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Central Station. Là où tout le monde arrive, de là où tout le monde part. Là où les gens se croisent. Là où on vit. Central Station, noeud magnifique et désuet, hub interplanétaire où l'on trouve la dernière technologie à la mode et des vestiges d'un passé lointain, passablement oublié. Central Station, carrefour de nos sentiments, de nos peurs, de nos espoirs.

Central Station c'est en effet un lieu que l'on peut investir de toutes les images de gare, d'aérogare qu'on a dans la tête. Car Lavie Tidhar ne la décrit jamais vraiment. Quelques morceaux apparaissent au détour d'un chapitre, des parties se dessinent au gré des lignes. Mais rien de l'image globale, rien de l'ensemble. C'est à nous de bâtir le lieu dans notre esprit. Ce qui compte n'est pas l'architecture, mais l'utilisation qui en est faite. Et c'est avant tout un lieu de rencontre. Car les gens qui voyagent doivent passer par ce noeud. Ceux de la région s'y dirigent pour partir loin de la planète. Ceux qui arrivent y atterrissent avant de pouvoir rejoindre leur destination. Central station porte bien son nom : ce carrefour interplanétaire situé au sud de Tel Aviv concentre une vie diverse et riche, une variété d'individus.

Miriam tient un shebeen (un bar illicite) près de Central Station, située au sud de Tel-Aviv. Elle y croise de nombreuses personnes. Comme Isobel, jeune femme prête à défier l'ordre établi puisqu'elle est amoureuse de Motl. Un robotnik, « ce mot ancien qui signifiait « ouvrier ». » Un soldat augmenté. Qui tombe en miettes car on n'a plus besoin de lui et qu'on ne lui fournit plus de pièces de rechange. Obsolescence programmée. Carmel aussi y passe, cette vampire d'un nouveau genre, une Shambleau (en référence, sans doute, au personnage de la nouvelle éponyme de Catherine L. Moore). Mais aussi Ibrahim, le Seigneur des Rebuts. Ou le robot Frère R. Ustine, qui officie dans l'Église Robot. Et d'autres encore, liés par un fil, des filaments ténus, invisible,s mais réels. Des vies dont Lavie Tidhar nous conte des bribes, mélancoliques, heureuses, inquiétantes, mystérieuses. Si on est un peu perdu au début, comme souvent dans une roman de SF, le temps de trouver nos repères, on se trouve rapidement en terrain connu et, malgré le dépaysement de cette zone de transit, on se sent chez soi à Central Station. Car l'auteur y greffe nombre de références à notre monde actuel. Ces personnages sont comme nos descendants, plus ou moins directs, transformés par le temps et les évènements, les progrès et les régressions. Et cela les rend attachants, malgré leurs défauts. Grâce à leurs défauts.

En dire plus à propos de ce récit serait le desservir à mon avis. Car Central Station, c'est avant tout une ambiance. On sent rapidement, en découvrant cette prose, que Lavie Tidhar a auparavant écrit de la poésie. Les phrases sont rythmées (même dans la traduction), les moments de contemplation (rapides, l'auteur ne s'appesantit pas) sont beaux et efficaces : quelques observations, quelques notations sur la ville, les gens. Quelques traits de pinceau qui caractérisent une journée, un moment. C'est diablement parlant : sans long discours, l'auteur fait vivre ce lieu et sa multitude de personnages qu'on prend un immense plaisir à découvrir puis à suivre. Laissez-vous embarquer dans les couloirs de Central Station, dans les rues qui l'entourent, dans les boutiques qui la cernent. le voyage ne vous décevra pas.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Le cas Lavie Tidhar est assez singulier en France.
Malgré la traduction de plusieurs romans dans la langue de Molière, l'auteur israélien continue à être largement ignoré par le public alors qu'il a largement convaincu la critique. Après un détour chez Mu avec l'excellent Aucune terre n'est promise (désormais disponible en poche chez Pocket), voici que Mnémos retente le coup avec Central Station, toujours dans une traduction signée Julien Bétan. Récompensé par le prix John Wood Campbell en 2017, il ne s'agit pas vraiment d'un roman dans le sens le plus strict du terme mais d'un fix-up de nouvelles publiées entre 2011 et 2016 dans divers magazines et revues pour la grande majorité. Treize textes pour convaincre, treize textes pour vous embarquer dans l'imaginaire formidable d'un des auteurs de science-fiction les plus importants de sa génération…

