L'Odyssée d'Hakim, tome 2 : De la Turquie à la Grèce

C'est un témoignage plein de pudeur, mais un témoignage révoltant, bouleversant, dur, et malheureusement si réel. Fabien Toulmé ne fait pas du tout dans la surenchère, ce ne sont que les faits, et pourtant, j'ai senti le sol se dérober sous mes pieds. Si vous voulez comprendre comment un homme peut embarquer la nuit sur un pneumatique incertain et bondé de monde avec un enfant en bas âge, lisez ce livre, je vous assure que ce n'est pas du tourisme, déjà, la lecture du livre n'en est pas du tout, alors, pour celui qui l'a vécu... Ce récit est terrifiant, et pourtant sans la moindre emphase, sans le moindre lyrisme superflu. C'est juste un livre à lire absolument, mais soyez-y préparé, j'ai dû m'arrêter plusieurs fois pour pleurer. C'est parfois insoutenable, mais le plus remarquable, c'est qu'il y a toujours une petite place pour l'espoir.

Dans ce second épisode, Hakim nous raconte les quelques mois passés en Turquie qui n'est pas favorable à permettre à des réfugiés Syriens d'y vivre correctement en trouvant du travail.
Donc une décision pour rejoindre la France est prise d'abord par son beau-père qui réussi à faire un rapatriement familial de sa femme et ses filles mineures.
Mais Hakim doit rester en arrière avec son fils que sa jeune épouse régularise leurs situations.
La situation devient critique donc il prend la décision de traverser pour aller en Grèce pour rejoindre la France.
Cette suite nous donne les vrai conditions d'une traversée avec des passeurs et les risques.

La suite du périple d'Hakim, dans le tome précédent il a fui la Syrie pour le Liban puis la Jordanie, pays où il ne pouvait pas trouver de travail. le voici à Antalya en Turquie où il rencontre sa future femme Najmeh. Il faudra encore partir pour Istanbul cette fois, toujours à la recherche d'un emploi stable. Son beau père obtient un visa pour la France pour lui et ses enfants. Il décide d'emmener sa fille Najmeh. Hakim doit rester avec son enfant bébé et rejoindre sa femme dès que possible. Ne parvenant pas à obtenir un visa, Hakim décide de s'adresser à un passeur. Août 2015, il rejoint Izmir première étape. Là les passeurs ont pignon sur rue et tous les commerces profitent des candidats au passage. Il s'embarque avec son enfant sur un canot avec de nombreux autres candidats direction Samos. Tous seront secourus par un bateau humanitaire grec.
Description de ce trafic inhumain non caché. Cela interpelle vraiment...

L'essentiel est très bien dit par d'autres sur cette BD.
Ce tome s'intéresse essentiellement à la partie Turco-grecque du périple. On retrouve en dessin ce que le commun des occidentaux connaît de cette migration venue d'orient. Ce sont les images les plus médiatiques : plages, bateaux, mer, sauvetage ...
Le parti pris de l'auteur est de se placer à hauteur humaine. Pas de (géo)politique, il est en empathie avec les individus qui décident de se rendre en Europe, et avec ce jeune Syrien qu'il interviewe en particulier.
C'est au minimum instructif et très joliment écrit.

Suite du périple d'Hakim, qui a quitté sa trop dangereuse Syrie natale.
Fabien Toulmé rappelle les faits du premier tome à sa fille qui l'accompagne pour un de ses interview, comment Hakim s'est retrouvé à rêver de France un peu par hasard, par un succession d'événements fortuits au Liban, en Jordanie, puis en Turquie.

Hakim décide dans ce tome de trouver un passeur pour traverser la méditerranée et rejoindre sa femme. Son fils Hadi a un an et demi. Mais leur situation administrative semble inextricable, et la vie à Istanbul sans pouvoir travailler devient impossible.
Hakim tente le tout pour le tout et s'en remet au destin.
Et c'est déchirant.

Autant j'avais adoré le premier tome, autant celui-ci m'a captivée, tenue en haleine et bouleversée. La terrible traversée est au centre du récit. Comment s'y résoudre, comment la préparer. Comment c'est devenu un business d'exploiter ceux qui sont réduits à cette extrémité.
Et la traversée elle-même. Dangeureuse, terrible.

Ce qu'a vécu cet homme avec son bébé, et la manière dont l'auteur nous le fait vivre comme si nous y étions, c'est insoutenable. Et le fait qu'ils soient loin, très loin d'être un cas isolé, rend les choses encore plus dures à supporter. Impossibles à supporter en fait.
J'entame le dernier tome anxieuse et craintive.

et bien forcément lorsqu'on commence une histoire on veut connaître la suite... dans ce tome 2 nous suivons Hakim de la Turquie à la Grèce.
Galère financière, séparation familiale sont les deux grands maux de cet épisode difficile.

Après avoir lu 1er tome de l'odyssée d'Hakim, j'avais qu'une hâte de lire la suite, pour connaître la suite de l'histoire d'Hakim, son parcours… L'auteur a eu une excellente idée d'écrire un petit résumé ce qui s'est passé dans le tome 1 au début de la Bande-dessinée. Il est très doué pour écrire une histoire simple, structurée en ne pas oubliant chaque étape du voyage d'Hakim, et aussi ce qu'il a pu ressentir… le fils Hadi, d'Hakim qui vient de naître, va poser quelques soucis à leur famille, concernant les problèmes financiers. Hakim et sa femme vont trouver des solutions pour s'en sortir. Hakim va découvrir des dangers, des arnaques, et se méfier de tout le monde, et se fier à son instinct. Hakim raconte les soucis des papiers par son avocat, va être déboussolé… Fabien Toulmé raconte cette odyssée avec une grande humanité, avec tous les détails du quotidien, et les moments les plus intenses, des grandes tensions, des grandes peurs comme la traversée en bateau d'Izmir à Samos en Grèce. Ce moment m'a le plus marquée, j'ai eu même les larmes aux yeux, car j'imaginais très bien leur grande angoisse sur le bateau. Ces réfugiés quittent tout, mettant leur vie en danger, n'hésitent pas à dépenser de l'argent pour simplement fuir l'enfer de la guerre.

