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3,75

sur 292 notes
Becky la danseuse, Harry la dealeuse, Leon son frère de sang s'enfuient de Londres à tambour battant, une valise de billets posée sur la banquette. Retour sur les chemins qui les ont amenés là...
C'est la première fois que je suis déçue par Kate Tempest, dont le flow, le regard et la prose m'avaient frappée comme un uppercut à la découverte de "Les nouveaux anciens". Peut-être est-ce que le format plus conventionnel du roman convient moins à la singularité de sa voix de poète. il me semble en tout cas qu'il dessert ses personnages, suffisamment forts pour ne pas avoir besoin d'une intrigue alambiquée à la construction un peu maladroite.
Toujours est-il que Kate Tempest est une voix qui compte sur la scène britannique, voix à travers laquelle elle donne une visibilité pleine de puissance et de compassion à ceux à qui la société moderne laisse à peine de quoi respirer. de cet espace vital restreint dépourvu d'illusions, elle développe un souffle brut, à la fois puissant comme un cri et désespérant comme un râle, et c'est tout à son honneur de mettre ces invisibles dans la lumière, aussi crue soit-elle.
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Recette d'une bourrasque de Tempest

Ingrédients : Janis Jopin pour le chant et la fougue.
Patti Smith pour la poésie, l'écriture et le chant.
Virginie Despentes pour l'écriture, la sexualité et l'analyse contemporaine de la jeunesse désoeuvrée.
Elena Ferrante pour la famille et l'amitié.
Bien mélanger le tout et vous aurez Ecoute la ville tomber.
Dégustation douce-amère de la jeunesse, bonne saveur d'écriture. Mets succulent.
Bluffée, touchée par cette jeune auteur anglaise talentueuse.
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Premier roman de Kate Tempest, ce livre évoque avec réussite une certaine jeunesse désenchantée qui se réfugie dans la drogue, les trafics et qui malgré tout rêve de réussir sa vie.
Les personnages sont dépeints avec beaucoup de réalisme et attachants malgré leurs défauts, les sentiments sont parfaitement décrits tout comme les lieux, la ville de Londres et ses quartiers.
Le récit ne dévie jamais vers le sordide mais s'oriente plutôt vers quelques notes d'espoir.
C'est un roman fort, urbain, nerveux, mais aussi poétique car la plume de l'auteure est belle et imaginative, et la traduction est réussie.
Je serais bien restée un peu plus longtemps avec Becky, Pete ou Harry, des personnages à la fois forts et fragiles auxquels on peut s'identifier facilement.
Une belle découverte de cette auteure que je ne connaissais que de nom...
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"Chacun cherche cette étincelle qui donnera du sens à sa vie. Cette miette de perfection fuyante qui fera peut-être battre leur coeur plus fort". (p138)

Cette phrase résume la quête de chacun des personnages de ce roman, la quête d'une génération en manque de repères, de stabilité. Ecoute la ville tomber et ses enfants se chercher…..

Dès sa sortie j'ai entendu parler de ce roman et il a retenu mon attention…. Par son titre, s'agit-il d'un roman de science-fiction, d'un récit apocalyptique ou d'un conte mythologique ? C'est presque cela mais c'est aussi :

Roman noir car on comprend dès les premières lignes qu'il y a urgence, danger, fuite. L'auteure prend le parti de raconter le présent de ces jeunes tout en intercalant, au fur et à mesure du récit, le passé, l'enfance de chacun de ses personnages. Petit à petit les pièces se mettent en place, elle tisse les fils de son histoire pour en faire un roman générationnel, familial et géographique.

Roman générationnel : l'auteure aborde les grands thèmes d'une génération qui doit faire face au manque de travail même quand vous possédez des diplômes, l'obligation d'avoir plusieurs jobs pour s'en sortir, l'usage des drogues parce qu'il faut tenir, un jour, un mois, un peu plus ou pour oublier.

