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4,1

sur 1305 notes
Voie de l'excellence.

Nicholaï Hel est l'assassin le plus doué au monde. Recherché dans le monde entier, il vit retiré dans son château au Pays Basque. Mais la puissante Mother Company le traque.

J'ai bien aimé ce récit entre roman d'espionnage et thriller. Nous suivons successivement Nicholaï Hel et les têtes pensantes de la Mother Company. Cette dernière contrôle tout ce qui concerne le pétrole dans le monde entier. Et elle n'hésite pas à envoyer des tueurs à gages pour faire valoir ses intérêts.

Le roman prend son temps pour poser le contexte. La jeunesse de Nicholaï Hel occupe une place importante dans ce roman. Cela ne m'a pas dérangée, j'ai même beaucoup aimé voir sa construction jusqu'au présent de l'intrigue. Mais je reste dubitative pour les passages spéléologiques, ils n'apportent pas grand chose à l'intrigue.

Les personnages sont bien écrits. Trevanian les caricature à l'extrême pour la plupart. Cette vision moqueuse des Américains, Anglais, Français... m'a beaucoup fait rire. A l'inverse le héros est presque trop parfait (parle de nombreuses langues, génie du Go, pro de l'assassinat, excellent amant...) mais l'auteur réussit à le rendre attachant et humain.

Bref, un roman atypique que j'ai pris plaisir à lire.
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Titre : Shibumi
Auteur : Trevanian
Editeur : Gallmeister
Année : 1979
Résumé : Nicholaï Hel mène une vie tranquille, retiré dans son château du pays basque. Cet apatride aux allures débonnaires est pourtant un tueur implacable, un homme élevé dans le japon d'après guerre, initié aux techniques d'assassinats les plus raffinées, les plus efficaces. L'irruption de Melle Stern, rescapée d'une tuerie récente, va mettre le feu aux poudres.
Mon humble avis : En cette période de grande disette littéraire, l'irruption de ce roman original a été pour moi une grande bouffée d'air frais. Alors que les bouquins se succédaient, les uns après les autres, sans provoquer de réel intérêt, sans même déclencher l'envie d'en parler, ni en bien ni en mal, je tombais sur ce Shibumi. Une histoire d'espionnage à priori, un texte considéré par beaucoup comme le chef d'oeuvre de Trevanian. Sans grande conviction je me plongeais alors dans ce texte et là, ô miracle, j'étais happé dès les premières pages de ce roman inclassable. Trevanian, de son vrai nom Rodney William Whitaker, fut un auteur mystérieux, refusant les photos et les interviews, un homme vivant reclus dans sa propriété du pays basque français, tout comme Hel, le héros de ce roman. Un héros inclassable, maître de GO et expert en arts martiaux, nourri de culture chinoise et japonaise et fils d'une comtesse russe. Ce tueur aux dons exceptionnels, cet homme qui vécut mille vies, est un héros marquant, un personnage en recherche de perfection, d'excellence personnelle : le fameux Shibumi. Roman protéiforme, roman d'apprentissage, roman d'espionnage, roman engagé, philosophique, ce patchwork d'idées et de réflexions est d'une liberté folle et même si la seconde partie, plus centrée sur l'intrigue mêlant la CIA et la Mother company, m'a paru bien moins convaincante, l'humour et certains personnages, comme celui du cagot - un tartarin basque, poète et fort en gueule - , emporte l'adhésion. Shibumi est un roman libre, et ce n'est pas si courant. L'auteur peut s'égarer dans des grottes basques pendant plusieurs chapitres - pas les meilleurs - puis nous faire partager son avis tranché sur les traits de caractère qui différencie un américain d'un français - hilarant et d'une acuité certaine - puis basculer dans le roman d'espionnage pur et dur avec des meurtres, de l'action et des rebondissements. Inclassable vous dis-je. Inclassable et marquant, comme toute la première partie se déroulant en Asie, avec de superbes descriptions, une analyse très fine et passionnante de l'esprit japonais, et l'éclosion d'un personnage tellement marquant qu'il fut repris des années plus tard par un des meilleurs auteurs de polars américain, j'ai nommé l'illustre Don Winslow.
J'achète ? : Les yeux fermés. Un bouquin d'une originalité folle, une charge sans concession contre l'occident matérialiste, un roman rare, libre, magnétique. Shibumi, retenez bien ce titre et surtout, surtout, ne passez pas à côté de ce texte.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Imiter les filles du roi Danaos et vouloir combler plus rapidement mes lacunes en classiques US en doublant mes lectures du genre : si ça ne ressemble pas à de la bonne vieille résolution de début d'année, je ne sais pas ce que c'est !

