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Somptueuse quatrième enquête (en français) du commissaire Soneri, dans les marécages de l'avidité immobilière à Parme et ailleurs.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/20/note-de-lecture-les-mains-vides-valerio-varesi/

Écrasée par une canicule estivale encore plus accablante que d'habitude, la ville de Parme, que ses habitants ont largement fui, comme toujours en août, se dessèche sur pied, hantée par les nombreux touristes qui n'y voient que du feu, et les criminels et délinquants qui ne sont pas en vacances, bien au contraire. Mais voici que me musicien de rue connu de tous se fait voler son accordéon, qu'un commerçant du centre ville est bizarrement battu à mort, sans que le vol ne semble un motif bien crédible, qu'un usurier à l'ancienne, tout-puissant en apparence, voit son pouvoir rogné puis peu à peu effacé, chassé par de nouvelles puissances d'avidité dans lesquelles sombre Parme, méconnaissable. Ce que le commissaire Soneri ne pourra peut-être que tristement constater à son tour : un monde disparaît, et il n'est pas remplacé par mieux, bien au contraire.

Au-delà de cette mélancolie de plus en plus aiguë qui infiltre et caractérise à présent les enquêtes concoctées par Valerio Varesi pour son commissaire parmesan, « Les mains vides », septième volume de la série (le quatrième chez nous), publié en 2006 et traduit en 2019 par Florence Rigollet chez Agullo, concentre ses rayons ardents comme jamais encore, pour obtenir sans doute le roman le plus directement contemporain et politique (à date) parmi ces investigations dans l'ouest de l'Émilie-Romagne d'aujourd'hui.

