Citations sur Tableaux de l'amour au goût de yaourt (suivis de) Aut.. (111)
Deux gros nuages
Couleur inox
Jouent à la boxe
Et sans trucage
Et leur colère,
C’est le tonnerre !
Le coup de foudre
Rien à recoudre
Et dans l’éclair
Des bras, des jambes
Tout s’accélère
Fureur des ïambes !
Tu me dis : « Le livre est pareil au lit,
On se glisse aussi sous la couverture ! »
Et je me revois sous la même couette
Que mon beau poète Sergueï Essenine !
J’adorais m’enfouir dans ses cheveux blonds
Prendre un marque-page en guise de peigne…
Avec allégresse, il me faisait boire
De ses eaux de vie et de sa tristesse.
J’ai changé de « lit » pour d’autres folies…
Mon premier amour, mon poète russe,
Me pardonne-t-il ? Et devrais-je taire
Mon talent vicieux, mélange adultère ?
L’enfant heureux d’être en vacances,
Loin de son maître aux yeux gendarmes,
L’enfant gâté de mes baisers,
L’enfant absorbant mes blessures,
Quand il disait qu’il désirait
Embrasser l’arbre de Noël,
Le temps où j’étais une amante
M’est revenu sans retenue.
Que le sapin est bien fourni !
Que de guirlandes, que de boules !
Il est vert vif comme un refuge
Mais il est rouge tel l’enfer !
Oh, que sa barbe de deux jours
Piquait ma peau sauvage encore !
Ses baisers drus, fort incongrus,
D’un homme marié à un dragon…
Je voudrais qu’il me pique encore !
Au fond, il n’a jamais cessé
De me piquer, je suis piquée,
Note piquée, piquée de lui !
Un amour fou mais joué piqué,
Cela n’existait que pour nous.
Qu’on était loin du legato,
Du bel canto, des symphonies !
À la rue des Jardins Saint-Paul
Ô
ma
rue
dans
cette
douce
lumière
matinale !
Je me fais pèlerine
En dévotion solitaire
Aux vieux bords de la Seine.
Les échasses
Travailleuses
Des grues urbaines
Semblent balayer les rues en fuite.
Les échasses
Pavaneuses
D’une grue cendrée
La balancent de droite à gauche.
Aujourd’hui,
Rien de neuf
Sous la tour Eiffel
Inondée d’amour des touristes.
Mon pauvre cou,
Qu’il est mou
Sous cette cuisse énorme
Du ciel brûlant de midi !
Ô ma rue,
Enfin toi
Sous une longue
Caresse du soleil vespéral !
Ta poitrine
Amaigrie
De couleur anthracite
Ondule sous mes pieds blancs…
(La dédicace, faite mentalement, est omise dans cette édition.)
Le mâle change de côté
Il pèse autant qu’une baleine
Sur le bateau du lit qui tangue
Sur le bateau au mât grinçant
Je suis perdue…
— Tu exagères !
Puis un voisin me fume au nez
Sans être là, il est chez moi
Car les odeurs percent toujours
La fumée me pique les yeux
Je suis perdue…
— Tu exagères !
Je fais l’effort de me calmer
Je fais l’effort de composer
Et je somnole enfin un peu
Dans un ballet de feuilles mortes
Où je renais…
— Tu exagères !
Mais une moto dans la rue
Crève le silence précieux
Tout recommence : la baleine,
La cigarette et le bateau
Je suis perdue…
—Tu exagères !
La nuit aux senteurs fugitives,
Emmaillotée dans le silence,
Où, dans le noir si apaisant,
Des formes exquises se meuvent,
N’est pas pour moi…
— Tu exagères !
Il n'est pas d'angora
Il n'est pas d'angora
Est-il de cachemire ?
Mon pull sème à tout vent
Comme un vieux pissenlit !
Ma grande famille
Ma grande famille
Non par alliance
Mais par errance
Qui est l'écriture
On y croise encore
Brel, Picasso
Maäkovski
Parfois Max Jacob...
Que les vers sont beaux !
Que les vers sont beaux !
Qu’ils retentissent ,
Roulent ,
Nous entraînent ,
Vibrent ,
Ricochent ,
Couvrent les plaines
Comme d’énormes gongs
Et meurent d’écho en écho
Dans les profondeurs de Jomolungma !
PS : « Jomulungma » est le nom tibétain pour l’Everest .
Je ferai de la buée
Sur ton cou transparent
Sur la vitre cassée
De ton cœur spontané
Sur ton âme diaphane
Sur le verre limpide
De ta porte unique
L'homme de ta vie sera ton petit
L'amour est ainsi: il n'est pas d'ici
L'amour de ta vie sera ton petit
Non parce qu'il ne te quittera pas .
Parce qu'il peut être identique à toi !
Pendant quelque temps , pendant quelque temps ...
_ Sens-je le sapin ou sens-je le soufre ?
_ Aime ton poupin ! C'est vieux tel le monde !
Sens la naphtaline et reste câline !