Ainsi, après Nabokov, voilà donc Trevanian, dont j'avais quasiment tout lu sauf le cultissime Shibumi – traduit par Anne Damour et ici révisé par Mathilde Gallmeister - qui attendait depuis longtemps son tour en Totem mais qu'une édition collector superbement illustrée par Qu Lan fit remonter en tête de mes priorités.

Pur bonheur que ces heures passées en compagnie de Nicholaï Hel, espion hors du commun, apatride nourri de la multiplicité de ses cultures japonaises, soviétiques et basques, esthète autant qu'ascète ayant suffisamment cultivé les facultés de ses sens, pour atteindre la grâce de l'état de Shibumi.

Paraphrasant à nouveau Clouzot, un bon livre c'est une bonne histoire, une bonne histoire et encore une bonne histoire. Shibumi fait le job dans une intrigue d'espionnage international à la fin des années 70, où la grande histoire se mêle à celle un peu plus romancée : l'attentat des JO de Munich, Septembre noir, le jeu trouble entre les pays arabes, l'OLP et les USA, avec la CIA pour arbitre et la Mother Company en Big Brother. Les équilibres sont changeants ; les proches des cinq de Munich crient vengeance ; elle aura lieu, dans le sang et la dualité.

Un bon livre c'est un personnage et quel art du portrait chez Trevanian, retraçant à coup de flash-backs de très haut niveau le parcours de Nicholaï et semant un à un, patiemment comme au Go, les indices de compréhension de son implication dans la bataille d'espions.

Un bon livre c'est une atmosphère, en trois dimensions ici : tendue et rythmée dans l'action ; drôle (très drôle) et efficacement sarcastique quand Trevanian se paye (à peu près pendant tout le livre) ses compatriotes américains ; extrêmement poétique et délicate, quand il évoque les paysages naturels asiatiques, son Pays Basque d'adoption ou la seule grâce d'un jardin peu fleuri et pas fini.

J'ajouterais qu'un bon livre enfin – et en ce qui me concerne - c'est un objet éditorial abouti, et que cette édition collector au papier soyeux et aux illustrations noir et blanc épurées donc très évocatrices, est un régal de contenant pour aborder un tel contenu !
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Aucun doute : cinq étoiles pour Shibumi. Une lecture dont le plaisir est doublé par le sentiment de sortir de sentiers mille fois parcourus. Un récit que je ne lâche pas et qui m'emmène dans des endroits surprenants et inconnus.
Ce texte date de 1979. Il évoque quelques évènements réels mais m'a semblé complètement intemporel.
Le contexte : Après la prise d'otages et du meurtre de onze athlètes israëliens, les tensions géopolitiques et les enjeux économiques liés au pétrole sont au maximum. La Mother Company, entité secrète cherche, avec son bras armé la CIA, à maintenir les intérêts financiers américains qui se soucient peu de morale.
Les personnages en présence : Diamond, de la Mother Company, chargé par le président de cadrer les activités de la CIA au moyen orient. Quelques bras cassés de la CIA ayant laissé s'échapper une jeune femme d'une opération de nettoyage. Nicholaï Hel, ancien mercenaire retiré, impliqué malgré lui par ladite jeune femme dans un enième combat dont il se serait bien passé.
Avec le parcours de Nicholaï Hel, personnage déroutant, fascinant, l'auteur nous immerge dans l'histoire du Japon avant et pendant la seconde guerre mondiale, pour ensuite migrer dans les montagnes Pyrénéennes basque. Ma lecture m'a emmenée en voyage dans la simplicité des jardins japonais, à travers les stratégies de jeu de Go, en passant par la spéléologie, quelques-unes des facettes du concept philosophique du Shibumi.
Caustique, très caustique : la CIA en prend pour son grade, les ‘imbéciles' en prennent pour leur grade (c'est-à-dire à peu près tout le monde), le cynisme s'y déploie dans toute sa splendeur. Il faut aimer. J'aime.
Voici comment un coup de coeur surgit d'un étal Gallmeister comme il en fleurit de plus en plus chez nos libraires préférés. Un bandeau qui attire mon attention. Une quatrième de couverture qui enfonce le clou. Comme quoi, des opérations de marketing bien menées peuvent aboutir à de vrais moments de plaisir.
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J'avais beaucoup de craintes en ouvrant ce roman étant totalement hermétique à la plus simple histoire d'espionnage.
Seule l'insistance d'une amie m'a incitée à franchir le pas et c'est tant mieux, car bien que certains passages m'aient semblé obscur, j'ai aimé découvrir la vie de ce héros hors norme, à la fois joueur de Go, spéléologue et tueur professionnel.