Nous sommes à Central Station, pas besoin de vous le rappeler.
Mais qu'est-ce que Central Station au juste ?
Coincé entre la ville juive de Tel-Aviv et la ville arabe de Jaffa, Central Station est une immense construction qui fait office de spatioport et de hub interplanétaire. Elle est le point de rencontre de multiples ethnies, de religions innombrables et de technologies complètement inattendues.
En vérité, Central Station est un souk, une sorte de melting-pot pluridimensionnel où tout peut arriver.
Lavie Tidhar choisit de faire de Central Station son personnage principal, à la façon d'un Christophe Siébert et sa Mertvecgorod ou d'un Jeff Vandermeer et son Ambregris. Pour faire battre son coeur, l'écrivain a besoin de chair encore plus vivace et plus couturée, il a besoin d'êtres humains et d'êtres de fer qui peuvent pleurer et s'émouvoir.
Chaque chapitre va donc se focaliser sur des personnages différents et, même si certains vont rester comme un fil rouge tout du long de l'histoire, tels que Miriam Jones et Boris Chong, d'autres vont changer de plan au fur et à mesure que les couches narratives vont s'empiler. Un simple prêtre-robot croisé au hasard va finir par avoir son heure sous les projecteurs tandis qu'un sculpteur de Dieux va s'inviter sans qu'on ne sache vraiment d'où il vient. Lavie Tidhar tire le portrait d'une ville cosmopolite en Diable, véritable incarnation du melting-pot culturel et religieux dans laquelle elle se trouve : le Moyen-Orient. Les siècles ont passé et la rivalité entre Juifs et Arabes n'est qu'un souvenir parmi d'autres. Les technologies ont évolué et les religions, encore elles, se sont multipliées.
Central Station est une merveilleux exercice de construction science-fictif d'une foisonnance qui laisse bouche bée.
Mais ce n'est pas tout…

Car ce n'est pas tant la pluralité des ethnies et des croyances qui ébahit ici mais ce que l'on évoque en arrière-plan, tout cet univers immense que l'on imagine au fur et à mesure que les histoires s'entremêlent.
De Mars-Qui-N'a-Jamais-Été aux ludivers des Guildes d'Ashkelon en passant par Tong Yun City ou la zone humide de Polyport sur Titan, Central Station est un projecteur d'univers incroyable que l'on effleure sans cesse du bout des yeux, donnant au récit un vertige constant, un sense-of-wonder saisissant sans aucun voyage interplanétaire dans l'intervalle.
Ce sont les vies et les récits de vies qui vont tout faire.
Lavie Tidhar raconte les aventures, les pertes, les tragédies mais aussi les joies vécues par ses personnages…et quels personnages !
Au-delà des simples humains, on trouvera des individus inoubliables comme Carmel, la strigoï ou Molt, le robotnik, la première affamée d'informations, le second ressuscité, modifié et mis au rebut après de terribles guerres biotechnologiques. C'est la capacité de Lavie Tidhar à incarner toutes ces facettes d'une humanité plurielle qui impressionne.
Une humanité qui a elle aussi évolué, une fois passé ce chaînon manquant et déjà has been qu'est le robot. Les Autres, des êtres entièrement digitaux aux motivations mystérieuses ou les Shambleau, simili-vampires de l'information sans parler même des augmentations qui ont changé la donne. Chaque humain (ou presque) porte en lui un nodule qui lui permet de rejoindre la Conversation, sorte de réseau social ultime où tout le monde peut communiquer avec tout le monde en permanence et sans aucun périphérique. On reste impressionné par les trouvailles que nous offre l'auteur mais, plus encore, par la cohérence de sa vision qui permet à ce fix-up de passer pour un véritable roman sans aucune difficulté.

