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The Joker tome 1 sur 1
EAN : 9781779512017
144 pages
DC Comics (02/11/2021)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Batman: The Joker War was only the beginning!


Arkham Asylum has been attacked and all eyes are on the Joker. A mysterious benefactor hires former Gotham City Police Commissioner Jim Gordon to go on a global manhunt to catch…and possibly kill…the Clown Prince of Crime!

But nothing with the Joker is ever as easy as it seems. What Gordon finds and what the Joker wants him to see…will change his perspective on the world forever. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La tentation de la mise à mort
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Ce tome est le premier d'une saison consacrée à Joker. L'histoire se déroule après The Joker War Saga. Il regroupe les épisodes 1 à 5 de la série, ainsi qu'un extrait de Batman 100 et de Joker War Zone, initialement parus en 2021, écrits par James Tynion IV, dessinés et encrés par Guillem March avec des couleurs d'Arif Prianto pour les épisodes 1 à 4. Francesco Francavilla dessine, encre et met en couleurs l'épisode 5 qui est co-écrit par Matthew Rosenberg. Les 10 pages de Joker War Zone et les 8 pages de Batman 100 ont été écrites par Tynion IV, dessinées et encrées par March, mises en couleurs par Tomeu Morey. Les couvertures ont été réalisées par March pour les épisodes 1 à 5, par Ben Oliver pour Joker War Zone, par Jorge Jimenez pour Batman 100.

James Gordon se souvient de son dernier soir à Chicago, à l'occasion du pot d'adieu qu'il avait organisé dans un bar, pour son départ vers Gotham et sa promotion d'inspecteur. Après le départ des collègues, il était resté à écluser encore trois verres. Il se disait qu'il était temps qu'il rentre chez lui, et il allait se lever de son tabouret quand Danny Ryan étant arrivé, un policier vétéran, une odeur de moutarde dans sa bouche, une tâche sur sa chemise. Il avait commencé à discuter avec Gordon qui avait fait le geste de partir après avoir payé les consommations de son collègue. Mais ce dernier s'était montré insistant, lui demandant quel est son croquemitaine. Malgré la volonté visible de partir de Gordon, il lui avait raconté l'affaire qui l'avait marqué à jamais, un tueur en série mangeant la chair de ses victimes. Trop jeune et trop choqué pour l'abattre froidement sur place, il avait laissé le tueur s'échapper. Ryan explique qu'il y a la loi, et qu'il y a le mal. Quand on voit ce dernier, il faut viser la tête. Gordon avait supposé que c'était une métaphore pour dire que les policiers font plus de bien que de mal, même ceux qui sont corrompus.

Au temps présent, James Gordon est couché dans le lit de son appartement en position foetale, maltraitant les draps dans son sommeil, cauchemardant à son croquemitaine personnel : Joker. Les gens ont déjà baptisé le jour du massacre : le jour A, pour Arkham. La mort de cinq cents patients et professionnels de santé, provoquée par une variante du gaz hilarant de Joker. Seul un garde a survécu : Sean Mahoney, un homme dont Gordon avait refusé six fois la candidature pour entrer dans la police, un individu qui a fait preuve d'un courage exemplaire, sauvant un groupe d'infirmières, au prix de sa propre santé. Batman est intervenu pour aider à disperser le gaz toxique, mais à leur arrivée, la police s'en est prise à ce vigilant hors la loi. On suppose qu'entre cinquante et cent patients sont échappés, et que parmi les morts figurent Jeremiah Arkham, Jonathan Crane et Bane. le maire Christopher Nakano a proposé à Gotham de prendre la tête d'une brigade chargée de traquer Joker : il a refusé. Il va se recueillir sur la tombe de son fils. le lendemain, une belle jeune femme l'emmène contre son gré dans une magnifique demeure et lui propose vingt-cinq millions de dollars pour retrouver Joker et le tuer.

