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Je continue ma découverte des classiques russes avec cette nouvelle. Un gars tiraillé entre sa femme et une attirance physique pour une paysanne, bon, vous savez que ce type d'histoire de litté générale n'est pas ma tasse de thé. Mais c'est que c'est tellement bien écrit (et traduit) que ça se lit tout seul !

Alors oui c'est imbibé de religion, c'est assez macho, mais encore, pas tant que cela eût égard à la période pendant laquelle ça se passe.
Car Eugène est un type bien, ce qui n'était pas le cas de pas mal de ses collègues masculins de son temps, il faut le dire. Ses tourments sont très bien décrits, à croire que Tolstoï sait de quoi il parle ! ;-)

Alors certes sa femme est plutôt soumise et aux petits soins pour lui. Mais il en fait de même, ce me semble, quand elle a besoin de lui. L'amour qu'il lui porte est somme toute plus intense que ce que beaucoup de maris à l'époque accordaient à leurs femmes.

Du coup certains avis me semblent un brin sévères sur le bonhomme, qui, en plus, choisit une solution radicale à son problème, ce qui m'a un brin choquée, je dois dire que je ne m'y attendais pas vraiment. Que sa conscience soit à ce point troublée, c'est un truc qui m'échappe complètement. Il me semble qu'il faut avoir un truc qui tourne pas très rond pour être à ce point soumis à une attirance physique. Je suis infoutue de me mettre à sa place.

Ce qui n'empêche que j'ai beaucoup apprécié cette lecture, et je ne vois que le talent de Tolstoï pour expliquer ça !
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J'ai trouvé ce livre par hasard dans ma librairie, et le hasard fait bien les choses puisque ce livre m'a permis de découvrir un des plus grands auteurs de tout les temps. Et quelle belle découverte !

Cette nouvelle nous plonge dans la descente aux enfers de Eugène, un homme de bonne famille plutôt simple et pragmatique, mais qui va commencer ressentir une sensation obsédante qui le mènera jusqu'à la folie, une folie qu'il perçoit comme l'oeuvre du diable.

En effet, le diable est présenté en filigrane dans cette histoire et on a jamais clairement un indice sur sa présence concrète ou non, puisqu'il est présenté par Eugène comme une sensation perturbante, et récurrente qui détruit petit à petit sa vie.

L'auteur se sert de ce "diable" pour parler des conflits moraux imposés produits par la société, et qui sont parfois complètement illusoires, et ne sont là que pour nous contrôler.

J'ai adoré la manière dont tout se met en place au fur et à mesure jusqu'à la décision finale d'Eugène qui arrive comme un coup de massue sur le lecteur.

Cette décision vient du dilemme qui le ronge tout au long de l'histoire, puisque son coeur appartient à sa femme Lise, une jeune femme romantique et absolument éperdue de son mari; mais ses sens sont perturbés par Stépanida, une jeune paysanne mariée mais qui trompe son mari avec Eugène.

L'opposition entre ces deux femmes illustrent parfaitement la différence entre le romantisme et la perversion. Mais Eugène ne voit plus la limite entre les deux car il ne veut pas tromper sa femme mais est aveuglé par le désir charnel qui prend possession de lui.

Le rempart qui lui reste se révèle être les sentiments qu'il éprouve pour sa femme et son futur enfant mais aussi les jugements de la société de l'époque.

L'auteur brille par sa plume simple et subtile mais jamais simpliste, et par la complexité de son récit qu'il nous présente comme une simple histoire de coeur, en apparence seulement.

Enfin bref... Une nouvelle qui met en lumière la différence entre amour et luxure, et entre devoir et désir. Tolstoï a une plume parfaite qui fait passer des messages très forts et durs dans le fond, mais avec un aspect particulièrement chaleureux et beau dans sa forme.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Tolstoï résume dans cette nouvelle romantique les pièges de la tentation amoureuse. Peut-on résister à l'appel de la chaire... n'y verrons nous pas l'oeuvre déguisée du chef de ce monde : le diable. ?
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Le Diable est une nouvelle très fortement teintée de morale religieuse chrétienne, peut-être TROP fortement teintée de morale religieuse et, en ce sens, je ne considère pas que cela soit ce que Lev Tolstoï a fait de mieux, bien loin de là.

