Aussi fameux que Maigret ou Hercule Poirot, le perspicace juge Ti, ressuscité en 1948 par
Robert H. van Gulik, est bien connu des amateurs d'énigmes policières.
Personnage littéraire inspiré de di Renjie, le juge Ti est une figure historique qui vécut en Chine sous la dynastie des T'ang au VIIème siècle et s'illustra par sa remarquable capacité à débrouiller des affaires criminelles complexes ; il eut par ailleurs une influence importante en tant qu'homme d'État, fut ministre de l'impératrice Wu en fin de carrière et marqua par son intelligence et son courage cette période de l'histoire chinoise.
L'extraordinaire capacité de déduction du juge Ti le rendit célèbre de son vivant, si bien qu'il entra dans les annales judiciaires chinoises. le personnage servit d'original au héros d'un roman policier chinois dans un récit anonyme du XVIIIème siècle. le Dee Goong An raconte trois affaires criminelles résolues grâce aux investignations du magistrat à la coiffe noire, insigne de sa charge et de son intégrité.
Dans le roman policier chinois traditionnel, l'aspect psychologique, la description des différents protagonistes, l'imbrication de plusieurs affaires donnent un ton particulier au récit. Désireux d'en faire connaître le genre,
Robert H. van Gulik, diplomate hollandais, érudit et polyglotte, écrivit une suite aux aventures du juge Ti Jen-tsie en 17 volumes. Ses romans, à la "mode" chinoise, récits fictifs inspirés de textes anciens, alliant rigueur historique et qualité littéraire, font découvrir au lecteur occidental maints aspects de la vie sociale et du système judiciaire en Chine ancienne.