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Citations sur L'homme à l'envers (131)

Il y avait deux types, allongés dans les broussailles.
- Tu te figures pas que tu vas m'apprendre mon boulot ? chuchota le premier type.
-Je me figure rien, répondit son compagnon, un grand gars aux cheveux longs et blonds, qui s'appelait Lawrence.
Immobiles et jumelles au poing, les deux hommes observaient un couple de loups. Il était dix heures du matin, le soleil leur cuisait les reins.
- Ce loup, c'est Marcus, reprit Lawrence. Il est
revenu.
L'autre secoua la tête. C'était un homme du pays, petit, brun, un peu buté. Il veillait sur les loups du Mercantour depuis six années. Il s'appelait Jean.
_ C'est Sibellius, murmura-t-il.
- Sibellius est bien plus grand. N'a pas cette touffe jaune à l'encolure.
Troublé, Jean Mercier réajusta ses jumelles, régla une nouvelle fois la netteté et examina avec attention le loup mâle qui, à trois cents mètres à l'est de leur planque, tournait autour du rocher familial, levant parfois le museau dans le souffle du vent. Ils étaient près, trop près, il vaudrait bien mieux reculer mais Lawrence voulait filmer a tout prix.
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...Et après? Il n'était écrit nulle part qu'il faille réaliser chacune de ses pensées. Chez Adamsberg, la pensée n'entrainait pas nécessairement l'action. Entre l'une et l'autre, l'espace du songe absorbait quantité de pulsions.
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Le grand Canadien, plus habitué à se laver torse nu avec des mottes de neige qu'à se vautrer, poisseux de vieille sueur, dans la merde des brebis, trouvait les Français cradingues. Paris, rapidement traversé, lui avait soufflé de lourdes odeurs de pisse et de transpiration, des relents d'ail et de vin. Mais c'était à Paris qu'il avait rencontré Camille, aussi Paris était-il absous.
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Tout doucement, Adamsberg se rapprocha du poste, l'assiette à la main, sur la pointe des pieds, comme pour ne pas effaroucher le commentateur. Un geste de trop et ce type s'enfuirait de la télé, sans finir la formidable histoire de loups qu'il venait de commencer.
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Ces pensées étaient de nature incertaine, à mi-chemin entre l'état gazeux, liquide et solide, mais elles s'aggloméraient sans cesse à d'autres pensées sans qu'aucun lien raisonnable ne préside à ces unions.
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Adamsberg se demandait qui pouvait bien être ce boulechite qu'il invoquait tout le temps. Sa mère peut-être.
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Si t'appelles ce flic, ce sera l'histoire des trois ignorants et du type doué qui voulaient percer le mystère de l'homme sans poils.
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Dix ans plus tôt elle comptait aussi sur l'amour, mais elle en avait beaucoup rabattu sur ce vieux truc rabâché de l'amour. L'amour vous donnait des ailes pour vous scier les jambes, ça ne valait donc pas trop le coup. En gros, avec l'amour, si vous n'aimiez pas quelqu'un, il restait, et si vous aimiez quelqu'un, il s'en allait. Un système simple, sans surprise, qui engendrait immanquablement un grand ennui ou une catastrophe. Tout cela pour vingt jours d'émerveillement, non, ça ne valait pas le coup. L'amour qui dure, l'amour qui fonde, l'amour qui fortifie, anoblit, sanctifie, épure et répare, enfin tout ce qu'on s'imagine de l'amour avant d'avoir vraiment essayé de se servir du truc, c'était une foutaise. Voilà où, après de longues années d'essayage, après pas mal de déboires et une rude détresse, elle en était arrivée. Une foutaise, une duperie pour naïfs, une trouvaille pour narcissiques.
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Camille fit un pas, incertaine, l'esprit vide. Des lointains de ce vide, montaient des souvenirs indistincts, des ombres balbutiantes.
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Adamsberg ne réfléchissait jamais, il se contentait de rêver, puis de trier la récolte, comme on voit ces pêcheurs à l'épuisette fouiller d'une main lourde dans le fond de leur filet, cherchant des doigts la crevette au milieu des cailloux, des algues, des coquilles et du sable. Il y avait pas mal de cailloux et d'algues dans les pensées d'Adamsberg et il n'était pas rare qu'il s'y emmêlât. Il devait beaucoup jeter, beaucoup éliminer. Il avait conscience que son esprit lui servait un conglomérat confus de pensées inégales et que cela ne fonctionnait pas forcément de même pour tous les autres hommes. Il avait remarqué qu'entre ses pensées et celles de son adjoint Danglard existait la même différence qu'entre ce fond d'épuisette plein de fatras et l'étal ordonné d'un poissonnier. Qu'est-ce qu'il y pouvait ? Au bout du compte, il finissait par en sortir quelque chose si on voulait bien attendre. C'était ainsi qu'Adamsberg utilisait son cerveau, comme une vaste mer nourricière en qui l'on a placé sa confiance mais qu'on a renoncé depuis longtemps à domestiquer. (p. 86, "J'ai lu")
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