Sortie de route

En buvant un peu de grenadine, c'est le retour vers l'enfance…
Régis, commercial pour une entreprise de matériel de BTP est sur la route, il a emmené Valérie, sa femme, avec lui pour partir en weekend directement après sa dernière vente de la semaine. Valérie va boire la grenadine qui se trouve dans la boîte à gants, et le récit devient alors fantastique, Régis se retrouve accompagné d'une Valérie de 8 ans, espiègle et facétieuse, et son vendredi part totalement en vrille. Didier Tronchet s'amuse avec ce genre de personnages, fiers de leurs apparences, mais un peu minables. Une certaine vision de la vie, classique et routinière va être remise en cause par une enfant de 8 ans, le récit est un road trip drôle et surréaliste, une résurrection pour Régis qui va être bien secoué.
Je l'ai lu dans la foulée de “La vie me fait peur”, ou Didier Tronchet y adapte un roman de Jean-Paul Dubois, le thème est un peu le même et je préfère Didier Tronchet plus libre, avec son propre dessin, sa propre trame d'histoire, c'est plus rythmé, plus fantasque et pourtant plus simple, juste une journée au lieu de toute une vie pour la même conclusion, vive la liberté !

En une gorgée de grenadine, la femme de Régis redevient une fillette de 8 ans/9 ans : voilà le ( sympatoche) postulat de départ de la nouvelle BD de Didier Tronchet.
Qu'il touche à la BD (Jean-Claude Tergal, Raymond Calbuth…), au roman (Le Fils du Yéti), ou même au cinéma (Le Nouveau Jean-Claude), j'ai toujours eu pas mal de tendresse pour le néo-Lyonnais Didier Tronchet, un artiste tendre et sensible.


Pour sa dernière BD à ce jour, un one-shot qui mélange les genre du road-movie et du conte philosophico- fantastique, un homme pressé et qui a du mal à se détendre part avec sa femme sur les routes d'Ardèche.
Tout se passe bien sauf quand il va se retrouver nez à nez avec l'enfant qu'était sa femme il y a trente ans, suite à une transformation que celle ci connait après avoir bu un verre de grenadine.

tronchet

Réflexion douce amère sur la difficulté à débrancher de notre monde ultra connecté, Sortie de Route séduit grâce au ton Tronchet, à la fois nimbé d'amertume et de nostalgie mais surtout comme d'habitude gorgé de tendresse.

Au niveau graphique, Tronchet conserve un traditionnel dessin ultra stylisé avec des trognes de personnages reconnaissables entre milles.

L'auteur opte en effet pour un découpage classique, six cases façon « gaufrier » pleinement exploité, d'autant plus que l'illustrateur sait manier les couleurs vives, dressées à l'aquarelle, sans oublier la lumière de l'album étant particulièrement élégante et harmonieuse.

Qu'importe si l'approche psychologique et métaphysique du pitch de départ parait insuffisamment exploité et laisse un peu sur sa faim, et soyons heureux de retrouver l'univers du créateur de Jean-Claude Tergal tour à tour malin, astucieux et léger.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Dans sortie de route, Tronchet sort un peu de son registre habituel, il nous offre une bande dessinée colorée, une fable actuelle où la madeleine de Proust est remplacée par une bouteille de grenadine. L'histoire est simple, c'est un manifeste contre le surmenage, un conte, une incitation à suivre nos rêves.

C'est un peu bizarre, Tronchet... Au premier abord, et même après quelques albums, on a l'impression de lire les tribulations d'un beauf assez content de lui, qui se met en scène systématiquement dans ses albums - tant est évidente la sympathie qu'il porte à ses personnages de losers relous. Et puis, une fois qu'on a accepté ça, en lisant, en relisant, il y a quelque chose tout de même de pas si fréquent, une invitation à aller au-delà des apparences, une foi authentique en l'humanité, et, peut-être même - c'est à la fois extravagant et tout simple - un pari sur l'existence de l'amour. Vu comme ça, cette sortie de route est l'un de ses meilleurs albums. Tronchet, de manière surprenante mais sans forcer, s'aventure dans le fantastique mais se contente, une fois le premier twist passé, d'une histoire toute simple. Et ça marche, en tout cas pour moi parce que c'est assez pur, et parce que dans son dessin que certains qualifieraient de grossier, il a caché dans presque toutes les cases la fille de ses rêves, qui est sublime. La couverture est d'ailleurs magnifique, en tout cas ce grand visage féminin qui plane sur le héros. Pas l'album du siècle, mais une vraie bouffée d'air pur.