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EAN : 9782290034095
122 pages
Editions 84 (16/09/1999)
3.87/5   358 notes
Résumé :
Fils d'immigrés russes blancs, Aliocha souffre de se sentir différent des autres élèves de son école. C'est tout ce que représentent ses parents qu'il stigmatise : leur gêne financière, leur attachement viscéral à une lointaine Russie. Le pays, la culture ou la langue, Aliocha les a radiés de sa mémoire et rejette l'héritage aux couleurs fanées dont ses parents l'abreuvent.

Sa patrie c'est la France, sa langue sera désormais le français qu'il admire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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Neuilly, 1924…
Thierry, un adolescent contrefait, issu d'une famille bourgeoise, a la santé fragile. Sa passion : la littérature. Son meilleur ami : Aléxis, Aliocha, en fait ; un fils d'émigré Russe que ses origines et l'organisation très Russe de ses parents qui ont fuit la révolution bolchévique encombrent un peu, voire beaucoup…
Il faudra l'insistance de Thierry à lui répéter la chance qu'il a de pouvoir lire les grands auteurs russes dans le texte et sa disparition tragique pour convaincre Aliocha « d'attaquer » Tolstoï dans sa langue d'origine ; une grande joie pour ses parents qui ne désespèrent pas de rentrer un jour en Russie en même temps qu'une découverte pour Aliocha

L'amitié entre deux adolescents est un thème récurrent dans la littérature : « Silbermann » de Jacques de Lacretelle et « l'ami retrouvé » de Fred UhlmanTroyat ajoute ici, en plus de la démarche initiatique conduite par Thierry envers Aliocha, une dimension supplémentaire : celle de l'acceptation de ses origines. On imagine aisément un coté plus ou moins autobiographique de la part de Troyat, lui-même d'origine Russe…

Un grand roman de la part d'un grand auteur, souvent décrié, mais que pour ma part, je lis et relis toujours avec le même plaisir.
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Une très belle histoire d amitié entre deux adolescents, leur point commun le handicap. Thierry enfant bourgeois handicapé par une bosse dans le dos et à la santé fragile, passionné de littérature. Alexis (Aliocha) enfant d immigré Russe trouve ses origines un peu encombrantes voir handicapantes et préfère se sentir français en se consacrant exclusivement à la littérature et la culture française. Ses parents vivent dans le folklore russe avec l espoir de retourner un jour en Russie . Thierry très érudit initie Aliocha à la littérature française non sans insister sur le fait qu Aliocha à une chance extraordinaire de pouvoir lire les plus grands auteurs russe dans sa langue d origine, ce qui a tendance à agacer Aliocha. Mais un jour Aliocha perds son ami des suites d une pneumonie, ce qui va le réconcilier avec ses origines, en mémoire de son ami il lira Tolstoi, ce qui fera le bonheur de ses parents. Je me suis retrouvée dans ce récit, enfant d immigrés j ai eu moi même beaucoup de mal à concilier ma culture d origine et la culture française en rejetant ma culture d origine dans un premier temps et de la découvrir bien plus tard avec beaucoup de bonheur.
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Le jeune Alexis, en dernière année de collège, ne sait plus comment se comporter avec ses parents. Russes blancs, ils ont dû fuir le pays avec l'arrivée des Bolcheviks, abandonnant biens et richesse, mais ne désespérant pas d'y retourner... Et justement en ce mois de janvier 1924, leur rêve de revenir dans leur mère-patrie est ravivé avec la mort de Lénine, qu'ils célèbrent avec joie et espoir. Leur fils, que les parents surnomment affectueusement Aliocha, est déchiré entre l'amour qu'il porte à ses parents et leurs espoirs, et ses propres envies, réussir à l'école, s'acculturer à ce pays dont il connaît le fonctionnement, dont il aime la langue plutôt que la Russie, ce pays dont il n'a connaissances qu'au travers des souvenirs idéalisés de ses parents. Au collège, il déploie tous ses efforts, en vain, pour se faire accepter de ses petits camarades moqueurs qui ne cessent de lui rappeler ses origines d'émigré russe. Tous, sauf le jeune Thierry, brillant, sensible, premier de la classe, issu d'une famille bourgeoise et c'est le fait qu'il soit bossu qui rapproche les deux enfants, chacun portant son content de complexe et de gêne, l'un par rapport à son physique, l'autre par rapport à des parents qui parlent le français avec un accent, à l'exubérance slave, démonstratifs et grégaires. L'influence réciproque des deux adolescents va conduire malgré la différence de statut social, à une amitié sincère et profonde, faisant grandir les deux garçons au point d'en devenir fondatrice, jusqu'à un drame marquant à tout jamais l'un d'entre eux.

