Profitant comme toujours de cette merveilleuse collection m'ayant permis de découvrir pas mal d'auteurs et dont un exemplaire coûte moins cher qu'un paquet de cigarettes (et devinez lequel des deux ne réduit pas votre espérance de vie), je me suis tourné vers le
Prix Nobel de littérature 2010,
Mario Vargas Llosa, dont le deuxième l'dans Llosa n'est pas inutile.
Bon en gros,
Les chiots, c'est l'histoire d'une bande de gamins à peu près normaux (sauf que l'un d'entre eux se fait malheureusement sexionner un membre important, la faute d'orthographe étant volontaire) qu'on regarde évoluer jusqu'à l'âge adulte. L'histoire se lit avec plaisir, même si elle n'a rien d'exceptionnel, on a connu des meilleurs récits d'enfance.
Mais si le fond n'est que sympathique, la forme, elle, vaut le coup d'être admirée. le style qu'emploie l'auteur pour écrire son récit est tout simplement génial : il mélange les modes narratifs, les personnes, se confond avec ses personnages, s'amuse avec les dialogues, etc. Mais je pense qu'un extrait sera plus parlant :
"Et Marlou allons Teresita, il fallait être franche, jouer cartes sur table, ne voyait-elle pas comment il la regardait ? Et elle oh là là, tapant des mains, menottes, dents, sandalettes, que nous regardions, un papillon ! courions, l'attrapions et le lui ramenions. Il la regardait, c'est vrai, mais comme un ami et, aussi, que c'est mignon, lui caressant les ailes, petits doigts, ongles, voix fluette, il est mort, le pauvre, il ne lui disait jamais rien. Et eux c'est des histoires, des mensonges, il lui disait bien quelque chose, il la baratinait au moins et elle non, parole, elle creuserait un petit trou dans son jardin et elle l'enterrerait, une bouclette, le cou, minuscules oreilles, jamais, nous jurait-elle. "
Oui je sais, au début ça paraît vraiment bizarre, mais une fois habitué on se rend compte que c'est juste un super moyen de rendre le récit plus dynamique et de maximiser l'implication du lecteur.
Un court bouquin très sympa, et assez impressionnant niveau maîtrise de l'écriture. On est
Prix Nobel ou on ne l'est pas.