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Voici donc le deuxième polar que je lis dans le cadre du Jury du Meilleur Polar Points. Je ne connaissais pas l'auteur et je n'avais pas d'attente particulière.
Le polar me laisse de marbre. Je l'ai lu sans grande passion ni pour l'enquête, ni pour les personnages, peut-être trop nombreux...

Malgré tout, je l'ai lu assez rapidement, les chapitres sont courts et il y a peu de pages.
Certains termes me semblent surannés, je ne sais pas si le problème vient de la traduction ou de l'écriture de l'auteur (traduction italienne) .

Je n'arrive pas à m'attacher à Soneri et je passe complètement à côté de l'intrigue. Bref, je ne suis pas convaincue...
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Aux innocents…

« Les mains vides » est la quatrième enquête du Commissaire Soneri, personnage récurrent de Valerio Varsi, après « le fleuve des brumes », « La pension de la via Saffi » et « Les ombres de Montelupo ». Cette histoire peut se lire séparément des autres, sans les avoir lues, mais 1/ vous auriez tort de vous en priver si ce n'est pas déjà fait et 2/ il vous manquerait quelques éléments de contexte sur les personnages (qui ne nuirait en rien au récit proposé ici).

Dans la chaleur moite et étouffante de l'été parmesan, Soneri enquête sur la mort de Galluzo, fripier, marchand de vêtement, retrouvé mort chez lui. Il semble avoir succombé à une séance de menaces ayant mal tournée perpétrée par les hommes de main d'un usurier de Palerme, Gerlanda.

Comme souvent, les faits sont parfois trompeurs. Ils ne se limitent en tout cas pas à la simplicité que leur présentation laisse entrevoir.

En fait, on se fiche de l'enquête, un peu comme Soneri, un peu comme Valerio Varesi. Son commissaire a beau tout faire pour la mener à bein, ce qui intéresse notre auteur, ce n'est pas tant ici de résoudre un crime que d'aborder deux thématiques omniprésentes. L'une n'étant qu'un prolongement de la première.

Il y a tout d'abord la mutation profonde qui s'opère sur la ville de Parme. Elle est à cee point prégnante que policiers comme suspects la ressentent et le disent. le commissaire l'avoue explicitement en analysant le fait que « les raisonnements de Gerlanda exprimaient ce que lui-même avait saisi de la ville : un abandon passif et une accoutumance qui la rendaient méconnaissable », avant d'ajouter que « la seule conclusion à laquelle je suis arrivé, c'est que cette ville ressemble de plus en plus à un corps affaibli, prêt à attraper n'importe quelle maladie ». le jugee qui travaille avec Soneri sur l'affaire renchérit aussi : « les équilibres de cette ville sont en train de changer, et d'après moi, cette affaire va nous dire comment ».

On voit bien que l'intérêt n'est pas de trouver le coupable mais de comprendre ce qui s'opère sur la ville. Soneri et le juge sentent bin se changement arriver, comme s'il était annoncé par la chappe de plomb qui étouffe la ville et qui finira tôt ou tard par faire éclater un orage qui lavera la ville de la chaleur. Comme cette affaire balaiera les équilibres existant : la pègre est amenée à changer de visage et l'usurier, symbole du monde qui va devoir disparaitre et laisser la place à de nouvelles méthodes, à de nouveau visages, est appelé à perdre ses prérogatives et ses territoires.

Il y a ensuite la résignation qui sous-tend toutes les tentatives de révolte qui agitent la ville. Elles devraient accompagner la mutation mais elles sont toutes vaines. En arrière-plan de l'histoire principale, la ville est agitée de soubresauts revendicatifs ouvriers et de révolte de la jeunesse. Mais elles sont toutes vouées à l'échec comme pour mieux montrer la fin d'une certaine forme de lutte contre le système.

