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Je ne connaissais de Sylvain Tesson que la face médiatique, n'ayant jamais lu aucun de ses livres. le bonhomme, en plus d'arpenter le globe, a également écumé pas mal de plateaux et il est difficile, voir impossible d'ignorer son existence. La notoriété du paternel, journaliste polémiste et patron de presse, n'y doit également pas être étranger. Je gardais le souvenir d'un homme passionné, entier, à l'oeil pétillant comme celui de son géniteur, et j'ai été comme beaucoup touché et peiné de son accident, puis réjoui et admiratif de sa renaissance. le bonhomme a tout pour forcer le respect.

Quoi de mieux qu'un recueil de nouvelles, même datant de quelques années pour découvrir à travers les mots l'intime de l'homme ? En effet, les textes multiples offrent plusieurs facettes, mais surtout plusieurs lignes directrices fortes qui assurent la cohésion de l'ensemble. Tesson est un voyageur, aucune révélation dans la constatation, l'homme se plait à nous faire visiter le monde, principalement l'Asie qu'il a lui-même sillonné. Mais l'homme est clairement un occidental, ce qu'il aime le plus souvent conter, c'est la rencontre de cet homme d'Occident avec un orient rêvé et souvent désillusionnant. L'homme est amoureux de la natureL'homme semble féru de religions, de spiritualités, les questionnements sont nombreux, la plupart des religions abordées (islam, judaïsme, bouddhisme, manque finalement à l'appel un catholicisme qui doit sembler trop commun pour lui). L'homme est courageux, pas que dans ses pas mais aussi dans ses écrits; se confronter en 2004 directement à l'islamisme dans deux de ses nouvelles est preuve d'audace certaine, surtout quand le ton abordé est celui de l'humour, art très peu apprécié des barbus. Et quel que soit la nouvelle, l'homme est adepte de l'ironie, toutes les fins sont des queues de poissons du destin aux principaux protagonistes. On aperçoit à travers les lignes la brillance de l'oeil évoquée plus haut.

Au final, la lecture est vraiment agréable et ne fait que confirmer la bonne image qu'il a su se construire dans l'inconscient collectif. La meilleure des surprises est sans doute dans le style, plutôt ciselé et recherché, loin des craintes qu'on pourrait avoir d'un fils à papa qui ne devrait sa renommée qu'à son nom de famille. Il me reste maintenant à découvrir les récits de voyage et les romans qui lui ont valu de belles récompenses récemment.
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N°1836 – Février 2024.

Les jardins d'Allah – Sylvain Tesson- Phébus.

Arpenteur impénitent de notre vaste monde, Sylvain Tesson, avec ce recueil de quatorze courtes nouvelles se tourne naturellement vers les terres lointaines au-delà de notre horizon, celles de l'Orient, de l'Inde. En fin connaisseur de l'espèce humaine il retisse avec sa plume un univers où l'homme est prompt à voir dans les manifestations du quotidien le plus banal le doigt de Dieu qui intervient dans la vie des pauvres hommes qui le vénèrent. Ainsi s'interroge-t-il, l'air de rien, sur leur crédulité et sur l'absurdité de leur conduite quand celle-ci se met à prendre une dimension religieuse et ainsi à oublier l'élémentaire raison qui devrait gouverner chacun de nos actes. C'est d'autant plus facile qu'une religion est avant tout une somme d'interdits qui sont censés vous procurer une vie éternelle dans « un monde meilleur » dont nul n'est jamais revenu pour en attester la véracité. D'autre part l'imagination humaine est sans limites et quand, pilotée par quelque mystique illuminé ou par un clergé besogneux et intéressé, elle s'aventure dans le domaine religieux, c'est carrément du délire. On voit des miracles partout, des manifestations divines dans les moindres détails de notre vie, ce qui atteste sans le moindre doute l'existence de divinités supérieures auxquelles il convient de croire et qui évidemment méritent notre respect et notre culte sans condition. On y ajoute un peu de mystère, une histoire qui sort du commun, qu'on répète inlassablement depuis des siècles, en y rajoutant éventuellement de temps en temps une petite couche, et le tour est joué. Si d'aventure quelqu'un à l'outrecuidance de remettre tout cela en cause au nom d'une révélation contraire ou d'un simple raisonnement, on le voue aux gémonies et on le fait taire de la plus simple des manières. Les religions ont pour raison d'être l'amélioration individuelle de chacun par l'observation des vertus, la prière, la discipline, l'abstinence, le sacrifice mais elles maintiennent également les différences sociales entre les hommes et évitent que ces inégalités consacrées par la société ne soient bousculées par une éventuelle émancipation. Les différentes confessions, portées au rang de croyances à la fois obligatoires, inattendues et surréalistes, existent entre autre pour canaliser les pulsions humaines dans ce qu'elles ont de criminelles.et ainsi de les modérer voire de les annihiler. Cette fonction morale est louable à condition qu'elle ne soit dévoyée par ceux-là mêmes qui la revendiquent et sont chargés par leur statut de la mettre en oeuvre. le prosélytisme, le fanatisme, la guerre sainte, le djihad, le terrorisme ne sont jamais très loin qui autorisent la violence et la mort alors qu'on s'attend plutôt à de la tolérance. Quant à l'amour physique qui attire un être vers un autre, il vaut mieux ne pas y penser surtout si cette attirance va à l'encontre des principes religieux.
L'auteur, avec le sens subtil d'une dérision de bon aloi, multiplie les exemples tirés de ses connaissances théologiques pour nous faire toucher du doigt les contradictions de ces croyances qu'une foi millénaire et une soumission doctrinale inconditionnelle ont incrusté dans l'esprit des fidèles qui n'ont jamais mieux mérité leur nom. Cela peut porter le nom de blasphème qui est heureusement autorisé dans notre république démocratique et laïque. Il ne lui est pas difficile de mettre ainsi en oeuvre par l'exemple cette volonté de caricature et ni l'islam ni l'hindouisme ni le bouddhisme ni le judaïsme n'échappent à sa fougue humoristique que j'ai appréciée tout au long de ce recueil. de là à dire que toutes les religions se valent !
Est-ce par prudence ou par conviction personnelle qu'il se limite à une critique des religions ultramarines. Ce recueil qui parle également des ravages du temps, phobies qui ravagent le quotidien des humains et ruinent leurs rêves et leurs espoirs, la destiné implacable qui vous poursuit et annihile tous vos efforts pour la contrer. On peut l'attribuer à une hypothétique divinité, à un hasard malheureux ou à la malchance si on en a envie et je partage avec l'auteur la certitude que, lorsque vous voulez absolument éviter quelque chose, les événements viennent obligatoirement contrarier tous vos efforts et vous obtenez le résultat inverse de celui recherché (Tu finiras brûlé) .

