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Face à son ami médecin, David est sans voix. le mot est lâché, il est atteint d'un cancer du larynx. le protocole est lancé : chimio pour réduire la tumeur puis radiothérapie. Un cancer dont on peut guérir selon les dires de son ami. Aussitôt, il pense à Tamar, sa fille de 9 ans qu'il a eu avec Paula, sa deuxième femme, beaucoup plus jeune que lui. Il pense aussi à Julia, son autre fille qui vient tout juste d'accoucher. Incapable d'en parler, il cache sa maladie aux trois femmes de sa vie. Il aura fallu 2 mois à Julia pour se rendre compte de l'état de fatigue de son papa. Il lui annonce alors son cancer, la chimio et les rayons. Cachée derrière la porte, la petite Tamar a tout entendu de cette conversation et est terrorisée à l'idée de perdre son papa. le plus terrible pour elles, c'est que David n'en parle pas. Elles tentent d'accepter cette maladie, d'apprivoiser ce mal qui le ronge et d'affronter le quotidien...

Judith Vanistendael frappe fort avec cette tragique et profonde histoire de David et ses femmes. Malgré la maladie et la fin inexorable, l'espoir est encore là, chacun s'accommodant à vivre ou survivre. L'on suit le parcours des trois femmes attachantes et aux personnalités différentes. Tout comme David, elles sont frappées de plein fouet par le cancer. S'échapper, espérer, affronter, se révolter ou se taire ? Chacune aura sa méthode pour vivre tant bien que mal. Les non-dits, les silences et les échappées oniriques sont exprimés avec force grâce au dessin à l'aquarelle si expressif et si juste. Avec un trait grossier, des couleurs luxuriantes, une mise en page originale et des hachures sombres, cet album réellement touchant, vibrant et intense est empli de douceur, de pudeur et d'amour. Une belle leçon de courage et de vie...

David les femmes et la mort... et moi...
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T3N26M0
David vient de décrocher la timbale. Georg, son cancérologue et ami est formel, il s'agit bien d'un cancer du larynx supraglottique. le choc, le sol qui se dérobe, la probabilité d'une disparition imminente qui se greffe d'emblée dans son cortex cérébral. Et puis surtout ce sentiment inique de ne plus pouvoir gueuler du Céline Dion à tue-tête ! Dégueulasse...

Plutôt que de focaliser sur le malade et son parcours du combattant, Judith Vanistendael va élargir le spectre en s'attachant aux trois femmes de sa vie.
A Miriam, son aînée issue d'un premier mariage, qui vient tout juste d'accoucher d'une ravissante Louise et de faire une croix sur le père démissionnaire par la même occasion.
Et David qui se bat...
A Tamar, sa jolie petite princesse de neuf ans, qui est encore bien loin d'assimiler ce concept de disparition potentielle.
Et David qui se bat...
A Paula, sa femme, qui redoute d'avoir à poursuivre la route sans ce mari taiseux.
Et David qui se bat...

Le sujet est délicat, son approche d'une finesse et d'une intelligence bouleversante.
Si le trait ne suscite pas un enthousiasme de folie au tout début, il ne fait finalement qu'un avec un récit qui vous emporte au rythme de ces portraits féminins aussi divers que touchants.
Tour à tour poétique et onirique histoire de contrebalancer avec un quotidien sordide, cette chronique d'une mort annoncée d'une dramatique authenticité pourrait bien vous laisser une légère amertume en bouche la dernière planche dévorée...

David a lutté.
Goliath a gagné.
Brel avait raison, beau beau beau et con à la fois .
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Le poète avait empoigné les laideurs de l'existence pour les transmuter en or dans des vers qui les magnifiaient. Cette alchimie baudelairienne, si novatrice alors, violemment décriée, ne cesse de se renouveler, siècle après siècle, art après art.
L'avenir donna raison au poète. L'avenir continue de rendre hommage à son génie visionnaire. du laid peut naître le beau. du prosaïque peut naître le merveilleux. le terrible peut être oeuvre d'art.

Ainsi en est-il de David les femmes et la mort.
Parce que le thème, c'est pfiou… difficile est un euphémisme. Judith Vanistendael ne nous épargne rien. le cancer n'est plus un horrible mot, une idée détestable. Il s'installe dans le corps de David, prolifère, métastase.
David est un charmant libraire, père de Tamar âgée de 9 ans, père de Miriam issue d'une première union laquelle va donner naissance à Louise.
David, Paula (son épouse), Tamar, Miriam et Louise. Quatre femmes unies autour d'un homme que Bobonne la mort vient bercer.

Un roman graphique que l'on irait bien jeter dans le premier cours d'eau venu à moins d'éprouver le besoin morbide d'affronter la lente fonte du corps napalmisé à coup de chimiothérapie et de rayons. Si n'était l'art justement.

