Il l'appelait "mémé" c'est un terme certes désuet mais non dénué de douceur. Quel que soit le nom qu'on leur
donne : grand-mère, mamie, ou grand-maman, elles sont le port d'attache on l'on vient accoster pour chercher tendresse et sécurité.
Philippe Torreton rend un bel hommage à sa grand-mère, une femme simple, une dame d'une époque qui n'éprouvait pas de besoins superflus, où l'on ne gaspillait pas " le poulet de mémé nous faisait trois jours : rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le soir, en vol au vent le lundi. Trois repas à quatre ou cinq pour un poulet", et où recyclait tout : "mémé gardait tout, car tout pouvait resservir un jour, les sacs en papier contenant les graines et la poudre de lait veaux, les bocaux pour la confiture, les bouteilles de cidre, les boîtes à oeufs, la ficelle à botteler le foin et la paille"
Au fil des pages, l'auteur égraine ses souvenirs, teintés de nostalgie, comme autant de madeleines... On se sent doucement baladé dans son univers d'enfant, puis d'adulte, qui revient toujours chercher complicité et partage auprès de "mémé" c'est son asile, son havre de petits bonheurs.
Incontestablement, le sujet aurait pu être touchant toutefois, la plume de l'auteur s'enlise dans la banalité... le style monotone, sans relief, finit par provoquer l'ennui. On est loin de la faconde de
Pagnol.
On peut être un "grand" comédien sans pour autant être un bon écrivain.