J'ai par contre déploré certaines longueurs, principalement le passage concernant la spéléologie qui m'a profondément ennuyée.

En conclusion, « Shibumi » est un rendez-vous à demi raté, mais je n'ai pas de déception car je m'y attendais.


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Trevanian réussit une prouesse : nous faire aimer un tueur, nous le rendre sympathique et vierge de toutes opprobres. Comment y parvient-il ? En le dotant d'une philosophie de la vie, inspirée de la tradition orientale : le shibumi.
Le shibumi « implique l'idée du raffinement le plus subtil sous les apparences les plus banales. (…) shibumi est compréhension plus que connaissance. Silence éloquent. Dans le comportement, c'est la modestie sans pruderie. Dans le domaine de l'art, où le shibumi prend la forme de sabi, c'est la simplicité harmonieuse, la concision intelligente. En philosophie, où shibumi devient wabi, c'est le contentement spirituel, non passif ; c'est exister sans l'angoisse de devenir. Et dans la personnalité de l'homme, c'est… comment dire ? L'autorité sans la domination ? Quelque chose comme cela ».
Hel (on appréciera le nom de famille), le héros, ne tue pas sans raison mais toutes les raisons sont bonnes pour tuer un terroriste, quel qu'il soit. On le suit donc depuis sa jeunesse jusqu'au dénouement final, riche en émotions. J'ai particulièrement aimé sa jeunesse japonaise, un peu moins ses aventures spéléologiques. Ce qui rend ce roman irrésistible, c'est l'opposition fascinante entre une organisation globale, froide et cynique et la personnalité d'un homme qui perpétue le crime avec élégance et réflexion. On peut seulement reprocher à l'auteur ses considérations plus ou moins caricaturales sur les diverses nations représentées et certains passages un peu clichés dans l'amour et la violence qui ne feraient pas rougir un bon vieux SAS de gare. Un roman qui ne se lâche pas, avec suffisamment de « marqueurs de mémoire » (le héros, le shibumi, le pays basque, les personnages) pour ne pas disparaître de votre mémoire au bout de quelques jours.
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J'avoue avoir été surprise par ce roman.
On débute dans le Japon de l'après-guerre avec Nicholaï, un jeune apatride, adepte du jeu de go et de son maître. Il se retrouve enfermé pour meurtre, torturé, sans procès, pendant des années. On le retrouve après, vieil homme au pays Basque, devenu assassin, chasseur de terroristes, et spéléologue affirmé aux prises avec une compagnie internationale secrète.
Ce roman est protéiforme. Art et honneur japonais, situation politique internationale, géologie et spéléologie, culture basque, érotisme... En réalité tous les aspects ont réussi à m'intéresser, même la spéléologie ! Il faut dire que le point central, la personnalité de Nicholaï Hel est fascinant. J'ai été entraînée dans cette lecture du début à la fin, sans perte d'attention, même en livre audio.
Un très très bon moment !
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Roman policier ou philosophique. L'histoire de Nicolai Hel élevé au Japon dans les années d'après-guerre, est un maître du jeu de go, qualité qu'il double d'une formidable science pour tous les arts qui peuvent expédier de vie à trépas, et ce même avec l'outil le plus anodin.L'histoire de son éducation de la création de ce personnage qui deviendra le plus redoutable tueur professionnel du monde est passionnante. le livre s'éloigne très vite du polar traditionnel pour entrer dans l'Histoire de l'Asie.Il ressuscite la Chine des années 30, la Bataille de Shanghaï, prélude à la guerre sino-japonaise, ou l'occupation du Japon par les Alliés.Nicolai espère atteindre le Shibumi
Shibumi implique l'idée du raffinement le plus subtil sous les apparences les plus banales. C'est une définition d'une telle exactitude qu'elle n'a pas besoin d'être affirmative, si touchante qu'elle n'a pas être séduisante, si véritable qu'elle n'a pas à être réelle. Shibumi est une compréhension plus qu'une connaissance.
