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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce sont mes amies de Belgique, encore une fois qui m’ont permis de choisir ce beau roman historique à la médiathèque. Merci à elles !

Fin août 44 , un convoi de soldats allemands disparate, démobilisés, harassés, lors du passage en Belgique et de la retraite vers leur pays, profitent de leur pouvoir pour confisquer des chevaux et impressionner le petit peuple , notamment , en réquisitionnant Gaillard de Graux, un brabançon prestigieux , orgueil de la famille de Mutien et Abel, dont le père éleveur a été fusillé par les Nazis en 1943 .

«  Une insondable misère morale et physique transpirait de ce convoi, de ces naufragés de la guerre . »

Furieux, révolté, Mutien , fougueux entraîne son jeune frère Abel sur les traces du convoi pour récupérer Gaillard .
Rien n'arrêtera Mutien, il bravera tous les dangers , les aléas de la guerre. ....

Ce livre profondément humain, poétique et doux , tendre et humaniste montre que l'ennemi n'est pas toujours celui qu'on croit .

L'auteur aborde avec beaucoup de fraîcheur et de spontanéité la grande aventure que va vivre Abel lors de ce périple de plusieurs semaines.

Par la voix de ce petit garçon la peur, l'amitié , la haine , la réconciliation , la bonté , la rancoeur , autant de thèmes de réflexion justes et universels sont abordés avec tact et chaleur humaine , tout au long de ce texte lumineux : tenter de transmettre la vigilance plutôt que la haine «  La haine est sectaire , elle méprise , elle exclut » , la vigilance est ouverte , elle est l'affaire de tous , vainqueurs et vaincus , à commencer par la bouche de Gunther , ce vieil officier allemand , qui fera preuve d'humanité , une réflexion féconde , intense , bienfaitrice , salvatrice , à propos des douleurs de la guerre, des remords éventuels du mauvais fondement de cette cause.

L'auteur restitue avec brio la difficulté de vivre dans la rancoeur , il privilégie le réinvestissement , le pardon, la faute , les écueils de l'existence , le désarroi, les liens tissés insidieusement entre ennemis présumés, mais aussi les profiteurs , les manipulateurs , les transformations consécutives au fléau de la guerre .
Un beau récit initiatique, pétri d'humanité : « Pitié pour le mal. » ..Rien à voir avec les romans habituels à propos des guerres , où malgré la violence de l'époque L'auteur nous laisse espérer qu'un jour viendra où les hommes se lasseront jour après jour de remettre le couvert de la haine .
«  Les dents des enfants doivent - elles rester agacées par les raisins verts qu'ont mangés leurs parents ? .... »
Merci Infiniment à Cécile ....
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Que voilà une pépite noble et délicate servie par une écriture non moins gracieuse et subtilement humaine.

Pitié pour le mal, c'est l'histoire de deux frères qui s'élancent à la poursuite des Allemands qui, en cette fin d'été 1944 dans la ferme wallonne, leur ont dérobé le vaillant et primé Gaillard; cheval de trait à la valeur plus encore sentimentale que pécuniaire puisqu'il faisait la fierté de leur père tué quelques temps plus tôt par ces saletés de boches.

Alors, Mutien qui n'a que 13 ans mais une détermination et une fureur pour l'ennemi impressionnantes et son frère Abel, 8 ans à peine et qui n'a d'yeux admiratifs que pour lui, s'en vont le reprendre comme une mission nécessaire à la loyauté familiale et patriotique. Mais sur leur route, ils rencontreront plus qu'un cheval...

Une palette de sentiments humains aux couleurs douces sont finement dépeintes dans cette histoire. Et c'est beau à voir comme lorsqu'on s'arrête pour contempler les couleurs de l'automne ou le soleil quittant le jour. On ne veut plus se séparer de ces personnages si attachants. On veut savoir si l'on sera triste ou soulagé(e) pour eux. On ne peut s'empêcher de lire d'une traite et de refermer à regret les pages qui nous ont fait passer un si joli moment.

Pitié pour le mal n'est pas un livre sur la guerre. C'est un livre sur la paix entre les Hommes.
Un vrai coup de coeur et au coeur.
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Très jolie lecture dont le charme littéraire et humain a opéré dès les premières pages sans jamais se démentir jusqu'au final.

Six années de silence mais Abel ne peut se résoudre à la disparition en mer de son frère Mutien.
Sous la pression de ses soeurs et belles-soeurs, il se plie au pillage de l'appartement de ce frère tant admiré en emportant religieusement des morceaux de cartes fatiguées, vieilles lettres et photos, objets composant un trésor sentimental inaliénable.
Ces objets restent les vestiges de leur mémorable fugue de septembre 1944, ce périple de leur ferme de Wallonie vers l'Allemagne, afin de récupérer Gaillard, un cheval de trait multi-primé qui faisait la fierté de leur famille. C'est la débâcle de l'armée allemande, le repli de troupes, pauvres hères qui trouvent encore le moyen de réquisitionner les chevaux pour regagner leur pays.

