C'est un roman d'apprentissage , un Bildungsroman , comme le diraient éloquemment nos amis allemands . Un roman qui illustre les différentes étapes et circonstances de l'initiation aux épreuves de la vie, qui éclaire les rugosités de l'existence.
C'est la fin des années cinquante au Viêtnam. Bô a douze ans, sa vie se déroule autour de sa mère, de ses amis, et de ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord du pays.
Exclue de son école pour avoir pris la défense d'une de ses camarades abusée par un professeur, Bô se révolte contre cette décision, elle s'enfuit de chez elle avec sa meilleure amie dans le but de rejoindre son père.
Commence alors le voyage à travers le Viêtnam, celui des montagnes, de la plaine, des petits agriculteurs. C'est le début de l'initiation à des épreuves de toute nature : l'apprentissage de la chasse au tigre, le perfectionnement des connaissances culinaires, occasion de décrire des recettes de cuisine vietnamienne.
C'est aussi d'amour qu'il s'agit. Bô écoute avec attention les récits des personnages pittoresque qu'elle rencontre avec sa compagne de voyage : le vieux Môc, le docteur Tinh, les soldats Khiêt et Lênh . Toutes ces figures illustrent des vertus, des comportements exemplaires qui forgent peu à peu la conscience adulte de Bô.
L'intérêt de cet ouvrage est largement dans les descriptions de la vie quotidienne du Viêtnam de l'après-guerre. On y décèle quelques réflexions sur la période coloniale française naturellement très critiques. C'est aussi le mérite de cette femme de lettre de nous proposer le point de vue de ce qu'on appelait dans une terminologie heureusement passée de mode les indigènes de l'empire français .
Le point de vue de l'auteur, dans sa conclusion, est résolument optimiste : « Les bananiers sont vert éclatant, les rhododendrons sauvages, les ajoncs et les rosiers fleurissent partout, tissant un voile de soie festif. Les rossignols des montagnes s'élancent dans le ciel où ils planent en entonnant leur chant euphorique (…) Je n'oublierai jamais cette image lumineuse, fastueuse de la montagne, de la forêt, des ruisseaux, en phase avec la plénitude de notre âme. L'homme doit lutter et gagner. »
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