On a prétendu que la Bibliothèque du Louvre avait été pillée avant l'incendie ou tout au moins que Ton y avait opéré pendant la Commune une razzia des ouvrages et manuscrits les plus précieux. Cela n'est point exact. Un brave et loyal serviteur, M. Anglo, qui est resté à son poste de gardien-concierge de la Bibliothèque, même pendant l'incendie et qui a failli être fusillé vingt fois, nous a déclaré que dans la période du 18 au 23 mai, où le personnel ne put se rendre au Louvre par suite de l'établissement des barricades autour du monument, personne ne pénétra dans la Bibliothèque, à aucun moment les nombreuses rondes qu'il faisait dans toutes les parties du service et dans les salles ne lui ont jamais révélé le moindre fait d'intrusion ou de vol, et il croit pouvoir affirmer d'une manière certaine qu'aucun volume n'a été enlevé avant l'incendie.
La Bibliothèque du Louvre a été complètement détruite par l'incendie. Dans les décombres on a retrouvé quelques volumes ou manuscrits, à moitié calcinés ou hors de service, qui ont été déposés à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il est rentré également un certain nombre de volumes prêtés à diverses personnes ou qui se trouvaient chez des relieurs; mais ces restitutions n'ont pas grande importance, les ouvrages étant dépareillés.
Lorsque l'on créa le Musée des souverains, on rechercha dans les musées et les bibliothèques publiques les divers objets de toute nature qui avaient appartenu aux rois de France.