Towa commence par trois chapitres d'analyse des recueils poétiques de Senghor, "Chants d'ombre", "Hosties noires", "Nocturnes" et "Ethiopiques où il tente d'alimenter la notion de négritude, à la fois comme identité d'un mode d'existence et vis-à-vis de son contraire (blanchitude ? :-) plutôt francitude ou européanitude :-)). L'analyse est intéressante et donne envie de se plonger dans l'oeuvre de Senghor.
Le dernier chapitre synthétise les données accumulées et conclut à une notion qui abaisse à tous points de vue la condition noire devant la condition blanche : les capacités de réflexion, la langue, la politique, la religion. Ces conclusions sont évidemment très sévères et très clivantes, mais comme elles sont argumentées, on admet que l'oeuvre de Senghor puisse y mener.
Reste que toutes ces réflexions sont essentiellement fondées sur une oeuvre poétique ; et n'est-il pas d'essence dans l'oeuvre poétique de marquer la singularité d'une expérience existentielle qui, peut-être, n'est pas à l'abri de "colorer" la pureté d'une pensée absolument dématérialisée et "pure", par les imprégnations de l'histoire, de l'expérience d'une vie, de la réalité vécue en somme ? Peut-on philosopher à partir de la poésie et n'y aurait-il pas plus de sens à prendre la notion de "négritude" pour une notion littéraire plutôt que philosophique ?... sans bien évidemment que la littérature se distingue absolument de l'histoire et de la vérité, d'ailleurs... à voir, il faudrait argumenter...
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N'ayant aucune notion déterminée d'aucun être, ne distinguant rien de rien avec précision, le concept d'opposition, de contradiction, de conflit ne saurait prendreforme dans leur esprit. Rien donc de plus étranger au nègre qu'une attitude d'opposition, la contradiction étant métaphysiquement impensable pour son esprit.
Ainsi donc sur les plans : politique, religieux, linguistique, Senghor nous invite, au nom de la fatalité biologique, à nous incliner devant la supériorité européenne.