Anatomie d'un scandale

Ce thriller psychologique, tout en tension, est particulièrement prenant même si le suspense ne réside pas dans les évènements mais dans les bouleversements, l'évolution que vivent les personnages principaux.
Un ami proche du Premier Ministre britannique, James, est accusé de viol par son assistante qui porte plainte. Au cours du procès, vont s'affronter Kate, l'avocate de l'assistante et Sophie, la femme de James. de noirs secrets vont être dévoilés dans le combat qui oppose ces deux femmes et cet homme puissant, sûr de lui.
Le roman fait des allers-retours entre deux périodes : les années 90 durant laquelle les 3 personnages étaient des étudiants à Oxford et 2016-2017, le temps du procès. On découvre au fur et à mesure, par des indices savamment dosés, que les 3 personnages sont liés même si deux d'entre eux n'en sont pas conscients. La tension psychologique va crescendo. le personnage de Sophie est particulièrement intéressant au fur et à mesure que le doute sur la culpabilité de son mari s'insinue : elle est profondément amoureuse de son mari, elle est fière de lui, elle a abandonné toute carrière personnelle pour favoriser la sienne et élever ses enfants, elle le met sur un piédestal ; on la voit être envahie de doutes, de dégoût, de regrets ; elle chancelle et ainsi s'humanise et devient à son tour une victime de James.
On retrouve un thème assez récurrent dans la littérature britannique, même actuelle : la différence marquée entre les classes sociales. J'ai retrouvé dans ce roman, des éléments de « L'invitation » d'Elizabeth Day où un fils unique de mère célibataire sans le sou décroche une bourse pour la prestigieuse Burtonbury School et entre ainsi dans le monde clos, aux règles incompréhensibles pour lui, exclusif de l'aristocratie. Il se lie d'amitié avec un rejeton d'une famille « de la haute » qui l'utilise sous couvert d'amitié et le drame éclatera. le scénario est semblable même s'il s'agit ici de deux jeunes filles, à Oxford : une aristocrate et une fille d'un moniteur d'auto-école. La différence de classes imprègne toute sa société britannique et ce, depuis le plus jeune âge et semble être intégrée par tous. Les enfants de l'aristocratie considèrent que tout leur est dû, par filiation de droit divin et ne supportent pas qu'on leur résiste. James en est le parfait exemple, ce qui va conditionner ses relations aux femmes, considérées comme des objets dont on a envie et qu'il est hors de question qu'on n'ait pas puis qu'on jette après.
Un autre thème est particulièrement important, la notion de consentement sexuel, sujette à multiples interprétations, comme le montre habilement ce roman, le viol comme arme de destruction massive lorsque la victime ne veut pas parler.
Enfin, le thème de la justice faillible et de la difficulté parfois insurmontable pour une femme d'être reconnue comme victime. Les questions posées au sein du tribunal font revivre le cauchemar à la femme agressée, elles l'humilient publiquement.
Sarah Vaughan met en scène trois femmes fortes, Kate, Olivia, Sophie, qui se battent pour leur dignité, pour la vérité et pour se reconstruire. On a envie de hurler quand le procès laisse James partir libre, se pavanant devant les micros.
Roman au style fluide, facile à lire, qui facilite l'empathie avec ces femmes et qu'il est difficile de lâcher malgré quelques longueurs dans les descriptions.

C'est en regardant la série que j'ai voulu lire le livre. Contrairement à « La servante écarlate », j'ai aimé la minisérie retraçant le procès d'un homme politique bien sous tout rapport, séduisant, poli et respectueux des femmes mais qui est accusé de viol par son assistante parlementaire.

L'autrice nous relate le procès et revient dans le passé des protagonistes. On apprendra bien plus (évidemment) sur Sophie, James et Kate.

L'auteure nous dépeint une jeunesse dorée, rompue à la facilité liée à l'argent, désireuse d'agir sans aucune impunité (comme lors d'une fête où de nombreuses bouteilles de champagne seront jetées contre les murs au lieu d'être bues ou d'être offertes), des comportements sans aucune morale ni respect pour les personnes non issues de leur classe.

Chaque révélation sur les personnages nous montre à quel point un seul évènement peut modifier le cours de leur vie. C'est une analyse acerbe autour de la notion de « consentement » qui nous laisse parfois pantois quant aux réflexions de certains personnages du livre : « L'ennui avec les femmes, c'est qu'elles n'ont pas le courage de leurs convictions , c'est qu'elles ne savent pas ce qu'elles veulent, disait James au sujet de ses collaboratrices ».

C'est un roman qui peut être classé dans la catégorie Thriller puisque tout du long nous apprenons des faits nouveaux qui changent la vision que l'on a des personnages et ce jusqu'à la fin.