La moiteur qui stagne au-dessus de Parme fonctionne comme un couvercle sur une cocotte : elle étouffe les êtres, les velléités, les révoltes et opère comme un voile oppressant sur ceux qui représentent l'ancien système, qu'il soit du côté de la loi ou de l'autre côté. Soneri et Galluzo, l'usurier, sont deux faces d'une même pièce qui est amenée à ne plus avoir cours. Galluzo le résume dans cette phrase : « l'argent est la nouvelle idole unique et totalitaire. Il ne nous reste plus que deux possibilités : soit en profiter, soit tenter de s'y opposer. Moi, j'ai choisi la première et vous, la seconde. le seul point sur lequel on se retrouve, c'est le mépris qu'on peut ressentir pour ce monde-là ». Pour autant, ce monde-là verra bien son avènement : Galluzo disparaîtra, Soneri résoudra son affaire (avant tout pour que le lecteur ne soit pas frustré) mais n'arrêtera personne et surtout pas le train du changement en marche et, symbole des symboles, le vieil accordéoniste à qui on a volé son instrument ne le récupérera pas et ne trouvera, dans le nouvel instrument qui lui est offert, aucun nouveau repère…

Ces mains vides sont celles des êtres impuissants face aux mutations extrêmes d'une ville résignée, pataude, étouffée, celles des innocents sacrifiés sur l'hôtel de la modernité.

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Quel plaisir de retrouver le commissaire Soneri ! Cette fois, loin des montagnes glaciales de sa dernière enquête, le voici de retour dans une Parme écrasée par la canicule enquêtant sur le meurtre d'un "respectable" commerçant. Bien entendu, le vernis craquelle et nous voilà plongé dans le monde de l'usure, du trafic de coke, des montages financiers pour blanchir l'argent gagné par ces mafias... et c'est un sujet que je n'aime pas... J'y comprends rien, ça ne m'intéresse pas, c'est pas mon truc... d'où ma note un peu basse, liée à mon manque d'intérêt pour le sujet.
Par ailleurs, le livre est beau. La ville de Parme est un personnage à part entière, certains passages des déclarations d'amour à cette ville que je meurs d'envie de découvrir, désormais ! Les dialogues entre Soneri et un des usuriers donnent lieu à de véritables réflexions sur la société d'aujourd'hui et le pouvoir de l'argent, le tout emprunt d'une nostalgie qui résonne en moi, issue de la classe ouvrière...
Bref, un beau roman, mais dont le sujet ne m'a pas séduite...
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Polar moral et mélancolique, Les mains vides, avec une nostalgie appuyée, décrit le basculement de la ville de Parme dans la touffeur immobile de l'été, dans la marchandisation pseudo-festive, dans la délinquance en col blanc. La sécheresse parfois poétique de l'écriture de Varesi laisse écouter ses accords entendus, les flottements de son blues.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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« Soneri bouillait de colère. Il ne reconnaissait plus sa ville ni le peuple de sa ville. Sa nature polémiste, sa rébellion anarchiste, son intolérance à toutes les injustices et son goût pour les barricades, où étaient ils passés? Ses yeux de commissaire voyaient défiler une communauté réduite en bouillie, et la chaleur n'était plus qu'une représentation physique d'une dérive bien plus profonde. »

Parme suffoque. Un meurtre. Valerio Varesi dépeint la ville comme une entité vivante, cette ville plombée par une chaleur qui accable où des incendies naissent à chaque coin de rue, à l'unisson de cette cité l'on retrouve un commissaire Soneri abattu par les révélations d'une enquête aux multiples ramifications. Au cours de ses déambulations le poids des apparences prend corps et c'est une nouvelle société parallèle, puissante et sans pitié qui se fait jour. Parme n'est pas épargné par les trafics, par la délinquance en col blanc, le commissaire ne lâche rien mais c'est au détriment de sa santé psychique.

