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Dans la même veine que Mémé, un hommage rendu à sa grand-mère, avec Jacques à la guerre, Philippe Torreton donne la parole à son père, dans ce qu'on imagine aussi être une forme de reconnaissance et de respect.

Alternant souvenirs d'enfance, de service militaire et souvenirs d'Indochine le récit de Jacques, un homme simple pris dans le tourment de deux guerres, ne manque pas d'allure de fougue et de contraste. Car Jacques, lucide et ironique quand il s'agit de raconter ses guerres — la Seconde Guerre alors qu'il était enfant à Rouen et la guerre d'Indochine en tant que soldat — devient volontiers respectueux, tendre et émouvant pour parler de son propre père et des siens.

Tout en visant à démontrer l'inanité et la cruauté de la guerre, et s’interroger sur la place de l’homme dans les conflits, un hommage de Philippe Torreton à son père qui confirme chez lui — exprimés ici avec toujours plus de verve et de force — un attachement viscéral à ses racines, un goût pour l’engagement et une belle sensibilité.

Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance.
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J'avais beaucoup apprécié la Mémé de Philippe Torreton, j'y avais retrouvé un peu des miennes de grands-mères, c'était particulièrement émouvant.
Dans ce livre-ci, l'écriture est plus distanciée... pour relater la vie de son père l'auteur se place dans sa peau et de cette place le fils ne peut écrire directement ses sentiments. le père est surtout émouvant lorsqu'il conte son propre père, puis bientôt, Jacques retrace ses guerres... enfant, pendant la seconde guerre mondiale, puis plus tard, soldat pour la guerre d'Indochine.
La plume est donc dans la main du père, mais c'est bien Philippe Torreton qui nous fignole de jolies phrases pour dire son père, mais aussi pour nous dire que "la guerre c'est quand même un peu con" (p 213)

Attention ! Interro surprise ! Jacques est donc :
1) le grand-père de Philippe
2) son père
3) son frère
4) Philippe Torreton lui-même.
Petit clin d'oeil parce que j'ai l'impression d'avoir été un peu confuse dans ma chronique. Il vaut mieux que je conclue bien vite.

Si je l'ai trouvé un peu moins émouvant que "mémé", j'ai bien aimé "Jacques".

Ce livre vient de paraître en poche, je remercie sincèrement les éditions "J'ai Lu" de me l'avoir fait parvenir, ainsi que Babelio et ses formidables opérations "masse critique" pour m'avoir sélectionnée pour cette lecture.
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Philippe Torreton avait connu un beau succès (critiques et ventes) avec son roman mémé.Par petites touches impressionnistes, par cette faconde et cette pudeur, Torreton faisait vivre avec énormément de tendresse et d'émotions le souvenir de cette mamie qui nous fait penser à la notre.

Personnellement, j'aime bien Torreton, le type et l'acteur, son absence de tiédeur, son investissement total dans ses rôles (notamment dans les films de Bertrand Tavernier) et je me suis donc jeté sur son nouveau roman, car cette humanité et cette émotion, on les retrouve dans son nouveau livre, Jacques à la guerre, paru il ya quelques jours aux éditions Plon.

Après sa grand mère, Philippe Torreton rend cette année un bel hommage à son père .

Avec ce roman, il nous raconteen effet les années de guerre de son père, Jacques, né à Rouen et qui aura vévu deux guerres différentes : : celle de 39 quand il était enfant et plus tard, celle d'Indochine avec les atrocités.

Cet hommage à son Père, Torreton le fait sous le biais de la fiction en imaginant que ce que son père et son grand père ( qu'il n'a pas connu) a bien pu penser dans ses situations extrêmes.

Torreton a essayé de mettre une parole là où il n'y en avait pas., où la mémoire est cadenassée par le manque de vocabulaire. et le fait avec une ambition pas toujours totalement maitrisée mais avec une sincérité qui fait du bien .

Un récit de fiction dans lequel il raconte l'enfance puis l'adolescence de son père à Rouen pendant la guerre. L'auteur décrit avec précision le ressenti de Jacques lors de la destruction de Rouen puis de sa reconstruction.

Construit de manière fragmentaire. Jacques à la guerre aborde différentes thématiques : la guerre, la relation au père, à la mère., le apport à la mort, au deuil et à la solitude.

