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EAN : 9782746812642
256 pages
Editions du Signe (01/10/2003)
5/5   4 notes
Résumé :
Reymond Tonneau:
À quatorze ans il quitte l’école pour devenir ouvrier fabricant de chaussures à Romans et s’engage dans la Résistance à 16 ans et demi. À 18 ans, à l’appel du Général De Gaulle, il rejoint le maquis du Vercors pour combattre avec l’armée secrète. Après la Libération, il enseigne le sport dans un lycée puis reprend ses études pour devenir kinésithérapeute et sophrologue.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est une chose de savoir, par nos cours d'histoire, que nombre de résistants qui se sont battus lors de l'Occupation étaient des adolescents. C'en est une autre de lire un témoignage qui vous plonge au coeur de ces événements, dans toute leur horreur.
Ce livre fait partie de ces livres qui vous retournent, et restent gravés en vous.

Reymond Tonneau, originaire de Romans, a 16 ans lorsqu'il s'engage dans la Résistance. Un an plus tard, il rejoint le maquis du Vercors en compagnie de son frère aîné Félix. Mais les maquisards du Vercors seront abandonnés par la Résistance, et la troupe de Reymond est trahie par l'un des siens. Pris au piège dans les montagnes, dans les environs de Malleval en Vercors, Félix et tous ses compagnons vont être massacrés. Reymond ne survivra que par miracle.

Depuis que je suis toute petite, je fréquente le village de Malleval en Vercors, où un ami de mes parents possède une maison. Reymond Tonneau était un peu une célébrité dans ce village, et il y retournait tous les ans pour la commémoration de ces événements, jusqu'à sa mort en 2012. J'ai donc souvent entendu parler de cet homme, le résistant qui s'est jeté dans un ravin pour échapper aux SS. Cependant, ce n'est que l'an dernier que j'ai eu la curiosité de lire son témoignage.

Ce que j'ai lu m'a vraiment bouleversé. Reymond nous raconte son histoire, depuis son enfance, et nous emmène petit à petit vers cet été de 1943 où il rejoint la résistance, et vers cette atroce journée de juillet 1944. C'est un témoignage simple et direct, d'une profonde sincérité. On sent en lisant ses mots que Reymond a été hanté toute sa vie par ces événements, et on referme ce livre les yeux embués de larmes.

Malgré tout, Reymond lui-même relate les faits de manière honnête, sans essayer de nous apitoyer, et sans esprit revanchard. Il ne juge pas les allemands, et si parfois au cours de son récit il lui arrive de désigner les SS par des mots injurieux, on comprend que c'est l'adolescent de 17 ans qui parle, et pas l'homme qui nous conte son récit. L'homme ne ressent pas de haine, il s'est d'ailleurs révolté toute sa vie contre l'intolérance et le racisme, et je trouve ça magnifique d'être capable de pardonner après avoir vécu ce genre de choses.

Ce livre est également une plongée au coeur de la vie des résistants. de la distribution de tracts aux opérations de sabotage, jusqu'aux entraînements au maniement de armes, on suit ces jeunes hommes, tellement optimistes et inconscients du danger. J'avoue avoir appris beaucoup de choses sur l'organisation de la Résistance grâce à ce livre, et ça m'a donné envie de lire d'autres livres sur cette époque. Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !

Quant à moi, je vous conseille ce livre de tout coeur. Je vous promets une lecture inoubliable et marquante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Miraculeusement, je me retrouve vivant, sur le chemin, avec des blessures supplémentaires mais sans gravité. Une nouvelle balle m’a pourtant éraflé la tête, du front jusqu’à la tempe. La seule solution pour échapper au feu incessant de la mitraille dont je suis la cible est le ravin. C’est sans réfléchir, mais seulement sous l’effet d’un acte réflexe, que je me jette dans ce trou béant. Les quelques têtes d’arbres qui émergent à hauteur de la route m’en cachent la profondeur. Je suis comme une bête traquée et, mort pour mort, je me jette pour mourir peut-être, mais surtout pour ne pas être pris. Je tombe et j’ai la chance extraordinaire d’être accroché par la branche d’un arbre, puis par une autre, par une autre encore, ce qui diminue ma vitesse de chute. Entre ciel et terre, j’ai l’impression d’un saut sans fin et je me demande comment il va se terminer. Ballotté de branche en branche, je me retrouve au sol, meurtri mais indemne.
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Astreints tu chaque jour ton corps à une hygiène, à une culture physique qui l'épanouissent? C'est dur ...tout les vrais sportifs le savent d'expérience. Mais si parce que c'est dur, tu cales ici, Inutile d'approcher, tu ne peux prétendre à être de ceux qui sauveront la patrie.
L'abbé pierre cité en page 15
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La résistance : elle n'a pas été un système mais une utopie, c'est à dire une vérité prémonitoire
Emmanuel d'Astier de la Vigerie
avant que le rideau ne tombe 1945
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