John Updike écrivait : «
Anne Tyler n'est pas seulement merveilleuse, elle est perversement merveilleuse. »
Je ne me souviens pas précisément quand j'ai acheté ce roman. Je dois bien avouer que je l'avais oublié quelque part dans ma bibliothèque.
J'ai entamé ce livre, prix Pulitzer 1989, avec une petite appréhension. Je craignais un peu l'ennui sur les routes de Baltimore, comme dans une chanson de Randy Newman.. Mais non, pas du tout. J'ai rapidement été séduit par cette histoire plutôt entraînante, et souvent surprenante.
Le point de départ est un voyage de 150 kilomètres que doivent faire Ira et Maggie Moran, couple presque cinquantenaire, pour assister à l'enterrement d'un ami. À leur retour, ils iront conduire leur fille Daisy à l'université.
Mais dès les premières minutes, quand Maggie reconnaît la voix de Fiona, son ex-belle-fille à la radio alors qu'elle récupère leur voiture chez le carrossier, on comprend que le week-end ne sera pas de tout repos. Fiona témoigne dans une émission, « Baltimore matin », dont la question du jour est « Qu'est-ce qui fait le mariage idéal ? », et elle déclare qu'elle va se remarier, sans amour cette-fois, mais pour la sécurité. Maggie se sent soudain investi d'une mission, celle de convaincre Fiona de reprendre la vie commune avec son fils Jesse.
Et voilà Ira et Maggie sur les routes du Maryland. Un voyage qui va se transformer en petit odyssée pour ce couple dépareillé. Lui, pragmatique, pessimiste et taiseux, elle, enjouée, rêveuse, et qui cherche à forcer le destin, quitte à arranger un peu la réalité..
Le trajet plutôt convenu à la base, se transforme rapidement en bilan, entre chamailleries, disputes, souvenirs, espoirs, en empruntant des chemins de traverse.
Le roman est parsemé de scènes cocasses, comme la cérémonie d'enterrement, que Serena, la meilleure amie de Maggie veut à l'identique de son mariage avec le défunt ou le détour qu'ils font pour aider un vieil homme dans l'embarras par leur faute.
Maggie réussira-t-elle à remettre son fils Jesse et Fiona ensemble ?
Une description subtile de la vie de gens simples. Et Maggie est une vraie battante, lumineuse, généreuse, naïve, et pleine d'espoirs.
J'ai vraiment apprécié ce roman tout en tendresse et en émotion, qui nous questionne sur l'amour, le couple, le temps qui passe, le bonheur.
Je lirai certainement d'autres romans d'
Anne Tyler...
Petite parenthèse : pourquoi diable maintient-on dans de très nombreuses traductions de l'anglais (UK, US) les abréviations Mr. et Mrs. ? Je trouve que c'est gênant, et je n'en vois pas l'intérêt.
Voilà qui est dit !