AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 137 notes
5
9 avis
4
13 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
Voilà un livre qui m'a fait un effet extraordinaire ! Grâce à lui, j'ai réussi à m'endormir en moins d'un quart d'heure toutes les nuits pendant presque deux semaines ! Je lui décerne donc le titre du meilleur somnifère que j'aie connu à ce jour. Un effet qui à lui seul justifie les deux étoiles et demie.
Je l'ai trouvé tellement embrouillé que je crains de n'avoir pas compris grand-chose. La forme pour commencer : on navigue entre le présent (c'est-à-dire en 2066) et les années antérieures, en partant de 2032. Mais pas de façon linéaire, non, c'est totalement aléatoire et j'ai très vite perdu le fil. le fond ensuite: on est sur de la SFF, mais pas que, il est aussi question de traditions africaines (yorubas plus précisément, l'histoire se passe au Nigéria), il y une espèce d'enquête pour retrouver la Fille-bicyclette et d'autres personnes mystérieusement disparues, et sur le tout se greffe une romance. Bref ça fait beaucoup, trop pour moi peut-être. Pourtant, la base de l'histoire m'attirait beaucoup, il s'agit d'une entité extra-terrestre arrivée sur terre des décennies auparavant, en plein coeur de Londres, et qui aurait "migré" jusqu'à Lagos pour s'y implanter sous forme d'un gigantesque dôme. Une fois par an, ce dôme s'entrouvre et, tel un Jésus venu d'ailleurs, dispense des guérisons miraculeuses. Bon il y a des ratés parfois, comme des morts qui sont réanimés parce qu'ils se trouvaient dans le coin, ou des malheureux remontés à l'envers, mais l'un dans l'autre depuis 10 ans ça attire les foules. Et une ville s'est créée autour du dôme, Rosewater, la mal-nommée, parce que d'après le héros, ça ne sent pas la rose !. Bien sûr, l'armée voudrait bien savoir comment fonctionne le schmilblick, et comment tirer parti de cette "chose". C'est là qu'intervient le héros de l'histoire, Karoo, un ex-mauvais garçon qui possède une particularité intéressante : c'est un "réceptif", c'est-à-dire qu'il peut lire dans l'esprit des gens. Officiellement il travaille pour une banque, il est chargé de déceler les fraudeurs potentiels, mais il fait aussi partie d'une mystérieuse agence, le S45, qui enquête sur Armoise, l'entité extra-terrestre. Autour de lui gravite une foultitude d'autres personnages dont je n'ai pas toujours compris le rôle dans l'histoire (il faut dire que je m'endormais régulièrement au milieu d'un chapitre !). le pauvre Karoo n'est pas très sympa, mais quand même, j'ai fini par avoir pitié de lui, on n'arrête pas d'essayer de le tuer pour diverses raisons. Mais bon, il s'en sort plus ou moins bien chaque fois. C'est à travers sa propre histoire qu'on découvre (enfin on essaie) la genèse de Rosewater. A la fin du roman, quand on se dit "ouf, je suis arrivé au bout", on découvre qu'il s'agit d'une trilogie...J'ai d'ailleurs le deuxième tome à la maison, peut-être pour mes prochaines crises d'insomnie ?
Pourquoi ai-je emprunté ces livres, me demanderez-vous ? (et vous aurez raison). La réponse tient en trois mots : superbe couverture, résumé. Malheureusement, je me suis très vite perdue, et plus jamais retrouvée dans ce labyrinthe, et le vocabulaire parfois abscons ne m'a pas aidé. C'est dommage, certains thèmes sont vraiment intéressants, comme la colonisation, les traditions africaines ou la communication entre humains et extra-terrestres, mais ils sont trop dilués dans un fatras inutilement compliqué.
@Lunalithe, tu vas être déçue par ma critique, j'imagine (je sais que tu l'attendais), mais ce livre n'était manifestement pas écrit pour moi, ou du moins pas maintenant. Je ne pense pas lire la suite...
Commenter  J’apprécie          5134
En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, que ce soit à travers son intrigue pleine de surprises, mais aussi sa toile de fond fascinante. le récit repose sur une construction qui joue avec le lecteur, oscillant sur plusieurs lignes temporelles, pour distiller de nombreux indices qui prennent de l'importance au fil des pages, tournant autour des révélations avant de surprendre. Cela pourra peut-être déranger ceux qui aiment savoir vers quoi ils se dirigent, mais pour ma part j'ai trouvé cette façon de faire intéressant. L'univers développé tout du long est l'un des gros points forts du roman, que ce soit dans sa vision du futur, du Nigéria et du monde autour, mais aussi dans ce mélange de mysticisme, de technologie et de tradition. Je trouve aussi que Tade Thompson, à travers ce roman, offre une SF plutôt atypique, mélangeant efficacement et avec originalité de nombreux sous-genres. L'ambiance sombre, violente et pleine de tension colle parfaitement au récit. Concernant les personnages, j'ai eu un peu peur au début de ne pas accrocher au héros, Kaaro, qui se révélait plutôt antipathique et distant, mais finalement la construction le rend très vite intéressant. Certes il reste assez froid, mais on le comprend. Les personnages secondaires sont plus que solides et apportent des éléments très intéressants. Ainsi de nombreux mystères restent présents. Je regretterai peut-être une petite accumulation de révélations sur la fin, mais je chipote un peu. La plume de l'auteur est simple, efficace et incisive et j'attends la suite avec impatience.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          340
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, nous allons parler d'un roman de SF signé Tade Thompson et titré Rosewater.