Mutien avec ses 13 ans est déterminé, sa haine de l'ennemi décuple son courage. Abel recherche l'estime de son aîné mais du haut de ses 8 ans, sa frousse est permanente et sa bravoure souvent en déroute.

Chez ces deux frères, la vision manichéenne de l'ennemi s'ébranle face à la détresse des hommes et surtout face à la prévenance d'un vieil allemand aux mains en or qui sculptent le bois. Difficile d'accepter que des attentions amicales puissent ressortir de ces ennemis abhorrés.

Les réflexions qu'Abel nous livre avec le recul d'une cinquantaine d'années font écho aux souvenirs de cette poursuite de cette colonne d'Allemands en déroute.
Un roman-récit d'amour fraternel et de difficultés à se laver de la haine éprouvée à l'encontre de l'envahisseur. La beauté des relations qui se tissent, malgré soi, au mépris du chaos historique. C'est tout simplement magnifique.
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Cela fait six ans que Mutien a disparu en mer. Ses soeurs pensent que le moment est venu de débarrasser son logement. Son frère, Abel, s'y refuse. « En ce qui me concerne, je ne veux rien perdre de toi, surtout pas l'espoir de ton retour. » (p. 16). Un délai de trois jours lui est accordé pour trier ce qu'il veut garder de Mutien. Il emporte des photos, des lettres, des carnets, etc. Dans un carton, il glisse tout ce qu'il pense relever de l'intime. Ces objets représentent le souvenir indéfectible de la fugue qu'ils ont faite, ensemble. Avec la voix de l'enfant qu'il était, il raconte.

Été 1944, en Wallonie. La Libération est proche, les Alliés avancent et les troupes allemandes se replient. le 30 août, un convoi d'une centaine d'Allemands fait irruption dans la ferme des Fauconnet. Il comporte des blessés, des invalides, etc. Leur chef réquisitionne les chevaux. Gaillard de Graux, un brabançon alezan, vingt fois primé, est emmené. Il est l'orgueil de la famille. le père d'Abel et Mutien, fusillé en 1943, avait toujours refusé de s'en séparer. « Vendre Gaillard ? Plutôt vendre mon âme ! » (p. 27)

Après le départ de l'ennemi, Mutien déclare qu'il va reprendre l'animal. En pleine nuit, l'enfant de treize ans et son petit frère de huit ans, leur courage et leur révolte en étendard, suivent les soldats. Ils sont bouleversants de témérité. Leur imprudence fait frémir et leur inconscience enfantine inquiète. Pourtant, leur quête est émouvante. En mémoire de leur père et portés par leur haine des nazis, ils affrontent le danger avec honneur et bravoure, même s'ils s'effondrent parfois.

Cependant, même s'ils se refusent à l'admettre, ils ne sont pas seuls : un homme veille sur eux. Ce dernier porte, sur ses épaules affaissées, le poids de la guerre. Auprès de cette jeunesse fougueuse, il prépare, sans le percevoir, l'avenir des nations ennemies et une éventuelle réconciliation. le pardon est impossible, alors il demande « pitié pour le mal ».

Au coeur des troupes ennemies, les enfants découvrent que l'humanité peut poindre là où on ne l'attend pas. C'est un élan difficile à accepter, après des années de tyrannie ; j'ai été très touchée par la lutte entre conscience et sentiments à laquelle se livrent Abel et Mutien. J'ai été aussi émue par l'éclairage qu'apporte, parfois, Abel, devenu adulte. Cette plongée dans le passé le confronte à certains évènements qu'il n'a pas compris, lorsqu'il avait huit ans. Il n'a pas perçu certaines douleurs. Il comprend, également que cette odyssée l'a transformé, malgré lui. « Il faut transmettre à nos enfants la vigilance plutôt que la haine. La haine est sectaire, elle méprise, elle exclut. La vigilance est ouverte, elle est l'affaire de tous, vainqueurs comme vaincus. Elle a pour enjeu que pareilles dérives ne se reproduisent plus. » (p. 81)

Ce livre était, dans ma pal, depuis plusieurs années. Au bout d'une trentaine de pages, je me suis exclamée qu'il était une merveille. Ce sentiment ne s'est pas démenti : il a été renforcé par l'attendrissement et l'émotion que j'ai ressentis. Dans ce récit, le beau et la souffrance se rejoignent, l'horreur et l'humanisme se mêlent, l'espoir et la douleur se mélangent, le passé, le présent et l'avenir écrivent l'histoire. Enfin, la mission des enfants est bouleversante d'innocence, d'héroïsme et d'amour. le chemin et l'issue ont la même essentialité. Abel et Mutien sont-ils parvenus à sauver Gaillard ? J'ai eu un immense coup de coeur pour Pitié pour le mal.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Mes jeunes élèves utilisent souvent 2 expressions : ça craint et ça déchire.