Roman géographique d'un lieu, d'une ville : Londres, ville de tous les possibles on le sait mais aussi rapide sera l'ascension aussi rude peut être la chute, une ville qui vit, qui bruisse de mille sons, de lieux où de jeunes adultes se cherchent une identité, une raison de continuer, d'aller plus loin, plus vite, plus fort. Ils frôlent souvent le danger, le côtoie en évoluant dans des univers troubles, dealeuse de drogue pour l'une, pour une autre de « massages » rémunérés afin de pouvoir continuer sa passion : la danse. Ce qu'ils veulent c'est être libres, ne dépendre de personne, ils ont la rage revancharde et veulent s'en sortir. Alors, ils imposent leurs règles, se jouent des apparences, de leurs identités, même s'il ne s'agit que de sauver la face car derrière ces masques il y a les blessures de l'enfance jamais guéries, comme une revanche à prendre.

Revanche à prendre, oui car roman sur la famille : ils ont entre 20 et 30 ans et la vie jusqu'à ce jour n'a pas toujours été tendre. Ils ont tous un passé familial négatif : issus de familles désunies, inexistantes, ou qui n'acceptent pas ce qu'ils sont. Ils ne doivent compter que sur eux-mêmes pour se construire, l'image des parents est assez désastreuse pour chacun d'eux.

Roman sur la quête d'identité : chacun leurre le monde, a son ambiguïté, se cherche un avenir, ils ne veulent plus être sur le bord de la route mais être maîtres de leurs vies, pour assouvir sa passion et ses rêves, refuser ce qu'on attend d'eux, vivre et s'enrichir vite, même si la fragilité est à fleur de peau.

Et pour ces êtres en devenir l'amour est peut-être une planche de salut, une raison d'espérer mais il faudrait abdiquer, rentrer dans le rang et cela ils n'en sont pas toujours capables ou ne le désirent pas. Ce sont des écorchés, ils se sont forgés des carapaces, pour eux no limit, tout est possible, envisageable mais les seules choses qu'ils n'ont pas imaginés ce sont les sentiments. L'amitié, l'amour, la jalousie.

C'est un tissage habile, où peu à peu chacun prend sa place, c'est assez ingénieux mais je dois avouer parfois mettre un peu perdu dans les retours en arrière, les différentes familles, que la fin m'a un peu déçue, un peu rocambolesque et finalement assez convenue alors que je m'attendais à quelque chose sortant de l'ordinaire, presque plus flamboyant…. Une écriture vive, moderne, sans complaisance mais agréable à lire. J'avais un peu peur, vu le thème, de découvrir une écriture « trash » et finalement c'est efficace et cela colle parfaitement au fond.

