Citations sur Les choses humaines (415)
La maladie est la zone d’ombre de la vie, un territoire auquel il coûte cher d’appartenir. En naissant, nous acquérons une double nationalité qui relève du royaume des bien portants comme de celui des malades. Et bien que nous préférions tous présenter le bon passeport, le jour vient où chacun de nous est contraint, ne serait-ce qu’un court moment, de se reconnaître citoyen de l’autre contrée. » Elle l’avait relu le matin même après avoir confié à Jean qu’elle effectuait cet examen en dépit de sa peur obsessionnelle, irraisonnée de la maladie.
Elle ressemblait maintenant à une petite fille docile, elle qui avait été une journaliste courageuse, combative, uniquement guidée par l’amour de son métier. Elle s’était rendue sur la plupart des zones de guerre mais c’était là, dans cette chambre d’hôpital, qu’elle avait connu ses plus grandes terreurs.
C’était un pur rôle de composition. Il fallait faire comme si on était heureux d’être ensemble, comme si on s’aimait alors que, sans se détester, on avait envie de prendre individuellement chacune des personnes présentes, de les replacer ailleurs, dans leur contexte originel, et de reformer ce qui avait été détruit par les effets de leur égoïsme et de leur insouciance. Des personnes qui n’avaient rien en commun, se connaissaient à peine, ne s’aimaient pas et ne s’aimeraient sans doute jamais, étaient appelées à cohabiter parce que deux adultes tyrannisés par ce qu’ils appelaient avec gravité « leur amour » l’avaient imposé quasiment du jour au lendemain.
C’était l’attribut qu’il préférait dans la célébrité : l’assurance que rien n’était impossible pour celui dont l’image apparaissait sur un écran.
Chacun guettait sa proie, cherchant la plus influente. Quand la personne visée était déjà en discussion avec un tiers, il fallait ruser pour tenter une approche et d’un mot, d’un geste amical, prendre la place convoitée, s’intégrer avec subtilité à la conversation en cours, voire évincer son rival après avoir évalué son potentiel social – il était souhaitable de ne pas commettre d’impair – jusqu’à ce qu’un plus influent que soi se présentât et, qu’à son tour, l’élu se trouvât éjecté de la discussion selon un jeu de chaises musicales qui, à l’Élysée, comme dans toutes les sphères de pouvoir, avait ses propres règles. Dans un coin de la salle, deux cousins des Farel avaient l’air mal à l’aise, ne sachant s’ils pouvaient sortir leur appareil photo dans l’enceinte de l’Élysée.
Quand Yasmina l’avait quitté, il avait souffert le martyre comme si, avait-il confié au psychiatre qu’il consultait depuis sa tentative de suicide, « le sang coulait de tous les pores de ma peau ». Il avait passé six mois dans un état d’instabilité morale, oscillant entre un désespoir total et une sérénité de façade.
Le pouvoir, il l’avait, et depuis tant d’années qu’il l’avait exercé de toutes les façons possibles ; il avait fini par trouver son équilibre en respectant deux règles : tout contrôler, ne rien lâcher tout en affirmant publiquement : je n’ai jamais cherché à maîtriser ma vie, ma carrière est le fruit du hasard.
--- Racontez votre plus grand échec.
C’était la question que tous les candidats redoutaient. Il fallait à la fois se présenter comme une personne ayant des facilités, de l’intuition, de la chance, encline à la réussite, et valoriser sa capacité à rebondir après un échec. Quelqu’un qui prétendait ne jamais avoir échoué paraissait suspect mais personne n’avait non plus envie de se présenter comme un loser définitif.
Un grand leader doit être capable de diriger des équipes et, à titre individuel, de donner confiance à ses employés, notamment en déléguant certaines responsabilités et en les valorisant, en leur donnant une part active dans la vie de l’entreprise.
Dans nos métiers, il n’est pas rare d’être confronté à des entreprises dont les objectifs ou le mode de fonctionnement manquent de morale, je ne veux pas travailler dans ce genre d’entreprise car comme la plupart des étudiants que je côtoie au cours de cette année à Stanford, je veux donner un sens à ma vie et changer le monde en lui insufflant des valeurs positives.