Au Nigeria les extraterrestres sont arrivés et occupent un dôme gigantesque autour duquel une ville a poussé. Cette ville porte un nom : Rosewater. Kaaro y travaille comme barrière de sécurité pour une banque et comme agent du S45, une organisation chargée de… euuh… d'exploiter ses pouvoirs psychiques à des fins peu limpides.

-Waaah. Si quelqu'un a pigé quelque chose, qu'il se manifeste, hein.

-Oui, c'est un peu compliqué, je l'admets…

-Compliqué, c'est rien de le dire ! Je n'ai RIEN compris à ce roman. On ne t'explique rien, tu es assommée d'informations auxquelles tu saisis que dalle ! Et puis, Kaaro, le personnage principal, ne t'aide pas, non non ! Il est tout froid à l'intérieur. Aucune émotion forte ne prend vraiment le pas sur une autre chez lui, du coup, impossible de le cerner, lui aussi. le texte est sec, plat, ça ne donne pas du tout envie de lire ça.

-Tu n'as pas complètement tort… cependant, tu n'es pas non plus laissée dans le noir complet.

L'intrigue de Rosewater se déroule dans un monde à peu près similaire au nôtre, situé dans un futur proche, avec ces deux différences majeures : les aliens ont atterri et on ne sait pas trop ce qu'ils font ni dans quel but ; certains humains sont devenus des « réceptifs », des personnes aux aptitudes inhabituelles. Des sortes de voyants, qui accèdent à un monde superposé au nôtre appelé « xénosphère ».

Rosewater constitue une lecture active. Vous ne pouvez pas vous asseoir et attendre gentiment que l'intrigue suive son cours : pour cerner les éléments, il vous faut les méditer, les noter, attendre la venue des éclaircissements… et patienter. Patienter longtemps.

-Trop longtemps à mon goût ! Et il y a des flash-backs incessants entre le passé et le présent ! Là non plus, on ne t'aide pas ! Bonjour perditude !

-Bon. Pour la défense du roman, une grande partie dudit roman a été lue pendant un coup de mou assez long, et nous n'avions pas tout notre cerveau disponible pour bien appréhender ce texte.

