Je le dirai aussi souvent qu’il le faudra pour qu’il se croie digne d’être aimé.
— Je t’aime.
Hardin m’aime. À sa façon à lui, il m’aime vraiment. Quand je le comprends brutalement, cela m’arrive en pleine figure avec la violence d’un camion lancé à toute allure.
Mon cœur est près d’exploser. Aussi longtemps qu’il voudra de moi, je serai là.
Quelque part, je sais que c’est le calme avant la tempête, mais pour le moment Hardin est mon ancre. Je prie seulement pour qu’il ne m’entraîne pas au fond.
Tu me donnes envie de m’engager. Tu me donnes envie de devenir meilleur. Je veux que tu me trouves digne de toi. Je veux que tu me veuilles autant que je te veux. Je veux me bagarrer avec toi, et même qu’on s’engueule jusqu’à ce que l’un de nous admette ses torts. Je veux te faire rire, et t’écouter disserter sur tes romans classiques. J’ai juste… besoin de toi. Je sais que je suis cruel parfois… enfin, tout le temps, mais c’est seulement parce que je ne sais pas être autrement.
Tu n’es pas mon genre, comme je ne suis pas le tien. Mais c’est justement pour ça que nous allons bien ensemble – nous sommes si différents, et pourtant nous sommes pareils. Tu m’as dit une fois que je faisais sortir ce qu’il y avait de pire en toi. Eh bien, toi, tu fais sortir ce qu’il y a de meilleur en moi. Je sais que tu le sais, Tessa.
Je ferais n’importe quoi pour lui, même si je ne l’avouerais à personne.
Le problème, c’est que je suis incapable de ne pas m’approcher d’Hardin. Je suis un insecte attiré par sa flamme, et il n’hésite jamais à me brûler les ailes.
Je dois me rendre à l’évidence, je l’ai dans la peau.
Sa voix est si douce, comment croire que c’est la même qui m’a blessée tant de fois ?