Retrouver les noms de ma montagne de St Laurent de Cerdans au col de Roncevaux c'est pour moi un régal ; retrouver Pyrène, que j'ai rencontrée pour la première fois à Montgenèvre, lire des légendes sur des personnages historiques comme Roland ou Henri voilà le menu de ce recueil. Pas un festin mais un bon gueuleton avec garbure, ail et Jurançon. Pas mal non ?
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Lorsqu’il la vit. Hercule, bien sûr, en tomba amoureux. En vérité, on ne sait pas comment elle s’appelait, mais le héros, en lui déclarant son amour, la nomma Pyrène, car en grec pyr (ou pur) signifie le feu. Un feu aussi ardent que les cheveux de la belle. Dès qu’ils se rencontrèrent, le cœur du voyageur en sembla consumé.
Tout à fait à l’écart – ils ne devaient approcher personne – un groupe d’encore plus pauvres gens se tenait silencieux et farouche. Sur leurs vêtements, une marque distinctive, en forme de patte d’oie, indiquait qu’il s’agissait de cagots, descendants de lépreux dont on ne pouvait affirmer qu’ils étaient lépreux eux-mêmes, mais dont on se garait comme de… la peste. Chargés traditionnellement dans les régions pyrénéennes de certains métiers, comme ceux de bûcherons ou de menuisiers, ils ne devaient entrer à l’église que par une petite porte spéciale marquée de leur signe et user d’un bénitier particulier.
Alors, lançant la roche à travers la campagne, le Diable la projeta sur le territoire de Saint-Laurent de Cerdans, près de la frontière espagnole. On la voit encore. C’est une sorte de menhir, la pedra dreta, et il faudrait être le Diable lui-même pour la manipuler encore.