Les phrases avaient alors fusé malgré eux, ils savaient qu’ils s’adressaient à un enfant, leur enfant, ils savaient qu’ils me condamnaient en s’exprimant, ils savaient qu’il fallait absolument se taire, prendre sur soi, ne pas céder aux pulsions de haine, ce n’était pas dans l’ordre des choses de haïr la chair de sa chair, il fallait tenir bon, mais la douleur avait été plus forte, elle avait tout balayé sur leur passage, la tendresse qu’ils avaient pu ressentir pour moi, les caresses du passé, leur résolution d’être toujours de bons parents, tout cela n’était plus qu’un champ de ruines.
(...) la vraie blessure c'est toi, toi qui avais aboli ma solitude et nourri mon courage, tu n'étais qu'un trompe-l’œil, une illusion, un mirage (...)
L'envie est un poison mortel!
Il n'y avait pas un mois, j'étais encore sous mon porche.La vie pouvait être surprenante.
Je n'ai pas fait non plus d'études supérieures, j'ai quitté l'école le jour pétant de mes seize ans, mais ça ne m'a pas empêché de lire les journaux, de bouffer des bouquins et d'écouter la radio à chaque fois que j'ai pu : il y a longtemps que je l'ai compris, l'ignorance est plus dangereuse qu'une grenade dégoupillée.