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3,95

sur 3819 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux ados Hans, fils d'un médecin de confession juive" et Conrad, héritier d'une noble famille protestante qui en apparence n'ont rien en commun, vont pourtant tisser des liens très forts. Malheureusement, ils sont nés au mauvais moment et au mauvais endroit. L'Allemagne dans les années 30 devient hostile à ses citoyens de confession juive, les adultes mais aussi les enfants subissent affronts et brimades. Il est décidé de mettre Hans en sécurité. Les deux garçons sont donc séparés. Des décennies plus tard, Hans s'interroge sur ce que sont devenus ses anciens tourmenteurs à l'école et son seul et unique ami.
Je connais la ville de Stuttgart, j'ai eu l'occasion de me promener dans ses alentours et ce livre m' a tout particulièrement émue. Cette période d'entre deux guerres puis de glissement vers la dictature a dû être cauchemardesque pour tous ceux qui restaient clairvoyants et il y en avait.

Une histoire poignante dont le ton rappelle le livre d'Irme Kersetz "Être sans destin" pas tant sur le contenu mais plutôt dans le style d'écriture assez naïf mais jamais niais d'un jeune garçon.
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Ils n'ont que seize ans, en 1932, lorsqu'ils se rencontrent. Conrad von Hohenfels est le descendant d'une illustre famille de Stuttgart, quant à Hans Schwarz, adolescent brillant mais solitaire, il est le fils d'un médecin juif. Très vite, après l'arrivée de Conrad dans le prestigieux lycée Karl Alexander Gymnasium, les deux garçons devinent qu'ils sont faits l'un pour l'autre, qu'ils ont enfin trouvé leur égal. Dès lors, une amitié exclusive et indéfectible, faite de longues promenades et de discussions sans fin, s'installent entre eux. Mais déjà, l'Histoire est en marche et les échos d'un changement radical, dont on dit qu'il bouleversera le pays entier, se font entendre… Que reste-t-il de l'amitié de deux adolescents au moment où tout bascule ?

Comment ne pas être touché par ce texte, très court, a priori simple, mais extrêmement fort, qui nous plonge dans les affres d'une amitié sincère, passionnée, et néanmoins déchirée par les turpitudes de l'Histoire… Derrière ce récit poignant se cachent l'amour et la nostalgie d'un auteur exilé pour son pays, la volonté d'en restituer la beauté car non, malgré une période sombre qui marquera durablement les esprits, l'Allemagne ne se résume pas à Hitler et au fascisme. C'est avant tout un pays d'une grande beauté, riche de son histoire et propice à l'épanouissement des arts et de la culture. L'amour qui unit les deux enfants va au-delà des frontières de la religion et de la classe sociale. Fred Ulhman nous offre une vision romantique et passionnée de l'amitié, faite d'admiration, de partage et de respect et laisse apparaître une lueur d'espoir malgré la tragédie qui est en train de se jouer… Un texte magnifique, bouleversant par son intensité et qui m'a profondément émue !

A lire également pour ceux qui voudraient poursuivre dans ce registre : « le garçon en pyjama rayé » de John Boyne, tout aussi touchant !
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Petit livre qui se lit très rapidement et que j'ai trouvé complètement par hasard, glissé entre des romans policiers que j'avais prêtés à une amie.

C'est une écriture très simple et très fluide qui est accessible, à mes yeux, à des adolescents. C'est une histoire d'amitié entre deux jeunes garçons de 16 ans. L'un, Hans Schwarz, fils d'un médecin juif allemand et l'autre, Conrad, allemand descendant des Hohenfels. Comme bon nombre de juifs allemands, les parents de Hans sont totalement assimilés et contre le sionisme.

Je rapporte ici une discussion qui a lieu entre Monsieur Schwarz et un partisan du sionisme :
"Quand le sioniste nomma Hitler et demanda à mon père si cela n'ébranlait pas sa confiance, mon père répondit : Pas le moins du monde. Je connais mon Allemagne. Ce n'est qu'une maladie passagère, quelque chose comme la rougeole qui disparaîtra dès que s'améliorera la situation économique. Croyez-vous vraiment que les compatriotes de Goethe et de Schiller, de Kant et de Beethoven, se laisseront prendre à cette foutaise? Comment osez-vous insulter la mémoire de douze mille juifs qui sont morts pour notre pays? Für unsere Heimat?"

Nous sommes à Stuttgart en 1932. Les garçons vont dans un lycée renommé. L'auteur décrit très bien cette atmosphère de sérénité qui règne dans ce lycée où l'on étudie les Humanités. Les élèves sont loin de l'agitation politique qui sévit chaque jour un peu plus en Allemagne. J'ai bien aimé leurs échanges, leurs questionnements, ils n'abordent pas le sujet politique comme ils ne parlent pas de leurs parents, ils vivent dans leur monde d'adolescents jusqu'à l'arrivée d'un professeur d'histoire, Herr Pompetzki, qui va petit à petit distiller son venin aidé en cela par les évènements extérieurs dont la violence commencent à pénétrer l'atmosphère de Stuttgart.

Ce court roman rappelle "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor mais la fin est toute différente.

Fred Uhlman est né à Stuttgart en 1901. Je pense qu'il y a néanmoins quelque chose d'autobiographique dans son récit. Son écriture est tellement fluide, sans fioriture, que j'ai très bien ressenti toute la violence de cette rupture pour deux jeunes gens qui ne voulaient qu'être heureux "Parce que c'était lui, parce que c'était moi" - Montaigne






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Un récit court mais intense, où la naïveté est vite rattrapée par la montée du nazisme et l'horreur s'en suivra.

2 adolescents timides qui arrivent à se lier d'amitié malgré leurs différences.

