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Neuilly, 1924…
Thierry, un adolescent contrefait, issu d'une famille bourgeoise, a la santé fragile. Sa passion : la littérature. Son meilleur ami : Aléxis, Aliocha, en fait ; un fils d'émigré Russe que ses origines et l'organisation très Russe de ses parents qui ont fuit la révolution bolchévique encombrent un peu, voire beaucoup…
Il faudra l'insistance de Thierry à lui répéter la chance qu'il a de pouvoir lire les grands auteurs russes dans le texte et sa disparition tragique pour convaincre Aliocha « d'attaquer » Tolstoï dans sa langue d'origine ; une grande joie pour ses parents qui ne désespèrent pas de rentrer un jour en Russie en même temps qu'une découverte pour Aliocha

L'amitié entre deux adolescents est un thème récurrent dans la littérature : « Silbermann » de Jacques de Lacretelle et « l'ami retrouvé » de Fred UhlmanTroyat ajoute ici, en plus de la démarche initiatique conduite par Thierry envers Aliocha, une dimension supplémentaire : celle de l'acceptation de ses origines. On imagine aisément un coté plus ou moins autobiographique de la part de Troyat, lui-même d'origine Russe…

Un grand roman de la part d'un grand auteur, souvent décrié, mais que pour ma part, je lis et relis toujours avec le même plaisir.
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Une très belle histoire d amitié entre deux adolescents, leur point commun le handicap. Thierry enfant bourgeois handicapé par une bosse dans le dos et à la santé fragile, passionné de littérature. Alexis (Aliocha) enfant d immigré Russe trouve ses origines un peu encombrantes voir handicapantes et préfère se sentir français en se consacrant exclusivement à la littérature et la culture française. Ses parents vivent dans le folklore russe avec l espoir de retourner un jour en Russie . Thierry très érudit initie Aliocha à la littérature française non sans insister sur le fait qu Aliocha à une chance extraordinaire de pouvoir lire les plus grands auteurs russe dans sa langue d origine, ce qui a tendance à agacer Aliocha. Mais un jour Aliocha perds son ami des suites d une pneumonie, ce qui va le réconcilier avec ses origines, en mémoire de son ami il lira Tolstoi, ce qui fera le bonheur de ses parents. Je me suis retrouvée dans ce récit, enfant d immigrés j ai eu moi même beaucoup de mal à concilier ma culture d origine et la culture française en rejetant ma culture d origine dans un premier temps et de la découvrir bien plus tard avec beaucoup de bonheur.
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Le jeune Alexis, en dernière année de collège, ne sait plus comment se comporter avec ses parents. Russes blancs, ils ont dû fuir le pays avec l'arrivée des Bolcheviks, abandonnant biens et richesse, mais ne désespérant pas d'y retourner... Et justement en ce mois de janvier 1924, leur rêve de revenir dans leur mère-patrie est ravivé avec la mort de Lénine, qu'ils célèbrent avec joie et espoir. Leur fils, que les parents surnomment affectueusement Aliocha, est déchiré entre l'amour qu'il porte à ses parents et leurs espoirs, et ses propres envies, réussir à l'école, s'acculturer à ce pays dont il connaît le fonctionnement, dont il aime la langue plutôt que la Russie, ce pays dont il n'a connaissances qu'au travers des souvenirs idéalisés de ses parents. Au collège, il déploie tous ses efforts, en vain, pour se faire accepter de ses petits camarades moqueurs qui ne cessent de lui rappeler ses origines d'émigré russe. Tous, sauf le jeune Thierry, brillant, sensible, premier de la classe, issu d'une famille bourgeoise et c'est le fait qu'il soit bossu qui rapproche les deux enfants, chacun portant son content de complexe et de gêne, l'un par rapport à son physique, l'autre par rapport à des parents qui parlent le français avec un accent, à l'exubérance slave, démonstratifs et grégaires. L'influence réciproque des deux adolescents va conduire malgré la différence de statut social, à une amitié sincère et profonde, faisant grandir les deux garçons au point d'en devenir fondatrice, jusqu'à un drame marquant à tout jamais l'un d'entre eux.

