La paix paraît un trésor étrange. Celui que nous négligeons quand nous en disposons et que nous regrettons, un fois perdu.
Hommes! Il ne faut pas libérer la violence qui dort en nous.
Le merveilleux est banal dans le monde mythologique.
Et le héros homérique est peut-être justement celui qui accepte son sort, revendique son objectif, endosse sa part de responsabilité et assume ses actes.
Le destin est cette architecture du temps, de l'espace, de la vie et de la mort, marqueterie où tout se sertit, vit, disparaît et se renouvelle. Le destin, saison en sursis perpétuel.
L'Iliade et l'Odyssée confrontent le poids du destin et l'espoir de liberté.
Nous pouvons aimer ce que la lumière nous offre, jouir de "notre part de vie", lutter pour notre cause et attendre la nuit sans la craindre puisque chaque crépuscule nous a appris son arrivée inexorable.
Etre grec reviendrait à comprendre que la lumière est un lieu. nous l'habitons. Nous nous tenons droits dans sa vérité, sans requérir les brumeuses chimères d'un au-delà...
L'homme grec se contente du réel. Homère développera cet axiome. Il fécondera la philosophie grecque. Pensée forte et simple : la vie est courte, des choses sont là, offertes dans le soleil, il faut les goûter, en jouir et les vénérer sans rien attendre de demain, fable de charlatan.
Zeus appelle ainsi à l'instauration de l'ordre ancien et Homère signale cette vertu si bénéfique aux individus comme aux sociétés : l'oubli.
Si un homme marine dans ses passions tristes, il s'intoxiquera de sa propre mélancolie. Pour les communautés, il en va de même : si elles s'échinent à vivre dans la ratiocination de leurs différends et exigent sans cesse des repentances, l'harmonie ne peut naître entre les hommes.