Je ne vais pas revenir ici sur les éléments permanents (déjà) qui font le sel très particulier de la série imaginée par Valerio Varesi, vous renvoyant pour cela aux trois premières notes de lecture (liens ci-après). Là où « le fleuve des brumes » tissait sa toile dans les replis des souvenirs enfouis de la deuxième guerre mondiale et de leurs effets jusqu'à nous, là où « La pension de la via Saffi » se penchait sur ce qui reste en chacun des années de plomb italiennes, et là où « Les ombres de Montelupo » passait la dépendance économique au crible des moyens utilisés pour s'enrichir jadis, « Les mains vides » procède de bien des façons en trace beaucoup plus directe : si la corruption et la délinquance ont presque toujours accompagné la marche à la richesse en matière de commerce et d'immobilier (quoique s'obstinent à penser les tenants d'un certain angélisme dans ce domaine), elles ont atteint à présent, à Parme comme ailleurs, un niveau de violence et d'avidité largement décomplexées qui peuvent sidérer tout un chacun, et tout particulièrement le commissaire Soneri, créant ainsi cette étrange complicité, paradoxale en apparence, entre le somptueux personnage d'usurier à l'ancienne et lui. Et c'est ainsi que la série maintient et enrichit ici son étonnante acuité au-delà des circonstances et des lieux.
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Chaque région d'Italie a son flic attitré et sa série de polars.
Dans la belle ville de Parme, c'est Valerio Varesi qui met en scène le commissaire Soneri au fil des épisodes.
Les revoici avec une nouvelle intrigue : Les mains vides.
Un titre à prendre au second degré puisque l'intrigue évoque plutôt les mains bien remplies de ceux qui s'en mettent plein les poches : il sera question de beaucoup de fric, celui des mafias qu'il faut lessiver et blanchir, celui des spéculations immobilières sans foi ni loi.
On est toujours content de pouvoir compter sur des valeurs sûres, retrouver de bons amis transalpins comme ces deux-là, Varesi et son commissaire fétiche, avec qui on sait que l'on peut voyager sans crainte.
Cette fois, l'intrigue peine un peu à se mettre en place : le commissaire Soneri ne sait trop s'il doit s'occuper du vol de l'accordéon du pauvre bougre qui anime habituellement la place ou s'il doit s'intéresser au décès d'un commerçant battu à mort (un avertissement, un appel de fonds, qui aurait mal tourné peut-être ?).
Malgré la canicule, comme à son habitude Soneri flâne dans les rues de Parme, des errances sans but qui lui permettent de s'imprégner de sa ville, c'est sa façon à lui d'enquêter si l'on peut dire. La vérité finira bien par lui apparaître au détour d'une vieille maison.
Mais les temps changent et Soneri semble bien dépassé par les bandits modernes, les nouvelles mafias de l'est, les nouvelles spéculations immobilières, les nouveaux trafics.
C'est une nostalgie amère et désabusée qui parcourt le bouquin dont l'ambiance est un peu plombée par l'auto apitoiement d'un commissaire dépassé par son époque.
Finalement les mains vides seront celles de Soneri et c'est un étrange final au goût bien amer qui l'attend dans les derniers chapitres.
Pour celles et ceux qui aiment le parmesan bien sûr.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Mon cinquième Varesi et donc enquête du commissaire Soneri, et là, je suis tombé sur un polar "pénombreux", pour reprendre un adjectif employé à deux reprises par l'auteur. J'ai d'abord pensé à une erreur de traduction, et puis non, l'adjectif désigne un "manque de lumière".
Effectivement, Soneri vit des jours sombres - en plein été!!!! c'est un comble-, peiné de la "direction" qu'emprunte sa ville de Parme, la Mafia des affaires l'ayant presque complètement gangrénée, et le moyen d'y remédier serait celui du dé à coudre pour vider une piscine olympique, c'est peu dire!
Une enquête menée dans la touffeur de l'été, un été au cours duquel notre commissaire "mouille le maillot" pour tirer au clair un assassinat -peut-être pas volontaire, celui du nommé Galluzzo, acquoquiné à un certain Gerlanda, célèbre usurier ayant pignon sur rue, et leurs accointances avec le monde pourri des affaires et de l'argent sale-. mais surtout trempe ses chemises à cause de la chaleur suffocante et de clims qui ne fonctionnent pas trop bien.
Et pour courronner le tout, même sa relation avec l'avocate Angela n'arrive pas à juguler sa colère ou à la canaliser.
Soneri broie du noir, alterne entre blues et spleen et remise en cause de son métier et de son utilité, véritable Don Quichotte parti seul à l'assaut des moulins de la finance et des hommes politiques également complices d'un système mafieux qui fait ses preuves.
"L'homme est un apprenti et la douleur est son maître, et nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert", écrivait le poète, et Soneri va quelque peu "souffrir" dans cette enquête, qui est également une plongée dans la connaissance de soi, se demandant peut-être si, comme il est écrit dans la Bible: "Heureux les simples d'esprit", en l'occurrence, heureux ceux qui ne peuvent accéder à cette connaissance, à cette " vérité", ou du moins, à une certaine vérité.
On le quittera donc un peu tristounet, tant lui que nous, mais Soneri est un chat, et les chats savent rebondir sur leurs pattes en plus d'avoir...sept vies!!
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Nous sommes ici dans un roman d'atmosphère plutôt que dans un roman policier traditionnel. Certes, toutes les cases sont cochées, nous avons un meurtre, un vol peut-être, et une équipe de policiers, menée par le commissaire Soneri, qui doit trouver l'identité du ou des coupables. Mais ce n'est pas ce qui est le plus important. le tome précédent nous ramenait dans le passé du commissaire, et nous montrait le poids que la corruption pouvait avoir sur un village ordinaire. Ici, nous sommes à Parme, à l'heure de la mondialisation, et la corruption se fait à grande échelle. L'Italie a eu beau organiser l'opération « mains propres », tout n'a pas été éradiqué, il faudrait être bien naïf pour le croire. Et si le commissaire se retrouve « les mains vides », c'est parce qu'il n'a pas les moyens de lutter contre cette pieuvre moderne.

Qui a tué Francesco Galluzzo ? J'ai presque envie de dire qu'à part le commissaire, tout le monde s'en moque, surtout sa famille. Pour sa soeur, son beau-frère, et ses frères, il était la brebis galeuse de la famille. Non seulement il ne parvenait pas à engendrer des bénéfices, pour ne pas dire qu'il était couvert de dettes, mais il avait le très mauvais goût de préférer les hommes aux femmes, faute impardonnable aux yeux des siens – qui détournaient les yeux, d'ailleurs, plutôt que de les fermer.