Un premier roman en tout cas riche de promesses d'une romancière-rappeuse-poétesse, qui parle d'une génération qu'elle connaît car elle a l'âge de ses personnages et peut témoigner.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Kate TEMPEST est semble-t-il une jeune musicienne et romancière anglaise qui a le vent en poupe. Les critiques dithyrambiques entendues ici ou là de ce roman m'ont donné envie de m'y plonger.
Tous ses personnages se cherchent : L'une voudrait devenir danseuse professionnelle mais est contrainte de faire des massages pour survivre, les autres dealent de la coke dans l'espoir d'amasser suffisamment pour acheter un lieu bien à eux, un autre est au chômage et à la dérive. Leurs histoires sentimentales sont également compliquées.
C'est une jeunesse désabusée dans le Londres actuel qui nous est donc décrite.
Ecoute la ville tomber fut pour moi une lecture très agréable et facile. Mais je ne me joindrai pas pour autant au concert de louanges que j'ai pu lire ici ou là dans la presse.
Un roman très sympa mais pas non plus inoubliable. On compare souvent l'auteur à Virginie Despentes et c'est clair qu'elles décrivent plus ou moins le même monde mais à mon sens, la plume de K.Tempest est loin d'avoir le mordant de la française qui a ma préférence.
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«  Dans ces maisons vivent ds gens. Et dans ces gens vivent des maisons ». Coup de foudre de Londres ! Il y a toujours lorsqu'on découvre un univers, et que cet univers se met à vous habiter, il y a toujours ce moment de grâce. La phrase. La phrase qui remplit l'évidance. Il fallait cette phrase, simple belle et pertinente pour qu'instantanément ce que vous pressentiez devienne confirmation, affirmation. J'ai découvert tout d'abord la voix Kate Tempest, J'ai écouté certains de ses titres, entendu ses apparitions scéniques. J'ai tout d'abord été stupéfaite par sa présence. Nouvelle Janis Jolplin ? Ame amie de Patti Smith ? Soeur de Despendes ? Peut -être... Forcément un peu de ça. Et pourtant singulière, spontanée. car force est d'avouer que Kate Tempest, poétesse, rappeuse, née en 1985 dans le sud-est de Londres est une nouvelle EVE : esprit voyant étonnant.
Vous l'aurez compris j'ai adoré ce roman et je suis tombée en amour. Puisqu'il s'agit de corps, d'amour, de mouvement, et de rythme, rien d'étonnant.
« Écoute la ville tomber ». Alors on lit, on écoute et on entend. On voit aussi beaucoup. Et on regarde . Tous ces corps, ces gestes, nos quotidiens, nos possibles et nos impossibles. Ces ambiances de Londres, ses nuits, ses façades, tous ces glissements, ces rencontres, ces quais, ces ricochets, le bruit de ses histoires qui tombent et qui parfois son emporter par le vent.
L'histoire commence comme un road movie et puis ...flash back.
Ils fuient, ils quittent, mais que quittent ils vraiment ? Les salauds ne sont pas vraiment des salauds, la ville, les saints et les maudits, tout est pris dans un mouvement silencieux d'une gravité mélodieuse . le bruit est présent, la musique omniprésente. Et il y a décidément certains petits matins sur Londres qui ressemblent étonnamment à certains tableaux d' Hopper.
«  Dans ces maisons vivent ds gens. Et dans ces gens vivent des maisons ». ….
J'ai pensé aux maisons vides de Louise Bourgeois en lisant ces mots. Ces maisons qui nous habitent, et que nous habitons, ces maisons qui peuplent nos villes. Une ville morte ? Une ville vide d'avoir perdue son âme.
«  Et par ta voix, j'écoute les raisons invisibles pour lesquelles vivaient les villes, et pour lesquelles, peut être bien, après leur mort, elles vivront de nouveau ». Italo Calvino, les villes invisibles.
Et par cette voix j'écoute la ville tomber, certaine, par ce présent, qu'elle vivra de nouveau.
Pour cela il m'a suffit d'entendre Kate Tempest pour ne pas l'oublier.
Astrid Shriqui Garain.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions Rivages qui m'ont permis de connaître cette auteur grâce à la dernière masse critique.
Il s'agit du premier roman de Kate Tempest qui est une trentenaire anglaise, à la fois poète et chanteuse.
Ce roman est très contemporain. Il se passe à Londres de nos jours.
Il commence de façon assez spectaculaire, comme dans un film. On voit trois personnes s'enfuir à bord d'une voiture, dans le coffre se trouve une grosse valise pleine d'argent. Ceux qui s'enfuient sont Becky, Harry et Leon. le reste du roman raconte comment ils en sont arrivés là.
Becky a à peine 30 ans, elle est danseuse mais pour vivre, elle a un travail de serveuse et masseuse.
Harry (diminutif d'Harriette) est une jeune femme qui travaille dans les ressources humaines mais a un second métier, elle deale de la cocaïne à des cadres supérieurs, Leon est en quelque sorte son garde du corps. le but d'Harry est de gagner beaucoup d'agent pour ouvrir une sorte de café solidaire.
On croisera aussi Pete, le frère d'Harry, au chômage, il va tomber amoureux de Becky. Il y aura aussi des personnages secondaires.
Tous ces personnages se débattent pour survivre et même s'ils sont un peu désenchantés, ils ne cessent jamais d'espérer et de croire en leurs rêves.
Le style est époustouflant, les personnages sont vraiment incarnés. Ils dansent, boivent, se droguent pour se sentir vivants, ils se posent énormément de questions.
C'est parfois un peu "trash", comme les romans de Virginie Despentes, mais pour un premier roman, moi j'ai trouvé ça très très réussi et vivant.
Enfin, c'est juste mon avis !
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On a de la peine à imaginer que c'est un premier roman en fermant ce livre.
Kate Tempest, avec un rythme particulier, entremêle la vie de plusieurs personnages dans un Londres moderne et désenchanté.
Il y a de la drogue, des trafics, des plans scabreux pour gagner un peu d'argent, des jeunes et moins jeunes paumés. Bref, des gens qui cherchent leur part de bonheur.
Quelques situations ressemblent à des tableaux comme celle de la fête d'anniversaire chargée de tensions.
L'écriture est poétique et moderne.
Une romancière, une poète à suivre.
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Etrange et beau roman tout à fait contemporain : de jeunes londoniens aux prises avec le manque de travail, la drogue, la sexualité, etc... Leurs trajectoires ainsi que celles de leurs parents se croisent et s'entrecroisent, sans vraiment de notion de temps (c'est d'ailleurs parfois un peu déroutant, il faut suivre !). Tout ce que l'on sait, c'est que l'on va finir par arriver au début du roman, trois fuyards dans une voiture…

