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3,76

sur 3137 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Je vais aller me cacher derrière un nuage pour attendre Louis XIV avec un gourdin" confie, avec humour alors qu'il agonise, Louis-Henri de Pardaillan marquis de Montespan à la petite fille de sa cuisinière.
C'est l'esprit de vengeance d'un cocu aux longues cornes, si longues qu'il en décora son carrosse,mais c'est aussi l'amour obsessionnel d'un "époux séparé mais inséparable" pour son épouse infidèle qui est "LA beauté" et devient la favorite de Louis XIV qui nous sont contés, d' une verve toute pétillante par Jean Teulé dans le Montespan.
La bande dessinée le Montespan de Philippe Bertrand (supervisée par Jean Teulé et adaptée de son roman) donne déjà une bonne approche de ce pan d'histoire du XVII° siècle où la volonté du Roi Soleil était inébranlable, où les courtisans serviles se pliaient à ses envies et où les jolies femmes remarquées se battaient pour subir ses assauts ponctuels et répétitifs, même s'il ne se lavait qu'une fois l'an. Dans le Montespan de Jean Teulé cette atmosphère hypocrite de cour (même Molière se moque publiquement du célèbre cocu), de frivolité ("mode à la hurluberlu"),de rivalités sournoises est fort bien décrite.L'affaire des poisons, cette énigme historique (traitée dans moult romans par Jean-Christian Petitfils, Arlette Lebigre, Paul Giniewski, Arthur Ténor, Claude Quétal....) est abordée ici et montre la métamorphose de la douce Françoise "vorace de plaisirs" en une Athanaïs ambitieuse puis en une démone n'hésitant pas à sacrifier enfants ou rivales embarrassantes.
Jean Teulé campe dans son roman de beaux portraits psychologiques: La Montespan mauvaise mère,lubrique,fine d'esprit,prête à tout pour réussir,odieuse,exhibitionniste,superstitieuse,infidèle,manipulatrice,méprisante,
amorale,impatiente,repentante....malheureuse.
Le Montespan: amoureux,naïf au départ ("Vive le roi") car dans le déni,déconfit,désespéré,téméraire,extravagant,pitoyable,excessif,fidèle en amour et en amitié...noble coeur dont "la grandeur est pathétique".
Les décors, presque théâtraux, rendent fort bien l'ambiance de l'époque.D'ailleurs quelques illustrations en noir et blanc de ci de là viennent compléter le récit de l'auteur.
Enfin,"vertubleu!",malgré le côté un peu trop vert de certaines formules imagées,c'est dans la truculence du langage employé que Jean Teulé (ex: "La Frette crache le beurre rance de ses chicots pourris au visage de Chalais",, "humain-oiseau au long plumage et oeil crevé par la contamination des putes dans les bordels", "se rôtir le balai dans ma fille"..),transmet au lecteur ce petit chef d'oeuvre qu'est le Montespan qui montre que l'amour peut-être éternel mais que la pourriture l'est aussi.
Petit rappel: Jean Teulé, auteur connu et reconnu à l'ironie mordante (dont le sanglant Charly 9 est irrévérencieux), a reçu pour le Montespan le prix des Maisons de la Presse 2008. Un prix largement mérité!
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Cru, obscène... mais tellement caustique, drôle et teinté de vérité.
Ah ! Jean Teulé adore jouer avec les personnages historiques. La vie qu'il leur donne est toujours pleine de péripéties. L'écriture est toujours truculente.

Dans le cas de ce pauvre Montespan, dont on connaît plutôt la femme gourmande, enjôleuse, vénale et opportuniste, la vie est plutôt difficile. Il n'aura de cesse que de courir après celle-ci, car très amoureux, et essayer de la faire rentrer au bercail, son honneur en dépend. Diable, c'est que la Montespan s'ennuie dans cette province reculée. Il lui faut de l'action, de la revue, du monde, du clinquant et tout ça se trouve à la cour du roi Soleil dont elle deviendra la favorite...

J'avoue qu'en lisant ce livre, je n'ai pu m'empêcher d'avoir dans la tête, la petite musique de la série "mariés, deux enfants" qui sonnait admirablement à chaque effort de ce cocu magnifique pour retrouver sa dulcinée.
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Quel coup de Coeur inattendu ce roman !

L'histoire se passe à l'époque du roi Soleil.
Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, est marié à Françoise, une jolie blonde avec qui il a deux enfants. le couple est follement amoureux. Mais sans un sou. Alors que Louis Henri tente de faire fortune en menant des troupes à la guerre, il ne cesse d'accumuler les échecs et les dettes. La belle trouve l'occasion de se rapprocher de la cour. le roi la remarque et décide d'en faire sa favorite.

Louis Henri prend la chose très mal, vraiment très mal.
Les autres nobles ne comprennent pas son désespoir. Au contraire c'est une chance de mettre sa femme dans le lit du roi car cela offre de fabuleux privilèges.