À sa sortie, cette série a bénéficié d'un très bon accueil, attirant ainsi l'attention du lecteur. Il feuillète le recueil et constate que l'artiste s'est fortement investi dans ses pages, avec une mise en couleurs consistante et sophistiquée. Autant de signaux positifs qui l'incitent à tenter la lecture. le premier épisode le déconcerte un peu car Joker n'apparaît que dans la dernière page, le personnage principal étant James Gordon. Effectivement, le lecteur suit l'ex-commissaire / préfet de police de Gotham dans son enquête. Après la catastrophe traumatique de la tuerie d'Arkham, la représentante d'un puissant groupe d'intérêt lui fait une proposition indécente : disposer de moyens financiers illimités pour abattre joker définitivement. le scénariste place les mécanismes de motivation avec élégance : le souvenir du policier expliquant à Gordon que la loi n'est pas suffisante pour des criminels anormaux, le dernier crime en date de Joker ayant provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes, et bien sûr la maltraitance et les souffrances infligées par Joker sur Gordon et sa famille. Les sévices infligés dans Batman : The Killing Joke (1988) sont rappelés et montrés comme étant des sévices pratiqués contre James Gordon pour le briser, le faire basculer dans la folie. le brave policier intègre retraité se trouve donc pris dans les tenailles d'une double tentation : débarrasser l'humanité d'un monstre toxique, et se venger, en prime il sera grassement payé pour le faire. Mais James Tynion IV est plus malin que ça : son personnage sait prendre du recul et ne pas agir tout seul. La proposition est trop belle : qui peut disposer d'une telle somme d'argent pour commanditer un assassinat ? En outre, il a pu faire l'expérience de la dangerosité mortelle de Joker, et il ne peut pas se lancer dans une telle aventure sans assurer ses arrières, c'est-à-dire en parler à son allié masqué et demander l'aide d'un autre superhéros portant l'emblème de la chauve-souris. Comme ces individus sont intelligents, nul doute qu'ils comprendront ce dont il retourne même si Gordon ne leur dit pas tout.

Le lecteur est vite impressionné par l'investissement de l'artiste dans ses planches. Il commence par l'apparente densité d'informations visuelles dans chaque planche. Beaucoup de choses sont représentées dans le détail, et cette densité est encore accrue par la mise en couleurs. Arif Prianto joue sur les nuances d'une couleur pour ajouter du relief dans chaque surface. Il met en place une ambiance lumineuse pour chaque scène, avec des teintes vraiment foncées pour les extérieurs en nocturnes. En revanche il ne surcharge pas les fonds de case vide, leur appliquant le plus souvent un simple dégradé, plutôt qu'un camaïeu complexe qui viendrait les surcharger. Il se montre très méticuleux dans sa mise en couleur, distinguant systématiquement chaque surface par une couleur différente, si petite soit-elle. Il utilise les effets spéciaux avec retenue, sans en coller partout. Il travaille sur des dessins déjà très détaillés, que ce soit pour les personnages, ou pour les décors. March met en oeuvre les conventions classiques des comics de superhéros : la forte carrure de James Gordon, sa gabardine, sa chemise blanche e sa cravate noire, les femmes très élancées aux courbes généreuses avec des reflets incroyables dans les cheveux, et les musculatures hypertrophiées des individus masqués, que ce soit Batman, ou la nouvelle Bane.

L'artiste reproduit également avec fidélité les caractéristiques visuelles des personnages récurrents de l'univers de Batman, à commencer par ce superhéros lui-même. Bien sûr, le lecteur est avant tout venu pour Joker et il compte bien que son apparence soit empreinte de folie. Passée la couverture du premier épisode où il a l'air un peu jeune, il attend donc la dernière page dudit épisode pour découvrir l'interprétation de l'artiste. Il n'est pas déçu : Joker est en pleine crise de rage, avec un corps assez émacié, un regard de dément, et une attitude crispée, sans oublier son bermuda violet. Par la suite, March le dépeint comme un individu extraverti, très inquiétant dans ses mouvements et ses réactions imprévisibles, habité par des émotions intenses et sans filtre, se lisant sur son visage dans toute leur démesure. C'est visiblement un individu dangereux qui prend plaisir à la violence, qui ne ressent pas d'empathie et pour qui la vie des autres n'a pas de valeur. le lecteur aurait pu souhaiter une touche d'ambiguïté dans ces représentations, plutôt qu'une interprétation relevant majoritairement du fou furieux, mais sa présence sur la page est indéniable, et fait frémir à plusieurs reprises. Par contraste, le comportement calme tout en charme et séduction de Cressida Clarke apparaît tellement affable qu'il en devient aussi dangereux que celui du criminel.