Avec des chapitres plutôt courts, et décrit avec réalisme tant dans les scènes où le fils décrit son père avec tendresse ou dans le départ pour l''Indochine. et même une pointe d'humour,.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La lectrice qui m'a passé ce livre m'a expliqué qu'elle avait trouvé le début très bon, tenant un peu de Pagnol, puis la partie au Viet-Nam, sans fin et peu intéressante.
Globalement, je partage son avis.
Torreton a l'art de faire passer les souvenirs familiaux. Ici, ceux de Jacques, gamin avant-guerre, gardant à jamais en souvenir les virées en automobile avec son père, puis adolescent, bouleversé par les troubles causés dans la structure familiale par l'arrivée des Allemands dans Rouen en 1940. Toute cette partie avant et pendant la seconde guerre mondiale est celle d'une jeunesse qui découvre le monde au travers des réactions des adultes qui l'entourent, puis par sa propre confrontation aux événements.
C'est à partir de ce stade du livre que le bât blesse.
Jacques s'engage dans l'armée pour fuir son univers perdu, les rues de Rouen dévastées après la libération, l'absence de perspective immédiate. Il se retrouve à l'autre bout du monde, chargé du ravitaillement en essence de l'armée française dans le nord Viet-Nam. de cette guerre d'Indochine, il ne voit pas grand-chose, à peine un passage à Dien Ben Phu. Pourtant Torreton détaille cette période, cet entre-deux où Jacques se contente de son quotidien sans trop réfléchir, dans de longues pages, qui finissent par lasser. Jacques a été militaire, il a été en Indochine, mais il n'y a pas grand-chose à en retenir.
Le final, une soixante de pages, introduit la génération suivante, avec un Benjamin qui n'est autre que Torreton. Une arrivée qui n'a de sens que par sa conclusion : la guerre, c'est con. On l'aurait trouvé, même sans ce rajout.
La forme est constamment de haut niveau, portée par des phrases ciselées, qui donnent envie d'apprécier chaque ligne. Il y a du « mémé » dans les cent vingt premières pages. La même tendresse, la même nostalgie, et puis cette magie disparaît quelque peu. Dommage...
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La plus belle des épitaphes

En se mettant à la place de son père, Philippe Torreton raconte une vie ordinaire qui va par deux fois être confrontée à la grande Histoire et rendre un vibrant hommage à cet homme.

