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Connaît-on vraiment les personnes avec lesquelles on vit ?
Voici deux mois que son mari est parti. Pourquoi ? Cette disparition qui résonne en elle comme un abandon la laisse en plein désarroi. Mais Kanae a de la ressource et elle décide de rouvrir son établissement de bain. Sa tante l'aide et fait taire les commérages des quelques habitués qui reviennent. Et puis le syndicat va envoyer quelqu'un en renfort. le soir à la fermeture, Kanae récure les bassins vides et puis s'assoit, tournant le dos à la piscine. La mélancolie la submerge, un souvenir affleure et elle bascule dans l'eau. Mais elle se reprend aussitôt et se sèche vigoureusement. L'employé promis par le syndicat arrive. M Hori est compétent, poli et énigmatique. Il semble également avoir immergé un douloureux secret...
J'ai adoré ce manga. le scénario est maîtrisé avec plusieurs énigmes à suspense autour des disparitions. La narration fait alterner action et méditation, quotidien et réminiscences. Les dessins sont au service des émotions intérieures : postures dynamiques ou affaissées, visages volontaires, rires masquant la mélancolie et la douleur. le décor est réaliste et métaphorique avec l'eau apparente et l'eau sous-jacente. Les textes sont sobres. Les silences d'une grande force émotionnelle. Un grand manga.
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très bon roman graphique.
Je ne prétends pas bien connaître la « littérature » japonaise, mais voici qu'après Haruki Murakami, Aki Shimazaki, Jirô Taniguchi, Yuki Urushibara, Osamu Tezuka – j'ai fait le tour de mes connaissances actuelles – je découvre Tetsuya Toyoda et ce même monde onirique, doux, épais, riche, emprunt de spiritualité et d'humour. Un monde qui me plait, qui suscite mon imagination, mon aptitude à la nostalgie.
Il peut être surprenant de mêler auteurs de romans et mangakas, mais le manga, en tous cas ceux de ces auteurs, est, pour moi, très proches du roman, n'ayant que peu de choses à voir avec la bande dessinée qualifiée de franco-belge. Encore que des auteurs comme Chabouté ou Anapurna pourraient tout à fait y faire référence.
Ainsi donc, je me vois plonger dans les courants subaquatiques car l'eau est omniprésente ; chaude et apaisante, propice aux souvenirs ou froide, inquiétante, mortelle.
Cette histoire est faite de deuils, de traumatismes, de questionnements mais sur un mode quasiment toujours léger, résilient.
Certes des blessures ont été infligées, des morts côtoyées, mais l'eau tempérée coulant avec lenteur et silence entraine tout, lavant les traumas, ne laissant que les cicatrices. Une suggestion moderne du Léthé, fleuve de l'oubli qui autorisait une vie nouvelle.
Le dessin est sobre, modéré, à l'image de Kanae, l'héroïne, à la féminité douce et discrète.
Quelques rares planches font un petit clin d'oeil aux mangas pour adolescents.
Petit bémol : des problèmes de présentation de cette adaptation occidentale dans laquelle le sens de lecture a été parfois corrigé, parfois pas, ont rendu la lecture moins fluide ; mais qu'importe, voici vraiment un très bon roman graphique laissant un goût doucereux dans la tête.
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Tetsuya Toyoda signe avec Undercurrent un manga dense et merveilleusement intimiste. Son dessin est toujours aussi net et épuré, les visages des personnages, en particulier leurs yeux, offrent une gamme d'expressions très riche.

L'intrigue tourne autour de Kanae dont le mari s'est volatilisé. Ou évaporé comme des dizaines de milliers de Japonais chaque année. Elle s'efforce de continuer à tenir et à vivre, travaillant dans les bains publics hérités de son père, avec l'aide de sa tante et d'un énigmatique employé nouvellement arrivé Hori-san.
Page après page défile le quotidien de cet établissement, avec les habitués du quartier qui viennent si détendre chaque soir. Lieu de convivialité, on y papote et cancane à qui mieux mieux.

