Il était une fois, dans la campagne profonde, vivait une petite fille nommait
Catherine Nicolle. Mais la pauvre fillette n'avais pas eu les fées penchées sur son berceau : en effet, son enfance est difficile. Née d'une grossesse non désirée, dans un milieu familial violent et insupportable, avec des parents brutaux qui la mettent au travail et deux frères peu solidaires dont un victime d'une grave épilepsie, elle se jure d'épouser un routier et de ne pas devenir une "paysante". C'est ce qu'elle fait, à l'aube de ses dix-huit ans, elle rencontre son prince charmant, Roméo, un bel homme assez viril avec qui elle a trois enfants et l'emmène loin de sa maison peu agréable à vivre. Hélas, le conte de fée tourne court, puisque le prince se révèle être moins charmant , étant un homme immonde et ayant l'habitude de donner des coups, surtout envers Catherine. Catherine, dite "
Darling" va subir le martyre mais ne vas jamais se laisser abattre...
C'est une incroyable histoire que nous offre
Jean Teulé, qui plus est, une histoire vraie. Pourtant, en lisant le récit, je n'y croyais pas, j'étais persuadée qu'il s'agissait d'une fiction terrible... malheureusement non.
Darling existe bel et bien et c'est sous la plume de
Jean Teulé (qui retrace ses conversations dans le roman) qu'on découvre son existence.
Je connaissais
Teulé, ayant adoré son Magasin des Suicides, marqué par une singulière écriture mêlant familiarité et référence littéraire et avec un humour noir mordant. Mais ici, c'est une biographie romancé sur une femme qui a subi des horreurs mais qui s'est relevée et n'a jamais sombré dans le désespoir, qui s'est battue avec courage envers la violence des autres.
De sa naissance jusqu'à la fin de son mariage, on assiste avec impuissance à la vie d'une fille sans cesse méprisée et rabaissée par les autres. C'est qu'elle va être infligée de tout : coup, blessure, tentative de meurtre, viol (celui-là, est atroce à lire !)... c'est très difficile de lire ces passages, assez explicites, mais toujours elle se remet, jamais elle ne s'effondre. de plus
Darling est une fille au coeur d'or, sympathique, une femme certes pas vraiment cultivée et à la langue peu respectueuse mais qui est honnête et sincère, persévérante. Elle semble être un ange dans un monde de démons, de parents méchants, de frères attardés et non coopératifs, d'un mari grossier et abominable, d'amis traîtres et profiteurs, de procureurs et juges froids et stricts... Même si certains moments m'ont fait défaillir, j'admire son courage et sa détermination.
Darling représente un peu toutes les femmes battues, humiliées par les hommes et les autres et soumises aux pires sévices mais qui jamais ne se laisse abattre et affronte la cruauté générale.
Concernant l'écriture, j'ai été moins ravie. Certes, beaucoup d'humour et de belles phrases mais c'est souvent vulgaire et injurieux, même si cela retranscrit le milieu social environnant
Darling. Contrairement au Magasin des Suicides, j'ai été moins enchantée par le style.
En revanche, la vie des "paysants" et des routiers est très bien décrit, on est vraiment plongé dans un univers très déconcertant et surtout assez éprouvant.
Un roman pas facile à lire, très dur mais dont l'héroïne est une battante et nous enseigne une chose : toujours se relever quoiqu'il arrive et surtout ne plus" subir en silence la cruauté imbécile de la vie et des autres"