Quoi qu'il en soit, j'en ai compris assez pour être convaincue et dépaysée par Rosewater. J'ai adoré l'exploration de la xénosphère, avec ses images incongrues et percutantes, j'ai vaguement pensé à un de mes films préférés, Paprika. Certaines scènes se trouvent d'autant plus cauchemardesques que vous ne les comprenez pas. Et, chose assez rare pour être soulignée, Tade Thompson offre une bonne place à l'odorat dans son roman. Quant à la froideur que tu mentionnais plus haut, elle rend paradoxalement certaines situations encore plus lourdes d'horreur.

Je ne suis pas certaine cependant d'avoir cerné tous les enjeux d'un roman riche et dense, je le regrette, mais cela ne m'empêchera pas de lire la suite. D'une certaine façon, les réponses que l'on reçoit dans le premier tome appellent d'autres questions… »
Commenter  J’apprécie          258
En France, on connaît surtout Tade Thompson pour sa série consacrée à Molly Southbourne (« Les meurtres » et « La survie »), mais parallèlement à la parution de ces novellas chez le Bélial est également parue une trilogie intitulée « Rosewater », éditée par J'ai lu. Salué par la critique et récompensé par le « Nommo Award » (« la plus grande distinction de la SF africaine », nous informe la quatrième de couverture), le premier tome met en scène un Nigéria futuriste dans lequel une entité extraterrestre s'est installée et agrandie au point de former un dôme hermétique autour de laquelle une véritable cité a fini par se développer : Rosewater. Un dôme qui ne laisse personne pénétrer à l'intérieur, mais qui s'ouvre néanmoins à certaines occasions, ce qui aboutit systématiquement à la guérison spontanée de toutes les personnes qui se trouvent dans un certain rayon alentour, que ceux-ci souffrent d'une simple migraine ou d'un cancer en phase terminal. le monde entier est évidemment fasciné par le phénomène mais aucun contact n'a pour le moment vraiment été engagé avec la mystérieuse entité qui n'en est d'ailleurs pas à sa première apparition. C'est dans ce contexte que l'on fait la connaissance de Karoo, un homme recruté par un service secret nigérien consacré spécifiquement aux questions surnaturelles. Car sous ses abords tout à fait ordinaire, notre héros cache en fait des capacités exceptionnelles que seuls une poignée d'individus ont à ce jour développées, et que beaucoup estiment liés au dôme. N'allez toutefois pas vous imaginer des super-héros ou héroïnes capables de voler ou doté(e)s d'une force extraordinaire. Non, les « pouvoirs » de notre personnage et de ses homologues sont plutôt d'ordre psychique, puisqu'ils consistent à lire dans les esprits (non pas directement les pensées mais plutôt des impressions ou des émotions captées dans la « xénosphère », une sorte de monde psychique auquel seuls les « Réceptifs » ont accès).

Le roman est à la fois fascinant et déroutant. L'intérêt du lecteur est dans un premier temps titillé par le fait que l'action se passe en Afrique, ce qui est loin d'être fréquent, que ce soit en SF ou en fantasy (même si d'autres auteurs, ou plus précisément des autrices, tentent depuis longtemps, et avec succès, de mettre en avant un imaginaire moins européo-centré comme Nnedi Okorafor ou encore Nora K. Jemisin). le cadre nigérien permet évidemment de mettre en avant des aspects culturels propres à cette région du monde que beaucoup de lecteur (donc moi) ne connaissent certainement que très peu. L'auteur revient ainsi sur toute une série de problématiques qui touchent le Nigéria d'aujourd'hui ou qui ont marqué son histoire : pratique de la justice sauvage (qui aboutit généralement au lynchage des voleurs et donne lieu dans le roman a des scènes assez dures à encaisser), superstition à l'encontre des albinos, tensions ethniques, impact du découpage colonial décidé par les Européens, condamnation et violente répression de l'homosexualité… le caractère futuriste du décor est quant à lui renforcé par la mention de nouvelles technologies qui empiètent de plus en plus sur la vie des habitants mais qui leur paraissent parfaitement ordinaires (implants de géolocalisation, appartement connecté…). Tade Thompson se fend également de rares mentions concernant ce qui se passe dans le reste du monde, mais celles-ci ne manquent pas d'attiser la curiosité du lecteur. On apprend par exemple que les États-Unis ont soudainement décidé de s'isoler du reste du monde, coupant toute relation diplomatique et tout échange commercial, si bien que la communauté internationale n'a aucune idée de ce qui se passe sur le territoire américain. de même, il est fait mention de l'apparition de plusieurs phénomènes extraterrestres ayant précédé celui de Rosewater, dont un à Hyde Park qui est rapidement évoqué et à propos duquel de nombreuses questions restent en suspens.

