ouvrage de lire une version améliorée stylistiquement de Cinquante nuances de Grey que j'ai d'ailleurs fait exprès de ne pas ouvrir vu la niaiserie sexuelle annoncée.
Comme ce fut pénible à lire !! 700 pages de rien, cachées derrière un style sans doute nickel et construit, mais je n'ai rien eu de ce qui était annoncé en quatrième de couverture. L'ennui voire même le désespoir m'ont accompagnée pendant cette lecture, que dis-je ? ce survol (car il existe encore mieux que la lecture en diagonale, il existe le survol, bien plus efficace que le Concorde qui reliait Paris à New York en 4h et qui m'a permis de SURVIVRE à ce calvaire littéraire). Il faut presque 400 pages pour en arriver à ces fameux carnets, après avoir subi ces 400 mêmes pages de descriptions interminables sur la Nature, de présentations répétitives et sans fin de nouveaux personnages dont on n'a cure et par-dessus tout de perpétuelles scènes érotiques assez crues. J'ai atteint l'anti-orgasme littéraire à la page 396 de l'édition de poche, quand le narrateur pénètre sa femme endormie juste pour calmer ses ardeurs provoquées par le portrait d'une autre femme. Pour ma part, j'ai assisté à un viol machiste pur et simple et c'en était fini du peu de considérations qu'il me restait alors pour ce bouquin. Je l'ai terminé lors d'un vol Paris-Mumbai d'une heure, m'apercevant que je n'avais RIEN manqué.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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“The Alchemy of Desire”, c'est vrai que le titre en anglais est plus beau. Mais c'est vrai aussi que c'est le titre en français qui m'a attiré. Je ne l'aurai pas emprunté en anglais … En effet, vous allez vite comprendre (promis ce ne sera pas long), que c'est un véritable coup de griffe pour moi que ce roman là, lu en 2 mois, torture du soir, car quand même, je déteste abandonner des livres avant la fin, surtout une fois que j'en ai lu 300 pages … Et puis j'étais intriguée : c'est un best-seller mondial, et pourtant … et bien rien. Il m'a énervé d'un bout à l'autre.
Pour résumer, l'incipit c'est :
“L'amour n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C'est le sexe. “
Et l'excipit :
“Le sexe n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C'est l'amour … “

En gros, 800 pages (tout de même !) pour nous faire cette démonstration. J'aurais pu lui dire au départ, cela m'aurait évité des heures de lecture fastidieuses …

Ceci étant dit, je passe au détail !

Je ne mets pas du tout en doute la qualité littéraire. le style et le niveau de langue ne sont pas désagréables.

Il y a même quelques réflexions intéressantes sur la situation actuelle de l'Inde (mais beaucoup moins que je ne le pensais, ce qui m'a déçu) : par exemple : “L'Inde avait perdu son innocence. le terrorisme des années 80 nous avait dépouillés de notre suffisance et le lustre prestigieux que nous tirions depuis 3 décennies d'avoir expulsé les Anglais avec une superbe dignité s'estompait rapidement.”

Ou encore quelques attaques sur le mode de vie occidental et sa menace :

“Les journaux télévisés 24h/24 étaient une maladie occiendtale qui menaçait de submerger l'Orient. [...] Elle provoquait des démangeaisons qui laisseraient une cicatrice indélébile sur notre sensibilité.”

Mais au final, tout le reste n'est que la description de la relation physique entre Fizz et le narrateur (il est vraiment trop fort, il la fait monter au 7e ciel au moins 5 fois par jour. Ou alors ce sont les fantasmes de l'auteur.) et puis la disparition de ce désir sexuel. Ensuite le récit des expériences sexuelles de l'Américaine qui a vécu 50 ans plus tôt au même endroit qu'eux. Et enfin les délires et fantasmes du narrateur. C'est un bon résumé, qui explique que ce roman m'a écoeuré et que j'étais bien contente de le terminer (lu en diagonale vers la fin …).

Ah oui et puis également tout l'échec des tentatives d'écriture du journaliste, qui en fait un personnage moyen, raté, sans ambition, au point qu'on a envie de lui mettre des claques. Bref. Passons.

Je pense que tout le décalage entre mes attentes et ce que m'a apporté ce livre vient surtout que j'attendais un livre SUR l'Inde et qu'en réalité l'auteur a écrit un livre INDIEN (ce qui n'est pas surprenant mais bon …). Les personnages sont très proches de nous, très peu “orientaux”. Il a donc battu en brêche tous mes préjugés sur l'Inde, mais aussi c'est qu'il présente des individus d'un niveau social moyen, ni les riches maharajahs que l'on imagine, ni les dalits dépeints par Dominique Lapierre et Larry Collins. C'est donc peut-être un peu de ma faute.

Pour conclure, ce roman m'a déçu comme l'aurait fait n'importe quel roman européen que j'aurais pu lire : j'ai détesté les personnages, l'histoire était inintéressante, pour moi; et la morale ridicule. Bref, un fiasco littéraire, en lien avec mes goûts et mon ressenti de lectrice.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Roman fleuve dans l'Inde du Nord, entre Chandigarh, New-Dehli et les montagnes à l'Est de New-Dehli, à la fin du XXe siècle. C'est un roman que j'ai trouvé longtemps très insipide, j'ai du m'accrocher pour ne pas l'abandonner et puis, l'alchimie a opéré (peut-être celle dont il est question dans le titre original du livre, "The Alchemy of Desire") et j'ai fini par me laisser prendre par la nostalgie mêlée de cocasserie qui émane de ce livre, nostalgie d'un pays que je ne connais pas et que, vraisemblablement je ne connaîtrai jamais (d'ailleurs, est-il possible de "connaître" l'Inde ?). Même si l'histoire que nous raconte le narrateur est celle d'un menteur invétéré, je vous conseille d'essayer d'y croire et de vous laisser conduire vers cette maison hantée, nichée au détour d'un lacet, dans les montagnes en direction du Népal.
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