Judith Vanistendael livre une belle histoire en ne ménageant pas son talent. Ce qui fait que je n'ai pas noyé le bouquin et que de vignettes en planches, de petites images en double pages, de la tendresse du dessin aquarellé au noir et blanc violent du cauchemar qui cliquette dans une danse macabre, j'ai achevé ma lecture d'une traite. Subjuguée.
Et, en ce moment, mes mots hésitent, se sentent impuissants à rendre toutes les dimensions de ce roman graphique qui n'élude rien de la sordide réalité.

4 chapitres: Miriam, Tamar, Paula, David.
Louise, elle, née le jour de l'annonce fatidique, rappelle juste que la vie continue. Quelques onomatopées sur un lit d'hôpital, le sourire de l'enfance qui découvre la vie et l'incompréhension de l'abîme sur lequel son entourage se penche suffisent.

4 chapitres: Miriam, Tamar, Paula, David.
C'est dans les silences que l'amour se dit le mieux ou avec le plus d'intensité. C'est dans l'appel à l'imaginaire de Tamar qui rencontre une sirène, dans l'escapade de Paula trop enfermée dans sa peur d'épouse et de mère, dans l'attention de Miriam pour sa fille que se raconte le dur et doux accompagnement de celui que l'on aime. Il y ces mains qui voudraient retenir et cet esprit épuisé qui souhaite partir.

Et en contrepoint de ces amours autour de David, veille l'amitié du médecin qui annonça à son copain le cancer et qui glissera silencieusement dans l'illégalité pour répondre à la supplique écrite "Georg laisse-moi partir". La douceur sombre de l'aquarelle noire est en elle-même acte de compassion.
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Le jour où sa petite-fille nait, un cancer est diagnostiqué à David. Il lui reste au maximum 1 an à vivre.
Ou comment le cancer chamboule toute une famille, faisant ressortir avec force les émotions et les angoisses de chacun. le désarroi de sa compagne devant son silence sur la maladie. Sa fille de 9 ans qui cherche comment conserver son papa près d'elle, après. Sa première fille, elle aussi taiseuse, qui tente d'apporter un peu de joie, avec sa fille à elle. Et le malade qui tait ses angoisses et sa peur, mais veut partir dignement, même si la méthode est illégale. Par amour pour les siens.
Une BD émouvante, qui pose des questions sur la fin de vie assistée, le droit de partir dans la dignité. Pour ne pas vivre sa déchéance, ne pas l'imposer aux autres. Les laisser avec la meilleure image possible.
Une BD sensible et juste.
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David vit entouré de femmes, Paula, sa seconde épouse, Tamar, leur fille, Miriam, la fille de son premier mariage et Louise, le bébé de Miriam. David apprend qu'il a un cancer, c'est le récit d'accompagnement de la maladie vers la mort, chaque protagoniste va le vivre à sa façon dans un récit intimiste et sensible.
Le graphisme en aquarelle, brut et vivant, répond à l'histoire, simple et sans fioritures.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages. le récit se disperse en se focalisant tour à tour sur chacun d'entre eux, cela ne m'a pas laissé le temps de me sentir touché. J'ai eu le sentiment de rester en dehors, comme le voyeur d'un récit trop intimiste. Difficile de parler des non-dits, des silences, ça demande du temps, et malgré son épaisseur, ce livre ne me l'a pas laissé.
C'est une très belle histoire, mais il manque un petit quelque chose pour que le contact proposé par l'auteure fonctionne totalement. On sent qu'elle n'a pas cherché à utiliser des recettes pour provoquer l'émotion, c'est tout à son honneur, on sent la sincérité dans son récit, à tel point que je m'en veux presque de ne pas avoir été au rendez-vous, de ne pas avoir été secoué et que mon empathie soit restée à la superficie.
L'auteur s'est positionné un peu trop dans la retenue, pudique, ne dévoilant pas complètement ni ses personnages ni sa propre implication dans ce récit, un frein qui se répercute malheureusement dans mon enthousiasme.
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Tout est dit et ce livre est bouleversant. Bouleversant à en pleurer de chagrin. Mais allons y, c'est un beau voyage et « tout ira bien ». Ces pages transcendent les émotions face à l'annonce de la maladie, le combat et la fin de vie. L'ensemble dessins-narration se nourrie de justesse, et reflète fidèlement des tranches d'émotion qu'on accompagne en soins palliatifs. Dans ce roman graphique, je ressens à la fois gravement le contenu et à la fois je le béni d'être tombé dans mes mains tellement le travail de l'auteure est d'une sensibilité fine. La poésie s'invite en petites touches légères pour servir l'intimité de cette famille. Aussi bien avec les extraits en début de chapitres, que dans la féerie et la magie de l'enfance, et ça, ça finit de nous emporter pleinement dans le coeur du tourbillon.
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En choisissant rapidement l'autre jour à la médiathèque le livre de Judith Vanistendael, "David, les femmes et la mort", je m'attendais à une histoire du genre Woody Allen...
C'est pourquoi mon étonnement fût grand de me retrouver à suivre le récit d'un homme atteint du cancer...
Ce livre, au dessin coloré et tendre, nous conte ce moment terrible dans une vie où tout bascule. Le spécialiste vient d'énoncer son verdict, sans appel : cancer du larynx pour David, la cinquantaine, bien dans sa vie, entouré de ses femmes : Miriam, la vingtaine, fille de Julia, son premier grand amour, décédée maintenant, puis Tamar, 8 ans, fille de sa femme et deuxième grand amour, Paula, avec qui il vit à Berlin.
"David, les femmes et la mort" nous conte donc les derniers mois de la vie de David et les répercussions que son état engendre sur les femmes qui l'entourent.
Divisé en plusieurs chapitres, chacun s'attardant sur un personnage en particulier, ce livre tendre, doux-amer, m'a touché réellement. Montée de larmes sur la fin...
C'est tout en finesse. C'est beau et terrible, comme la vie et la mort, et ce n'est pas du Woody Allen, ça non... C'est bien plus touchant et ça résonne plus fort et plus juste.