Pour toutes ces raisons, le récit se révèle captivant, mais s'avère malgré tout un peu difficile à suivre. Cela s'explique, d'abord, par le mode de narration adopté puisque l'auteur s'amuse à brouiller les pistes en alternant à chaque chapitre entre des époques différentes de la vie du personnage. On suit donc l'évolution de plusieurs intrigues en parallèle, et il est parfois un peu difficile de reprendre le fil du récit et de se rappeler à quel moment de la vie du héros tel ou tel épisode se situe. Parmi les autres éléments qui m'ont donnée un peu de fil à retordre, figurent les explications scientifiques consacrées à la microbiologie assez poussées qui m'ont parfois totalement laissée sur le carreau, notamment dans la seconde partie du roman qui est un peu plus complexe à suivre. L'ensemble reste malgré tout intéressant tant on a souvent l'impression d'avoir affaire à un véritable thriller, avec son lot de rebondissements ou de révélations sur les véritables motivations des personnages. Ces derniers sont d'ailleurs réussis, à commencer par le protagoniste auquel on s'identifie et qui agace autant qu'il émeut. Ainsi, si son passé difficile et les épreuves surmontées ne peuvent que nous inciter à le prendre en affection, certaines de ses réactions n'en provoquent pas moins l'exaspération ou l'incompréhension du lecteur (son sexisme est notamment source d'agacement, même si Tade Thompson n'en fait pas un complet misogyne et que plusieurs personnages lui en font d'ailleurs le reproche). Les personnages secondaires sont pour leur part intriguant à défaut d'attachants, dans la mesure où ils sont bien moins développés que le héros. le seul véritable bémol que j'aurais à formuler concerne la fâcheuse manie de l'auteur de systématiquement décrire les personnages féminins en détaillant par le menu leur physique (toujours très très avantageux, évidemment). Comme souvent, on a l'impression que l'auteur craignait que ces dernières ne soient pas assez intéressantes ou assez dignes de l'intérêt du héros avec un physique ordinaire (alors que leur personnalité est pourtant suffisamment attirante), d'autant que presque toutes sont dépeintes comme d'une beauté vraiment vraiment exceptionnelle, ce qui est franchement agaçant et un peu ridicule.

La lecture de ce premier tome de « Rosewater » est une expérience assez déroutante mais néanmoins enthousiasmante. le récit est mené tambour battant, les questions et les rebondissements s'enchaînent à toute vitesse et on est vite captivé par le décor dans lequel se déroule l'histoire ainsi que par les mystères que recèle ce fameux dôme extraterrestre. Si le roman est loin d'être exempt de défauts, il m'a néanmoins suffisamment intriguée pour m'inciter à découvrir les deux autres volumes de la série.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          150
Quand un dôme extraterrestre surgit au Nigeria et prodigue une fois par an des guérisons miraculeuses, une ville se constitue tout autour : Rosewater. C'est là que le narrateur, Kaaro, mène des missions semi-officieuses pour le compte d'une obscure branche gouvernementale. Kaaro a la particularité d'être un « réceptif », une personne dotée de pouvoirs psi probablement dus au dôme. Mais depuis quelques temps, les réceptifs meurent les uns après les autres dans des circonstances étranges.

