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3,47

sur 368 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que dire de ce livre " impurs" qui est pour le moins déstabilisant. Faire connaissance avec Galen, sa mère, sa tante et sa cousine n'apporte à aucun moment un instant de plaisir . Entrer dans cette famille, c'est entrer dans une sorte d'enfer, je me suis pourtant surprise au milieu du livre, une fois habituée à ce climat malsain, à avoir envie de retrouver Galen pour connaître l'évolution de leur relation. David Vann plante, une fois de plus, un décor loin des contes de fées,
mais dans "impurs", il n'a pas réussi à capter mon attention jusqu'à la fin qui, soit dit en passant, est d'une cruauté particulière. Il y a trop de longueurs. David Vann aurait pu économiser une bonne cinquantaine de pages même si je comprends bien que les descriptions autour et dans le hangar sont faites pour renforcer l'horreur. Loin d'être son meilleur livre pour moi et bien que je ne sois pas vraiment conquise il faut reconnaître que David Vann a une plume particulière et qu'il sait camper des atmosphères hors du commun.
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Une vieille bâtisse isolée dans le désert californien par un été caniculaire plante le décors.
Galen, un jeune homme de 22 ans, oisif, adepte du courant spirituel New Age, essaye désespérément de maitriser ses pulsions sexuelles grâce à des théories spirituelles plus que fumeuses.
Il est coincé là dans une famille de femmes : sa grand-mère qui perd la tête et qu'on a reléguée dans une maison de retraite mais qui a l'argent, sa tante Helen rongée de jalousie et de convoitise, sa cousine Jennifer sexy mais d'un cynisme absolu et sa mère Susie Q…Sa mère qui veut le garder pour elle, comme elle garde la fortune de sa mère, et le traite à la fois comme un enfant et comme un compagnon de substitution. Jusqu'au jour où elle est obligée d'admettre qu'il est devenu un homme et qu'il risque de lui échapper…Et là tout va basculer.
L'horreur naît des relations humaines, familiales plus précisément, qui charrient les secrets, les rancoeurs et les haines de génération en génération, et empoisonnent tous les rapports humains. L'argent est l'instrument du pouvoir : celle qui le détient s'octroie le droit de vie ou de mort sur les autres, ou du moins droit de construire son avenir ou de rester là à végéter dans cet enfer californien. Les relations mère-fils sont très bien analysées : le roman permet d'aller jusqu'au bout de la logique d'un lien amour-haine assez fréquent malheureusement. Une mère abusive, castratrice, déçue par les hommes, qui reporte sur son fils une domination dévastatrice. le fils est pris entre la soumission à celle qui lui a donné la vie et la révolte que la folie de cette dernière va raviver.
La violence est exacerbée par l'isolement dans lequel vivent les personnages et les conditions climatiques arides, deux caractéristiques que l'on retrouve dans les autres romans de David Vann.
C'est sans issue : les deux acteurs sont prisonniers de leurs rôles, c'est une véritable tragédie, à la résonnance universelle.
Un voyage au coeur de la folie humaine, plus proche de nous que nous voulons bien l'admettre. Noir, puissant et impitoyable.
Jusqu'au bout on retient son souffle, et la fin est là, cruelle, sordide et inévitable.
Un grand roman qui poursuit sa route bien après que la dernière page soit tournée.
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Impurs, viciés, dégénérés, pourris, déglingués, cinglés, timbrés, salement malades… Ils sont comme ça les gens qui peuplent l'univers de David Vann. (They are just dirt...)
David Vann, qui semble connaitre intimement les mécanismes de la folie, va nous immerger dans l'organisation chaotique d'un esprit malade. Avec chaque mot, chaque ponctuation, chaque intention, il tricote un maillon, puis une chaine de cohérente démence, qui nous enserre et nous retient, prisonniers du mantra de la folie pure, qui va lentement crescendo vers la folie meurtrière, comme dans chacun de ses livres, mais cette fois, c'est le soleil et la sécheresse qui vont servir de catalyseur, et non pas les grands espaces vides du Grand Nord. La différence ? La façon de mourir…
Quelques mots sur l'histoire : deux soeurs quarantenaires, leur mère atteinte d'Alzheimer, et leurs grands enfants, Galen, 22 ans, et Jessy, 17 ans, partent en weekend à la cabane familiale. Là des rancoeurs, des non-dits débordent. La folie est là, légère, mais commence à se faire plus menaçante. Tout le monde rentre chez soi. Mais quelque chose s'est passé entre Galen et sa cousine, et sa mère va vouloir s'en servir pour se débarrasser de Galen, qu'elle ne supporte plus… Galen vit dans son univers, un monde où chaque chose, chaque action est à portée philosophique et spirituelle : il veut comprendre l'univers et ses secrets. Il veut atteindre le Nirvana, la connaissance ultime… Il repousse son corps et son esprit dans ses limites… Tout ce qui entrave cette quête n'est que gêne et Samsara… Il frôle le précipice de la folie, et le prend pour un puit de savoir… le cerveau grillé par la Californie et la violence génétique, il s'y jette tête baissée. Et sa mère qui n'est qu'un frein à cette quête, en devient l'instrument, et devra être sacrifiée…
Une fois encore, David Vann va jusqu'au bout de ses personnages, les pressurant, les malmenant, les disséquant… Et le soleil infernal de la Californie semble faire suppurer le poison toxique hérité d'un passé familiale impur et opaque.
Attention, si vous ouvrez ce livre, vous entrerez de plein pied dans un esprit impur… et vous n'en sortirez pas indemne.
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« Cette terre n'était pas faite pour que l'on y vive ».