Info - Judith Vanistendael illustre aussi des livres pour enfants.
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L'arbre généalogique qui ouvre l'album nous fait craindre une histoire complexe. En fait, il n'en sera rien. Quelques noms y figurent par pure formalité, et en se familiarisant avec l'univers de David, on se rend compte que celui-ci est finalement peu entouré. Toutefois, cet entourage –constitué uniquement de femmes, lui est bien plus proche que toute une armada frétillante mais détachée de parents éloignés. Il y a Tamar, la cadette, qui forme avec sa mère Paula la base du foyer de David, mais aussi Miriam, sa première fille, née d'une précédente union et à son tour mère d'une petite Louise.


David apprend qu'il a un cancer. « Un cancer du larynx supraglottique. de type T3 N26 M0. Cela veut dire que tu peux t'en sortir », lui annonce son médecin, qui est aussi un ami de longue date. La nouvelle le bouleverse, évidement, et suscite des visions funèbres que Judith Vanistendael transpose sur plusieurs pages de superbes aquarelles. Mais il en parle peu, et ce sont ses femmes qui viennent prendre le relais, exprimant chacune à leur façon la tristesse et la colère qu'il est légitime d'éprouver dans une telle situation.


Le découpage en plusieurs parties –une consacrée à Miriam, l'autre à Tamar, une autre à Paula, et la dernière à David- permet d'étayer le point de vue sur la maladie et de faire une incursion dans la psychologie de chaque personnage, engendrant par la même occasion la réflexion sur les différentes façons de réagir face à un même évènement en fonction de l'âge, du statut social, mais aussi du caractère et du vécu propres. Cette incursion dans chaque personnage permet également de mettre en valeur le gouffre qui peut exister entre la vie intérieure et son extériorisation. David, qui semble si résigné, est en réalité presque fou à l'idée de sa mort prochaine. de même, Paula, qui décide de partir en Suède pendant cinq jours, laissant David et Tamar seuls à la maison, pourrait sembler cruelle si nous ne connaissions pas la terreur qui est la sienne à l'idée de perdre David et de se retrouver seule.


La manière d'aborder la mort dans cet album ne cherche pas à faire dans le grandiloquent. Les sentiments qui lui sont liés sont traités avec tout le naturel qui sied à cette situation elle-même naturelle. Finalement, ce léger détachement permet d'évoquer le cancer de David avec sérénité. On pourrait même parler d'un tragique heureux dans le sens où, personne n'ignorant la mort prochaine de David, tout le monde essaie de vivre au mieux et avec le plus d'intensité les derniers moments en sa compagnie… avec plus ou moins de succès.

Arriver à susciter l'apaisement alors même que les situations exigeraient plutôt qu'on se laisse complètement aller au désespoir n'est pas évident. Toutefois, David, les femmes et la mort réussissent à mener une danser qui y parvient parfaitement.



Lien : http://colimasson.over-blog...
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Dire à quel point ce roman graphique est sublime, les dessins d'une justesse, la colorisation à l'aquarelle lumineuse et tellement collée au propos (le cancer) n'est rien en comparaison des émotions qu'il nous procure.
Il faut le lire pour mesurer toute cette poésie, cette beauté qui s'en dégage. Pas simple de dire cela sur un tel sujet, quand on sait que
Rien ne sonne faux ! Tout est juste, tout en délicatesse, à la force du trait et des mots.
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David a quatre femmes dans sa vie : sa seconde femme, les deux filles qu'il a eu de ses deux mariages et sa petite fille toute neuve.
David apprend qu'il a un cancer du larynx, mais pour avancé qu'il soit, il y a un espoir.
Successivement, nous suivons la façon dont ces différentes femmes (le bébé excepté) font face à cette maladie, à David qui s'affaiblit, aux silences et aux non-dits.
Un récit intimiste et triste avec de jolies idées et des passages très touchants.
Le dessin est très expressif mais manque un peu de finesse.
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