Avec Aliocha, Henri Troyat évoque les déchirements des enfants d'émigrés partagés entre l'amour et la tendresse de leurs parents et leur besoin de se faire accepter dans la société dans laquelle ils se construisent. Alors quelque fois c'est la honte que le jeune Aliocha ressent envers ses parents, leur accent, leur façon de se mouvoir ou d'être, dans une société qui n'est pas la leur et dont ils ne possèdent ou ne veulent pas posséder les codes de peur d'oublier leur mère patrie. Le jeune Alexis est toujours ému par l'amour de ses parents mais reste fermé quand ceux-ci ne cessent de se complaire dans leur lustre et leur gloire passés.
Henri Troyat, évoque sa propre expérience de vie de fils d'émigrés russes dans le Paris des années vingt où les Russes blancs étaient stigmatisés car voyants, exubérants, n'ayant pas compris alors que leur destin hors de Russie était définitif. Et c'est grâce au regard de son ami, Thierry que le jeune Aliocha se réconciliera avec sa culture et notamment la littérature russe et ses grands écrivains.
Un récit tendre, émouvant propre à toucher toutes les personne déracinées ou partagées entre plusieurs cultures.
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C'est lors du pique-nique Babelio de juillet dernier que j'ai eu la bonne surprise de recevoir ce livre en cadeau (la couverture est différente), merci au babeliami ;-) Henri Troyat, l'écrivain de ma jeunesse !

Aliocha est le prénom gentil que l'on donne à Alexis. Il a 14 ans, vit à Paris et s'intéresse très fort à la littérature, surtout depuis que Thierry, premier de classe, lui offre son amitié. Il en est très fier d'autant que Thierry, bien que respecté de tous, est un enfant solitaire dû à la bosse qu'il porte dans son dos. Aliocha aussi est apprécié de la plupart de ses compagnons de classe mais il se sent tellement différent. Un petit russe émigré, vivant dans un deux-pièces avec ses parents. Avide de s'intégrer dans son nouveau pays, n'ayant que des souvenirs flous de sa petite enfance à Moscou, il rejette en bloc tout ce qui a trait à son pays natal, malgré les discussions quotidiennes de ses parents sur la politique et la narration de leurs souvenirs.
C'est au travers des grands auteurs français (Hugo, Anatole France, Rimbaud,…) qu'une amitié inébranlable liera Aliocha et Thierry, deux jeunes garçons qui n'ont eu aucun mal à balayer leur différence respective.

Une belle histoire émouvante, puisée dans les souvenirs de l'auteur, lui-même émigré à l'âge de neuf ans lorsque ses parents ont fui le bolchevisme à la révolution russe. Ce livre lut d'une traite présente en toile de fond un petit pan de l'histoire russe, l'émigration de nombreux russes vers des pays européens lors de l'époque de la terreur sous Lénine, rapidement suivi par la reconnaissance, par ces mêmes pays, de l'existence de l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) remplaçant la Russie Impériale.

Aliocha est un livre que je qualifierai aujourd'hui de roman pour la jeunesse, lu avec plaisir, mas il n'est pas du même acabit que les biographies écrites par l'auteur, beaucoup plus stylisées et recherchées.
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J'avais toujours pensé qu'Aliocha était le récit d'une enfance pauvre et malheureuse, comme il y en a tant eu dans la littérature du siècle dernier.
Or, Aliocha est un jeune adolescent qui grandit, enfant unique, auprès de deux parents aimants, ouverts et compréhensifs dans le Paris des années 20.
Russes blancs, la petite famille a fui la Russie et y ont laissé leurs richesses pour s'installer dans un petit appartement en attendant le retour de jours meilleurs. La Russie n'est jamais loin: en déco sur les murs, le dimanche à la messe, le soir dans les longues discussions, dans les repas, dans les livres de la bibliothèque. le père d'Aliocha, d'ailleurs, ne perd pas espoir d'y retourner un jour, quand tout ira mieux.
Aliocha, de son côté, fuit ses origines et ne jure que par la littérature française. Il devient l'ami de Thierry, jeune garçon de bonne famille, très intelligent et cultivé mais fragile physiquement. Leur amitié est tout de suite intense, comme si un danger la mettait en péril, et les deux garçons ne se quittent plus. Avec lui, Aliocha découvrira la vie d'une famille française, mais surtout affermira sa vocation d'écrivain.

C'est un court roman sensible sur l'amitié mais aussi sur le difficile choix à faire quand on se trouve entre deux cultures, deux pays et Troyat exprime magnifiquement cette difficulté à s'assumer différent.
Peut-être aussi que je finirai par lire Anatole France un jour, tout comme Thierry et Alexis!
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Voici un court roman d'apprentissage lu d'une traite, une histoire émouvante,une écriture simple qui va droit au coeur,un thème douloureux traité avec sensibilité, justesse, finesse....
Une amitié précieuse entre deux garçons: Aliocha, élève de troisième dans un lycée de Neuilly, fils d'émigrés russes blancs,usés par l'exil et la gêne matérielle,et Thierry Gozelin, de santé précaire, passionné de littérature, issu d'un milieu social différent....
Une amitié faite de joies intellectuelles, où chacun découvre, grâce à l'autre des motifs de respect, d'admiration en compagnie des poètes et des romanciers notamment l'emblématique :" les Dieux ont soif" d'Anatole France......
Thierry tente de persuader...en vain , son ami, de lire les auteurs russes en version originale mais Aliocha, qui se rêve écrivain préfère Balzac...Hugo...Molière......la Fontaine.....
Une amitié intense, vraie,tissée d'émotions, qui apprendra à Aliocha à s'accepter tel qu'il est, dans sa nature double....forcément...
Aliocha aurait- il un côté autobiographique de la part d'Henri Troyat, lui même d'origine russe?
Un beau livre que j'avais déjà lu il y a longtemps comme "Tant que la terre durera" et "les semailles et les moissons", ouvrages en plusieurs tomes du même auteur....