En une phrase, David Vann résume son obsession littéraire, guidée par le mal-être permanent de ses congénères et l'idéalisation d'un ailleurs introuvable. Un thème récurrent, omniprésent dans Impurs, un de derniers Vann qu'il me restait à lire. Et qui une fois refermé, me conforte dans l'idée que chez Vann, c'est l'oeuvre globale -work in progress- qui fait sens.

D'aucuns pointeront (ils se reconnaîtront…) tel ou tel de ses livres, plus faible qu'un autre. Et ils auront raison. Enfin partiellement. D'ailleurs Impurs -traduit par Laura Derajinsky- peut y figurer, souffrant de quelques longueurs et répétitions dans sa deuxième partie. À ceux-là je n'aurais qu'un conseil : lisez l'ensemble et vous constaterez combien les dix livres se répondent et se complètent.

Et de ce point de vue, Impurs apporte sa pierre à l'édifice, confrontant Galen, jeune homme d'une vingtaine d'année à sa gynécée familiale : mère castratrice, grand-mère alzheimer, tante aigrie et cousine aguicheuse et perverse. Dans ce monde sans hommes, sans père et sans repères, Galen tente en vain de créer le sien, par une méditation jamais aboutie. Sa frustration est à son comble, prête à exploser.

Un week-end qui se voulait apaisant va servir de déclencheur à l'expression d'une violence jusque-là rentrée chez tous les protagonistes : provocations verbales et sexuelles, appât du gain, vieilles rancoeurs révélées, frustrations éclatant au grand jour… tout est réuni pour que l'apparente cellule familiale vole en éclats.

Galen découvre alors la triste réalité de tous ces proches qui essayent en vain d'être une famille, de reporter sur l'absence des hommes leurs propres turpitudes, de se lamenter et se retourner là où il faudrait tellement avancer. Une famille qui enferme là où Galen n'aspire qu'à se libérer, lui qui détient la vérité.

Dans Impurs, Vann décrit à nouveau un personnage qui « tente de ralentir le mouvement du monde pour en percevoir la netteté », devenant punisseur pour trouver libération et rédemption dans une deuxième partie furieusement noire. Un personnage décidé à ne « plus jouer un rôle dans la société humaine » pour se « joindre au temps géologique », cherchant dans la nature et la terre une improbable fusion. Puisque définitivement, « cette terre n'était pas faite pour que l'on y vive ».

