Van Gogh, dessins

Ce que j'aime beaucoup dans l'oeuvre de van Gogh, ce sont ses couleurs si lumineuses et ses lignes ondulées si personnelles. Donc, lorsque je suis tombée sur cet ouvrage dans une caverne d'Ali Baba, j'ai été très étonnée ! Un ouvrage complet sur des dessins réalisé par Van Gogh, sans couleur, avec des lignes on ne peut plus droites (imaginez mes yeux ronds, une moue sceptique) ?

Mais on ne crache pas sur un livre découvert par hasard dans une caverne, c'est un signe du destin ! Et grand bien m'en a pris puisque j'ai appris de nombreuses choses sur Van Gogh alors que je pensais bien le connaître.

D'abord, ce que je n'avais jamais vraiment réalisé, c'est que Vincent avait débuté sa carrière de peintre assez tard (il avait 27 ans) et que celle-ci n'avait pas duré bien longtemps puisque le pauvre est décédé à 37 ans. Soit dix années seulement pour améliorer sa technique et trouver sa personnalité artistique. C'est peu !

Et du coup je comprends mieux pourquoi tous ces dessins très académiques jusqu'en 1887. Car c'est à Paris (grâce aux impressionnistes) et surtout à son arrivée en Provence que Van Gogh trouve "sa patte". Toutes ses oeuvres les plus connues (La Nuit étoilée, la série des tournesols, la Chambre...) ont été peintes entre 1887 et 1890.

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans cet ouvrage, outre les explications très claires de Evert van Uitert, tant du point de vue de l'évolution de la technique de van Gogh que sur le lien entre sa vie privée et son oeuvre, c'est de pouvoir suivre par moi-même l'évolution des dessins à travers les 100 planches en noir et blanc et les 4 planches en couleurs (l'on y trouve des dessins aussi aboutis que des peintures, des esquisses, des études, et même de "simples griffonnages" au pied de lettres destinées à Théo).

Les planches sont en effet classées par ordre chronologique, de sa toute jeunesse à sa mort. C'est très parlant ! Les premiers dessins, bien que déjà sublimes, sont très académiques, formés par des traits rigides et minutieux. Ils manquent de personnalité et l'on sent qu'il reste du travail à fournir au niveau des perspectives et des proportions humaines. Puis le travail acharné, les voyages et la passion de van Gogh portent leurs fruits, petit à petit, pour aboutir à la perfection que l'on connaît (point de vue tout à fait subjectif).

Un bel ouvrage donc, qui méritait d'être sorti des vieilles étagères poussiéreuses d'Ali Baba.