Ce qui fait la différence encore une fois, c'est la finesse des personnages et de leur interaction, la construction de ces familles qui viennent d'horizons complètement opposés et qui, pourtant, parviennent à rester unis et solidaires, malgré les différences, malgré les croyances, malgré les vilains petits secrets. C'est aussi une métaphore d'un Moyen-Orient enfin apaisé qui parvient à profiter de ses différences au lieu de les laisser diviser les gens et les communautés. On trouve de vrais grand moments de beauté et de nostalgie dans Central Station, comme lorsqu'un vieil homme atteint d'une terrible maladie mémorielle décide de mettre fin à ses jours ou quand un autre collectionne les livres pour continuer à faire vivre le passé.
Plus fort encore, Lavie Tidhar jongle avec les genres comme il jongle avec les personnages et les lieux lointains, passant du polar au pur roman de science-fiction, du roman d'amour à un premier contact d'un genre inédit, du récit de guerre impitoyable aux rêves de paix de la nouvelle génération.
Central Station se savoure pièce par pièce, permettant à la fin d'éprouver le vertige si singulier qu'offre les meilleurs romans de science-fiction, sans pour autant jamais nous avoir baladé ailleurs que dans les couloirs et les ruelles de son immense spatioport.
Les pieds sur Terre, le regard perdu vers les étoiles.

Faux roman mais vraie prouesse qui subjugue par sa foisonnance d'idées, de genres et de personnages formidables, Central Station est une preuve supplémentaire que Lavie Tidhar est un immense auteur de science-fiction. Il ne vous reste plus qu'à prendre le départ pour une destination complètement dépaysante et pourtant, en un sens, tellement familière.
Lien : https://justaword.fr/central..
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Vous voulez un livre où Israël et Palestine se côtoient sereinement ?
Alors lisez ce roman de SF de Lavie Tidhar cet israélien vivant à Londres et qui nous offre cette belle oeuvre polyphonique : Central Station.
* Première précision : il n'est nullement question ici de ces deux pays particulièrement et le melting-pot proposé rassemble des humains, des robots, des augmentés, des modifiés, des IA, des data-vampires et des extraterrestres !
* Deuxième précision : il n'y a pas que les personnages qui sont de toutes les couleurs, mais également les univers et les lieux foisonnants imaginés par l'auteur.
A tour de rôle et à tour de chapitre, on évoque la vie de chacun de ses personnages, de leur famille, de leurs pensées, de leurs amours, de leur passé plus ou moins beau, de leur foi et de la mort.
Il y a de l'émotion et de la tendresse entre eux, il y a de l'ébahissement et de la richesse dans les péripéties proposées.
J'ai beaucoup aimé le prêtre robot Frère R. Ustine qui évoque le vaste réseau du monde et qui confie " Nous rêvons le consensus d'une réalité ".
Et puis il y a cette aventure prenante et attendrissante entre Achimwéné, handicapé et passionné de vieux livres avec Carmel data-vampire interdite : les deux sont très touchants je trouve.
Il n'y a pas une histoire, mais des histoires qui parfois se suivent mais souvent pas, cependant le fil conducteur est là du début à la fin.
Il y a mille choses dans ce fabuleux roman.
Central Station : un spatioport vraiment détonnant !
Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Près de Tel-Aviv, dans quelques siècles : Central Station est une tour géante, spatioport entre la Terre et le système solaire que l'humanité a colonisé. Au pied de cette tour vit une galerie de personnages, dont les destins sont l'objet de ce fix-up regroupant des nouvelles publiées entre 2011 et 2016. Ils forment une communauté cosmopolite : les descendants de Juifs cohabitent avec les Asiatiques et les Africains, pas loin de Jaffa où vivent les Arabes. On plonge très vite dans ce pays, carrefour des religions, baigné par le soleil et la mer. Les fidèles suivent les anciennes ou les nouvelles croyances, ils sont adeptes des technologies ou plus rarement réfractaires à ce monde moderne où la réalité virtuelle est réalité.

Dans le futur imaginé par Lavie Tidhar, les humains entièrement naturels sont rares, car la plupart vivent avec des nodules donnant accès au numérique — nodules développés à partie de traces extraterrestres — voire sont le fruit de manipulations génétiques. Certains sont le rebut de fusion homme — robots, oubliés avec la fin des guerres. Sans parler des Autres, descendants des premiers êtres numériques et constitués de données, qui existent dans leurs propres univers. Les humains se sont transformés et parlent en continu dans la Conversation, le réseau numérique de ce futur. Ils ne peuvent plus s'en passer, quand ils ne recherchent pas des shoots de données pour s'enivrer.