J'ai adoré lire cette histoire et découvrir des personnes souffrant, se questionnant, réalisant que leur vie bascule du jour au lendemain. J'ai craint avec eux, j'ai accusé non sans erreur, j'ai pleuré de leur malheur.

Encore un bon livre à ne pas rater !

Roman que je qualifierais de Thriller politique /judiciaire. James Whitehouse est le Sous-Secrétaire d'Etat et également l'ami d'enfance du Premier ministre Britannique. Après une courte liaison avec son assistante Olivia, cette dernière l'accuse de l'avoir violée. C'est Kate Woodcroft avocate pénaliste, spécialisée dans les crimes à caractère sexuel qui se voit attribuer l'affaire.
Ce roman est bâti autour de quatre personnages : James Whitehouse, sa femme Sophie, Kate et Ali amie de longue date de Kate. Leur point commun, ils ont tous étudié à la même université.
C'est réellement passionnant, et tellement d'actualité (avec le mouvement metoo). Peu à peu on commence à comprendre qui sont chacun des personnages d'hier et d'aujourd'hui. On réfléchit au poids des traditions et surtout à la question du consentement. Je vous le recommande chaudement.

Un viol, un procès, des secrets. Voilà l'histoire de ce roman.
L'auteur a su monter le fil de son histoire sans exagération ni aberration. La lecture est fluide et on avance dans l'histoire sans s'en rendre compte. Les chapitres sont courts et on voit les différents points de vue de chacun des personnages.

C'est LE sujet tabou du moment, le viol d'une femme qui dit « non », mais dont lui comprend « oui ». Seul problème, le violeur est un homme politique. Donc l'affaire est dans tous les journaux télévisés et dans la presse écrite où chaque nouvelle info sur l'affaire est décrite dans le détail.

Une femme marquée à vie, une famille frappée par la trahison et une avocate avide de justice.

Un beau roman qui nous fait voir ces histoires tragiques d'un autre oeil. Qui nous fait comprendre que suivant la situation du moment, cela ne veut pas forcement dire « oui ».

Kate Woodcroft, quarante-deux ans, est avocate pénaliste, membre d'un des quatre collèges d'avocats de Londres, est s'est spécialisée dans les crimes sexuels et les violences faites aux femmes. Elle exerce dans le centre historique de Londres, à Westminster, dans des bâtiments du XVIIIe siècles dont rien n'a changé, ni les hauts plafonds à caissons, ni les couloirs immenses.... ni les perruques que les avocats anglais et les juges portent, qu'ils soient homme ou femme.

Un membre du gouvernement, proche du Premier Ministre, très proche (ils ont fait toutes leurs études ensemble, à Eton, puis à Oxford, se retrouve au coeur d'un scandale : les tabloïds ont révélé qu'il avait eu une maitresse, et une semaine plus tard, cette jeune femme l'accuse de viol.

On suit Kate, donc, puis Sophie, puis Holly aussi, dans les années 90 à Oxford où elkes font également leurs études, dans ces colleges multicentenaires, avec des cloîtres comme dans Harry Potter, presque.. les descriptions sont absolument extraordinaires. Car chaque personnage du roman y a fait ses études, ils s'y sont croisés. Sophie est l'épouse de James, le ministre et parlementaire accusé. Elle tombe de haut, son mari, père de ses enfants, ne PEUT PAS avoir été infidèle. Kate, c'est l'avocate de l'accusation, qui défend la jeune femme violée. Holly.. je garde le mystère.

On découvre avec précision comment fonctionne ce tribunal de la Couronne anglaise, au moment où les hommes de pouvoir peuvent de moins en moins cacher leurs aventures, leurs comportements déplacés, et les femmes commencent à oser se lever pour dire ce qui leur est arrivé, même si l'agresseur est un homme haut placé.

Mais, les scandales seront-ils étouffés ? Dans l'actualité, on se rend bien compte qu'après les accusations et le procès, il se passe beaucoup de chose, et que condamner un homme de pouvoir n'est pas facile. Les femmes, pourtant, elles, ne pardonnent pas.

Superbe roman, dépaysant, au coeur de la société anglaise, vécu du point de vue des femmes. Très facile à lire, d'un style très fluide, mais tout est instructif, au niveau du fonctionnement d'un procès dans un grand tribunal anglais. Tout est vu d'un point de vue humain.

Je le recommande. Coup de coeur !



Anatomie d'un scandale - Sarah Vaughan, ed Préludes, janvier 2019, 445 pages, 16,90€
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Sarah Vaughan est étonnante ! En trois romans publiés en France par les éditions Préludes, elle nous offre trois histoires dans des genres totalement différents. Et le plus fou ? C'est que ce sont des réussites à chaque fois ! Elle nous revient cette année avec un thriller psychologique qui nous fait entrer dans les arcanes du pouvoir en Angleterre et dans celles de sa justice. Et ce avec brio !