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Grâce au challenge solidaire 2022, j'ai pu relire ce très beau roman découvert une première fois lorsque j'avais sans doute l'âge de ses protagonistes. J'ai pu apprécier à nouveau la langue, soutenue comme familière, de ce début du XXe siècle, tant l'auteur s'applique à être au plus près de ses personnages. Alexis, affectueusement surnommé Aliocha par ses parents, Russes blancs émigrés en France au début des années 1920, se veut farouchement français et rejette tout ce qui lui rappelle la culture russe. C'est l'amitié partagée avec un camarade de classe qui lui apprend à apprécier ses origines. Roman du déracinement, roman de l'amitié, roman de l'appartenance, roman social aussi, c'est tout cela en une intrigue si courte et si ramassée qui fait la force et l'unité de cette oeuvre.
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Ce livre m'a extrêmement touchée.
Il raconte l'enfance d'un jeune garçon de 14 ans, dont les parents ont fuit la révolution russe.
Il est tiraillé entre son pays d'adoption et ses racines qu'il rejette, étant rejeté lui-même par ses camarades de classe en tant qu'émigré, mais il culpabilise de ressentir cela car il aime ses parents.
Heureusement il va se lier d'amitié avec un autre jeune homme, rejeté lui aussi, mais à cause de ses malformations physiques.
Il semble que cette histoire est en partie autobiographique, mais cela ne se ressent pas à la lecture, c'est très émouvant, car très juste.
J'ai beaucoup aimé la plume, l'histoire, les références, tout en fait !

Super petit roman...
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Alexis Krapivine affectueusement surnommé Aliocha par ses parents, des russes blancs qui ont fui la Russie des Bolchéviques en 1920, est élève de 3ème au Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Bien que traité d'étranger par ses camarades de classe, il aime sa vie de lycéen, se passionne pour la littérature et les grands auteurs français. Pour lui son avenir est en France ; il tient absolument à s'intégrer et est même prêt à renier la Russie, au contraire de ses parents qui se sentent exilés et ne rêvent que d'une seule chose : retrouver leur patrie.

Au lycée, Alexis se lit d'amitié avec Thierry Gozelin, fils de grands bourgeois, élève brillant (le premier de la classe) mais rejeté lui aussi pour sa "différence". Il est bossu et de santé précaire. Les deux adolescents vont bientôt devenir inséparables et ainsi s'encourager et s'enrichir mutuellement de leurs expériences et découvertes culturelles, rêvant de devenir écrivains.

Henri Troyat, dans ce court roman d'initiation écrit alors qu'il vient de fêter ses quatre-vingts ans, laisse une grande part à ses souvenirs personnels. Beaucoup de similitudes avec la jeunesse d'Alexis, adolescent tiraillé entre deux cultures et cherchant sa véritable voie.

J'ai été touchée par ce roman sensible et pudique où il est question de profonde amitié, de respect, de tolérance, d'exil et de richesse des cultures.

Et j'ai apprécié le style sobre et élégant de l'auteur, qui évoque une période de l'histoire (les années 20) un peu oubliée : la mort de Lénine, la reconnaissance de l'URSS par les pays européens, les soubresauts de la troisième république.

Un joli livre, court et émouvant qui se lit rapidement et dont les thèmes sont intemporels.
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Aliocha est une jolie histoire d'amitié sur fond d'immigration Russe dans les années vingt. Issu d'une double culture, Alexis, dit Aliocha ne jure que par la France et comprend mal ses parents, nostalgiques de la Russie. Ruinés, ceux-ci désespèrent de pouvoir retourner un jour en Russie, étant donné la situation politique du pays. Son meilleur ami, de santé précaire et passionné de littérature le persuade en vain de lire les auteurs russes en version originale mais Aliocha, qui se rêve écrivain, préfère La Fontaine, Balzac, Hugo... J'ai lu d'une traite ce court roman d'apprentissage.
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