L'histoire est divisée en trois lignes temporelles distinctes : le présent, en 2066, où les réceptifs disparaissent; le passé, entre 2032 et 2055, avant l'irruption du dôme; et les missions de Kaaro entre 2055 et 2066 qui constituent des chapitres « one-shot ». Au début, la distinction est aisée à faire, mais à mesure que les lignes temporelles passées se rapprochent du présent, l'ensemble devient plus difficile à suivre et parfois confus, d'autant plus que les trois lignes temporelles tendent parfois à diluer le rythme et les enjeux de l'intrigue. J'ai failli me perdre plusieurs fois dans l'histoire. On sent pourtant que l'auteur a bien pensé à son affaire, avec certains échos d'une ligne temporelle à l'autre ou des informations distillées à certains moments critiques.

Quelle que soit la ligne temporelle, la narration est à la 1e personne et au présent, et suit le personnage principal, Kaaro. Celui-ci est une figure classique d'anti-héros doué mais rebelle, peu attachant quoique intéressant à suivre.

Toutefois, la grande réussite de ce roman, c'est la xénosphère, sorte de réseau psychique extraterrestre porté par des champignons microscopiques, avec lequel peuvent interagir les réceptifs comme Kaaro. L'auteur utilise ici deux thèmes archi-classiques de la science-fiction : le premier contact extraterrestre et les pouvoirs psi comme la télépathie. Mais il le fait d'une manière très inventive et organique (sans mauvais jeu de mots) qui renouvelle grandement l'intérêt pour ces tropes, en plus de donner à son roman une ambiance très singulière. J'ai eu l'impression de lire un roman d'afrofuturisme additionné d'une petite dose de Lovecraft, un mélange plutôt séduisant.

Bref, malgré une lecture ardue, j'ai été assez charmée pour embarquer directement dans le tome 2. Bilan : à lire à condition d'être bien concentré·e!
Commenter  J’apprécie          143
J'ai achevé ce premier tome avant de savoir qu'il s'agissait d'une trilogie, même si effectivement, je trouvais qu'il manquait quelque chose. Je dois dire que j'ai apprécié ma lecture, tout en ayant traîné un peu des pieds durant les soixante premières pages avant le grand plongeon garanti. Je n'ai pas vu le temps défiler, ce qui est bon signe, notamment à cause des allers-retours dans le passé qui dynamisent l'ensemble, tout en ayant un récit mettant en avant un pays africain et la culture yoruba que je connais mal à travers le regard d'un parfait antihéros.


Ainsi, Rosewater est un bidonville sale et puant qui s'est construit autour d'un biodôme alien, notamment pour ses bienfaits, et cadeaux plus empoisonnés qu'il n'y parait. Offrir des capacités incroyables, faire pousser de nouvelles plantes, guérir les malades jusqu'à en faire souvent des mutants, voire relever les morts pourtant vides de toute personnalité. On retrouve d'ailleurs sur ce dernier point le côté zombi des croyances vaudou… Mais que serait tant de bienfaits parfois tordus sans une contrepartie moins avouable ?


Le thème de la colonisation, ou de l'invasion est amené par pallier de manière insidieuse avec justement une insistance finale sur l'inaction concrète des politiques. Un parallèle est facile avec la ville de Lagos où des comptoirs commerciaux furent installés par les portugais une vingtaine d'années avant que les conquistadors envahissent l'Amérique, reprises ensuite par les britanniques. Britanniques ayant été aussi « colonisés ». Amérique apparaissant en filigrane et fermée dans ce premier tome suite également à un début d'invasion. La boucle est bouclée. le tout en dépit d'une géopolitique mondiale pas si éloignée de ce qu'on pourrait craindre aujourd'hui.