Qui a vraiment tué Galluzzo ? Est-il mort à cause de Gerlanda, usurier bien connu de la ville, à qui toute personne ne pouvant contacter une banque a eu recours ? Il est presque sympathique – presque, il ne faut pas exagérer – tant il représente une certaine forme d'escroquerie à l'ancienne. Lui aussi sera pris dans le tourbillon de l'enquête – son temps appartient au passé. Galluzzo est-il mort parce que sa famille en avait assez de ses frasques ? L'amour est une denrée rare dans cette famille, qui fait passer le profit avant tout – même les mariages sont avant tout des mariages d'intérêt. L'amour est une denrée rare dans ce roman, où même les personnages qui s'aiment semblent terriblement distants.

Oui, c'est un quatrième volume assez désabusé que nous avons entre les mains. le commissaire est comme étouffé par la chaleur qui ralentit la vie en ce mois d'août, et la pluie, le froid, les bourrasques de vent qui le saisissent dans les dernières pages n'y changeront rien : la justice n'est pas réellement passée.
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J'avais moyennement apprécié le premier livre que j'avais lu de Varesi mais m'étais décidé à persister après avoir rencontré l'auteur lors d'une table ronde. nous avions discuté tous les 2 de journalisme et de gastronomie....je n'ai pas été déçu et sans doute cette conversation m'a t elle aidé à savourer "'les mains vides". j'ai aimé l'intrigue, le pessimisme et la chape de plomb au propre ( la canicule) et figurée ( l'argent qui pourrit tout) . Ce n'est ni du james bond , ni du camillieri mais cela a un style bien plaisant!
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Parme au mois d'août. Accablement dû à une chaleur moite , humide . Peu de gens dans les rues que même la nuit ne parvient pas à rafraîchir....Le décor est posé. Qu'ils sont loin des papilles , le célèbre jambon et le parmesan , dans une ville désertée par ses habitants et évitée par les touristes . Et pourtant , dans cette belle ville au passé culturel riche , malgré les notes mélodieuses de l'accordéon de Gondo , un meurtre est commis et le commissaire Soneri est chargé de l'enquête....Au premier abord , le vol apparaît comme un mobile plausible . La voie s'éclaircit encore lorsque le chemin le mène jusqu'à un usurier....Ce même chemin qui , peu à peu , est " envahi d'épines " . Pas si simple pour Soneri qui , malgré des avancées apparemment décisives, se retrouve toujours " les mains vides " , les " coupables" lui échappant à chaque fois comme " une savonnette " facétieuse . Mais il est opiniâtre, le commissaire ,on peut lui faire confiance ......
Son personnage est du reste particulièrement fouillé, un flic proche de la retraite , particulièrement désabusé face à l'évolution d'une société où l'argent donne le pouvoir à ceux qui en ont , corrompt et gangrène tout , de " la base au sommet " . Un flic qui nie toutes les évidences et n'accepte pas les conseils de ses collègues qui , depuis longtemps , se sont " adaptés " à ce monde nouveau où tout s'achète et se vend , où les comptes se règlent avec " intérêts". Un flic , un homme d'un autre temps dans une ville qu'il ne reconnaît plus et qu'il a hâte de quitter . Un flic " à l'ancienne " , aux valeurs affirmées mais ...désuètes et chargées de mélancolie.
Si la chaleur enserre la ville dans ses griffes acérées, c'est surtout " une toile d'araignée ", autrement dangereuse , qui se tisse d'abord sournoisement....puis....
Ce roman écrit par un auteur italien reconnu est " gluant " tant par son atmosphère que par les événements qu'il relate . Pas d'explosion de violence , rien de bien " dérangeant " pour les âmes sensibles mais de la nostalgie , de l'amertume , une certaine langueur , c'est l'enquête avec ses " joies et ses peines " , la partie d'échecs où chaque déplacement de pièce ne se fait qu'après moultes réflexions, moultes déductions, moultes conclusions .Un polar bien construit et qui , pour ma part , m'a fait sortir des sentiers communs , sans toutefois "m' emballer " , ce qui , vu le contexte climatique , se serait avéré suicidaire .
J'irais bien faire un tour à Parme , moi , mais pas en Août. Trop chaud .C'est bien le climat qui semble être l'obstacle principal et j'espère qu'aujourd'hui , le commissaire Soneri profite de la " fraîcheur et du calme " de la campagne . On lui doit bien cela ...Quant au banditisme ....c'est une autre histoire ...et pas qu'à Parme , hélas. Ainsi va le monde ....A bientôt.