Je dirai que ce livre adopte la seconde expression : il déchire !

Quelle émotion, quelle magnifique histoire, quel amour fraternel !

Lu en quelques jours, Bernard Tirtiaux me comble avec cette histoire, à nouveau.
Du pur bonheur. Est ce un témoignage ou une histoire sortie de l'imagination de l'auteur ? nous ne le saurons jamais ! En tout cas, le livre a été trop vite fini à mon goût.

Vous l'aurez compris, on parle ici d'une histoire entre 2 frères. Celle ci se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Un cheval (brabançon) fait partie de l'aventure....
Je ne vous en dis pas plus, je risque de dévoiler la fin alors qu'il y a de l'aventure à chacune des pages et que chaque détail renforce le suivant.

Les amateurs de "la voleuse de livres" par exemple : ce livre est fait pour vous... Et pour les autres aussi.

Un de mes plus beaux bouquins cette année (et d'un auteur belge en plus ;-) )
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Un beau roman initiatique où deux adolescents ardennais, Mutien et Abel, partent à la recherche de leur cheval brabançon Gaillard de Groux réquisitionné dans la ferme familiale par des soldats allemands en déroute et en retraite retournant vers leur patrie anéantie après la défaite. Les deux jeunes gens vont affronter mille et un obstacles mais la récompense sera au bout du laborieux chemin. On retrouve dans ce roman la belle plume de Bernard Tirtiaux qui livre ici un récit bien différent de ceux du Passeur de Lumière et des Sept couleurs du vent. Pitié pour le mal est plus dans l'émotion et traite du pardon. Un roman à conseiller vivement aux adolescents.
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Si les livres de Bernard Tirtiaux, le passeur de lumière et les 7 couleurs du vent m'ont enchantée, que dire de celui-ci?
Il m'a bouleversée, émue, j'ai fondu pour les personnages, j'ai dévoré l'histoire, apprécié la profondeur des idées.
...
Je me souviens avoir lu les dernières pages dans la voiture qui m'amenait à l'aéroport de Beyrouth, le 19 août dernier (ndlr : en 2008), et avoir senti les larmes dévaler sur mes joues, sans sanglots mais dans une émotion totale. Mes larges lunettes noires les cachaient au chauffeur et j'éprouvais une sorte de crainte teintée de honte à ce qu'il me voie pleurer, d'une part parce que j'avais peur qu'il se méprenne sur leur cause, d'autre part car pleurer pour un livre, dans ce pays de tragédies, avait quelque chose d'indécent...

Je vous invite à ajouter sans délai ce livre à votre panier, virtuel ou non et à vous y plonger sans même passer par la quatrième de couverture, faites-moi confiance et revenez m'en parler...
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J'ai lu ce roman deux fois, toujours avec autant de plaisir. Il est remarquablement écrit: l'écriture est assez poétique, et il faut savoir qu' il n'y a pas beaucoup d'action. La profondeur des personnages est très intéressante.
La question essentielle est celle du mal, fait sciemment ou malgré soi, et de la réaction: pardon ou pitié?
Mais ce n'est pas un roman intellectuel ou moral. Il s'agit avant tout d'une plongée au coeur de l'âme humaine.
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Une fable? Un témoignage? Un roman historique? Une magnifique parabole sans doute!
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Pitié pour le mal est le deuxième roman que je lis de Bernard Tirtiaux. Et que dire ? Il a encore réussi à me charmer. Abel nous emmène dans ses souvenirs d'enfance dû à la disparition de son grand frère, Mutien l'oiseau libre de la famille. Il nous raconte un des épisodes de la guerre qui les a réunis à tout jamais.

La guerre touche à sa fin mais les Allemands profitent encore du petit pouvoir qu'ils exercent sur le peuple. Ils réquisitionnent Gaillard de Graux, un brabançon prestigieux, orgueil de leur père, tué par les nazis. Mutien les a en horreur et ils décident de récupérer ce qui leur est dû. Durant six semaines ils suivent les Allemands dans l'espoir de récupérer leur cheval.

Ce roman est poétique, porteur d'un message différent que tout ce que j'ai pu lire sur la seconde guerre mondiale. On peut comprendre enfin ces allemands, soldats à leur dépens, plus par obligation que par choix embrigadés dans une guerre qui n 'était pas la leur. L'ennemi n'est pas toujours celui qu'on croit...

En résumé, j'ai beaucoup aimé ce roman et je le recommande à 1000% !
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