Heureusement, dans son voyage, Hakim rencontre des gens qui sont gentils, généreux, qui sont prêts à l'aider. Hakim va pouvoir continuer son voyage avec son bébé. Hadi va ressentir aussi le manque de sa mère, qui est est bouleversant. le père fait son mieux pour le calmer, le rassurer.
La fin du livre se termine en Grèce alors qu'un bus emmène un groupe de réfugiés vers la Macédoine…

Une BD incroyable, très forte en émotions, qui montre à quel point c'est dangereux d'être réfugié, et me permet de mieux comprendre comment cela se passe dans ces pays.
Lien : https://bibliocoeur.wordpres..

Je pensais avoir écrit ici une critique du premier tome mais n'en retrouve pas trace. La série se découpe en 3 volumes et relate le périple d'un Syrien qui a fui son pays pour gagner la France où il est désormais installé. le premier tome s'intéressait à sa route entre la Syrie et la Turquie, le second entre la Turquie et la Grèce, le troisième qui vient de paraître revient sur le tronçon Macédoine-France.

Fabien Toulmé a donc interviewé Hakim, un réfugié Syrien à qui il a décidé de donner voix au chapitre. Tout au départ, celui-ci tenait une pépinière à Damas avant que les événements politiques l'obligent à quitter le pays. C'est la mort dans l'âme qu'il cherche refuge ailleurs pour lui et sa famille. Il part seul mais garde des attaches notamment avec ses parents restés au pays alors que son jeune frère est lui toujours porté disparu. Il y a donc de nombreuses zones d'ombre qui émaillent le récit, des menaces qui planent et c'est donc à marche forcée qu'il part à l'inconnu.
Dans ce second volet, Hakim est en Turquie avec sa compagne Najmeh, les parents de celle-ci et leur fils Hadi. Mais une opportunité se présente pour sa belle-famille de gagner la France. Malheureusement Hakim et Hadi ne peuvent pas être du voyage et doivent donc attendre en Turquie une régularisation de leurs dossiers.

Ce tome-ci est donc essentiellement consacré à la vie de cet homme, père désormais solo. Cela permet d'ailleurs d'appréhender une nouvelle facette : les hommes élevant seuls leurs enfants sont mal perçus dans ces sociétés où les femmes ont des tâches bien assignées (rester à la maison, élever des enfants). Dans ce volet c'est en plus les montagnes russes car l'espoir cède la place aux innombrables désillusions. le plus poignant est sans doute le récit final de l'éprouvante traversée reliant la Grèce. J'en ai eu le coeur serré...

Un bien beau tome qui parvient une fois de plus à montrer que derrière des réfugiés, il y a des parcours d'hommes qui ont parfois vécu l'enfer ! Merci Fabien Toulmé d'avoir mis ceci en images !

Installé en Turquie, Hakim est maintenant marié à Najmeh, et ils vont accueillir la venue du petit Hadi. Mais leur vie à Antalya puis Istanbul n'est finalement pas meilleure que ce qu'a connu Hakim au Liban ou en Jordanie : l'arrivée massive de migrants complique la recherche d'un emploi, et si leur situation ne se dégrade pas trop vite, cela ne tient qu'à l'aide de la belle-famille. Hakim enchaîne les boulots précaires. Son beau-père, toujours sans emploi, saute le pas : avec ses économies, il s'achète à prix d'or un faux-passeport et un billet d'avion, et direction la France. Demande d'asile en poche, il peut faire venir sa femme et sa fille… mais pas son gendre Hakim, ni son petit-fils Hadi, faute des bons documents. Pour eux, après galères et désillusions, il ne va y avoir d'autre choix que la tristement célèbre route des migrants…
Ce second tome est particulièrement captivant... et bouleversant. Fabien Toulmé illustre, avec une pudeur et un ton juste, le déchirement de cette jeune famille contrainte de se séparer pour pouvoir mieux (peut-être) se retrouver. Hakim et Hadi vont effectuer le plus terrible et le plus risqué des voyages, depuis la Turquie vers l'Europe, et en suivre toutes les étapes dégradantes de ce que peut offrir le “business de la détresse”. L'apogée est bien sûr la traversée d'un bras de Méditerranée en canot pneumatique, un épisode tout simplement glaçant.
En refermant ce second tome, on s'est profondément attaché à ce jeune papa, désespéré assurément, inconscient peut-être, mais surtout profondément courageux.

Ce tome est encore plus touchant et éprouvant que le précédent, on entre dans le dur de la migration.
Alors que dans le tome 1 il a tout perdu, qu'aucune possibilité de travailler et de se reconstruire n'est possible dans les pays arabophones limitrophes (Liban et Jordanie), Hakim a fondé une famille en Turquie dans les pires conditions possibles, ce qui accroit ses responsabilités et son stress.
Il va alors être confronté à des choix, à des situations dramatiques et à des déchirements que nul homme ne devrait jamais connaître. Nous embarquons avec lui et avec son bébé dans l'un de ces canots pneumatiques meurtriers. le business des profiteurs de la misère humaine, qui était déjà celui des employeurs de travailleurs non déclarés, prend de l'ampleur pour le passage de la frontière avec l'occident.