À sa riche carrière d'acteur, de comédien, de metteur en scène et à ses engagements politiques Philippe Torreton ajoute l'écriture. Voici qui paraît déjà son sixième livre, sans doute le plus personnel et le plus intime après mémé, un bel hommage à Shakespeare et des essais. Et s'il revient sur quelques souvenirs, notamment au début et à la fin du roman, il choisit de se substituer à son père pour lui rendre un émouvant hommage. Jacques va nous raconter sa vie, depuis l'enfance et la Seconde Guerre mondiale vécue à Rouen jusqu'à son retour d'Indochine.
Un récit que Philippe Torreton interrompt tout au long du livre par les pensées de cet homme sur son lit de mort, espérant laisser une image digne au moment de faire se révérence et montrer aux siens qu'il les aime.
C'est sur les routes de Normandie que s'ouvre cet émouvant récit, par ce merveilleux souvenir de Jacques qui a été autorisé à voyager aux côtés de son père, alors que les frères et soeurs et la mère sont restés à la maison. Dans la Renault Celta 4, il partage l'intimité dont son père est avare, se souviendra de sa main posée sur son genou, de son port altier. Un instant de bonheur fugace.
« Mon père a dû trouver chez ma mère le rêve d'une famille… mais a oublié d'en être le père au quotidien. Il avait sa maison, ses deux tantes et sa femme pour l'intendance, il pouvait filer sur les routes l'esprit libre. »
Jacques raconte le quotidien et cette impression de liberté que confèrent alors une automobile, les sorties dominicales chez les oncles et tantes, la montée de périls qu'il ne peut guère s'imaginer…
« — On va droit à la guerre.
André m'expliqua toutefois qu'on n'avait rien à craindre, la France avait la meilleure armée du monde, on avait gagné la grande et puis on possédait la ligne Maginot, infranchissable:
— Les Allemands vont se casser les dents sur elle et capituler tout de suite après, ils n'auront même pas la possibilité de poser un pied chez nous.
Il semblait si sûr de lui, mais ce frère avait peur le soir en se couchant et je pensais à ça en l'écoutant. »
La suite se déroule en scènes fortes de familles jetées sur les routes, comme ces Belges recueillis brièvement, de bombes et de morts, de personnes qui disparaissent sans laisser de traces. Au sortir du conflit, l'insouciance a fait place à la responsabilité, d'autant que Jacques va se retrouver sans père. Il lui faut alors travailler, aider à la reconstruction dans une ville défigurée, sans oublier ses obligations militaires. Ses états de service lui vaudront d'être sollicité pour rempiler et partir pour l'Indochine.
Les pages sur la découverte du Vietnam et de ses habitants montrent combien cette guerre était absurde avec la tragédie de Dien Bien Phu en point d'orgue. Un épisode qui va marquer durablement cet homme bon et humble et donner à ce livre encore davantage d'épaisseur. de l'anecdote, on passe au réquisitoire, de la chronique familiale à l'engagement politique.
Voilà non seulement Jacques transformé par la guerre, mais son fils durablement marqué. Et quand viendra son tour de se présenter sous les drapeaux… Mais je vous laisse découvrir les derniers chapitres de ce livre qui vous touchera au coeur. Merci Jacques et merci Philippe.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Jacques, enfant a vécu la seconde guerre mondiale à Rouen.
Adulte, il a fait la guerre d'Indochine.
Il vouait une véritable passion à son père.
Adulte, il a réussi à fonder une famille unie.
La guerre est cependant au centre de sa vie et a formé l'homme qu'il est devenu.
A priori, Philippe Torreton nous fait partager la vie de son père.
Il le fait avec tendresse et beaucoup d'admiration et de respect.
C'est ça qui m'a fait apprécier le livre.
J'avoue avoir survolé de nombreux passages de guerre.
Je ne sais pas pourquoi j'ai une certaine réserve quant' à Philippe Torreton écrivain.
Mais, comme dans mémé, son intention est des plus louable.
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En comblant les non-dits de son père Jacques plutôt taiseux, Philippe Torreton lui rend un bel hommage en lui donnant la parole.

Jacques nous raconte alors son enfance à Rouen, l'admiration qu'il voue à son père, représentant en vêtements pour hommes, qui sillonnait les routes de Normandie dans sa Renault fièrement acquise.
La mère, stricte et morose, élève ses quatre enfants et se réfugie trop souvent derrière ses prières.
Effacé devant son frère et ses deux soeurs, Jacques tente d'attirer la fierté de ses parents mais ce n'est pas chose aisée lorsqu'on est dyslexique de briller à l'école et à la maison : « mes soeurs étaient l'horizon en dentelle de ma mère, mon frère aîné avait la permission de minuit et moi je m'accrochais au siège en remettant mes syllabes en ordre. »

Et la guerre occupe tout avec sa brutalité qui envahit les rues de Rouen et lui rafle son enfance.
Au sortir de cette guerre, lorsque l'heure est à la reconstruction de la ville, il fuit Rouen où il n'arrive pas à envisager un avenir. Sans avoir l'âme d'un combattant, il s'engage pourtant dans l'armée et part pour l'Indochine.

Avec son franc-parler direct et percutant mais également empli de sensibilité et d'amour filial, l'auteur nous délivre le portrait de ce père avec des allers-retours entre son enfance, son rôle dans la guerre d'Indochine et lors de ses derniers instants alors qu'il fait ses adieux à sa famille.

Au-delà du conflit en lui-même, de manière fougueuse et mordante, il dénonce le vide laissé par la Seconde Guerre, le manque de cette vie d'avant qui ne reviendra plus et la difficulté de s'imaginer un avenir. Nombreux et magnifiques sont les passages dans lesquels, résigné, Jacques évoque son enfance en ruines et son impossibilité à construire sa vie.
Pour la guerre d'Indochine, son côté imprévisible est mis en avant et démontre une fois de plus l'absurdité de tous les conflits qui jalonnent l'Histoire.

C'est aussi une très belle lecture sur la force des liens familiaux qu'ils soient distants ou bien profonds.
Philippe Torreton a dit « J'ai un mal de chien avec le roman, juste parce que ce n'est pas vrai. »
Ici, son talent fictionnel est tellement empreint de réalisme qu'on en oublie que c'est un roman !
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Jacques nous raconte son histoire, de son enfance à son dernier souffle, au gré des pensées qui défilent dans sa tête. On avance, on recule, un souvenir en entraîne un autre. Cette construction des chapitres est déroutante au début mais on s'y fait vite.