Avec Aliocha, Henri Troyat évoque les déchirements des enfants d'émigrés partagés entre l'amour et la tendresse de leurs parents et leur besoin de se faire accepter dans la société dans laquelle ils se construisent. Alors quelque fois c'est la honte que le jeune Aliocha ressent envers ses parents, leur accent, leur façon de se mouvoir ou d'être, dans une société qui n'est pas la leur et dont ils ne possèdent ou ne veulent pas posséder les codes de peur d'oublier leur mère patrie. Le jeune Alexis est toujours ému par l'amour de ses parents mais reste fermé quand ceux-ci ne cessent de se complaire dans leur lustre et leur gloire passés.
Henri Troyat, évoque sa propre expérience de vie de fils d'émigrés russes dans le Paris des années vingt où les Russes blancs étaient stigmatisés car voyants, exubérants, n'ayant pas compris alors que leur destin hors de Russie était définitif. Et c'est grâce au regard de son ami, Thierry que le jeune Aliocha se réconciliera avec sa culture et notamment la littérature russe et ses grands écrivains.
Un récit tendre, émouvant propre à toucher toutes les personne déracinées ou partagées entre plusieurs cultures.
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C'est lors du pique-nique Babelio de juillet dernier que j'ai eu la bonne surprise de recevoir ce livre en cadeau (la couverture est différente), merci au babeliami ;-) Henri Troyat, l'écrivain de ma jeunesse !

Aliocha est le prénom gentil que l'on donne à Alexis. Il a 14 ans, vit à Paris et s'intéresse très fort à la littérature, surtout depuis que Thierry, premier de classe, lui offre son amitié. Il en est très fier d'autant que Thierry, bien que respecté de tous, est un enfant solitaire dû à la bosse qu'il porte dans son dos. Aliocha aussi est apprécié de la plupart de ses compagnons de classe mais il se sent tellement différent. Un petit russe émigré, vivant dans un deux-pièces avec ses parents. Avide de s'intégrer dans son nouveau pays, n'ayant que des souvenirs flous de sa petite enfance à Moscou, il rejette en bloc tout ce qui a trait à son pays natal, malgré les discussions quotidiennes de ses parents sur la politique et la narration de leurs souvenirs.
C'est au travers des grands auteurs français (Hugo, Anatole France, Rimbaud,…) qu'une amitié inébranlable liera Aliocha et Thierry, deux jeunes garçons qui n'ont eu aucun mal à balayer leur différence respective.

Une belle histoire émouvante, puisée dans les souvenirs de l'auteur, lui-même émigré à l'âge de neuf ans lorsque ses parents ont fui le bolchevisme à la révolution russe. Ce livre lut d'une traite présente en toile de fond un petit pan de l'histoire russe, l'émigration de nombreux russes vers des pays européens lors de l'époque de la terreur sous Lénine, rapidement suivi par la reconnaissance, par ces mêmes pays, de l'existence de l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) remplaçant la Russie Impériale.

