Je connaissais Tolstoï à travers
Anna Karenine, j'ai croisé cette nouvelle par hasard et je me suis laissée tenter.
Bonne pioche ! car Tolstoï y résume très bien ce qu'est le désir: Ici, c'est celui d'un seigneur russe pour son ancienne maîtresse, bien que ledit seigneur soit par ailleurs un homme brave, courageux, dévoué à sa famille et aux siens, dur à la tâche et aimant sa femme.
Tolstoï brouille les lignes : le lecteur doit seul trancher si
le Diable est l'ancienne maîtresse ou celui qui insuffle le désir au maître et crée les tentations et occasions de le faire "tomber" en multipliant entre eux les rencontres ... Tolstoï dépend avec finesse les tergiversations du héros au prise avec son désir qui devient une obsession jusqu'à ...
Alors oui, la nouvelle est empreinte de morale chrétienne (valeurs morales, fidélité, tentation, pêché...), ne remet pas en question les inégalités de rangs sociaux (le seigneur assouvit ses besoins physiques avec une de ses paysannes sans trop de cas de conscience): cela fera grincer les dents des laïcs militants, des gens de gauche et des féministes, mais si on replace le texte dans son contexte historique et géographique et dans la vie de Tolstoï, cette nouvelle est une peinture sociale très fine et réussie de la Russie de la fin du XIX° siècle.
A lire, si on n'a pas la patience de lire
Anna Karénine.