Une lecture forte et sombre, bloc complémentaire et indispensable de l'étude inachevée de la cellule familiale entreprise par Vann.
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« Impurs » est le troisième roman de David Vann dans lequel je me plonge. Une troisième incursion dans l'univers glauque, flamboyant et dévorateur d'un auteur qui vit l'écriture comme une expérience cathartique. Chaque roman vous aspire comme dans un puits sombre et humide, et même si « Impurs » m'a déstabilisé dans les premières pages, me donnant l'impression que je naviguais dans des eaux bien différentes de celles de « Sukkwan Island » ou de « Goat Mountain », j'ai vite retrouvé la marque de l'auteur, comme des stigmates qui sans cesse réapparaissent dans son processus créatif. Ces stigmates sont ceux laissés par le dysfonctionnement familial, par le fardeau transgénérationnel, par la perpétuation des schémas destructeurs du père ou de la mère vers l'enfant.

La nature sauvage n'a pas ici la place qu'elle tenait dans les deux précédents romans que j'ai lus, même si elle apparaît ici et là par touches contrastées. Les paysages sauvages décrits dans « Impurs » relèvent davantage du monde intérieur du personnage principal. Galen est un garçon de vingt-et-un ans qui vit seul avec une mère oppressante d'amour et étourdissante de vanité. C'est un garçon frêle, perché très haut dans la spiritualité New Age, qui vénère les écrits de Kahlil Gibran et entretient avec la nourriture une relation troublée. Sa vie avec sa mère est ponctuée par les visites qu'ils rendent à sa grand-mère, dont la mémoire s'étiole irrémédiablement. C'est la mère de Galen qui gère l'argent de sa propre mère en fidéicommis, et cette situation rend malades de jalousie et de rancoeur sa soeur Helen et sa nièce. Cousine diaboliquement vicieuse à l'égard de Galen, qui se laisse volontiers entraîner vers des sommets de perversion dont aucun détail ne nous est épargné. Quelques jours de retraite passés tous ensemble dans une cabane sur les hauteurs mèneront toute cette petite famille jusqu'à des extrémités rédhibitoires. Quelle issue reste-t-il à Galen pour se libérer de cette malédiction familiale ?
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Je craignais un peu cette lecture souvent décrite comme absolument épouvantable. J'avais tort car non seulement ne me suis pas laissée impressionner par cette tragédie aux accents oedipiens mais je l'ai même trouvée comique par moments.
David Vann ne fait vraiment pas dans la dentelle avec la peinture de cette famille au bord de l'implosion. Deux soeurs qui se bagarrent pour un héritage, une cousine perverse, une grand-mère qui perd la boule et un garçon perturbé. Bienvenue chez les zinzins... Tellement zinzins qu'ils finissent par en devenir drôles: la bagarre entre les soeurs m'a fait éclater de rire et les délires new-âge m'auraient fait rire eux aussi s'ils n'avaient tant traîné en longueur.
Bref, même pas eu peur !
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Si j'étais quelqu'un d'autre, je dirais “Oh mon Dieu, mais dans quel monde vit David Vann ?!”, mais comme en fin de compte Dieu c'est pas trop mon truc je vais dire plutôt “Oh la vache, mais il lui est arrivé quoi à David Vann dans son enfance pour qu'il voit le monde de cette manière ?” et enfin, si j'étais Johnny Hallyday je chanterais “Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir” d'un air inspiré et convaincu. Et là, pour le coup, j'aurais bien raison ! Parce que question noirceur David Vann est un king et j'ai bien l'impression qu'il va défendre son titre bec et ongles un sacré bout de temps.
Impurs, ça commence comme un film d'horreur de série B, une petite famille bien white trash va séjourner quelques jours dans une cabane au fond des bois et vu les personnages qui nous ont été présentés, on pressent immédiatement que la situation ne peut que dégénérer. On se dit que forcément ou la soeur va tuer la soeur (ou l'inverse), ou la soeur va tuer la mère, ou le neveu va tuer la tante ou encore se taper sa cousine, voire sa mère, ou bien tuer sa mère, ou encore la petite-fille va tuer la grand-mère, bref, va savoir, avec ces gens là tout est envisageable et surtout le pire... D'ailleurs certaines de ces hypothèses vont se révéler exactes, mais je ne vais bien évidemment pas vous dire lesquelles, ce serait trop facile. Non, pour le savoir il vous faudra lire ce livre et boire la coupe jusqu'à la lie.
L'expression est bien choisie car justement, c'est ce que font les différents protagonistes dans cette histoire, ils boivent la coupe jusqu'à la lie, ils subissent jusqu'au bout une espèce de châtiment divin pour des crimes commis dans le passé, on ne saura jamais exactement lesquels, mais ce n'est pas important. Il s'agit d'une violence originelle à laquelle personne dans cette famille ne peut échapper car tout le monde y est borderline, chacun a sa noirceur, sa cassure, sa frustration, et il est inévitable que tout cela bascule dans la folie totale à un moment ou à un autre. Reste à savoir qui va y basculer le premier, entre la grand-mère qui perd la mémoire, la mère maniaco-possessive, la soeur jalouse et revancharde, le fils tiraillé entre masturbation et méditation et enfin la cousine délurée et déjà tellement aigrie du haut de ses dix-sept ans : les paris sont ouverts !
Impurs nous plonge dans un huis-clos qu'on traverse en apnée vers une issue fatale, c'est tellement oppressant que seule la mort peut être libératoire : on retrouvera son souffle uniquement en rendant le dernier souffle, c'est tragique mais c'est comme ça au pays magique des névroses de David Vann ! Lecture déconseillée aux âmes sensibles, et pour les autres, bienvenue dans les feux de l'enfer californien.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère, Suzie-Q, en Californie, dans la banlieue de Sacramento. Ils y possèdent une ferme, isolée du monde, qui est le théâtre de leur relation fusionnelle et haineuse. Galen tourne en rond, rêve d'évasion et d'élévation spirituelle, tandis que sa mère fait tout pour le retenir auprès d'elle, dans cette vie oppressante et monotone. Leurs semaines sont rythmées par les visites faites à la grand-mère, atteinte d'Alzheimer, mais tendre et en adoration devant son petit-fils. Sans compter les visites, souvent impromptues, d'Helen, la tante acariâtre, vénale et calculatrice de Galen et de Jennifer, sa cousine aguicheuse de 17 ans. Ces quatre femmes névrosées gravitent autour du jeune homme, dont l'équilibre instable menace de flancher…