Louis-Henri reproche au roi de lui voler sa femme. Il orne son carrosse de gigantesques cornes. Alors que sa situation financière est catastrophique, Louis-Henri refuse l'argent du roi et les privilèges. Louis-Henri va être accablé (emprisonnement, tentatives de meurtres, ruine...). Mais il ne cessera jamais de s'opposer au roi. Il ne cessera jamais d'aimer sa femme (même plus de 20 ans après leur séparation). Il ne cessera jamais de crier son amour pour Françoise et sa haine du roi.

Franchement, s'opposer ainsi à un roi seul , aimer sa femme même après 20 ans de séparation, refuser beaucoup d'argent alors qu'on a à peine de quoi vivre, respect.

Respect aussi pour la plume de l'auteur qui m' a conquise par son humour ! je ne me suis pas ennuyée une seconde. C'est un roman très coquin !

J'ai quand même été triste vers la fin du roman. La Montespan ne revoyait pas ses enfants et sa petite fille de 12 ans est morte de chagrin. Je ne sais pas comment on peut se séparer de ses enfants.

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Quand Françoise de Rochechouard de Mortemort épousa Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, ce fut pour quelques années du meilleur et puis pour plusieurs décennies du pire pour celui qui signera par la suite : "l'époux séparé quoique inséparable".

Jean Teulé trousse avec verve les aventures des Montespan, illustrant de quelques saillies la vie de celle qui devint la favorite de Louis XIV après quelques années de mariage avec Louis-Henri, le cocu magnifique.

C'est rythmé, illustré à souhait. L'auteur renouvelle ainsi l'écriture en l'agrémentant de contes, de poèmes, de chansons et même de scènes de théâtre. Quelques succulences (voir la gâterie aux colliers de perles) et quelques pointes d'humour émaillent le récit (Monseigneur de Teulé est un misérable noble, ruffian et faux monnayeur!).

Truculent, parfois scatologique et paillard, tel est ce roman qui, s'il ne serre ni ne sert L Histoire, n'en rapporte pas moins l'esprit du temps et les anecdotes connues.
Teulé par ses descriptions, par son vocabulaire, par sa narration des épisodes a su me transporter avec plaisir dans l'époque de celui qui ne prit qu'un seul bain dans sa vie.
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Madame de Montespan a laissé plus de traces dans l'histoire française que son mari, alors que c'est lui le véritable héros du couple. Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan , est un jeune noble désargenté et amoureux fou de sa femme ,si belle, aux formes si généreuses et si parfaites qu'elle fait tourner la tête du plus humble, les apprentis de la rue, au plus distingué, le roi Louis XIV.
Le problème de ce genre de récit, qui mêle histoire et fiction ,est le questionnement du lecteur face à la liberté de l'auteur. Où est la vérité, où est l'exagération, où est la fiction ?
Mais ici, cela n'a en fait aucune importance tant le lecteur est emporté par le personnage hors norme du Montespan, qui ne pouvant rivaliser avec le Roi , choisit d'afficher ouvertement son statut de cocu en ajoutant sur son carrosse une paire de cornes. le personnage est truculent, entier , intègre, passionné, la langue est verte, parfois vulgaire, parfois savante. Les odeurs de Paris vous chatouilleront le nez, le froid du château en ruine vous glacera;Jean Teulé a su faire renaître cette époque pour le plaisir du lecteur !
La fin est extraordinaire car le Montespan restera jusqu'au bout l'homme qui a le plus aimé la Montespan. Qui ne rêverait pas d'un tel amour? Peut-être que ce titre touchera plus les femmes que les hommes... le mot touchant définit parfaitement ce personnage.
Cette édition est agrémentée de quelques reproductions qui vous plongeront dans l'époque.
Depuis que je l'ai lu, je l'ai déjà offert trois fois , tant j'avais envie de faire partager ma découverte de ce personnage!


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Je trouve que Jean Teulé est un auteur très irrégulier. Parfois il en fait un peu trop, pousse le bouchon bien trop loin... Mais-là, avec ce roman il est presque sobre, presque crédible, et ce Montespan est un livre vraiment très drôle. J'ai beaucoup aimé.
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(Cette critique comporte de nombreux spoilers. A lire que si vous avez déjà lu le Montespan)

Au vu du nombre de critiques que compte ce livre, je vais m'épargner pour le coup, le résumé et commence directement sur mes impressions.

Je ne sais plus où j'ai entendu ou lu cela mais il est dit que c'est les vainqueurs qui écrivent L Histoire.
Pourquoi donc parler du marquis de Montespan lors des cours d'histoire ?
Ce pauvre marquis amoureux de sa femme à une époque où cela n'est pas fun, cocu et qui ne cherche qu'une chose, la récupérer.
Malheureusement pour lui, l'amant de sa femme n'est rien de moins que le roi de France du moment, Louis XIV.
Pourquoi parler de lui alors qu'il perdra tout dans cette bataille.