La xenosphère rappelle le monde des rêves, une réalité alternative et/ou virtuelle, l'accessibilité au subconscient des autres (individuel et collectif), mais également le moyen de pirater les esprits avec une forme de télépathie instinctive, poussive et poussée dans un cadre où tout humain est connecté inconsciemment. Plus sciemment d'ailleurs au sein d'un chapitre où chacun.e semble être des livres ouverts, capable de vivre et travailler collectivement sans aucune malveillance (chose que l'on retrouve chez les homoncules qu'on croisera rapidement à un moment), ce qui m'a amené à songer aussi à certaines notions en spiritualité (toujours pas au sens religieux du terme) à propos de l'ego ; mais également d'une possible forme d'esclavage, voire à des ruches et fourmilières.


Quant à la nouvelle végétation dont finalement on sait peu, j'ai forcément songé au réchauffement climatique en me demandant si la piste sera exploitée dans les futurs tomes.


Dans tous les cas, si les humains ne sont pas amenés à réellement disparaître, le tout sonne comme une métamorphose à l'image du fameux papillon aux ailes bleues. du moins, possiblement ce que j'en attends des prochains tomes, tout en espérant en savoir plus sur le reste du monde, mais également des conflits entre les aliens…


Si rien n'est nouveau, le tout s'avère parfaitement original et addictif. Quoiqu'il en soit, le tome 2 en vf étant prévu début septembre, je l'attends donc déjà de pied ferme !
Commenter  J’apprécie          130
Nigeria 2066. Une ville s'est créée autour (comme un doughnut) d'un dôme extra-terrestre. On l'appelle « eau de rose » et ce n'est pas sans ironie tant elle tient plutôt du bidonville, d'autant qu'une fois par an elle déborde totalement pour la « fête » de l' »ouverture ». Généreusement, semble-t-il, le dôme s'ouvre et guérit tout ce sur quoi il tombe. Ça dure quelques minutes et basta jusqu'à l'année suivante. Il répare, en réalité, et son savoir-faire connaît quelques ratés. Sa générosité est également à interroger car, comme on le sait bien, quand c'est gratuit, c'est toi le produit. Pour comprendre un peu mieux tout ceci, on va s'appuyer sur Karoo, un homme vieillissant et fatigué qui travaille la fois pour une banque (l'argent, encore et toujours puissant quelle que soit l'époque) et pour un service secret. Sa particularité ? C'est un réceptif, capable de naviguer dans l'esprit des gens. C'est aussi un voleur et, d'après tous ceux qui le connaissent, quelqu'un de pas très futé. Dans le présent, tous les réceptifs sont atteints d'une maladie qui les tue lentement. Pour comprendre ce présent, on revient en alternance onze ans plus tôt et lors d'une mission intermédiaire de Karoo. le roman tout entier est construit de sorte que plus on a une vision claire de l'ensemble, plus de nouvelles questions s'imposent. le rythme est disruptif, saccadé et plutôt inconfortable, le propos passionnant et l'épilogue permet à la fois de lire ce roman comme un one-shot et d'attendre sa suite (trilogie annoncée) avec impatience, sachant qu'on va s'intéresser à un autre personnage principal. Une histoire de premier contact qui brasse de nombreux thèmes et de laquelle on ne décroche pas.
Commenter  J’apprécie          120
Salut les Babelionautes
Curieux livre de Science Fiction que se tome un de "Rosewater" par l'Auteur d'origine nigériane Tade Thompson.
D'abord la forme du récit qui utilise le flashback, ce qui embrouille le lecteur obligé de se référer aux dates dans les paragraphes.
Ensuite les personnages, comme Karoo, qui a acquis des facultés psychiques au contact d'une entité extraterrestre qu'on a du mal à appréhender.
On suit son cheminement dans la ville de Rosewater qui a poussé comme un champignon autour du biodôme extraterrestre mystérieusement apparu quelques années plus tôt.
Mais personne ne connait le but final de cette entité, et a terme ce n'est pas ce que croit la plupart des gens.
Donc je ressors de cette lecture un peu dubitatif, je lirai surement les deux dernier tome de cette trilogie mais pas dans l'immédiat.
Merci quand même a Henry-Luc Planchat pour la traduction
Commenter  J’apprécie          91
L'auteur traite cette histoire d'extra-terrestre presque par-dessus la jambe, comme une broutille, le livre est principalement d'ordre militaire pendant un moment. On en sait peu, jusqu'à la fin du livre, comme si ce n'était qu'un prétexte (sauf que non, au contraire), et on peut comprendre son choix lorsqu'il fait dire dans le livre : « Quand Ambroise apparaît, nous ne sommes même pas impressionnés, alors que nous savons qu'il s'agit de l'évènement le plus fabuleux dans l'histoire de la Terre. Nous avons déjà été colonisés. C'est un peu la même chose, que les envahisseurs viennent d'un autre continent ou d'une autre planète. » - sachant que Tade Thompson est d'origine nigérienne. Pour une fois, les États-Unis sont presque rayés de la carte, quasiment techniquement disparus aux yeux des autres pays.