Un livre fort par le message qu'il délivre.
Il se lit très vite bien, qu'il y ait peu de pages on rentre très vite dans ce récit et les protagonistes sont très bien décrits. Une très belle écriture avec de vrais moments de poésie.

Je crois que ce qui m'a le plus choqué fut une parole d'un enseignant envers Hans.

Et quelle fin ! une vraie réussite, je recommande vivement.
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Voilà un coup de coeur rapide et puissant. 122 pages qui bouleversent n'importe quel lecteur avec une dernière phrase époustouflante.
L'ami retrouvé c'est la rencontre de Conrad issu d'une famille noble protestante et d'Hans fils d'un médecin juif à Stuttgart juste avant la seconde Guerre Mondiale. Cet essai est un hymne à l'amitié profonde à la limite de l'amour, je ne parle pas de physique mais de la véritable amitié. Celui où l'on n'a pas peur de dire les choses qu'on ressent. Celui où la trahison est impensable. Celui où les différences sociales n'existent pas. Ce roman va nous démontrer si l'amitié peut résister face à la cruauté.
Voici un récit émouvant et à la limite de l'idéalisme que nous offre Fred Ulhman. Qu'attendons-nous d'un ami véritable quelque soit le monde où l'on vit…. Il ne rentrera pas directement dans cette rencontre mais va nous dévoiler un journal intime d'Hans en profondeur, avec ses peurs et ses rêves. Un jeune homme qui révèle ses craintes, ses colères et ses faiblesses mais aussi ses fiertés.
Je suis désolée je ne peux pas développer plus sur ce court roman, je dirais il faut le lire car on n'en sort pas indemne. Il me tarde qu'une chose plonger dans Les lettres de Conrad qui je pense me toucheront en plein coeur. le titre nous en dit beaucoup mais garde un certain mystère tout le long de la lecture qui la rend addictive.
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Fred Uhlman est un auteur que je découvre avec ce livre qui est dans mon collimateur depuis un certain temps avec « La lettre de Conrad ».

J'ai beaucoup aimé son écriture et je pense que je vais lire aussi ses autres livres, ils ne sont pas très nombreux.

360 critiques, que dire de plus ?

J'ai été touchée par cette histoire qui ne parle pas seulement de l'amitié mais aussi de l'attachement à une patrie.

« Il ne lui venait simplement pas à l'esprit qu'un être humain ayant toute sa raison pût lui contester son droit de vivre et de mourir dans ce pays. »

Un texte court mais profond.




Challenge XXe siècle 2023
Challenge ABC 2022-2023
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Je viens de terminer ce petit livre et je suis émue de le quitter.

Pendant plus de la moitié du livre le récit de cette amitié au coeur de l'Allemagne de l'entre-deux guerres ne paye pas de mine, bien que très joliment écrit.

Mais l'histoire de l'amitié entre ces deux adolescents prend une tournure douloureuse en même temps que la marche de l'histoire les rattrape.

Et la fin à la fois douce et tragique est magistrale...

C'est un grand roman.
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Ouvrage destiné aux collégiens, L'ami retrouvé m'a quand même tentée en raison de l'aura qui le précède.

Après un début terriblement romantique et mièvre quand il s'agit pour le personnage principal de raconter son amitié avec Conrad, j'ai bien plus apprécié le rendu de la société allemande à la montée du nazisme.

Les débats entre ces lycéens allemands autour du sionisme, de la montée d'Hitler au pouvoir... sont décrits, par la bouche de cet adolescent sensible avec une force incroyable qui ne pourra, je l'espère que faire réfléchir les chanceux collégiens qui choisiront cette lecture.
Lien : http://justelire.fr/l-ami-re..
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Rarement, l'expression "une image vaut mieux qu'un long discours" n'a trouvé ici tout son sens.
Beaucoup de choses ont été écrites pour expliquer la montée du Nazisme, mais ce court roman de Fred Uhlman résume bien ce que fût l'Allemagne à l'aube des années 30.
Humiliée par la défaite de 1918, sans cesse à la recherche de bouc-émissaires, elle va se jeter corps et âmes dans l'aventure du Nazisme.
Au lieu d'une histoire d'amitié entre un jeune Juif et l'héritier d'une grande famille, on va assister au contraire à la chronique d'une disparition annoncée.
Je crois que je garderai longtemps en moi l'image du père de Hans, ce médecin qui se veut Allemand avant d'être Juif et qui va assister impuissant à la disparition de son Allemagne.
La scène où il monte la garde, en grand uniforme d'officier, toutes décorations dehors, à côté de ce soudard Nazi est bouleversante d'humanité.

Un chef d'oeuvre mineur (Athur Koestler) certes, mais un chef d'oeuvre quand même.
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Comment un si petit livre peut autant toucher à sa lecture.
La musicalité de la narration, le thème de l'amitié entre deux adolescents de 16 ans, de classes sociales aisées mais totalement aux antipodes. Un roturier, un aristocrate, des opinions politiques et religieuses différentes.
Mais tout les rassemble, leurs marottes, leur goût pour la poésie, les auteurs, la musique et quand l'amitié est là, sincère et forte, elle rend heureux. Un an de bonheur pour Hans Schwarz et Konrad von Hohenfels.
Mais voilà nous sommes en 1932, et le monde est entrain d'évoluer, les jeunes tout à leur jeunesse ne voit rien, ont l'insouciance de leur âge, sauf quand tout se précipite et fera que leur avenir en sera chamboulé.
Un livre qui m'a vraiment bouleversée surtout à la fin, à la touche finale qui explique vraiment le titre.
A conseiller à tous jeunes et moins jeunes. Je viens de me commander la suite « La lettre de Conrad ».
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