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4

sur 998 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Karine Tuil jongle, encore une fois, avec trois personnages sans lien les uns aux autres qui reflètent un des maux de l'époque.
Entre le soldat traumatisé suite à sa mission en Afghanistan, le jeune noir engagé propulsé au coeur de la machine politique et le PDG talentueux bafoué par un scandale… ces histoires s'emmêlent et témoignent de façon glaçante du racisme, de l'antisemitisme, de la guerre contre le terrorisme, de l'influence des réseaux sociaux, de l'hégémonie capitaliste et des réseaux de pouvoir.
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Une belle étude de moeurs.
Romain, militaire de retour d'Afghanistan, rencontre Marion à Chypre, lors d'un séjour de décompression. Elle est reporter, mais surtout l'épouse d'un puissant homme d'affaires, François Vély. Romain y retrouve également Osman, son ancien éducateur, devenu conseiller du Président de la République. Tous vont se recroiser à Paris, au gré des amours, des ambitions et des déconvenues des uns et des autres.

Ce roman m'a fait l'effet d'une comédie humaine des années Sarkozy. Tout en étant plus facile (et agréable !) à lire que Balzac, Karine Tuil dresse avec une justesse acérée le portrait de notre époque, violente et mouvante. Elle épingle notamment le milieu des affaires, la classe politique, et le sort réservé aux soldats envoyés à l'autre bout du monde. Elle pointe également la montée des communautarismes, l'entre-soi des cercles d'influence, les luttes de pouvoir sournoises, et l'éveil du wokisme. Ce n'est pas franchement gai, mais c'est passionnant à lire.
Dans ce marasme, il reste peu de place pour les sentiments. Pourtant, les personnages veulent croire à l'amour, et là encore, l'auteur décrit avec une acuité inouïe le processus amoureux, et le choix réduit qui s'offre entre le désir et la raison. Ce n'est toujours pas gai, mais c'est encore plus passionnant.
A une époque où l'actualité s'accélère et freine toute réflexion, un tel roman propose un recul bien appréciable sur nous-mêmes et notre environnement. Karine Tuil m'a une nouvelle fois impressionnée par sa façon de disséquer la société française et les rapports humains. Je suis également très sensible à son écriture, fluide et "soyeuse", qui file en douceur tout au long des 500 pages.

J'ai donc énormément aimé ce roman, intelligent et d'un grand réalisme, qui confirme tout le bien que je pense de cet auteur.
Et tant pis pour l'insouciance.
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La mort, l'amour, l'ambition, la déchéance, la politique, la presse, les religions, la guerre, le terrorisme, voici le roman des maux de notre siècle.
Même l'amour? Oui, puisque Marion inspire des passions destructrices.
Mais surtout la mort, car on peut mourir de plusieurs façons, socialement, mentalement, politiquement, physiquement.
Et aussi, déjà (édition 2016), les dérives du wokisme, quand François, le chef d'entreprise a la très mauvaise idée d'accepter de poser assis sur un siège oeuvre d'art qui représente une femme noire. le voilà accusé de représenter l'archétype du riche blanc, descendant des colonisateurs qui ont exploité le peuple africain. Et les réseaux dit sociaux s'enflamment, d'autant plus qu'il a des ascendances juives. Tout pour déplaire, apparemment.
Je me suis senti emporté par le souffle puissant du récit de Karine Tuil.
Le premier chapitre qui décrit le vécu des militaires engagés lors des missions de "sécurisation" à l'étranger m'a marqué profondément.
Comment en sortir indemne? Romain, le lieutenant des chasseurs alpins souffre, il est entier physiquement mais en miettes mentalement.
Les idées noires d'Osman quand il tombe en disgrâce, lui qui rayonnait dans l'entourage proche du président de la république, semblent en comparaison bien futiles. Même si le racisme n'est jamais loin.
Je viens de citer les prénoms des 4 personnages principaux, sachez qu'ils vont se rendre en Irak, au même endroit, au même moment et que ce n'était pas une bonne idée d'y aller.
Roman tumultueux, très violent, avec un friselis d'espoir à la fin, porté par un léger vent d'insouciance.



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Karine Tuil, dans ce roman, met en scène 3 couples (donc 6 destins) qui se rejoignent, plutôt pour le pire sur un fond de recherche et de lutte identitaires.
Elle décrit des personnages très profonds, non manichéens, symboles de notre époque qui fonce peut-être vers l'Abîme.
Tous les personnages sont globalement compexes et, pour le moins, ambigus comme nous tous. Ils constituent une partie de la Société française.
L'autrice parvient avec talent à nous montrer les rouages qui font que les plus forts peuvent chuter de leur Olympe et les ressources insoupçonnées qu'ont les plus "faibles" pour tenter d'y accéder.
Un roman très puissant sur la violence des rapports entre les êtres humains, autant en amour que dans la Société sans oublier de s'attarder sur ce qu'on pourrait "les minorités".
Une puissant fresque impossible à lâcher jusqu'à son terme !