Nous suivons Karoo sur différentes chronologies - ce qui, je vous l'accorde, peut être dur à suivre, mais permet de garder du suspense dans l'intrigue et donc ne dessert pas le livre. le développement du personnage est très intéressant, de même que certains autres qui apparaissent autour de lui : chacun•e est très en nuance, ni bon ni mauvais, avec des passés troubles, des idéaux très différents. L'autre point fort du livre, c'est cette xénosphère, cette dimension biologico-virtuelle qui permet tellement de choses. Et surtout, ce mystère qui plane à la fois autour du biodôme de Rosewater et sur cet endroit insaisissable qu'est le Lijad : « C'est plutôt un emplacement potentiel, un espace qui s'étend entre divers endroits. Comme le chat de Schrödinger, le Lijad existe dans une dimension où se superposent plusieurs probabilités inconnaissables. »

Je n'ai pas spécialement envie d'en dire plus, car puisque c'est le début d'une trilogie, toute l'histoire réelle commence à se poser uniquement à partir de la fin, une fois avoir fait le tour du passé et du présent du personnage principal. Néanmoins, j'aime beaucoup ce que propose Tade Thompson comme point d'orgue, j'aime son univers, sa façon de le décrire, les réflexions qu'il pose, sa façon d'envisager les formes de vie extraterrestre, la complexité de ses personnages et sa façon de raconter en spirale pour mieux garder en haleine jusqu'au noyau dur de l'histoire. Il y a un petit air d'Annihilation dans le thème du biodôme et de la vie très organique extraterrestre, et je peux déjà dire que je meurs d'envie de lire la suite.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
Commenter  J’apprécie          80
Ce roman de Tade Thompson est ma première incursion dans la SF dite africaine, c'est à dire avec un auteur africain ou d'origine africaine, qui se situe majoritairement sur le continent africain. (si je me trompe, n'hésitez pas à me le dire !!!)
Tade Thompson est né à Londres de parents yorubas et a vécu son enfance au Nigéria avant de revenir en Angleterre. Il nous parle donc de lieux et paysages qu'il connait bien, mais aussi de sa culture, dont les croyances se mêlent habilement aux conséquences de l'apparition du biodôme de Rosewater. Pour moi qui n'ai jamais visité le continent africain, et qui n'en connaît, je dois l'avouer, pas grand chose, ce roman a été très dépaysant, voire déstabilisant par moments. En effet, dans un cadre pourtant bien réel, je ne visualisais pas du tout les différentes villes citées, ni les distances. Je me suis donc laissée portée comme dans un space ou planet opéra, visitant des lieux jusqu'alors inconnus, du moins de moi cette fois-ci !
Ce mélange de science-fiction et de traditions est extrêmement intéressant, certaines des conséquences du biodôme étant plus ou moins imputées aux dieux nigérians, yorubas en particulier. Les différentes croyances croisent la science, ou parfois les croyances scientifiques, quand aucune preuve tangible n'existe encore… Pour quelqu'un qui, comme moi, ne connais pas du tout la région ni les croyances, c'est une découverte passionnante.
Concernant le rythme du roman, la première moitié avance doucement, on découvre les protagonistes, dont Karoo, le personnage central, et la vie quotidienne autour du dôme. On effleure aussi le fonctionnement de ce biodôme, et ses origines. On découvre les pouvoirs psychiques de Karoo et de ses collègues, créant une toile proche de l'internet entre leurs cerveaux. Les choses se mettent doucement en place, et ça ne m'a pas plus gêné que ça, surtout dans un premier tome de trilogie.
