La "science" de gauche condensée en une enquête ébouriffante: de Trofim Lyssenko à aujourd'hui en passant par Philip Zimbardo, elle consiste à inventer des résultats bidons au cours d'expériences fantômes pour "prouver" les bien-fondés de son idéologie destructrice des sociétés... tandis qu'elle OSE accuser des savants géniaux comme James Watson, découvreur de la double hélice d'ADN, d'être des "pseudo"-scientifiques parce que les vérités qu'ils prononcent démolissent le crédo idéologique de la bourgeoisie-bohème! Ô comble de l'ironie... #impostures
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Une fois achevée la lecture d’Histoire d’un mensonge, l’enquête que lui consacre Thibault Le Texier, chercheur en sciences sociales, il ne demeure plus le moindre doute : la fameuse expérience n’a, pour rester poli, aucune valeur scientifique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Un monde existe à l'intérieur et à l'extérieur de nous que nous pouvons plus ou moins bien connaitre. Quelle que soit la façon dont elle est construite, la science est ce qui doit nous permettre de comprendre ce monde d'une manière à la fois aussi exacte que possible et pouvant être partagée. Il est important de savoir comment cette connaissance est atteinte, comment elle est discutée, acceptée ou non, coulée ou pas dans un moule à la mode, partagée, diffusée et accordée à son contexte; mais il est surtout indispensable d'en éprouver la vérité. Certaines affirmations sont vraies et d'autres sont fausses, certains faits ont eu lieu d'autres non. Point. En science il peut y avoir des erreurs honnêtes, il peut y avoir des engagements féconds, mais il n'y a pas de mensonges vertueux. (p.241-242)
Conduite en 1971 par le professeur Philip Zimbardo, l?« expérience de Stanford sur la prison » a vu vingt-deux étudiants volontaires jouer les rôles de gardiens et de prisonniers au sein d?une fausse prison installée dans l?université Stanford.
L?expérience devait durer deux semaines mais elle fut arrêtée au bout de six jours, résume Zimbardo, car « les gardiens se montrèrent brutaux et souvent sadiques et les prisonniers, après une tentative de rébellion, dociles et accommodants, même si la moitié d?entre eux furent si perturbés psychologiquement qu?ils durent être libérés plus tôt que prévu ».
Devenue presque aussi célèbre que l?expérience de Stanley Milgram sur l?obéissance et souvent citée en exemple de l?influence des situations sur nos comportements, l?expérience de Stanford est pourtant plus proche du cinéma que de la science : ses conclusions ont été écrites à l?avance, son protocole n?avait rien de scientifique, son déroulement a été constamment manipulé et ses résultats ont été interprétés de manière biaisée.
Rassemblant archives et entretiens inédits, Thibault le Texier mène une enquête haletante sur l?une des plus grandes supercheries scientifiques du XXe siècle, entre rivalités académiques, contre-culture et déploiement du complexe militaro-industrialo-universitaire.
« Histoire d'un mensonge. Enquête sur l'expérience de Stanford » de Tibault le Texier
Éditions Zones, avril 2018
?? http://www.editions-zones.fr/spip.php?article180011
Photographies
© Chuck Painter, Stanford News Service
Musique
© Big Blood, « Run », Phrase! Records, 2011
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