Si Tetsuya Toyoda dessine de cocasses situations qui prêtent à sourire, le ton général du manga reste mélancolique et doux-amer. Les questions foisonnent sur ce qu'il est advenu de Satoru, le mari envolé. Kanae se perd dans des hypothèses, s'interrogeant sans cesse sur ce qu'elle a pu faire pour que son époux souhaite tout quitter sans la moindre explication. Ayant finalement recours à un détective assez loufoque, Yamazaki (qu'on retrouve dans plusieurs nouvelles de Coffee Time), ses réflexions prennent un autre tour: connaissait-elle réellement Satoru? Que signifie connaître quelqu'un? Vaste sujet qui occupe une grande partie de ce roman graphique.

Le texte est à l'image des traits du mangaka, tout en subtilité, nuances et non dits. Cette oeuvre me fait penser aux ouvrages de la romancière Kawakami Hiromi. On y retrouve la même délicatesse dans les émotions.

Un mangaka à suivre avec grande attention. On ressort de ses planches le coeur étreint, un peu lourd peut-être mais sans sombrer dans la sinistrose. Et surtout avec la sensation d'avoir lu et regardé quelque chose de remarquable et de précieux.
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Immédiatement, j'ai adhéré au coup de crayon de l'auteur – fin et lisse – et surtout à sa capacité d'exprimer la mélancolie, voire la tristesse sur les visages de ses personnages. Cette ambiance très marquée est présente quasiment jusqu'à la fin de l'ouvrage – quelques sourires apparaissent ça et là et n'en sont que plus précieux, ils traduisent la complicité qui se tissent progressivement entre les personnages.

J'ai apprécié cette douce mise à distance et ce mystère planant en permanence sur les différents protagonistes. Je suis tout de même déçue par le déroulé narratif – et la fin qui me laisse… sur ma faim. Deux histoires se mêlent l'une à l'autre : la disparition subite du mari de Kanae et l'arrivée de l'employé des bains dans la maison de famille, Hori. Toutefois, à mon sens, elles ne se rejoignent jamais tout à fait – à moins que j'ai loupé un élément clé de l'affaire – et je ne comprends pas vraiment où l'auteur a voulu en venir.

Undercurrent reste toutefois une oeuvre à découvrir par son ambiance inimitable.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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La définition du dictionnaire nous apprend que ce mot signifie « courant sous-marin » mais aussi un sentiment sous-jacent, un sous-entendu. C'est bien cette notion qui traverse le manga de Tetsuya Toyada.
Qu'est-ce qui se niche derrière le quotidien de Kanae ? Qui est cet inconnu venu l'aider dans la gestion de son établissement de bains publics ? Pourquoi son mari a-t-il disparu ? Que veut ce drôle d'enquêteur privé ou cet autre vieillard qui squatte son commerce ? A ces interrogations se rajoutent ses souvenirs d'enfance qui s'imposent comme un cauchemar. A l'aide de dessins clairs et purs, Toyoda nous embarque dans une quête au-delà des apparences. Il nous invite à explorer les ressorts cachés de chaque protagoniste dans l'espoir d'y trouver des réponses. Beau voyage intime, délicat, mystérieux dont on ressort envoûté.
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En le lisant, j'avais toujours en tête la petite musique du livre d'Hiromi Kawakami "Les Années Douces" : peu de mots mais essentiels, une lenteur, douceur du récit. le trait est net et précis, les personnages très bien identifiés. Un manga tout en douceur.

La première image, un bouillonement d'au sous un robinet, la dernière, un homme de dos marche avec une valise à la main, dans les rues désertes d'une ville. Entre ces deux images le récit de départs, disparitions inexpliquées (ou pas) et du vide sidéral qui submergent ceux qui restent, leur douloureux chemin ...

Kanaé gérait avec son mari et sa tante un établissement de Bains-Douches, fort apprécié. le livre commence quand elle décide de ré-ouvrir l'établissement : son mari a disparu sans laissé de traces, et elle va affronter l'absence et la surcharge de travail. Un homme va arriver, il l'aidera dans la gestion mais ne répondra à sa détresse que par une présence distante et discrète, un autre l'aidera à résoudre le mystère et par ce fait, elle plongera dans son passé et nous découvrirons des liens secrets et oubliés.

C'est douloureux et doux et distant et discret. Pas de pathos, mais une question lancinante : connaît-on vraiment nos proches et se connait-on soi-même ? La, les réponses, ne se trouvent pas facilement et en avons-nous l'envie, le courage de les chercher ?