On ne lit pas Central Station pour suivre une histoire trépidante, mais pour découvrir un univers foisonnant grâce à l'imagination de l'auteur, avec des idées intrigantes et quelquefois des fulgurances. La construction de ce fix-up permet de s'aventurer très loin pendant quelques pages, à travers les destins d'êtres tous liés entre eux : amour, affection, regrets, espoirs déçus mais toujours décrits avec tendresse.

Car Lavie Tidhar a une grande tendresse envers ses personnages. La plupart sont les laissés pour compte de ce futur, en marge de la société ou de retour d'une expatriation hors Terre, et en recherche de quelque chose : un avenir ou un passé, une foi ou une raison d'avancer, un souvenir ou l'espoir de ne pas être oublié. L'émotion est au rendez-vous avec quelques personnages marquants, comme la vampire de données, infectée contre sa volonté et qui rejette sa condition, ou l'homme-robot qui aspire à redevenir humain.

Si l'auteur publie d'autres récits de science-fiction, je les lirai avec curiosité car son imagination et ses développements science-fictifs sont dignes d'intérêt, et il propose des personnages attachants.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Si cette lecture n'a pas été le coup de foudre attendu, j'ai néanmoins passé un très très bon moment en compagnie de ce livre.

Les 13 chapitres (nouvelles ?) qui composent cette oeuvre se répondent, dialoguent. Chaque chapitre est consacré à un ou deux personnages, mais on retrouve, d'un chapitre à l'autre, certains personnages qui reviennent. Ces chapitres forment une chaîne solidaire qui prend tout son sens au fur et à mesure que l'on avance dans le texte.
Central Station nous présente alors un va et vient de personnages. Ce qui se donne à lire ici, ce sont des tranches de vie qui s'entremêlent. Lavie Tidhar dessine un quotidien pris sur le vif, dans l'intimité des personnages, dont on découvre le passé par la même occasion. Tout cela se dessine au fur et à mesure. En fait, ce roman est à l'image de Central Station : un lieu de passage, de brassage, de rencontres, de conversations, de demi-tours, de départs, de retrouvailles… Ce faisant, le roman est bruyant, vivant, vif, haut en couleurs. Il forme ainsi un véritable choeur musical.

Ce choeur est amplifié par une écriture double :
- Une qui dépeint Central Station, grouillante de vie, pleine de mouvements, de sonorités, d'odeurs, de bordel partout. Beaucoup d'hypotyposes qui permettent d'animer des scènes incroyablement visuelles;
- Une de l'intimité, centrée sur le quotidien feutré des personnages. le roman aborde des sujets très intimes : la foi, la mort, l'amour dans toutes ses formes, la reconstruction de soi après les horreurs de la guerre…

J'ai également aimé le discours profondément humaniste du texte. Une cité construite entre Tel-Aviv et Jaffa, comme une tentative de réconciliation des peuples; le mélange de toutes les langues crée là encore un choeur assez beau.
Et puis Lavie Tidhar nous présente une humanité élargie : Des humains qui ont connu l'ancien monde (le nôtre), des humains augmentés et rafistolés, des hommes-machines, des humains créés en labo, des habitants d'autres planètes, qui vivent autrement… Central Station, c'est un concentré d'individus qui n'ont rien à voir ensemble dans un lieu hautement improbable, et qui pourtant fonctionne super bien et laisse entrevoir de l'espoir.

Si Central Station regorge d'idées foisonnantes, elles ne sont néanmoins pas approfondies : on reste vraiment très en retrait par rapport à ce qui se déroule (comme une scène de ciné dont on est spectateur). J'ai eu l'impression de ne toucher que du doigt cette vaste fresque. de ne pas pouvoir pleinement la saisir entre mes mains, ni de m'y plonger entièrement. Mais peut-être est-ce cela qui fait sa beauté : la fugacité des moments dépeints, l'aspect éphémère des rencontres et des histoires racontées...
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/l..
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Lavie Tidhar est un écrivain israélien de science-fiction et de fantasy, auteur d'une quinzaine de romans mais seule une poignée a été traduite en France dont Aucune Terre n'est promise qui a reçu le prix Planète SF en 2021.