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Il y a des auteurs, au premier abord qui nous attirent modestement, malgré l'intérêt des médias et en dépit d'émission spéciale à La Grande Librairie. Sylvain Tesson est de ceux-là. Peut-être que je ne le considère pas tout à fait comme un écrivain. Et qui suis-je d'ailleurs pour ne pas le compter parmi les écrivains ? Peut-être est-il éloigné de mes références littéraires ? Peut-être sa personnalité m'est-elle étrangère ? Ou bien est-il si proche de moi que je le rejette ? Lire est la rencontre d'un auteur et de son lecteur. C'est une attitude. C'est une démarche intime. J'ai eu envie de le connaître après avoir vu La Panthère des Neiges au cinéma. Mais comment négocier ce premier contact littéraire ? J'apprécie la poésie et les textes courts. Donc, me voici dans l'univers de Sylvain Tesson. Les Jardins d'Allah recèle une quinzaine de nouvelles d'intérêts inégaux. Dans ces textes où l'Orient est un invité d'exception, Sylvain Tesson nous transporte au-delà des frontières connues. Des personnages malfaisants et hostiles s'évertuent à corrompre des héros ordinaires, mais pas naïfs. Sylvain Tesson sonde les âmes et les coeurs avec rigueur. le drame n'est jamais loin. J'ai aimé les nouvelles où le héros se dépouille de ce qu'il croyait savoir, de ses obligations, de ses attachements, de ses croyances pour ne garder que la substantifique moëlle.
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Sommes-nous aussi loin des récits de voyage auxquels nous étions habitués. Pas si loin, peut-être ?
Ce recueil nous propose 14 nouvelles inspirées par le monde indien d'aujourd'hui où quelques fanatiques se trouvent confrontés à l'Occident et à leurs propres contradictions.
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Quatorze nouvelles de Sylvain Tesson, sans aucun doute moins connues que d'autres livres qu'il a publiés, notamment "Dans les forêts de Sibérie". le premier texte, qui a donné son titre à tout le recueil, est très caractéristique du ton et du style de ce recueil. Il y a une ironie cruelle et désinvolte dans le récit concernant un apprenti kamikaze, prêt à se faire sauter pour fuir une vie ratée et arriver dans le paradis d'Allah. La plupart des autres nouvelles sont de la même veine, profondément imprégné de pessimisme, par exemple le second texte, "Celui qui cherchait la lumière". L'auteur écrit bien mais la lecture n'incite pas à l'optimisme !
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J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles magnifiquement écrites, pleines d'ironie et de pessimisme sur la nature humaine.
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Des nouvelles au nombre de quatorze, assez courtes, imprégnées du fanatisme et de sa violence, quelquefois pessimistes, ce qui ne ressemble pas à leur auteur, mais il a bien droit aussi à des états d'âme. Son écriture intimiste est cependant ouverte au monde. J'aime.
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Nouvelles de qualité inégale mais ayant pour points communs l'Orient de l'Inde au Maghreb,l'islam, l'hindouisme ou le bouddhisme, une confrontation entre deux mondes, deux pensées : le monde oriental et occidental.
Un ton sarcastique pour des sujets graves : le fanatisme, la naiveté de certains Occidentaux, une belle qualité d'écriture.
Pourtant après lecture, il en reste peu en mémoire mais peut-être est-ce dû au format (nouvelles) et à la saison : les lectures d'été associées à davantage de légèreté.
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C'est le 4ème livre de Sylvain Tesson que je commente. Je crois que c'est un peu mon chou-chou...
Ce petit recueil de nouvelles m'a un peu déçu par rapport au précédent que j'ai lu: "Une vie à coucher dehors". J'ai trouvé les intrigues moins prégnantes, sauf pour 2 ou 3 peut-être.
Mais cela reste tout de même un bon divertissement. La plume est riche, elle foisonne. Des histoires qui sont autant de petits bouts de tesson qui égratignent la vie de ses personnages, éparpillées sur les rayonnages des librairies pour notre plus grand plaisir!
Lien : http://ratdebiblio.overblog...
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