Facile et très plaisant à lire mais ce manga laisse beaucoup d'échos chez le lecteur la dernière page tournée.
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Ce livre offre une réflexion sur la vie.
Kanae vit seule depuis que son mari s'est évanoui dans la nature. Avec sa tante, elle gère des bains publics jusqu'au jour où un employé vient les aider. Sans qu'elle le sache, un lien dramatique les unit.

Parallèlement, Kanae décide d'engager un détective pour retrouver la trace de son mari. Est-il mort ? Est-il partie avec une autre femme ? le connaissait-elle vraiment ? Qu'est-ce que c'est, connaître quelqu'un ?

Un livre tranche de vie dans lequel il est question de reconstruction.
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C'est un ouvrage doux et amer que ce one-shot va vous proposer. Un tranche-de-vie sur les milliers disparus du Japon, ceux qui disparaissent d'un jour à l'autre d'une vie bien stable par choix ou plus violemment par enlèvement. Prenez votre temps pour le lire car il installe un sentiment de tristesse avec beaucoup de pudeur. le coeur est serré avec Kanae. Il vaut bien le coup d'y jeter un ou deux yeux.
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Il m'a fallu épuiser toute mon énergie pour venir à bout de ce pavé de près de 300 pages.

L'héroïne a vécu non seulement un drame dans son enfance mais vient d'être également abandonnée par un mari qu'elle croyait connaître. Elle engage un détective privé pour retrouver sa trace. En attendant, elle doit gérer un établissement thermal. Fort heureusement, arrive un beau jeune homme qui va l'aider à sortir de cette mauvaise passe.

J'avoue ne pas avoir compris ce fort sentiment de culpabilité par rapport à ce qui s'est passé durant son enfance avec la disparition de son amie. Elle va être rattrapée par son passé dans le présent qui n'est pas toujours rose.

On n'apprécie pas forcément cette lecture au début, mais chapitre après chapitre. On s'aperçoit que ce manga ne va pas aller dans la simplicité et dans la niaiserie bien au contraire. On notera que c'est plutôt réfléchi et posé. C'est également profond et parfois émouvant, mais sans en faire trop. Bref, on n'était pas trop habitué s'agissant d'un manga . Comme quoi ce support peut réserver de bonnes surprises parfois.

Un titre qui ne laissera pas insensible pourvu qu'on tienne jusqu'au bout.
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"Undercurrent" est un manga que l'on pourrait qualifier de "social". Il retrace la vie quotidienne de Kanae qui gère un établissement de bains publics. le mari de la jeune femme a disparu. Il n'a laissé aucune trace, son cadavre n'a pas été retrouvé, ... Kanae décide, avec l'aide d'une amie, d'engager un détective privé pour en savoir plus. Parallèlement, un jeune homme, (M. Hori) a été recommandé par le syndicat des bains publics pour prêter main forte à Kanae qui n'arrive plus à gérer toute seule l'établissement.

Derrière cette histoire mystérieuse se cachent deux intrigues. L'une concerne la disparition du mari de Kanae. La seconde, étonnamment, tient une place prépodérante. Elle aborde la quête de soi même et le refoulement de traumatismes liés à l'enfance. le scénario est très bon. les intrigues sont bien menées et le dénouement inattendu. On se rend compte alors que la disparition du mari de Kanae n'était qu'un prétexte pour faire apparaître le personnage de M. Hori. Les dialogues sont fins, remplis de touches d'humour et de sous-entendus que nous ne comprenons qu'une fois le manga terminé. Les personnages, quant à eux sont agréables, drôles et attachants. J'ai beaucoup apprécié découvrir leur histoire.

J'ai été agréablement surprise par le réalisme des dessins. Les protagonistes se distinguent les uns des autres et possèdent tous des traits physiques qui leur sont propres. Aucune fioriture dans le portrait de ces personnages ne vient polluer la lecture des dessins. C'est un aspect que j'ai beaucoup apprécié. La simplicité et le naturel des dessins m'ont charmée et les subtilités de l'écriture m'ont convaincue.
Lien : http://ulaz.vefblog.net/
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