Central Station, son dernier livre, est un roman atypique sur le fond comme sur la forme. Il s'agit en fait d'un fix-up, un recueil composé de treize nouvelles où, personnages, lieux et histoires se retrouvent tout au long du récit instaurant une continuité de l'histoire. Lavie Tidhar maitrise cette construction à merveille, faisant du personnage secondaire d'une nouvelle le principal de la suivante et ainsi de suite.

Central Station, spatioport situé entre Tel-Aviv et Jaffa, est l'une des portes vers les étoiles mais c'est aussi un lieu de rencontres où de nombreuses ethnies se croisent et font affaire au milieu des cyborgs, robots et autres Intelligences Artificielles. Un melting-pot où chacun cherche et/ou trouve une place. A travers treize histoires comme autant de tranches de vie, Lavie Tidhar construit un univers foisonnant aux nombreuses innovations technologiques. Malheureusement il ne fait que les effleurer préférant se concentrer sur les rapports humains qu'il décrit avec finesse, ou s'appesantir sur d'infinies quêtes spirituelles.

Dans la lignée des écrits de Becky Chambers, Lavie Tidhar explore une SF humaine plutôt optimiste et n'hésite pas à multiplier les clins d'oeil aux grands livres de l'Imaginaire. Avec Central Station il nous livre un roman cyberpunk utopiste empli d'humanité, une ode à la bienveillance et au mieux vivre ensemble.

Détonnant dans le paysage Imaginaire, Central Station mérite qu'on s'y attarde.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Central Station,
On y vadrouille,
Dans cette zone tampon qui sépare la Jaffa arabe de la Tel-Aviv juive,
On y vadrouille,
Dans cette cité cosmopolite,
Grouillante,
Carrefour des rencontres multiples,
Mélange des langues, des cultures, des croyances et des religions,
On se souvient la guerre,
Mais on y fait de belles rencontres,
À Central Station.
 
Ce roman est une oeuvre d'art. L'auteur nous transporte dans son monde, un nouveau monde, dans un futur où le passé n'est pas oublié et joue même un rôle primordial. Ce roman de science-fiction est avant tout un roman d'ambiance, sauce cyberpunk, à la douce musicalité où poussent des tonalités artistiques dans un tout architectural et créatif. C'est un roman délicieux, qui donne du chaud dans le coeur et du coeur dans l'esprit, un roman qui se déguste lentement mais sûrement. L'auteur sait parfaitement s'y prendre pour solliciter nos sens. Tous nos sens.

C'est magique.
Les descriptions prennent vie, facilement, et l'on s'y croirait à Central Station. Ville de tolérance, ville plurielle, cité ethnoculturelle où la diversité fait foi. On se souvient, on questionne le passé, on se demande pourquoi le présent. Certain.e.s sont dépositaires de la mémoire, d'autres ont un rôle à jouer, d'autres encore ne sont que le mal viral d'un état subi et non contrôlé. Ça parle politique aussi à Central Station, mais c'est subtil et réalisé en douceur.

L'auteur utilise, réutilise, des concepts, des notions, des connaissances, des idées qu'il booste, développe ou renforce avec ses mots, ses néologismes savoureux et sa plume riche et fluide. À Central Station il y a le monde réel et le monde virtuel. Les deux se mêlent pour mieux connecter les gens dans un partage d'émotions, de sentiments, de pensées, de souvenirs. Les objets prennent vie, les robots poursuivent la leur, ont une conscience, éprouvent des émotions, tombent amoureux. On vogue d'un personnage à l'autre, on savoure de belles tranches de vie. On profite de la vie, tout simplement, de la vie, grâce à des personnages truculents et d'une beauté universelle. Et on s'interroge, encore et encore. Sur la différence, les droits, les valeurs, la norme, dans cette fable aux accents lyriques, cette bulle de bonheur, douce et enveloppante, d'un onirisme fou qui sent bon le futur. L'auteur est un artiste, comme rares le sont.
 
*Merci infiniment @editionsmnemos pour ce service de presse, j'ai hâte de poursuivre cette découverte de l'auteur.
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Je commenve à avoir une réelle admiration pour les auteurs qui réussissent à nous pondre un univers absolument fascinant tout en restant dans un lieu unique.

Central station est ce lieu unique, ce lieu qui est bien plus qu'un simple spatioport, que cette sorte de ville cyberpunk. Ce lieu qui est aux croisées des genres, des ethnies, qui est un carrefour multi-civilisationnel accueillant un large panel d'individus aux origines et aux matériaux bien différents. 