Ici, la femme est vénéneuse, le désir sexuel de l'homme est estampillé du sceau de Satan, ouh ! c'est méchant, c'est mal le sexe, ça brûle les vies, ça sème la douleur, rien de bon là-dedans, c'est l'oeuvre du diable, mes chers enfants. Je vous avoue que ce côté-ci de la nouvelle m'a plutôt agacée.

En outre, Tolstoï étant le grand conteur que l'on sait, la nouvelle se lit toute seule et même, avec un certain plaisir. Il n'a pas son pareil pour nous dépeindre les situations simples de la vie rurale, de même que l'intériorité des personnages, notamment le principal d'entre eux, Eugène Ivanovitch Irténiev, dont la psychologie, avec ses va-et-vient de marée n'est pas sans rappeler le Levine d'Anna Karénine, ou le protagoniste principal de la Mort D'Ivan Ilitch, à savoir, l'auteur lui-même qui, une nouvelle fois, insère beaucoup d'éléments autobiographiques dans son personnage.

Eugène Irténiev est donc un jeune propriétaire terrien de vingt-six ans, qui vient d'hériter d'une propriété déclinante mais surtout des dettes colossales que lui a légué son père avant de mourir. Il s'attache donc, tant bien que mal, à se familiariser aux travaux agricoles et à colmater les brèches dans les finances familiales.

Ce n'est pas une mince affaire et voilà qui lui soutire beaucoup de son temps et de son énergie… Mais pas toute son énergie… Il y a comme un truc qui pousse en lui et qui chaque jour lui rend la tâche plus pénible, un truc qui occupe toutes ses pensées, lui qui se croit honnête, brave et sérieux, un truc pas sérieux, une bagatelle, une envie de légèreté, une envie de se faire du bien auprès du sexe faible…

Attention ! voilà le grand Satan qui arrive, la femme avec ses doigts crochus et ses dents de vampire, prête à corrompre le coeur des hommes, prête à noyer l'humanité dans un ruisseau d'immondice, celle par qui tous les malheurs arrivent…

La suite, ma foi, ce sera à vous de la découvrir car je ne voudrais pas qu'on accuse encore la Femme, cette odieuse, cette abominable, d'un autre péché, véniel certes, mais péché tout de même, le tout contraire aux valeurs si charitablement promues par la très sainte, très noble et très c…… religion chrétienne. (Complétez avec l'adjectif qui vous convient, pour ma part, je sais lequel je prends.) D'ailleurs, c'est bien le diable si cet avis vaut quelque chose. Amen.
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Irténiev est un jeune homme célibataire qui noue une relation avec une paysanne du nom de Stépanida, femme mariée. Issue d'un milieu social différent que celui d'Irténiev, celui ci la quitte pour une femme de son rang.


Il ne croise plus la jeune paysanne pendant longtemps et vit avec Lise des amours sans problèmes. Cependant, ayant besoin de monde pour le travail de la propriété et de l'exploitation, Irténiev revoit Stépanida, et la passion qu'il pensait éteinte le taraude sans cesse, malgré l'amour qu'il porte à sa femme. Il cherche a revoir Stépanida, tout en faisant en sorte de l'éviter. Il en vient à en discuter avec son oncle, afin d'alléger le fardeau de sa culpabilité.




Sur fond d'infidélité, Tolstoï dresse avec finesse et maitrise les sentiments de culpabilité et les tourments que génère cette tentation. le style de narration est fluide, on ressent par moment une lourdeur de style, mais elle est vite effacée par le rythme de cette nouvelle.

On peut se demander la raison qui a poussé l'auteur à écrire ce texte sur une longue période : l'infidélité est tabou, principalement à cette époque où le milieu socio culturel prônait sur les ambitions et désirs personnel : ainsi, Irténiev craint à la fois de peiner son épouse, mais également du quand dira t on.

Remplie de sensualité, de douceur, cette nouvelle est également cinglante, la fin étant un dénouement dont on aperçoit bien vite les contours. Malgré tout, un texte réflexif et novateur pour l'époque, abordant des sujets plus tabou encore qu'aujourd'hui.

