Le Montespan

Le Montespan : avec ce roman, c'est l'histoire véridique de Louis-Henri Gondin de Pardaillan, marquis de Montespan que Jean Teulé nous conte.
Parce que sa jeune et magnifique épouse avait ébloui le Roi-Soleil, le Marquis deviendra l'un des plus célèbres et flamboyants cocus de l'Histoire de France.
Un roman truculent, qui passe de l'ironie à l'amusement, du sourire ou larmes, du cynisme que peut cacher la petite Histoire au romanesque d'un roman.
Roman qui a obtenu le Grand Prix du roman historique et fut adapté en BD.

Bon, bon, bon. Comment dire.
J'ai récupéré une classe de 4e secondaire (en Belgique, donc des élèves de 15-16 ans) pour le cours de français et j'ai demandé à leur prof précédente ce qu'elle me conseillait pour ces élèves comme prochaine lecture. le titre conseillé : "Le Montespan" de Jean Teulé. J'ai donné le titre aux chers petits, je suis partie l'acheter... et ça n'a pas traîné. Quelques semaines plus tard, des parents inquiets contactaient le directeur pour le prévenir qu'une prof perverse donnait du porno à leurs enfants.
Dommage, car le titre avait bien fonctionné dans une autre classe pour ma collègue.
Chat échaudé craint l'eau froide : jamais plus je ne conseillerai une lecture aux élèves sans l'avoir lue jusqu'au bout.

Drôle parfois, pourtant, ce petit roman grivois. Et si on met de côté la pipe royale faite au roi Louis, il n'y avait tout de même pas de quoi fouetter une marquise. Mais je m'interroge sur l'intérêt réel du nombre de scènes de sexe dans le livre. Contente de l'avoir lu, mais je ne souhaiterais pas franchement le relire...

On se serait battu sous le règne du Roi Soleil pour avoir l'honneur que son épouse soit remarquée par le souverain, car c'était la garantie d'être comblé d'honneurs et de privilèges très enviés à la Cour. Pour cela, il suffisait d'un rien, juste de se conformer au désir royal et de faire bonne figure dans le monde. Il faut dire que les mariages étant arrangés en fonction d'intérêts très matériels, les époux ainsi trompés prêtaient volontiers leur digne moitié au roi de droit de divin.

Le Marquis de Montespan s'est montré un peu plus chatouilleux sur le chapitre de l'honneur conjugal. Il faut dire qu'il était très épris de la jolie Françoise, autorebaptisée Athénaïs pour faire plus chic. Son honneur de Gascon foulé aux pieds, il n'aura de cesse que de résister à toutes les intimidations ou entreprises de corruption menées par le fidèle Lauzun au nom du monarque. Portant son cocufiage comme un étendard, il orne de cors de cerf les armoiries peintes sur son château ainsi que le toit de son carrosse. Réduit à la gêne voire à la pauvreté, moqué de tous à commencer par Molière dans son Amphitryon Montespan sombre dans une douce folie , imprudent parfois dans sa lutte pour ses droits et n'échappant que de peu à la vindicte royale.

Jean Teulé raconte cette histoire pathétique avec drôlerie, truculence à l'occasion (ah ! les détails croustillants sur la vie intime de l'époque !) et fait une sorte de chronique de la petite histoire au sein de la grande; Un livre agréable, documenté, bien écrit.

Biographie romancée du marquis de Montespan. le couple Montespan coule des jours heureux mais l'amour s'émousse vite quand on n'a pas le sou. Françoise souffre vite de cet état de fait et veut briller en société. Son esprit et son sens de la répartie, ainsi que sa grande beauté, la font vite remarquer par le monarque.
Rongé par jalousie et le désir de vengeance, Louis-Henri tentera toute sa vie de reconquérir sa femme et affrontera l'autorité royale avec beaucoup d'aplomb.
Cette histoire nous est racontée avec beaucoup de drôlerie et dépeint bien les moeurs de l'époque.

J'ai un avis très mitigé sur ce roman. J'ai été intéressée et amusée par l'histoire et son contexte, mais gênée par l'écriture.Le style se veut truculent et fleuri, il l'est la plupart du temps mais soudain il devient grossier, sale et je n'ai pas trouvé que cela apportait quoi que ce soit au récit. Les scènes salaces peuvent l'être en étant suggérées avec subtilité, et la subtilité, il n'y en a pas beaucoup.
De plus, je ne me suis pas attachée au personnage. Ce qui lui arrive est bien triste, mais cette obstination ne m'a pas attendrie, plutôt agacée. Il pleurniche tant qu'on n'a pas vraiment envie de le consoler. On meurt plutôt d'envie de lui dire de passer à autre chose: mon gars, c'est cuit.
Et puis, somme toute, il n'a pas beaucoup d'atout dans sa manche à opposer au Roi-soleil: c'est un flambeur désargenté, plutôt malchanceux et fainéant. Il n'a rien à offrir que son amour, ce qui ne fait visiblement pas le poids.
Je tenterai tout de même de lire un autre ouvrage de Jean Teulé car il m'est sympathique. En fait, j'ai trouvé ce livre un peu brouillon, mais paradoxalement prometteur de bons moments de lecture.