« Ta sensibilité. Si tu étais un flic comme les autres, tu n'en aurais pas grand chose à foutre de toutes ces horreurs. La vérité, c'est que tu es un moraliste. C'est ça qui te fout en rogne. Tu n'as pas renoncé à tes idéaux et quand tu vois la réalité s'en éloigner, tu deviens enragé. Si beaucoup de tes collègues continuent d'avancer bêtement, c'est qu'ils n'affrontent rien. »

Dans Les mains vides l'auteur ne fait aucun cadeau à son personnage fétiche. S'il le malmène ainsi c'est pour mieux nous révéler ses pensées profondes, sans activer les rouages du pathos. Toujours avec une authentique élégance, l'intrigue subtile est guidée par une plume éclairée. Un nouveau roman de Valerio Varesi à déguster avec un éventail.
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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C'est avec plaisir que je retrouve le commissaire Soneri pour une nouvelle enquête dans sa ville de Parme en pleine canicule orageuse.

Angela l'avocate est toujours présent à ses côtés, même si il préfère l'inviter au restaurant plutôt que manger ses bons petits plats.

Le roman s'ouvre avec le vol de l'accordéon du joueur de rue que tout le monde connaît et respecte. Soneri est outré : la musique ne se fera plus entendre dans sa ville.

Commence alors la véritable enquête sur le meurtre de Francesco Galluzzo, un marchand de vêtements du centre-ville qui menait grand train alors que son magasin périclite.

Soneri va donc s'intéresser à ses finances et découvrir le trafic et les gros bonnets qui tiennent la ville.

S'emmêlent mafia calabraise et nouveau venus serbes (ou albanais, je ne sais plus).

La ville est en train de changer, mais tout le monde s'en fiche, déplorent Soneri et le gros bonnet local Gerlanda.

J'ai aimé les considérations des protagonistes sur la société actuelle, bien sombres.

Pas de police scientifique, mais les déambulations du commissaire dans la ville et ses petites rues tortueuses, à l'image des trafics en sous-mains qui ont lieu dans la ville.

J'ai découvert comment fonctionne l'usure : ses taux exorbitants mais aussi la mauvaise qualité des articles que les magasins sont obligés de vendre (et notamment des ceintures).

L'orage gronde et fini par éclater, donnant au récit un climat étouffant.

Sans oublier les incendies qui se déclarent un peu partout dans la ville chaque nuit, oeuvre de jeunes désoeuvrés et qui monopolise beaucoup les services de police pour pas grand chose.

Un commissaire que j'aime retrouver, toujours dans des enquêtes originales, des décors et des ambiances différentes.

L'image que je retiendrai :

La dernière, celle des mains vides de Soneri qui a joué et perdu.

Une citation :