Kate est avocate spécialisée dans les crimes sexuels. Elle accompagne les victimes dans leur combat pour faire éclater la vérité, chose très difficile quand cela concerne des affaires de ce genre. Or, elle vient de se voir confier l'affaire de sa vie. Elle doit faire condamner un secrétaire d'Etat, James Whitehouse, un ami intime du Premier Ministre lui-même, accusé d'un crime odieux. Or, il se pourrait que cette affaire cache bien plus que ce que recèle le dossier confié à Kate…

Sophie, quant à elle, adore son mari. Mais quand il est accusé de ce crime odieux, elle veut l'aider. Elle veut protéger ses enfants. Elle veut retrouver sa vie d'avant. Mais est-ce possible ? Que cache les accusations contre son mari ? Et si ce scandale allait bien plus loin que ce qu'il ne semble ? Peut-elle vraiment se fier à son mari ? Elle veut l'aider… Mais le peut-elle vraiment ?

Ce roman n'est pas comme les autres. Dès les premières pages, il nous attrape dans ses filets et dans l'intimité de ces deux femmes, Kate et Sophie, qui ne se feront d'ailleurs jamais face, pour ne plus nous lâcher. Nous découvrons un Westminster bien différent de celui qu'on imagine. On est emporté dans les arcanes du pouvoir, dans ses filets, pour n'en ressortir qu'hébété et à bout de souffle.

Kate et Sophie sont deux personnages bien différents. La première est attachée à son travail, qui est la seule chose qui compte. On sent bien que son entêtement à traiter des affaires sexuelles et à tenter par tous les moyens à faire condamner les coupables présumés est plus personnelle qu'il n'est dit. Mais la force de l'auteur et de distiller chaque information dans son récit et de nous permettre de faire le point que quand elle l'a décidé. Et même si à un moment, on commence à se rendre compte seul de ce qu'elle nous cachait, la révélation est d'une logique folle. Quant à Sophie, elle a sacrifié sa carrière pour celle de son mari et pour ses enfants. C'est tout ce qu'elle a et elle veut à tout prix le préserver.

Quelques chapitres se passent à Oxford, des années avant l'affaire qui nous occupe. On y retrouve Sophie et James jeunes, ainsi que deux jeunes filles, Holly et Alison. Et si on ne comprend pas de prime abord ce que ces flash back viennent faire dans l'histoire, on se plaît à découvrir cette université renommée et les rapports qu'entretiennent les étudiants, et notamment les caractères jeunes de Sophie et James. Parce qu'on sait qu'il s'est passé quelques chose à ce moment-là qui a bouleversé James et dont il ne veut plus parler. On dévore ces chapitres, cherchant à comprendre comment tout peut être lié.

Et c'est en cela que Sarah Vaughan est machiavélique : tout prend rapidement forme et ne donne pas toujours une belle image du pouvoir et de la fortune, comme on pouvait s'en douter. En se retrouvant au milieu de cette affaire, on touche au plus près de ce qui peut se tramer dans les couloirs de Westminster (mais ce serait également vrai en France ou dans n'importe quel pays, du moins c'est facilement imaginable). Et c'est effrayant. L'auteur nous dresse un portrait bien peu flatteur du pouvoir, de cette jeunesse privilégiée et riche, qui n'a jamais connu aucun problème dont maman ou papa pouvait l'extirper, et qui parvient à mener une belle carrière. C'est pourquoi on a envie que Kate parvienne à ses fins et fasse condamner ce James Whitehouse qui n'a pas l'air irréprochable dans cette affaire. Pourtant, dès qu'on suit Sophie, on ne peut que se demander s'il est coupable et si cela ne va pas juste briser une famille… On ne sait plus où on en est, on est à la fois du côté de Kate et de Sophie, toutes les deux attachantes et droites dans leurs baskets. Et c'est en cela que les chapitres sur Oxford ont leur importance. Pour faire la lumière sur le tableau en entier.

Sarah Vaughan nous confiait lors d'une rencontre privilégiée à l'occasion de la sortie de son précédent roman, La ferme du bout du monde, que c'est son ancienne carrière de journaliste qui l'avait inspirée pour ce roman. Et c'est d'une évidence sans faille, cela donne une grande part de véracité à ce roman (mais qui reste bien une histoire inventée).

