Ils n'ont que seize ans, en 1932, lorsqu'ils se rencontrent. Conrad von Hohenfels est le descendant d'une illustre famille de Stuttgart, quant à Hans Schwarz, adolescent brillant mais solitaire, il est le fils d'un médecin juif. Très vite, après l'arrivée de Conrad dans le prestigieux lycée Karl Alexander Gymnasium, les deux garçons devinent qu'ils sont faits l'un pour l'autre, qu'ils ont enfin trouvé leur égal. Dès lors, une amitié exclusive et indéfectible, faite de longues promenades et de discussions sans fin, s'installent entre eux. Mais déjà, l'Histoire est en marche et les échos d'un changement radical, dont on dit qu'il bouleversera le pays entier, se font entendre… Que reste-t-il de l'amitié de deux adolescents au moment où tout bascule ?
Comment ne pas être touché par ce texte, très court, a priori simple, mais extrêmement fort, qui nous plonge dans les affres d'une amitié sincère, passionnée, et néanmoins déchirée par les turpitudes de l'Histoire… Derrière ce récit poignant se cachent l'amour et la nostalgie d'un auteur exilé pour son pays, la volonté d'en restituer la beauté car non, malgré une période sombre qui marquera durablement les esprits, l'Allemagne ne se résume pas à Hitler et au fascisme. C'est avant tout un pays d'une grande beauté, riche de son histoire et propice à l'épanouissement des arts et de la culture. L'amour qui unit les deux enfants va au-delà des frontières de la religion et de la classe sociale.
Fred Ulhman nous offre une vision romantique et passionnée de l'amitié, faite d'admiration, de partage et de respect et laisse apparaître une lueur d'espoir malgré la tragédie qui est en train de se jouer… Un texte magnifique, bouleversant par son intensité et qui m'a profondément émue !
A lire également pour ceux qui voudraient poursuivre dans ce registre : «
le garçon en pyjama rayé » de
John Boyne, tout aussi touchant !