Avant de le voir à la télé, invité d'une émission littéraire sur une chaîne de la TNT, j'ignorais totalement qui était
Jean Teulé. J'avais lu la critique de Cuné sur son Montespan et noté dans un coin de ma tête ce titre au cas où ma PAL disparaitrait brutalement dans une faille spatio-temporelle et qu'il faille trouver des idées pour la reconstituer.
Et puis j'ai vu
Teulé quelques minutes à la télé et j'ai été conquise. Amusée d'abord par cet auteur aux antipodes des centenaires momifiés ou des fats ennuyeux qu'on voit habituellement dans ce genre d'émissions et qui font que je les fuis comme l'Eurovision.
Ben vouais, à croire que personne n'a compris que parler de "la genèse de votre forme de pensée à la fois iconoclaste et respectueuse de certains dogmes du fondamentalisme pré pubère affilié aux littératures orientales comme fil conducteur de votre oeuvre dédiée aux trahisons intimes du père que vous n'avez jamais eu" ne donne pas envie aux masses d'ouvrir des bouquins. Et c'est pour cela que moi qui adore les bouquins, je ne regarde jamais les émissions qui en causent tellement je m'y emmerde.
Mais
Teulé, alors là, rien à voir. Déjà, ce mec est vivant, y a aucun doute là-dessus. Il n'est pas pontifiant ni confit dans la Cuuuuuulture ni prétentieux pour deux ronds. Il parle normalement, mais avec fougue de son Montespan et on le devine attaché à ce personnage, amoureux transi de sa femme, qui lui a préféré
Louis XIV, roi crasseux mais roi quand même.
Teulé n'hésite pas à raconter son livre, sans avoir peur de trop en dire et narre nombre d'anecdotes sur ce type un peu bizarre, qui a orné son carrosse de cornes de cerf pour signifier son cocufiage à tout le monde. Il qualifie de "château tout pourri" le domaine gascon dans lequel Louis-Henri est assigné à résidence par le Roi, fort gêné du tapage mené par le mari déconfit, et cela suffit pour que j'aie envie de découvrir son bouquin.
Au final, j'ai trouvé que
le Montespan était au roman historique ce que mon livre d'histoire de CM1 était à l'encyclopédie : il se lit très vite et très facilement, il y a des images mais on n'y trouve qu'une succession d'anecdotes rigolotes et imagées sur l'histoire des Montespan. le tout manque de liant, de profondeur et de détails : on survole, on picore et on arrive très vite au bout. le résultat n'est pas léché, pas fini, pas soigné. Dommage, car la verve de
Teulé est entrainante et se lit avec grand plaisir.