Dans le comportement, c'est la modestie sans pruderie.
Dans le domaine de l'art, c'est la simplicité harmonieuse, la concision intelligente.
En philosophie, c'est le contentement spirituel, non passif, c'est exister sans l'angoisse de devenir.
Vous l'avez compris : on quitte le roman policier pour des réflexions philosophiques passionnantes.
Ce héros quasi-mythique , nous le retrouvons bien plus tard après la prison, après l'Asie , retirer des affaires, j'entends de son travail d'exécuteur sur commande
Le voilà au Pays Basque.Il parle la langue, se lie au héros local pour pratiquer de façon experte sa passion : la spéléologie
Le passé va resurgir sous les traits d'une jeune femme en fuite et d'un adversaire bien plus dangereux que les gouvernements et autres services secrets : la Mother Company , la World Company des regrettes Guignols
Nicolai Hel, personnage subtil, intelligent va reprendre du service pour notre plus grand bonheur Vous l'aurez compris : nous sommes bien loin du polar classique
Trevanian ,auteur mystérieux, publié en 1981, nous transporte dans des mondes mystérieux et très différents .Livre très travaillé, il nous passionne aussi bien à propos de l ‘histoire et de la philosophie asiatique, que sur les techniques de combat , l'approche de la sexualité parfaite au delà des clichés occidentaux, la vie et le ressenti des Basques et même la spéléologie .Certes, pour le non initié certaines pages sont un peu longues au fond des grottes.
L'ensemble est une oeuvre très originale ,bien loin des stéréotypes, et je comprend que ce livre traverse le temps et passionné toujours autant les nouveaux lecteurs.
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Encore une fois bluffée par l'écriture tellement efficace de Trevanian. Un petit pavé qui se dévore tant qu'il est agréable à lire, captivant et plein d'actions qui nous tient en haleine. Une histoire d'espionnage, qui en cache une autre sur les sociétés secrètes. Un roman déroutant, qui ne laisse pas de place aux grandes respirations tellement on retient son souffle. Bref, une très très bonne lecture.
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Un héros tueur à gage, qui sort de sa retraite pour s'acquitter d'une dette d'honneur. Nicolaï est né à Shanghai d'une aristocrate russe indépendante qui lui donnera la meilleure éducation possible, complétée par un général japonais qui l'initiera au jeu de Go et à la culture japonaise dans ce qu'elle a de plus raffinée. Un tueur qui maîtrise plusieurs langues, les arts martiaux et accessoirement le jeu de Go. Un autodidacte, virtuose dans son domaine.
Un roman qui ravira les amateurs des théories du complot avec la CIA, qui en prend pour son grade, un consortium pétrolier et énergétique, des petits arrangements entre amis et ennemis. Les dialogues de ces diverses rencontres sont tout en subtilité et jeu de dupes, à qui tirera son épingle du jeu, qui disposera des meilleurs cartes. Tous les coups sont permis et que le plus malin gagné.
Une critique acerbe de la société américaine. Au cours de ma lecture je me suis rendue compte que je lisais une réédition, en fait le livre date de 1979, ce qui explique l'aspect énergétique et les differents groupuscules gravitant dans l'histoire.
Le héros est en quête perpétuelle du summum de la perfection dans chaque art et acte de sa vie, dans sa conduite avec ses propres principes, de son environnement. L'influence de son éducation japonaise et de ses traditions.
Un roman d'action mettant en avant l'art du complot et de la magouille à grande échelle, l'art de la négociation hors pair. L'auteur réussit à réunir les États Unis, Shanghai, le Pays Basque en une seule histoire, chapeau.
Une belle decouverte, un roman différent.
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