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EAN : 9791090491960
224 pages
Editions Lanskine (25/05/2019)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Dans une maison jaune isolée au milieu de champs jaunes vivent sept (!) jeunes garçons avec leur grand-père et un chat. Cette solitude n’est interrompue que par les visites d’un « homme des bois » et la construction d’un bâtiment qui met les enfants en présence de nouveaux voisins. Cette vie idyllique, faite de baignades dans la rivière et de jeux d’Indiens, cache des failles. Celles-ci ne sont pas tant provoquées par la réalité elle-même que par l’expérience, reno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un texte inclassable, entre la poésie, le roman, la légende et qui instille chez le lecteur un sentiment de familière étrangeté. Une maison jaune, perdus au beau milieu des champs, abrite sept garçons et le grand-père. le quotidien des enfants est bercé de jeux et de baignades, celui du vieillard est comblé par toutes les menues taches quotidiennes et domestiques. le village le plus proche, auréolé de mystères, leur semble un autre monde.
Lorsqu'une maison se construit à côté les enfants, sorte de robinsons des temps modernes, élargissent leurs horizons. Ainsi l'un d'eux, Castor, se prend d'affection pour l'une des deux jumelles qui y vivent.

Entre le chat et l'homme des bois il n'y a guère d'autres personnages pour animer les journées de ces jeunes. Chaque chapitre est comme une petite scénette dont la chute apporte humour et philosophie. Andreas Unterweger évoque avec délicatesse les joies et l'ennui des vertes prairies de l'enfance, les illusions et les croyances qui peuplent les esprits neufs, mais aussi le fragile équilibre entre réel et imaginaire.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
FAUNE DU PAYS JAUNE /LE CÉTACÉ DES NUAGES/et quatre autres animaux


Extrait 3

La grenouille

La grenouille, disait Castor, était comme lui, Castor, un être qui habite deux mondes : elle est chez elle sur terre et dans l'eau, dans la rivière et dans la prairie, dans l'eau de la rivière baignée par la lumière jaune du soleil matinal et dans le jaune des renoncules des marais qui poussaient dans la prairie entre la maison et la rive, et qu'il traversait, lui, Castor, en été, tous les matins, pour aller à la rivière.
Effectivement, continuait Castor, ils partageaient, les grenouilles et lui, matin après matin, le même chemin. Chaque fois que lui, Castor, arrivait au bord de la rivière, il y avait là déjà plusieurs grenouilles qui, à peine était-il arrivé à la rivière, plongeaient dans la rivière, et un jour, continua Castor, lui qui, jour après jour, sans la moindre hésitation, sautait à la suite des grenouilles, il en avait même, en plongeant dans l'eau, avalé une.

Aujourd'hui encore, disait Castor, il pouvait sentir au plus profond de lui-même, cette grenouille, cet animal qui, dans son existence clivée, avait avec lui, Castor, beaucoup d'affinités : il pouvait encore la sentir, oui, plus vigoureusement que jamais, – « avec la régularité d'une horloge ! » – disait-il, la sentir garder son rythme de grenouille quand elle faisait ses mouvements de brasse ; sentir la grenouille, pour qui le corps de Castor était devenu la rivière dans laquelle Castor plongeait lui-même matin après matin, nager dans son cœur, à lui, Castor.
Et en vérité : quiconque n'accordait pas de crédit aux paroles de Castor, quiconque doutait de l'existence de cette deuxième âme dans la poitrine de Castor, n'avait qu'à poser la main sur la poitrine de Castor, de préférence un peu au-dessous du téton gauche de Castor, entre le téton et la tache de naissance jaune argile qui luisait à gauche au-dessus du nombril de Castor...

Quiconque posait la main à cet endroit, pouvait la sentir.

//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Extrait 1

« Ah »,

soupira Castor un après-midi, comme il traversait la route des fourmis qui passait autour de la maison jaune, « il faudrait être minuscule ! Une fourmi comme ça, par exemple », poursuivit-il en s'accroupissant vers une comme ça, « vit les plus grandes aventures à chaque pas qu'elle fait... Un caillou »,

dit-il, lui qui était installé sur le chemin caillouteux, « c'est un rocher pour elle... le plant de pommes d'amour, là : un arbre gigantesque... Et là, ce peu d'eau qui coule d'un arrosoir, pour elle qui est si petite, c'est vraisemblablement véritable lac de baignade... – Mais quelle est ennuyeuse »,

se lamenta-t-il en se relevant et en s'appuyant sur la vieille meule qui délimitait la plate-bande, « quelle est ennuyeuse », répéta-t-il comme, encore dans l’ombre des sapins, il pénétrait dans la forêt humide, « mais quelle est ennuyeuse », conclut Castor alors qu'il se dirigeait, les palmes sous le bras, vers la rivière,

« cette vie que nous menons !»


//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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FAUNE DU PAYS JAUNE /LE CÉTACÉ DES NUAGES/et quatre autres animaux


Extrait 5

La baleine

« C'est une occupation étonnamment agréable », dit Castor un midi, alors que nous venions, nous, les garçons, de nous allonger dans la mousse à l'ombre des sapins, « d'être allongés sur le dos sous un arbre comme ça et de regarder en l'air. On a l'impression de regarder dans une mer aux profondeurs abyssales. » – « Oui », soupirai-je, et « Oui », soupirèrent tous les autres ; et lorsque nous vîmes que

loin au-dessous de nous, loin même des coraux verts sapin qui se balançaient dans les vagues du ciel transparentes comme du verre, une baleine des nuages glissait, blanche, à travers les profondeurs, nous fermâmes, sans hésiter plus longtemps, les yeux et inspirâmes profondément : et, poussant vigoureusement des pieds sur notre bouée de mousse pour prendre notre élan en direction de son gigantesque corps qui suivait paisiblement le doux courant,

nous plongeâmes.

//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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FAUNE DU PAYS JAUNE /LE CÉTACÉ DES NUAGES/et quatre autres animaux


Extrait 2

Les poissons

Quand nous descendions vers la rivière, nous discutions : quand nous nous baignions, nous parlions les uns avec les autres ; quand nous ressortions de la rivière, quand nous étions assis ensemble dans les hautes herbes, et que, dégoulinant, tremblant, soufflant, nous regardions l'eau, nous avions, nous, les garçons de la maison jaune, toujours quelque chose, et plus que ça même, à nous dire.

Mais quoi que nous ayons eu à nous dire après la baignade, c'était toujours moins qu'avant la baignade ; après, nous étions toujours moins nombreux à prendre la parole qu'avant ; et plus nous allions nous baigner, plus nous restions sur l'herbe, mouillés, et plus rares se faisaient nos remarques, plus longues les pauses entre les phrases, plus nombreux étaient ceux qui parmi nous : se taisaient.

C'était bien comme Grand-Père, qui avait toujours raison, avait l'habitude de le dire : « L'eau fatigue ».

Et c’est pourquoi, selon Castor, les poissons étaient aussi : muets.


//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Longtemps on ne put comprendre "qui (ou ce qui) séjournait la nuit dans le grenier.
Certains disaient : un vieux raton laveur.
D'autres, par contre, supposaient que c'était l'esprit d'un chef indien (pas mort) répondant au nom de : "Vieux Raton Laveur". (p. 9)
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