Jacques grandit dans une famille ordinaire à Rouen. La seconde guerre mondiale fait voler en éclat son enfance et vient piétiner son innocence. Ses yeux d'enfant croisent la faim, la misère et la peur sur le visage de ceux qui fuient la guerre. le chaos provoqué par l'occupation allemande détruit l'infime espoir qui lui restait. L'atrocité de l'homme balaye ses ambitions et ses rêves. La fin de la guerre ne soignera pas son âme. La fuite lui semble être la seule solution pour avancer, pour se reconstruire et exister de nouveau. L'armée lui offre cette échappatoire pour ne plus réfléchir en exécutant simplement les ordres. La guerre d'Indochine ne sera pas le nouveau départ qu'il attend, sa renaissance viendra d'ailleurs.

Les grands points forts de ce roman sont le style et la sensibilité de l'auteur. Je regrette la dernière partie du roman centrée sur Benjamin qui à mon sens n'apporte rien à l'histoire. le message véhiculé par l'auteur sur la guerre est déjà parfaitement clair. Je n'ai pas été pleinement embarquée par ce roman mais je salue tout de même l'hommage de Philippe Torreton à son père.
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Dans la même lignée que mémé, ce livre est un florilège d'amour, de tendresse, d'hommages à un père, d'images fixées par la rétine d'un enfant vis-à-vis d'un homme aimé, aimant et admiré : un homme simple, qui ne cherchait qu'à vivre au jour le jour parce que la vie, c'est comme ça : on est un fils, un homme, un mari et un père. C'est très bien écrit avec de belles expressions littéraires. Un magnifique portrait-hommage. Philippe Torreton sait écrire et il nous le prouve cette fois encore. Je recommande.
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Philippe Torreton a choisi, après "mémé", qui a confirmé son talent d'écrivain, de rendre hommage à son père, ce "taiseux", dont la vie pourrait paraître ordinaire, et qui, grâce à la plume de son fils, se révèle extraordinaire .
De l'enfant traumatisé par les ravages de la guerre sur sa ville de Rouen, à l'homme discret et modeste qui conserve pudiquement ses souvenirs, c'est une vie très contrastée qui se déroule au fil des pages . Jacques, dit Jacquot, choisit sans conviction profonde la carrière militaire. C'est ainsi qu'il est affecté en Indochine, qu'il quitte à la veille de la défaite de Dien Bien Phu... Dien Bien Phu, à quelques encâblures du camp où il exerce ses fonctions dans la logistique.
De Dien Bien Phu, il ne verra pas l'horreur, mais il la pressentira... Et il restera au fond de lui comme un regret, une amertume, de ne pas avoir été là où il aurait pu être.
La guerre , c'est le démon que Jacques a côtoyé et qu'il redoute plus que tout, et cette carrière militaire pourrait passer pour un paradoxe. Mais Il n'y a pas d'ambiguïté dans les choix de cet homme : la guerre, la violence, il déteste viscéralement.
Philippe Torreton redonne vie à son père en le faisant se raconter à la première personne, jusqu'à son dernier souffle... Et je vous recommande les toutes dernières pages du livre, qui sont bouleversantes.
La dernière partie, à laquelle j'adhère moins, est consacrée au récit , à la troisième personne , de Benjamin, fils aîné de Jacques. J'ai trouvé qu'il y avait là un décrochage par rapport à l'intensité du récit principal : des longueurs, de la confusion, un intérêt dilué, me semble-t-il, si ce n'est le rappel de cette relation forte père/fils, qui fait écho à l'admiration que Jacques vouait à son père, si prégnante au début du livre.
Un fil conducteur qui structure le livre : la guerre, toujours proche et protéiforme.
Le talent d'écrivain de P. Torreton éclate à chaque page et exprime à merveille la tendresse et le respect que son père lui inspire. L' écriture est fluide, les tonalités sont multiples, l'humour, l'ironie, la poésie, le réalisme se côtoient harmonieusement. Un réel plaisir pour une lectrice qui admire l'acteur, mais ne connaissait pas encore l'écrivain.

Merci à Babelio et aux éditions "J'ai lu" pour l'envoi de ce livre que j'ai lu d'un trait.
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