Lorsque l'on aime une chose est sûre : le sujet devient de lui
même et par soi
même intarissable.
Du moins dans l'absolu.
Philippe Torreton nous parle « Théâtre ».. de NOTRE illustre Théâtre.
Il y a des lieux comme cela dans la cité que l'on appelle espace public, lieu de communauté, maison du peuple : mairie, bibliothèque, médiathèque, école, théâtre, parc, rue,
Forum citoyen de nos associations. Copulations d'idées pour la ré-génération de notre pensée.
Alors voilà ces mots. Ces bons, ses petits et gros mots, ses mots coulisses, velours, planches, souffle, ...maux privés, maux publics, mots de trac, de trappe, de bide, et de blagues.
Il est au trois coups l'animal ! Notre délégué théâtral !
Sur scène, côté cour, côté jardin, en coulisses, dans les cintres, dans les loges, entre les strapontins, au balcon, à l'affiche, à la caisse, à « l'italienne », à « l allemande », à la première, à la centième, aux costumes, sur la route, au foyer, au p'tit coin, partout., toujours, à la poursuite.
Mais il est surtout à côté de nous, avec nous. Il n'est ni devant ni en dehors de nous.
Le théâtre nous y sommes : entre nous.
« Je m'expose pour que vous puissiez vous voir...à ma place.».
C'est son emploi, le rôle de sa vie.
Alors il la défend bien notre maison, il la défend puisqu'il le faut.
Ce n'est pas un choix c'est pour lui un devoir.
Parce que c'est fragile le théâtre,
même si c'est immortel, spectaculaire.
C'est fragile.
Il suffirait de pas grand chose, de quelques financiers auto-intentionnés ( redondance inutile?) , quelques politiciens mal voir pas du tout éduqués ( on en a supportés et en supporterons encore...), quelques subventions, allocations supprimées ( ça aussi ça continue) , quelque promoteur d'hypermarché ( toujours là ) , quelque loi, quelque décret, quelque guerre ( on en redemande) , quelque nouvelle priorité ( on en trouve toujours), quelque racornissement ou frilosité de notre démocratie, pour qu'un théâtre baisse ses rideaux et ne lève jamais plus le torchon.
Bien sûr, il reprendrait la route, bien sûr il retrouverait ses tréteaux, mais le peuple a besoin du théâtre intra- muros, c'est un des derniers lieux où il entend dire la vérité, mais aussi là où on lui dit ses quatre vérités.
Petit lexique : moment ludique, récréatif mais pas seulement.
Lorsque l'on aime une chose est sûre : le sujet devient irremplaçable !
" Quand le soleil se couche qui ne s'attend à la nuit ? » Shakespeare- Richard III
Astrid Shriqui Garain