La force des personnages – Kate et Sophie, mais aussi James – , les lieux emblématiques de pouvoir, à savoir Oxford et Westminster, l'affaire judiciaire, les arcanes du pouvoir et du scandale, l'écriture maitrisée de l'auteur font de Anatomie d'un scandale un incontournable, un grand roman, un électrochoc, un véritable coup de coeur.
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Un bon thriller judiciaire. Il n'y en a pas si souvent que ca !

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Ceux qui ont le monde à leurs pieds... *****



J'avais beaucoup aimé «La ferme du bout de monde » et me réjouissais donc de découvrir le nouveau roman de Sarah Vaughan, d'autant plus qu'il faisait l'objet de nombreux éloges tant de la part des critiques professionnels que des lecteurs -quelques déceptions m'ont cependant rendue méfiante envers les buzz médiatiques.

Aucune déception cette fois, j'ai même littéralement dévoré ce livre en un week-end. Ne vous attendez cependant pas à une histoire similaire à «La ferme du bout du monde» : «Anatomy of a Scandal» peut être considéré comme un suspense juridico-familial ayant pour cadre les coulisses du pouvoir en Grande-Bretagne.

James et Sophie Whitehouse semblent mener une vie parfaite : James occupe un poste politique important, son charisme lui a toujours valu de réussir tout ce qu'il entreprenait et ils sont les heureux parents de deux beaux enfants. Lorsque James annonce à Sophie qu'il a eu une liaison avec l'une de ses employées, leur bonheur se fissure un peu ; lorsque l'employée a l'outrecuidance de porter plainte, il se fragilise encore davantage, d'autant plus que l'avocate de l'accusation, Kate, n'admet pas facilement la défaite. Mais Sophie tient à préserver sa famille à tout prix, dût-elle pour cela faire quelques entorses à ses principes…

«Anatomy of a Scandal» est à la fois une histoire familiale -la psychologie des personnages, surtout celui de Sophie, fait l'objet d'une analyse intelligente et réaliste- et un «courtroom drama» qui parvient à être captivant malgré l'absence d'originalité du litige : la parole de l'un contre la parole de l'autre, le classique he said/she said ou comment savoir si le « non » de la femme a été suffisamment clair. Sur ce point, le roman m'a d'ailleurs rappelé l'excellent "He Said/She Said" d'Erin Kelly ('"Par omission").

Grâce à des flashbacks revenant sur ce qui s'est passé à Oxford en 1993, le roman nous dévoile également les dessous d'une classe de privilégiés, ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et qui ont ou pensent avoir le monde à leurs pieds…



Un excellent moment de lecture que je vous recommande sans hésiter.
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Récit addictif

Vous n'allez pas lâcher ce thriller psychologique et politique : sexe, pouvoir et trahison. Au coeur de ce polar aux allures de l'affaire DSK, la vie du sous secrétaire d'état anglais, bras droit du premier ministre, mari exemplaire et père attentif va être disséquée. Est-il vraiment l'homme parfait? Peut-on s'arranger avec la vérité toute sa vie sans en payer les conséquences ? Son avenir et celui de sa (ses) victime (s) présumée (s) se jouent dans ce huit clos de la salle d'audience.

Un vrai page turner que j'ai adoré et dévoré !

Difficile de rajouter quelque chose à la quatrième de couverture et aux critiques qui ont déjà été faites…car elles sont tellement vraies,pertinentes et plus que méritées.

Écrire un livre sur un thème tellement sujet à controverse avec autant de subtilité et d'intelligence…vraiment un grand bravo !!

J'ai presque envie de vous dire…ne chercher pas , aller juste l'acheter ou l'emprunter à la bibliothèque et lisez le !! Et venez on en reparle ensemble après…

Ce livre est tellement riche en réflexion :

le viol, le consentement
les accusations de viol comme simple vengeance ou est-ce la réalité?
le mensonge, le doute dans un mariage
comment vivre après une agression sexuelle, comment se reconstruire
les lois s'appliquent elles à tout le monde?
le pouvoir politique et son influence

Et malgré tous ces thèmes abordés, ce roman est d'une fluidité remarquable, il est complétement addictif.

BREF…un livre qui m'a tellement remué que j'ai du mal à trouver mes mots. Sarah Vaughan est partie sur un roman complétement à l'opposé de la ferme du bout du monde, mais tout aussi réussi.

PS : le hasard a fait que je l'ai lu la même semaine que le procès d'un dirigeant politique écologique…pour resituer le contexte, de nombreuses femmes l'ont accusé d'agressions sexuelles mais n'ont jamais osé parlé ( beaucoup de pressions), les faits sont prescrits donc cela a abouti à un non lieu…mais lui; après ,a porté plainte pour diffamation et ceux sont ses victimes présumées qui sont sur le banc des accusées. Je vous assure que c'était vraiment très troublant.
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