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Humble « petit » lecteur, j'ai pratiquement avalé d'une traite ce roman très documenté sur les plaies et les douleurs de notre chaudron géopolitique. Tous les personnages et les situations sont remarquablement crédibles. On rêverait de voir ce roman adapté au cinéma!
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L'insouciance /Karine Tuil
le lieutenant Romain Roller, de retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes est dévasté. Il a vécu une sale guerre avec la trahison toujours possible des traducteurs afghans car dans ce pays, la peur gouverne tout dans chaque camp.
Une première partie de cet excellent roman de 530 pages retrace le parcours du soldat Romain, évoquant largement la guerre en Afghanistan et les Talibans ainsi que les discours obreptices des autorités.
Avant de rentrer en France, les militaires subissent toujours un séjour de décompression dans l'ile de Chypre, à Paphos. C'est là que Romain fait la connaissance d'une jeune journaliste et écrivain, Marion Decker avec qui il a une liaison. Il est pourtant marié à Agnès qui l'attend en France depuis des mois avec son petit garçon. Marion également est mariée à François Vély, un entrepreneur franco-américain richissime, fils d'un ancien ministre résistant juif.
de retour en France, Romain et Marion se revoient et vivent une grande passion amoureuse. Peu à peu, Romain découvre que « les plaisirs d'une vie familiale sereine, la connivence conjugale, la consécration professionnelle, l'argent et les libertés qu'il procure, les charmes du voyage, la force des amitiés anciennes, tout ce que la société a défini précisément comme étant les éléments de l'épanouissement personnel, cette mythologie du bien-être enrichie par le poids de la morale est sans effet face à la puissance corruptrice du désir. » Pour Romain, lutter contre l'intrusion de l'érotisme dans sa vie devient impossible, car le plaisir sexuel et la litanie mystificatrice du désir ont ce pouvoir de rétracter les angoisses, de magnifier les projections.
Par ailleurs, François, suite à une publication avec photo à l'appui est accusé de racisme : il est assis souriant sur une oeuvre d'art représentant une femme noire. À la veille d'une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Livré à la vindicte médiatique et antisémite, il est aux abois. Lui qui n'a jamais eu d'à priori et qui est tout sauf raciste, a soudain l'impression de découvrir un monde binaire dominé par la question raciale où chaque être humain oscille entre un désir d'appartenance et un refus d'assignation identitaire. Il repense alors à la phrase de Warren Buffet qui dit qu'il faut vingt ans pour construire une réputation et cinq minutes pour la détruire.
Un ami d'enfance de Romain, un certain Osman Diboula, fils d'immigrés ivoiriens devenu une personnalité politique montante lors des émeutes de 2005 à Clichy sous Bois, prend alors publiquement la défense de l'homme d'affaires avec l'aide d'une conseillère en communication, Laurence Corsini. Un moyen pour lui de revenir au premier plan après avoir connu une éclipse dans sa carrière de conseiller pour les banlieues, suite à un différent avec la Présidence de la République. Il avait compris alors que lorsque l'on n'est plus sous les feux de l'exposition médiatique ou sociale, plus rien ne retenait auprès de vous ceux qui prétendaient vous aimer. Mais Osman n'avait pas prévu que son intervention en faveur de François Vély allait avoir de lourdes conséquences.
Quant à Romain, il est au bord de la folie, déchiré entre sa passion charnelle pour Marion et son désir de renouer avec Agnès, tandis que les séquelles de la guerre le minent également jusqu'à devoir être interné en asile. Libéré, il part en Irak après une formation que qualité d'agent de sécurité.
François voit son fils Thibault se tourner vers le judaïsme orthodoxe alors que lui-même est converti catholique. Des photos de François avec son fils habillé en costume traditionnel noir avec chapeau, talit et tsitsit sont publiées par des journaux avec des commentaires qui font jaser.
La suite tourne à la catastrophe lors d'un voyage pour affaires en Irak de François et Marion ainsi que Osman.
Un roman captivant, bien écrit et bien construit, avec de nombreux thèmes actuels abordés avec talent, comme le rang social, la religion, les médias, le pouvoir, l'identité, le terrorisme et l'Islam radical, le communautarisme, l'antisémitisme, l'intégration, les réseaux sociaux. La puissance narrative de Karine Tuil fait merveille et vous happe durant plus de 500 pages.