En effet, ce roman écrit sous la forme d'un fixup, nouvelles parues dans des magazines puis regroupées dans un roman, nous conte la vie des personnages au sein de Central Station. Et si habituellement ce format laisse entrevoir un univers partagé, ici c'est bien plus puisque les personnages se recroisent permettant de suivre leur evolution et leurs relations.

La grande force de Central station réside donc dans ce large panel de personnages et de leurs connexions. Si certains sont humains, d'autres sont robots (tel Ustin, le prêtre), un autre encore est même tiré du folklore populaire (et j'ai adoré ce mélange des genres). Et si leurs origines sont variées, il en est de même de leur culture, leur religion et leur âge. Bref, Lavie Tidhar maîtrise à la perfection cet univers grâce à des personnages riches, laissant transparaître des thématiques importantes telles l'acceptation d'autrui, de ses différences mais aussi le transhumanisme, l'IA, L Histoire et ses guerres, l'amour et bien d'autres ! 

Pourtant, si j'ai adoré découvrir ces personnages, j'ai aussi adoré retrouver cet aspect sense of wonder que j'affectionne tant depuis ma lecture de Alastair Reynolds. Car oui, les personnages apportent énormément à cet aspect waouw de la SF. On en découvre également plus sur le reste du monde que ce soit sur Olympus Mons où se sont rencontrés deux d'entre eux ou encore sur cette autre dimension atteignable grâce à la technologie. 

Et si ce roman peut paraître assez contemplatif, j'ai trouvé son rythme approprié. Il n'est pas ici question de faire des péripéties épiques mais plus de nous questionner, d'un point de vue assez intimiste, à travers certains événements. La plume de Lavie Tidhar était emprunte de délicatesse et permet au lecteur de se sentir dans un nuage assez positif et bienveillant. Je pense d'ailleurs préférer ces messages là à ceux de Becky Chambers qui sont moins subtiles, moins dans le ressenti. 

En bref, ce n'est pas un coup de coeur mais une excellente lecture que j'aimerai recommander à tout le monde ! Elle sort des sentiers batus, notamment de cette littérature très anglo-saxonne / européenne telle qu'on a l'habitude de lire, pour nous proposer un roman à la foi doux, beau et riche. Les personnages n'y sont d'ailleurs pas pour rien puisque leur développement et leur relations avec les autres sont parfaitement réfléchis et décrits. Chacun est spécial à sa manière et témoigne de l'inventitivé de Lavie Tidhar, de sa force de proposition à les faire tous uniques et tellement différents. Et au delà de cette richesse, réside une grande réflexion sur de nombreux sujets ! Merci aux éditions Mnemos pour leur envoie.
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CENTRAL STATION de Lavie Tudhar aux @editionsmnemos est un chef d'oeuvre de science fiction, culte et foisonnant. Un fix up de nouvelles qu'on retrouve pour la première fois à travers 13 chapitres, dans une galerie de personnages,  parus à l'origine dans plusieurs revues et magazines.
Le lecteur suit néanmoins un fil conducteur où les humanités se combinent à CENTRAL STATION, un hub Interstellaire, véritable carrefour où l'on rencontre des humains, des cyborgs   des IA et même des vies extraterrestres.
Dans ce récit aussi riche que lyrique, les destins se croisent pour former une seule voix faite de sensibilité , de tolérance, d'amour. qui chante un humanisme pur dans une véritable mosaïque d'un futur pluriel
CENTRAL STATION de Lavie Tudhar, c'est toute la science fiction en une oeuvre
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Rarement un bouquin m'aura autant intimement clivé.
Structurellement et narrativement, c'est phénoménal de maîtrise, pour peu qu'on accepte de faire confiance à l'auteur et de se laisser aller au fil des chapitres/séquences.
C'est rempli à ras-bord de concepts assez fabuleux assez malicieusement maniés, c'est indubitablement très fort.
Et pour autant, je trouve que la prétention à l'universalité de l'auteur lui fait perdre le fil de ses réflexions les plus intéressantes, retombant sur des platitudes consensuelles un peu trop creuses à mon goût. J'ai l'impression que quelque chose m'a échappé.
Infiniment frustrant.
Lien : https://syndromequickson.com..
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