Une découverte également du style de Tolstoï : fourni, fluide, parfois un peu ronflant, mais sans fioritures inutiles.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Pour découvrir avec prudence l'oeuvre de Tolstoi .... Je décide de commencer par cette nouvelle.... Première remarque , écriture simple mais les mots sont importants et surtout ce que j'adore c'est cette ambiance russe !
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Voilà ici, une bien courte nouvelle, qui transmet par sa force la magnifique écriture de Tolstoï un réel message sur les plaisirs charnels vu par l'Homme.
Publiée en 1911 après la mort de Léon Tolstoï, cette nouvelle nous offre tous les dangers des plaisirs charnels, en effet, ce récit sombre et très accrochant par le fait qu'il soit court, nous offre les sujets qui sont l'adultère, l'attirance physique et donc les plaisirs charnels, sujets tabous de son époque.
D'autre part, nous allons connaitre le sentiment puissant que provoque l'attirance physique, la culpabilité, la dualité de l'amour pur, platonicien, et le désir du corps qui bercera Eugène, le personnage principal durant toute la nouvelle.

Dans cette merveilleuse nouvelle nous allons suivre Eugène Irténieff, paysan, Bien-aimé de ses proches, qui aura une aventure avec Stépanida, femme remarquablement "fatale", durant son célibat, elle-même trompera son mari absent pour rejoindre Eugène et s'étreindre, cependant, Eugène se mariera avec Lise, une femme pure et douce, delà il ne verra plus Stepanida pendant toute une année.

Mais au moment où Stepanida refait surface dans sa vie, les troubles d'Eugène se succèdent, il la veut, il la veut. Elle l'attire et il la veut.
Eugène se privera de son désir mon ne pas trahir sa femme, bien que l'envie de Stepanida le hante, il aura une jolie petite fille avec Lise, mais cela n'abrègera pas ses désirs pour Stepanida, il décide donc de faire un choix afin de vivre mieux et assouvit.
Il se demanda comment assouvir à ses désirs, en évoquant la mort de Stepanida ou de Lise, mais il faut choisir, et bien malheureux de donner mort à Lise !
Il retrouve dans Stepanida le Diable, cependant il ne mettra pas fin à la vie de Stepanida, mais à la sienne, serait-ce un acte de faiblesse, ou bien un soulagement ?
Le désir, peut-il emmener à la mort ?
Ou serait-ce la privation du désir ?

Le génie et la simplicité de Tolstoï ressortent réellement dans cette nouvelle, un vrai plaisir de lire un si court récit, si fort, et si vrai, une vraie leçon sur les plaisirs charnels, une vraie leçon sur la distinction de l'amour et de cela, et une incroyable force dans la description des désirs d'Eugène privés par son honnêteté et sa peur de s'étreindre avec une femme qu'il désire jusqu'à la mort, pour sa femme qu'il aime jusqu'à la mort.
Lien : http://libermoi.blogspot.fr/..
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Au départ, rien de surprenant dans l'histoire qui est même un peu plate : un jeune homme décide de s'expatrier à la campagne pour reprendre l'exploitation de famille. La situation est risquée puisque le père qui est décédé a laissé beaucoup de dettes. Eugène prend le risque et réussit petit à petit à faire fructifier son bien. Célibataire, il a évidemment des besoins et il s'arrange pour rencontrer une jeune paysanne. Puis il rompt et se fiance à une jeune fille de la région. leur mariage a lieu et c'est un couple heureux, jusqu'à ce que réapparaisse la paysanne dans la vie d'Eugène. Celle-ci le rend fou... Elle exerce un pouvoir démoniaque sur lui. Réussira-t-il à résister ? C'est là que démarre vraiment le livre, avec tout le suspense qu'il génère.
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Un livre sombre, avec une émotion puissante sur l'attirance et les sentiments qui peuvent nous mener au pire, le héros se bat contre lui-même, tantôt son âme, tantôt son coeur il écoute.
Pendant la lecture, j'ai été plongée dans cette atmosphère, et subjuguée, j'arrivais à sentir ce que Irténiev éprouvait et même à en avoir de l'empathie.
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Voyant le titre je m'attendais à toute litanie sur l'enfer et le paradis, beuh non ici le diable est dans le corps, et l'auteur nous le fait vivre dans le coeur et dans l'âme. Une histoire sombre avec des personnages passionnés où l'amour cherche à se définir entre les bonnes manières et l'obsession brute, euh oui le Irténiev doit choisir entre la paysanne Stépanida et Lise, la modérée, alors il va se livrer un combat contre lui-même...
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