Tu es mon cancer, ai-je pensé. Tu as semé tes métastases avec adresse, tu m'as affaiblie d'année en année, mais Dieu sait comment, j'ai réchappé de tes attaques insidieuses, répétées, et aujourd'hui, quelque chose d'inespéré se produit, tu ne m'atteins plus, comme le prévoyait Jean, j'ai ôté ces lunettes que tu m'avais imposées, je vois le monde par moi-même, je te vois tel que tu es, un homme sans compassion, un type dévoré par l'ambition personnelle, un sale con qui m'a utilisée de toutes les manières possibles, mais qui n'a jamais aimé personne d'autre que lui-même.
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Je me suis caché la tête dans les mains parce que l'humidité me grimpait dans les orbites à cause de ces foutues pensées, et ça, j'aurais préféré crever plutôt que de le montrer.
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Dans l'ascenseur, j'ai fermé les yeux pour éviter le miroir et la violence des néons, je me sentais comme un détenu qui rentre de permission, un vieux cheval de trait qui sent l'abattoir et ralentit à chaque pas sans oser se cabrer.
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Mais nous avons tous besoin d'un cercle, même restreint, c'est humain. Savez-vous que les gens seuls meurent plus tôt ? Ils meurent de ne pas avoir d'échange. Ils meurent de ne rien dire. Ils ne demandent rien, on ne leur donne rien, alors ils meurent - et on est impuissant. (...) C'est ainsi (...) ils meurent mais il n'y a ni procès, ni poursuite, puisque le coupable n'est autre que le silence.
La beauté se nourrit du temps qui passe.
... Mariette, mon petit trésor, mon diamant, mon bijou.
On ne prête jamais assez d'attention aux termes amoureux. Il me considérait déjà comme un élément de son patrimoine, une propriété dont il pourrait redessiner les contours à l'envi.
...il y a longtemps que j'ai compris, l'ignorance est plus dangereuse qu'une grenade dégoupillée.
Nous faisons tous les mêmes erreurs. Fuir nos fantômes plutôt qu'apprendre à vivre avec.
Je pense que l'amour est une lumière, je l'ai vérifié, constaté, l'amour a éclairé
ma vie environ dix- huit mois, j'ai vu apparaître tout ce qui m'était caché jusque là, j'ai su qu'il n'existait pas de sentiment supérieur.
Lorsqu'il a disparu, tout est devenu plus terne qu'un automne sans fin.
Je peux le dire aujourd'hui : l'amour mort vous terrasse et vous cimente le coeur.
Ensemble,nous poursuivrons notre tâche avec l'énergie sans cesse renouvelée que les causes justes engendrent,et nous approprierons encore et encore- non sans malice- cette phrase d'Albert Camus:vouloir,c'est susciter les paradoxes.