La plume est assez incroyable, je ne peux la comparer à rien que je connaisse, c'est très moderne, vif, percutant et en même temps plein d'une poésie brute. L'histoire est simple mais part dans de curieux méandres. C'est un peu de l'impressionnisme au cutter en fait !

Si j'ai bien aimé cette lecture, néanmoins c'est la fin qui me fait baisser la note, j'en attendais davantage...
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Bonjour à tous.

Le commencement.

Becky, Harry et Léon prennent la fuite avec un bon paquet de pognon, ils quittent Londres à bord d'une Ford Cortina.

Ensuite

J'ai commencé ma lecture en découvrant les parcours de tous ces personnages qui n'ont pas vécu dans le monde des bisounours, ils nous emportent dans leurs enfances sombres où les parents ont vécu une véritable descente aux enfers après un succès de courte durée.

Je me suis retrouvée dans une réalité sombre où les personnages ont des rêves et cherchent à tout prix à changer de vies et afin de pouvoir profiter. La drogue, l'alcool, le sexe et l'amour viennent mettre de l'ambiance dans ce roman qui commence tranquillement. Ensuite, ça commence à bouger, il m'a fait palpiter par ses rebondissements, ses trahisons et le danger qui guette nos trois personnages surtout Harry, la soeur de Pete qui est amoureux de Becky et jaloux maladif. Quand on se frotte à la pègre Londonienne, on a plus l'esprit tranquille.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman noir qui nous raconte la réalité de la jeunesse londonienne, la misère, la drogue et l'instinct de survie. Un monde où il faut se battre pour pouvoir rester en vie. Un monde où il ne faut faire confiance à personne. Mais heureusement qu'il reste l'amour pour garder espoir et continuer à avoir foi en l'avenir.

Harry et Becky deux femmes qui vont vivre un amour passionnant et torride enfin elles seront libre de s'aimer où pas. C'est surtout un hymne à l'évasion et à la liberté, un roman qui donne envie de s'échapper loin de la réalité et ça fait du bien. Quand je lis des romans dramatique et assez noirs, c'est étrange mais ça m'apaise et me réconforte.

Je vous le conseille vivement, c'était pour moi une belle expérience littéraire et une sacrée aventure. Heureusement, on a encore le droit de rêver et de se faufiler entre les pages des livres qui sont les portes qui nous conduisent vers d'autres mondes et d'autres histoires.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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