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J'ai adoré ce concentré de destinées inéluctables ! Chacune affronte le communautarisme à sa façon : en sortir, pour l'héritier juif et s'y retrouver plongé malgré lui de façon fort violente ; ne pas en sortir pour le soldat traumatisé profondément et qui retourne chercher son adrénaline ; y entrer pour ce fils de banlieue et s'y maintenir.
L'intrigue est parfaitement ficelée pour déployer toutes les facettes de ces trajectoires, c'est passionnant de bout en bout.
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« L'insouciance », c'est le dernier mot du livre, c'est ce que nos personnages perdent définitivement dans les soubresauts qui agitent l'intrigue – cette petite part d'enfance qui nous reste. Ils sont quatre personnages principaux aux antipodes les uns des autres : il y a le jeune soldat tout juste rentré d'Afghanistan, la journaliste-écrivain engluée dans un mariage condamné d'avance, le grand patron qui va subir un puissant lynchage médiatique et enfin le politicien autodidacte issu des cités. Romain rencontre Marion lors du séjour de décompression à Chypre après sa mission, Osman connaît Romain depuis l'enfance et François est le mari de Marion. Ils se heurtent les uns aux autres et foncent tout droit dans ce que notre époque peut produire de pire… Qui a déjà lu Karine Tuil connait sa plume rageuse et volontaire, qui trouve ici matière à en mettre plein les yeux. Pas un instant de répit, jamais de demi-mesure et aucun sujet tabou, on se glisse dans la vie et la peau de tous les personnages en passant par une myriade d'états différents et ça nous laisse groggy, un peu ko, vaguement nauséeux aussi tant ces quatre-là ont une propension à n'expérimenter le monde qu'à travers leur propre intérêt – je me disais, c'est fou tout de même, en dehors de ce qui leur arrive à eux très personnellement jamais rien ni personne n'est dans leurs pensées ou ne soulève leur émotion. Beaucoup de froideur derrière la vivacité du rythme et quelque chose qui coince le lecteur, qui l'enserre dans les problématiques évoquées et c'est fortiche ! Un roman puissant.
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Je pense que c'est acquis pour moi : Karine Tuil fait partie des autrices qui s'interrogent  et nous interrogent sur les hommes et notre monde et L'insouciance en est une fois de plus la démonstration. Cette lecture tombait en pleine période où notre insouciance depuis deux ans est mise à rude épreuve et encore plus depuis quelques jours..... Nous n'avions pas conscience de notre bonheur (tout en restant relatif) et c'est à travers trois personnages qu'elle expose et interroge nos consciences. La bombe est là, inoffensive jusqu'au jour où la goupille saute.....

"Il faut vingt ans pour construire une réputation et cinq minutes pour la détruire.(p213)"
Warren Buffett (homme d'affaires américain)

Il y a Osman Diboula d'origine ivoirienne, qui, grâce à son travail de médiateur dans les banlieues, a été remarqué et s'est vu promu à un poste de conseiller dans le cercle très fermé qui entoure le Président de la République, cercle dans lequel il a rencontré sa compagne Sonia, une métisse qui elle a gravi les échelons grâce à ses diplômes, mais l'on sait que dans les sphères du pouvoir politique, les chaises sont tournantes et un mouvement d'humeur suite à une remarque sur sa couleur de peau va le reléguer au rang dont il est issu.

"Les rapports humains ne se déroulaient plus que sur le mode de la rentabilité, de la réciprocité, de l'efficacité et de l'intéressement. On vous donnait si vous pouviez offrir. On vous proposait si vous pouviez rendre. Plus vous montiez dans l'échelle sociale, plus vous étiez convoité. Vous descendiez d'une marche et le monde se dispersait. (...) Il avait été comme eux, un ambitieux, heureux d'en être (...) Et voilà qu'il se trouvait dans la situation des excommuniés. (p130)"

Parmi ses amis issus de la banlieue, il y a Romain Roller, un lieutenant de l'armée française, marié et père d'un jeune enfant, de retour d'Afghanistan où il a perdu des hommes (perte dont il se sent en partie responsable) et vu un de ses amis devenir tétraplégique.

"Il y a les vivants et les morts, et au milieu d'eux, les morts-vivants, ils sont là, devant vous, ils vous parlent, ils mangent, ils font leur travail mais ils n'appartiennent plus tout à fait à ce monde-là, ils sont passés de l'autre côté et sont revenus, ils ont vu ce que vous ne verrez jamais, ont entendu les cris de la douleur profonde, il ne sont pas des vôtres. (p240)"

Romain s'en est mieux sorti, apparemment, et rencontre, lors de son séjour à Chypre pour "décompresser" Marion Decker, une écrivaine-journaliste dont il tombe éperdument amoureux. Marion est mariée à François Vély, plus âgé qu'elle, un homme d'affaires puissant mais qui s'est créée une nouvelle identité pour échapper à un passé identitaire dans lequel il ne se reconnaît pas.