On suit (tout au long du roman d'ailleurs), Karoo a deux époques, de nos jours, et au moment de l'apparition du biodôme, sans compter quelques incursions dans des périodes intermédiaires, lors de missions spécifiques, pour nous faire découvrir plus avant certains aspects de l'univers. Si les chapitres sont clairement indiqués, il m'a fallu un (court) temps d'adaptation pour bien me repérer dans l'espace temps, tout comme je l'évoquais concernant les lieux que je ne connaissais pas. Au bout de quelques chapitres, le rythme est pris, et j'ai suivi avec plaisir les pérégrinations du Karoo des deux époques. Cette alternance donne d'ailleurs un rythme intéressant, assez addictif. On a envie de connaître la suite des événements d'une époque, alors on se dit non pas « encore un chapitre et j'arrête », mais « encore deux chapitres et j'arrête ». Pour peu qu'on trouve une mission interlude entre les deux, c'est trois chapitres qui sont dévorés avant de s'en rendre compte !!! C'est très bien fait, et ça contrebalance la langueur de cette première moitié, qui prend vraiment le temps de poser l'univers et les personnages.
Dans la deuxième moitié, les événements s'enchaînent et s'emballent même. L'intrigue s'accélère, et les éléments de celle-ci fusent de partout, trouvant parfois leur résolution en quelques pages… J'ai été déstabilisée par ce changement de rythme, même si au bout du compte, il ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture. Je ne m'attendais pas à cette accélération, puisque je pensais que la suite allait s'équilibrer sur trois tomes. Cependant, il semblerait que les deux autres romans, s'ils se déroulent dans le même univers, se centrent sur d'autres personnages. La multiplicité des événements n'empêche pas leur intérêt, et j'ai trouvé un peu frustrante cette accélération, j'aurais aimé voir certains arcs narratifs plus développés…
Au bout du compte, j'ai beaucoup aimé ma lecture, l'originalité de l'univers mis en place tout autant que les lieux et caractéristiques des personnages qui me sont assez inhabituels. L'européen, quand il apparaît (rarement) dans le roman, est traité sous une perspective plutôt négative, le passé colonial et de traite négrière restant très vif dans les esprits. J'ai vraiment apprécié ce changement de perspective sur l'Histoire, cette découverte d'un monde qui m'était jusqu'alors presque inconnu. Je me plongerai avec plaisir dans la suite du roman, impatiente de découvrir quel sera le personnage central, et si il apparaît déjà dans ce premier opus. Je me plongerai aussi avec une curiosité accrue dans d'autres romans de SF africaine, dont Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor, qui attend sagement sur ma liseuse. Sa taille me faisait peur, mais la curiosité prend maintenant le pas sur l'inquiétude.
Ce roman, s'il est le premier tome d'une trilogie, peut tout à fait se lire indépendamment des autres. Toutefois, l'univers posé par l'auteur me donne une forte envie de découvrir la suite, maintenant que j'en sais un peu plus sur le biodôme… La parution du tome deux, toujours dans la collection Nouveaux Millénaires, est prévue en fin d'année, il me semble.
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions J'ai Lu. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (479) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4898 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..