Aliocha est un livre que je qualifierai aujourd'hui de roman pour la jeunesse, lu avec plaisir, mas il n'est pas du même acabit que les biographies écrites par l'auteur, beaucoup plus stylisées et recherchées.
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J'avais toujours pensé qu'Aliocha était le récit d'une enfance pauvre et malheureuse, comme il y en a tant eu dans la littérature du siècle dernier.
Or, Aliocha est un jeune adolescent qui grandit, enfant unique, auprès de deux parents aimants, ouverts et compréhensifs dans le Paris des années 20.
Russes blancs, la petite famille a fui la Russie et y ont laissé leurs richesses pour s'installer dans un petit appartement en attendant le retour de jours meilleurs. La Russie n'est jamais loin: en déco sur les murs, le dimanche à la messe, le soir dans les longues discussions, dans les repas, dans les livres de la bibliothèque. le père d'Aliocha, d'ailleurs, ne perd pas espoir d'y retourner un jour, quand tout ira mieux.
Aliocha, de son côté, fuit ses origines et ne jure que par la littérature française. Il devient l'ami de Thierry, jeune garçon de bonne famille, très intelligent et cultivé mais fragile physiquement. Leur amitié est tout de suite intense, comme si un danger la mettait en péril, et les deux garçons ne se quittent plus. Avec lui, Aliocha découvrira la vie d'une famille française, mais surtout affermira sa vocation d'écrivain.

C'est un court roman sensible sur l'amitié mais aussi sur le difficile choix à faire quand on se trouve entre deux cultures, deux pays et Troyat exprime magnifiquement cette difficulté à s'assumer différent.
Peut-être aussi que je finirai par lire Anatole France un jour, tout comme Thierry et Alexis!
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Enfin, à Paris, on avait déposé les valises. Persuadés que leur exil serait de courte durée, Les Krapivine avaient joyeusement dépensé le peu d'argent qu'ils avaient pu sauver du désastre. Alexis se rappelait qu'à cette époque ses parents sortaient presque chaque soir. Le matin, il retrouvait au pied de son lit, des accessoires de cotillons qu'ils avaient rapportés de quelque cabaret à la mode. Puis la gêne s'était installée. Les Bolcheviks tenaient bon en Russie. L'espoir d'un prochain retour s'éloignant, il avait fallu se restreindre. On avait troqué le somptueux appartement de l'avenue du Roule à Neuilly, contre le modeste deux-pièces de l'avenue Sainte-Foy. Le premier était loué meublé, le second vide.
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Quant à son dédain pour les problèmes russes, il le jugeait ridicule.
"Tu regretteras plus tard de ne t'être pas davantage intéressé à ton pays d'origine. Je crois qu'on peut être profondément russe et aimer la France. Quand je rentrerai à Paris, j'espère te convaincre.""
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Il a les traits fins. Il est blond aux yeux verts. Il voudrait être français et souhaite devenir écrivain. Il s’intéresse à la littérature mais aussi aux filles, notamment à Gisèle. > Thierry Gozelin : Ami d’Aliocha. Il n’est pas très beau physiquement. Exclu en classe, on se moque de lui. C’est pourtant un élève brillant et remarquable. Son intelligence atténue les moqueries. A la fin du roman, il meurt d’un œdème aigu du poumon. > Gisèle : C’est la cousine de Thierry.
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On eût dit que, sur terre, il y avait les Blancs, les Noirs, les Jaunes, et enfin une race à part: les émigrés. Et nul ne pouvait s'évader de cette condition d'émigré comme nul ne pouvait changer la couleur de sa peau.
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Ils s'assirent autour de la table de la salle à manger, sous la suspension de cuivre. Hélène Fedorovna avait retiré son tablier. Elle prit son ouvrage de tapisserie. L'oiseau de feu était presque terminé. Seules restaient à l'état de projet les serres du volatile magique. L'aiguille allait et venait au travers du canevas avec une obsédante régularité. Georges Pavlovitch, qui fumait rarement, avait allumé une cigarette. Les yeux mi-clos, il était déjà en Russie. Alexis ouvrit le livre, et soudain le souvenir de ses conversations avec Thierry lui planta un couteau dans le cœur. La Guerre et la Paix, c'était encore Thierry, c'était avant tout Thierry ! Ravalant ses larmes, il se lança dans la lecture.

p.191
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