Encore une fois, David Vann fait preuve de talent lorsqu'il s'agit d'explorer les tréfonds de l'âme humaine, dans tout ce qu'elle a de plus noir et de plus malsain. Avec "Impurs", il nous plonge au sein d'une famille isolée dans la banlieue de Sacramento, au milieu d'une vallée aride et désertique. Une famille rongée par les secrets, les jalousies et une haine à peine contenue. Une famille sur le point de se déliter et qui tente en vain de sauver les faux-semblants, mais qui ne peut résister à l'envie de se faire du mal, de se détruire... Une famille gouvernée par la violence et la folie, incapable de vivre normalement et en harmonie avec les autres. Helen, Jennifer, Suzie-Q et Galen vont ainsi faire les frais d'un passé et d'un héritage bien trop lourds à porter... Un huit clos oppressant et angoissant, qui monte en puissance et en tension, jusqu'au dénouement final qui se révèle être une explosion de folie et d'ignominie! Une lecture qui dérange et n'épargne personne, surtout pas son lecteur…
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Les mots sont crus, les instants sont violents et les personnages sont loin d'être de doux agneaux...
J'ai l'impression d'être passée à travers une tempête...
Des gifles puis des coups, la violence va crescendo.

La tension palpable tout le long du livre m'empêche de le lâcher.

Cet auteur sait comment nous emporter...

A lire mais pas trop souvent :D
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Galen est un garçon solitaire, perdu dans un monde de femmes.
Il vit avec sa mère en Californie, au milieu d'une plantation de noyers.
Ses journées sont rythmées par les visites de sa tante et de sa cousine, un peu trop provocante et allumeuse et aussi par celles qu'ils rendent à sa grand-mère dont tout le monde espère la mort pour profiter de l'héritage.
Dans ce huis-clos étouffant la violence des sentiments, des jalousies et des rancoeurs va aller crescendo jusqu'à l'explosion finale.
Comme dans ses précédents romand David Vann excelle dans aussi bien dans la description des paysages que dans celles des névroses familiales.
Un livre fort et dérangeant.

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