Vous pensez vraiment que les gens la veulent, la liberté ? Foutaises. La plupart ne veulent que le confort. (p.72)
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Un nouveau roman de Valerio Varesi, je l'attends toujours avec impatience. En commencer un, c'est avoir l'impression de retrouver un vieil ami. C'est retourner en Italie et partager quelques heures avec Soneri, Colombo transalpin, auquel on s'est attaché.
Je commencerai par vous parler du décor et de l'ambiance, deux choses particulièrement importantes dans ces polars.
Après un décor brumeux et pesant dans le Fleuve des Brumes où l'auteur nous faisait naviguer sur le Pô, après Les Ombres de Monteluppo où Valerio Varesi nous contait la montagne dans le froid et une impression de noirceur oppressante, nous voici dans Parme, en pleine canicule. Il fait chaud, c'est poisseux, l'impression de manquer d'air.
L'auteur sait jouer les tour-operators en créant, à chaque fois, une ambiance différente mais tellement bien instaurée qu'on la ressent par tous les pores de la peau.
Dans Les Mains Vides, Soneri fait face à une enquête pour homicide très complexe où se mêlent trafic de drogue, trafic d'influence, pègre, prostitution et bien sûr argent. le flair du commissaire n'a pas pris une ride depuis sa dernière enquête et c'est encore un scenario parfaitement cohérent, tout en finesse et intelligence auquel nous avons à faire.
Même s'il s'agit d'un quatrième volet des enquêtes de Soneri, chaque roman peut être lu indépendamment des autres et si des personnages sont récurrents, à l'image de Angela, la petite amie du commissaire, ils sont remis en situation et la lecture n'est jamais entravée par des rappels des tomes précédents.
Le style reste le même, sur un tempo tranquille même s'il est un petit plus rapide que dans les autres opus. On savoure, on prend son temps pour démêler cette enquête, on flâne, parce qu'on veut, finalement, rester encore un peu plus longtemps avec ce personnage, cette écriture, ce talent.
Il y a des polars qui ne sont que surface, qui misent tout sur le flic bourrin et les scènes d'action avec des scénarios vides et sans intérêt. Et puis il y a les polars de qualité, avec du fond, où les différentes étapes pour résoudre l'enquête ne sont pas survolées, avec un décor et une ambiance, avec des personnages tout en qualités et imperfections et avec une écriture qui a du style. Les Mains vides fait partie de cette deuxième catégorie.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Chaque région d'Italie a son flic attitré et sa série de polars.
Dans la belle ville de Parme, c'est Valerio Varesi qui met en scène le commissaire Soneri au fil des épisodes.
Les revoici avec une nouvelle intrigue : Les mains vides.
Un titre à prendre au second degré puisque l'intrigue évoque plutôt les mains bien remplies de ceux qui s'en mettent plein les poches : il sera question de beaucoup de fric, celui des mafias qu'il faut lessiver et blanchir, celui des spéculations immobilières sans foi ni loi.
On est toujours content de pouvoir compter sur des valeurs sûres, retrouver de bons amis transalpins comme ces deux-là, Varesi et son commissaire fétiche, avec qui on sait que l'on peut voyager sans crainte.
Cette fois, l'intrigue peine un peu à se mettre en place : le commissaire Soneri ne sait trop s'il doit s'occuper du vol de l'accordéon du pauvre bougre qui anime habituellement la place ou s'il doit s'intéresser au décès d'un commerçant battu à mort (un avertissement, un appel de fonds, qui aurait mal tourné peut-être ?).
Malgré la canicule, comme à son habitude Soneri flâne dans les rues de Parme, des errances sans but qui lui permettent de s'imprégner de sa ville, c'est sa façon à lui d'enquêter si l'on peut dire. La vérité finira bien par lui apparaître au détour d'une vieille maison.
Mais les temps changent et Soneri semble bien dépassé par les bandits modernes, les nouvelles mafias de l'est, les nouvelles spéculations immobilières, les nouveaux trafics.
C'est une nostalgie amère et désabusée qui parcourt le bouquin dont l'ambiance est un peu plombée par l'auto apitoiement d'un commissaire dépassé par son époque.
Finalement les mains vides seront celles de Soneri et c'est un étrange final au goût bien amer qui l'attend dans les derniers chapitres.
Pour celles et ceux qui aiment le parmesan bien sûr.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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C'est le premier polar que je lis de cet auteur. Il m'a paru très classique, sans qualité exceptionnelle ni défaut majeur.
Tout se déroule lentement dans Parme écrasée de chaleur : l'atmosphère est créée dès le début, mais on ne risque pas d'oublier qu'il fait chaud, tant il y a d'allusions à la température !
le commissaire Soneri souffre lui aussi de la chaleur, et son caractère désabusé et pessimiste ne le pousse pas à accélérer le rythme. Chargé de résoudre le meurtre d'un homosexuel, il sent bien vite que ce n'est pas un banal règlement de compte entre truands et découvre diverses ramifications, qui concernent le monde de la drogue, mais sans doute aussi des personnalités importantes de la ville. Pas de chance : la cellule des « stups » lui vole son enquête et Soneri se lamente de plus en plus sur le déclin de sa ville, aux mains d'une mafia à col blanc.
Je suis souvent déçu par les dernières pages d'un polar, où s'accumulent les retournements de situation et les événements spectaculaires et invraisemblables. Ce n'est vraiment pas le cas ici, que du contraire : c'est même un peu tristounet !
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