L'enquête et la traque de Joker emmènent James Gordon dans des endroits variés que l'artiste représente avec soin, dans le détail, permettant ainsi au lecteur de s'y projeter. Il se promène dans les rues de Gotham, séjourne dans le petit appartement de Gordon, prend l'avion pour Belize, conduit dans une route s'enfonçant dans la jungle, supporte une conversation des plus tendues au coin du feu entre Gordon et Joker. Durant les quatre premiers épisodes, le scénariste construit une intrigue haletante fonctionnant sur la psychologie de James Gordon, ses motivations, les traumatismes que lui a infligés Joker personnellement et à sa famille, et le nombre de victimes dont il est responsable de la mort. Il met en perspective cette possibilité de disposer de la vie d'autrui, comme Gordon a déjà pu le faire pour Sean Mahoney, en se trompant sur sa réelle valeur. le lecteur s'adapte rapidement au fait que Joker existe plus au travers des autres personnages, plutôt que d'être le véritable premier rôle. Une grande réussite.

Le cinquième épisode revient sur les suites de la première capture de Joker par la police de Gotham. Il est bien sûr transféré à l'asile d'Arkham, mais celui-ci ne dispose que d'une seule véritable cellule et elle sert déjà à la détention d'un autre criminel. C'est un vrai plaisir de retrouver la narration visuelle de Francavilla faussement datée, dégageant une ambiance vénéneuse fort inquiétante. À nouveau, le scénariste, aidé par Rosenberg raconte un thriller psychologique bien malsain, montrant comment Joker manipule les émotions et les valeurs de James Gordon avec une cruauté mentale qui n'a d'égale que son raffinement.

L'avant dernier récit montre la visite de Joker dans la cellule de Bane avant l'évasion du premier. Tynion IV & March sont à nouveau parfaitement en phase pour raconter comment Joker joue avec le mental de son interlocuteur. Cette fois-ci sa motivation est un peu plus convenue. le dernier récit montre comment Joker a pu sortir de Gotham et fuir à Belize. Avec la narration visuelle de Jorge Jimenez un peu moins emphatique que celle de March, le scénariste revient sur la manière dont Punchline gère sa stratégie médiatique pour apparaître comme une victime, et les motivations de Joker pour agir comme il le fait. Autant la stratégie de Punchline convainc, autant celle de Joker laisse à désirer.

En entamant ce tome, le lecteur se demande quelle approche les auteurs vont mettre en oeuvre pour Joker. Il découvre rapidement qu'ils en font un fou furieux manipulateur et stratège, peut-être un peu commun. Mais ce choix est compensé par la tentation de James Gordon de se faire juge, juré et bourreau pour une sentence de peine de mort. D'un côté, ils savent lui donner des motivations très puissantes ; de l'autre, ils mettent en scène un adulte avec une solide expérience professionnelle qui sait très bien ce qui se joue et qui n'hésite pas à demander de l'aide. La narration visuelle impressionne par son intensité, même si March & Prianto restent dans un registre figuratif, sans oser passer en mode conceptuel. Un excellent début de série.
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1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Vincent et la librairie Sanzot à Paris. - Anne Bonny de Matteo Mastragostino et Alessandro Ranghiasci à la boîte à bulles - The Nice House On The Lake #2 Scénario: James Tynion IV ; Dessins: Martinez Alvaro Édité par: Urban Comics - Evol par KANEKO Atsushi, édité par Delcourt / Tonkam 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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