Trois hommes reliés d'une manière ou d'une autre (sans oublier Manon) et qui ont en commun un basculement dans leurs vies.... ll y avait la vie d'avant celle de l'insouciance, de la réussite, du bonheur et puis il y a celle d'après pour chacun, la vie qui bascule quand les événements s'emballent, quand on remet en question son identité celle que l'on pensait avoir et celle que l'on vous "colle", celle pour laquelle on était prêt à combattre, oui l'identité est finalement le thème central du roman. Quand la couleur de peau vous relègue à la discrimination qu'elle soit positive ou négative comme un outil de manipulation pour des enjeux stratégiques dans un sens ou dans l'autre. Quand la guerre et ses dégâts collatéraux mais également une rencontre remettent tout en question, tout ce que vous aviez construit, tout ce en quoi vous aviez cru. Quand ce que vous aviez tenu à dissimuler vous explose à la figure et qu'en des temps troublés l'identité vous catégorise, vous désigne d'office.

Karine Tuil décide de faire de ses protagonistes le reflet d'une époque où la question de l'identité est au centre des combats, moraux et physiques, où les humains doutent de leurs propres désirs, espoirs, dans ce qu'ils croyaient avoir construit et qui par un concours de circonstances, par un conflit, par une rencontre vont se réduire à néant ou tout remettre en question.

"L'héroïsme, c'est ce qu'il reste aux soldats quand ils ont tout perdu. Une petite médaille morale, le hochet de la hiérarchie militaire (p480)"

C'est un roman profondément ancré dans notre époque avec ce qu'elle comporte d'hypocrisie politique, de jeux de pouvoirs, de combats en terre étrangère, de sacrifices humains mais également des stigmatisations dont sont l'objet certains, dont ils doivent soit se défendre soit se détacher pour conserver ou atteindre ce qui leur paraît être la réussite et la reconnaissance allant jusqu'à savoir où mettre le curseur de l'acceptation pour réussir.

Tour à tour, chacun des trois hommes, Osman, Romain et François vont être mis face à leurs ambitions, leurs contradictions et réagiront avec l'énergie du désespoir ou de la revanche, l'autrice leur offrant le choix des armes avec lesquelles combattre, survivre et nous propose, une fois de plus, un regard sans complaisance et réaliste sur le pouvoir,  la puissance, l'identité et comment ceux-ci peuvent vous broyer sans pour autant rester  dans ce cercle "élitiste" dont chacun veut sa part.

C'est un roman dont on garde, comme les personnages, des cicatrices, dont on ne ressort pas indemne une fois la dernière page tournée, car une fois de plus elle nous place en tant que témoin d'un monde dans lequel nous vivons. La plume est ferme et ne faiblit pas, elle dénonce les maux de nos sociétés qu'ils soient financiers, catégoriels, racistes à travers des héros ordinaires face à la société mais également face à eux-mêmes, des hommes et une femme qui ont perdu l'insouciance dans laquelle ils pensaient vivre (un peu comme nous actuellement) et qui basculent sur l'autre versant, celui du combat et de la réalité,  plus dur, plus abrupt, plus sombre, celui de la conscience d'un monde où rien n'est acquis, où rien n'est sûr et dans lequel tout chacun peut un jour se retrouver.

"C'est l'obstacle sur lequel tous les êtres humains butent un jour ou l'autre. Peut-être qu'il ne faut pas chercher à être heureux mais seulement à rendre la vie supportable. (p510)"

Coup de 🧡 car cela se lit comme un thriller mais dont les enjeux et les thèmes abordés ne sont pas du domaine de l'imaginaire. C'est une étude et analyse de trois vies de notre temps, que ce soit sur le plan professionnel, sociétal, psychologique et même politique, un récit maîtrisé de bout en bout et qui laisse un goût amer une fois refermé, le goût de la désillusion et des idéaux perdus.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Deux mots: Brillant et plaisir.
J'ai dévoré ce livre. un vrai coup de coeur. Pas prétentieux, facile à lire, histoire dense, personnages travaillés et approfondis, accessible même à quelqu'un comme moi qui ne passe pas son temps à lire. En fait, c'est un vrai plaisir de lecture. Tout est parfait.
Merci à Karine Tuil pour ce moment.
Un vrai grand talent d'écrivain.
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