Très bon roman de Jean Teulé. L'auteur revisite l'histoire du Marquis de Montespan, dont sa femme fut l'une des maîtresses de Louis XIV. Alors que la société de l'époque voulait qu'on accorde tout au roi contre quelques grâces ( aide financière, gagner un titre...), ce dernier refusa tout pour regagner sa femme.
L'histoire est très bien menée. Jean Teulé nous replonge dans cette époque du règne du Roi Soleil. Il nous offre également tout le ridicule de la situation. Mais également tout le sordide de celle-ci. le personnage du Montespan est très attachant.
Malgré quelques erreurs dans la chronologie historique (surement du à un choix de l'auteur pour mener son histoire), la réalité historique est quand même au rendez-vous (par exemple la bibliothèque bleue, ...).
Je me plongerai bien maintenant dans la bande dessinée qui a été crée à partir de ce livre. Mais en attendant, je vous recommande la lecture de ce roman qui vaut vraiment le détour.

Jean Teulé s'intéresse à un second rôle de l'Histoire : le Montespan.
La modernité de son écriture fait que ce roman historique se laisse lire avec beaucoup de plaisir tout en étant riche d'enseignements.
On ne s'ennuie pas une seconde.

Si la Marquise de Montespan est restée dans l'histoire, son infortuné mari lui en a été oublié.
Et portant personnage haut en couleur que ce Louis-Henri de Pardaillan, Marquis de Montespan.
Si pour beaucoup, l'époux d'une femme remarquée par Louis XIV, et même souvent remarquée jusqu'à la glisser dans son lit, savait qu'il tenait la fortune a portée de mains grâce aux largesses du roi qui ne reculait devant rien pour « indemniser » le cocu, il n'en pas été de même pour le mari de Françoise de Rochechouart qui a d'ailleur un jour décidé que son prénom serait "Athénaïs".
Le Marquis de Pompadour qui n'a eu de cesse de poursuivre de sa vindicte l'homme tant détesté tout roi qu'il fut, jusqu'à même avoir le soutien de son oncle home d'église qui horrifié devant un tel adultère menaçait de faire excommunier Louis XIV.
Mais le Roi non plus n'a reculé devant rien pour faire plier le Gascon amoureux fou de sa femme qu'il tentait de récupérer par tous les moyens.
Jean Teulé nous raconte ici l'histoire du cocu avec une verve qui n'aurait certainement pas déplue au Marquis.

Jean Teulé nous fait découvrir un personnage oublié de l'histoire, le marquis de Montespan, fou amoureux de sa femme, la marquise qui deviendra la favorite du Roi Soleil. Sous sa plume si particulière, Teulé nous décrit la vie de ce noble de province qui s'opposera au roi de France et ne renoncera jamais à chercher à reconquérir sa femme et la mère de ses enfants.
Le style de Teulé est admirable. Je recommande la BD adaptée de ce roman avec Philippe Bertrand au dessin et Jean Teulé au texte. le vie du cocu le plus célèbre de l'époque est pathétique et attendrissante.

Le fond : au temps du Roi Soleil, Françoise est l'une des plus belles et spirituelles femmes de France. Après un duel, son promis disparait. Quelque temps plus tard, elle épouse Louis-Henri, marquis de Montespan. Ils vivent d'amour et de dettes. Pour se faire une place au soleil et s'attirer les bonnes grâces du monarque, Louis-Henri part en guerre. Quand il revient, contre toute attente, Françoise est devenue la maitresse de Louis XIV. Bravant tous les dangers, refusant tous les honneurs destinés à le faire taire, le marquis part à la reconquête de sa femme, criant haut et fort son amour et allant jusqu'à rehausser les armoiries familiales et son carrosse de cornes pour montrer à quel point il réprouve d'être le cocu le plus connu du royaume.
La forme : le style est simple et riche, avec un parfait équilibre entre descriptions et dialogues.
Pour conclure, un roman exquis et flamboyant sur un personnage qui ne l'était pas moins. Truffé d'anecdotes savoureuses et souvent grivoises, c'est aussi une mise en lumière de la part d'ombre du Roi Soleil et des dérives du pouvoir absolu.