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Je retrouvais avec plaisir Valerio Varesi et son commissaire Soneri, c'est une sorte de rendez-vous annuel entre nous. Cette fois-ci c'est dans un Parme caniculaire en pleine décrépitude que nous emmène l'auteur italien. Son commissaire s'emploie à démêler les très nombreux fils d'une pelote où un commerçant est assassiné, un accordéoniste de rue se fait voler son instrument, les poubelles qui s'enflamment.. A force de gratter le verni sur les surfaces brûlantes, il découvre des magouilles jusque dans des sphères de la haute société parmesane mais surtout il témoigne de la transformation inéluctable de la ville, et il se sent impuissant mais pas résigné. Un bon polar d'atmosphère.
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C'est le premier polar que je lis de cet auteur. Il m'a paru très classique, sans qualité exceptionnelle ni défaut majeur.
Tout se déroule lentement dans Parme écrasée de chaleur : l'atmosphère est créée dès le début, mais on ne risque pas d'oublier qu'il fait chaud, tant il y a d'allusions à la température !
le commissaire Soneri souffre lui aussi de la chaleur, et son caractère désabusé et pessimiste ne le pousse pas à accélérer le rythme. Chargé de résoudre le meurtre d'un homosexuel, il sent bien vite que ce n'est pas un banal règlement de compte entre truands et découvre diverses ramifications, qui concernent le monde de la drogue, mais sans doute aussi des personnalités importantes de la ville. Pas de chance : la cellule des « stups » lui vole son enquête et Soneri se lamente de plus en plus sur le déclin de sa ville, aux mains d'une mafia à col blanc.
Je suis souvent déçu par les dernières pages d'un polar, où s'accumulent les retournements de situation et les événements spectaculaires et invraisemblables. Ce n'est vraiment pas le cas ici, que du contraire : c'est même un peu tristounet !
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Le commissaire Soneri étouffe dans une Parme de canicule , dans une époque qui le dégoûte , où l'on peut voler l'accordéon décati d'un vieux clochard musicien et où les rues flambent de la rage impuissante des exploités . A partir de la découverte d'un homme battu à mort , son enquête rigoureuse l'amènera peu à peu dans des eaux où se déchirent les requins de la drogue et de la délinquance en col blanc . Que faire contre ces nouveaux prédateurs qui dépècent la ville , avec comme arme des mains vides ? Varesi ,plus que jamais , utilise la mécanique implacable du polar pour dénoncer la gangrène qui accable la cité qu'il aime.
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Comme d'habitude quand il y a plusieurs tomes je ne les lis pas dans le bon ordre. le hasard a fait que j'avais reçu le tome 5 des enquêtes du commissaire Soneri (Os, encens et poussière) grâce à un service presse en juin 2020. Et ensuite, je reçois grâce à un gain concours avec les éditions points « Les mains vides » de l'auteur qui est le tome 4. Mais pas de soucis, ils peuvent se lire dans le désordre.
En pleine canicule, le commissaire Soneti va enquêter sur la mort d'un marchand du centre qui a été retrouvé battu à mort à son domicile. On pourrait croire dans un premier temps qu'il s'agit d'un vol mais l'affaire est bien plus compliquée et va se diriger vers les milieux de la criminalité en col blanc, de la mafia.
J'ai pris plaisir à retrouver ce commissaire qui n'est pas la caricature du flic alcoolique,… il est plutôt du genre à prendre son temps pour mener son enquête, à avoir un coté humaniste. L'histoire est une nouvelle fois « classique », le rythme lent et l'ambiance est lourde (période de canicule, période de revendication, commissaire parfois sombre, plus pessimiste). Il va prendre conscience que sa ville de Parme a bien changé. La lecture est agréable et permet de se poser avec un livre au rythme lent en cette période compliquée. Maintenant je ne le nommerai pas comme meilleur polar car il est sélectionné pour le prix du meilleur polar points
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