Résultat : c'est le couple adultère qui tire la couverture sur eux.
Concernant l'amant, on le comprend aisément mais lorsqu'on évoque la marquise pourquoi ne pas prendre deux minutes pour parler du marquis ?
Parce que c'est quand même plus glamour de parler des coucheries d'un roi et de sa maîtresse exigeante que d'un mari éploré.

Alors je dis merci M. Teulé!
Merci de m'avoir permise de connaître ce très beau personnage et d'avoir fait revivre cet inconnu de l'Histoire!
J'ai été littéralement sous le charme de cet homme amoureux de sa femme et qui a bravé l'homme le plus puissant du pays pour la récupérer.
Malgré quelques coups de folies difficilement excusables mais explicables (coucher avec des prostituées pour s'inoculer des MST, violer ensuite sa femme et ainsi mettre le roi en déroute n'est vraiment pas une idée de gentilhomme !), c'est un être très touchant et doté d'un certain courage...ou de bêtise suivant comment on se place. Ou un peu des deux.
Louis a beau lui proposer richesses, avantages, il refusera.
Et Louis a beau le traîner en prison, l'exiler, il ne faiblira pas.
Pendant tout ce temps, il continuera d'aimer sa femme.
Cela en ai presque surréaliste et peu mérité car la marquise, elle, ne semble pas vraiment partager ces sentiments et s'inquiéter pour lui.

L'histoire est belle certes mais Jean Teulé lui a fourni un sublime écrin d'émotion, d'humour et d'anecdotes grâce à son talent.
Que ce soit sur le fond ou sur la forme, pour moi, c'est un sans faute.

Allez, si vraiment je titille un peu, j'aurai bien aimé une petite postface permettant de faire la distinction entre la fiction et la réalité mais bon...en même temps, cela nous pousse à nous intéresser un peu plus au marquis de Montespan et ainsi, de ne pas le quitter trop rapidement.
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Un roman biographique qui évoque la vie de Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, et de son épouse la belle Françoise de Rochechouart, un récit particulièrement réussi, admirablement documenté, qui permet de s'apprivoiser avec les us de la Cour du Roi Soleil,et de mieux connaître les coutumes de la société du XVIIème.
C'est une lecture à la fois truculente et pathétique, qui permet de passer un joyeux moment de détente .
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J'ai lu ce roman juste après avoir lu L'Allée du Roi de Françoise Chandernagor. Ils se complètent. Alors je m'explique car j'en entends déjà certains hurler à l'hérésie, m'octroyant un argument irréfutable: le style est radicalement différent ! Certes, certes. Bien évidemment, on ne peut comparer l'écriture précieuse de Chandernagor, adaptée, pour l'occasion, aux fausses mémoires de Madame de Maintenon, à la truculence de Jean Teulé. A mon sens, ils se complètent car ils nous offrent deux visions de ces personnages importants. Dans le premier, Chandernagor, par le biais de Mme de Maintenon, nous dressait un portrait acerbe de la Montespan sans pour autant s'attarder sur l'époux de cette dernière. Teulé, lui, a voulu mettre en avant ce pauvre homme auquel Louis XIV avait "volé" la femme. La truculence est donc nécessaire ici car elle va de pair avec la facette du Montespan qui essaiera, fou amoureux de sa femme, de la récupérer coûte que coûte, faisant fi des coutumes de l'époque qui voulaient qu'un mari cocufié par le Roi profite de nombreux privilèges et se taise, content de son sort. Louis Henri ne l'entendait pas de cette oreille. Il ira même voir des femmes de mauvaise vie afin de se faire transmettre des maladies. Déguisé en femme, il parviendra jusqu'à la chambre de son épouse qu'il tentera de violer afin qu'elle soit contaminée et qu'elle puisse, à son tour, contaminer le souverain. On plaint finalement ce pauvre homme à qui rien ne réussit.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Le Montespan, Jean Teule ****
Le marquis de Montespan aime sa femme, plus que tout il l'aime, meme lorsqu'elle devient la maitresse de Louis XIV. Comme les autres « cornus malchanceux », il aurait pu profiter de cette aubaine pour s'enrichir mais non, il l'aime.
Nous voici plongés en plein XVIIème a la cour, mais également dans les provinces françaises. Roman historique ou histoire romancée, vérité ou fiction, un peu des deux certainement ; en tout cas un immense plaisir et de franches rigolades avec notre marquis passionné, attachant, ingénieux, parfois cru mais toujours amoureux, comme peu peuvent l'être. A ce mari bon et aimant, à ses enfants, la Montespan a préféré Louis XIV et les ors de Versailles, à son foyer simple mais heureux elle a préfère la cour ; ce pourrait être une fable… En un mot un seul, j'ai adoré ce roman au style rapide et enlevé. Critique acerbe de la noblesse dépravée si lointaine des soucis du peuple. C'est avant tout l'histoire de l'amour d'un homme pour sa femme, amour jusqu'au-boutiste et absolu!
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