Non, je regrette d'avoir fait cet entretien. Je me suis exprimée trop rapidement, j'ai cédé à la facilité de l'époque : cette injonction à donner son avis sur tout, à chaud, sans distance critique, sans débat contradictoire et, au fond, sans réflexion.
Il n'avait plus d'énergie pour les femmes, les exigences exorbitantes de l'amour ; pour la première fois, il rêvait de stabilité et de transparence. Il était confiant ; elle céderait : que trouverait-elle de mieux à son âge ? [...] il évoluait dans un milieu où la valeur des femmes se jaugeait au rayonnement social de l'homme qui s'affichait à leurs côtés, où l'on n'hésitait pas à se les échanger, l'endogamie n'étant qu'une autre facette de l'entre-soi - mais maintenant ? Il n'y avait rien à craindre, l'âge l'avait totalement désérotisée.
Un acquittement du chef de viol ne postule nullement le consentement de la victime.
C’était ça, le véritable amour : être présent à l’heure du déclin quand on avait tout connu et tout aimé d’un être.
Nous dénonçons les responsables pour ce qu’ils font, pas pour ce qu’ils sont.
Claire n'avais pas osé s'exprimer, elle avait refusé de signer toutes les tribunes qui avaient été diffusées,
elle était restée à l'écart, son silence était son échec personnel, sa trahison intime.
Il y avait toujours un moment dans la vie ou l'on piétinait ses idéaux avec une velléité suspecte.
Un grand leader doit être capable de diriger des équipes et, à titre individuel, de donner confiance à ses employés, notamment en déléguant certaines responsabilités et en les valorisant, en leur donnant une part active dans la vie de l'entreprise.
Elle savait l'attraction qu'exerçait le pouvoir médiatique, le risque de la toute-puissance que suscitait la courtisanerie, et l'incapacité pour certains-et ce n'étaient pas toujours les plus fragiles-d'y résister.
Elle avait passé les trente années suivantes à justifier ce qu’elle appelait « un égarement » ; elle disait qu’elle était tombée sous la coupe d’un « pervers narcissique ». La réalité était plus prosaïque et moins romanesque : elle avait eu une passion sexuelle qui n’avait pas duré.
On est souvent déçu par la vie, par soi, par les autres. On peut tenter d'être positif, quelqu'un finit par vous cracher sa négativité au visage, ça s'annule, on crève de cet équilibre médiocre, mais lentement, par à-coups, avec des pauses lénifiantes qui proposent une brève euphorie : une gratification quelconque, l'amour, le sexe - des fulgurances, l'assurance d'être vivant.