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Eternal Empire tome 1 sur 2
EAN : 9781534303409
136 pages
Image Comics (28/11/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
JONATHAN LUNA (ALEX + ADA, THE SWORD, Spider-Woman: Origin) and SARAH VAUGHN (ALEX + ADA, Deadman: Dark Mansion of Forbidden Love, Ruined) return with ETERNAL EMPIRE, a fantasy epic!

The Eternal Empress has waged war against the countries of Saia for over 100 years, and now her sights are set on the last country standing. But within the brutal Empire’s workforce, a young man and woman discover they share a synergistic power that could change the fate ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2017, coécrits par Saraj Vaughn et Jonathan Luna, dessinés, encrés et mis en couleurs par Jonathan Luna. Ces 2 créateurs sont également les auteurs de la série Alex + Ada.

Il y a de cela 141 ans, dans la région de Karabon, la prêtresse mère se livre à un rituel religieux. Au milieu d'un cercle délimité par des monolithes, se tiennent des prêtres en train de psalmodier. La prêtresse mère se dénude et s'avance vers Baraka le noir, un dragon, en lui expliquant que plusieurs villes sont déjà tombées et que l'ennemi s'approche de Karabon. Au temps présent (141 ans plus tard), dans la région d'Essia, Tair (une jeune femme) travaille aux champs. Il s'agit d'un travail forcé réalisé par des individus sous la domination d'un conquérant, l'armée de l'Impératrice éternelle, aussi appelée Éminence Éternelle. Cette armée, dite des Épées Cramoisies, conquiert ville après ville pour étendre la domination de l'Impératrice éternelle sur toute la planète Saia, et unifier ainsi l'ensemble de ses populations. Alors qu'elle est en train d'arracher des tubercules dans la terre par une froide journée, elle a un éblouissement et une vision, celle de l'avant-bras d'un individu mâle allongé par terre, dans un endroit chaud. Elle a vite fait de se remettre au travail, alors qu'un garde fouette un autre ouvrier parce qu'il n'avance pas assez vite.

Le soir, un envoyé de l'Impératrice éternelle rassemble l'ensemble des ouvriers agricoles, en présence d'un prêtre des 3 soleils, pour leur annoncer qu'après 120 ans de guerre l'armée vient de saisir la ville de Kadei. Une soirée de célébration est décrétée. L'armée continue d'avancer vers Nifaal, l'un des dernières villes libres, en traversant les montagnes Aris. Tair décide de s'évader. Dans une autre région se trouve la ville de Qaara. Rion fait partie de la population sous le joug de l'armée des Épées Cramoisies. Il fait partie d'une grande équipe chargée d'ériger une statue monumentale à l'effigie de l'Impératrice éternelle. Alors qu'ils la redressent, une corde vient à se rompre, et la statue retombe lourdement, un bras se cassant. Les soldats distribuent généreusement les coups de fouet. le soir est fait de l'annonce de la victoire de l'armée de l'Impératrice à Kadei. le même soir, prenant l'air sur un toit, Rion a une vision d'un poing s'abattant. Il décide de s'enfuir.

Avec cette nouvelle histoire, le lecteur retrouve le duo de créateurs de la série Alex + Ada, récit d'une relation amoureuse racontée avec une sensibilité épatante et émouvante, dans un environnement d'anticipation crédible. Il se lance dans la découverte de cette série en toute confiance, en ayant à l'esprit que leur thème préféré est celui de la relation amoureuse. Cette fois-ci, ils ont choisi un genre différent, celui de la Fantasy, avec une petite dose de phénomène parapsychique. Ils consacrent le premier épisode à présenter la situation de leur héroïne Tair, et le second épisode à présenter celle de leur héros Rion. Ils utilisent également ces 2 épisodes pour intégrer de manière naturelle des informations sur le monde dans lequel ils évoluent. le lecteur découvre donc un monde évoquant le début de l'âge de fer, des populations asservies par des forces armées et travaillant à fournir la nourriture nécessaire à l'effort de guerre. L'empire en place opprime les individus, réprimant les tentatives de rébellion avec force, les 2 héros découvrant au cours de leur progression, un charnier et des individus crucifiés le long de la route.

Dans un court texte en fin de volume, les auteurs expliquent qu'ils ont bâti un modèle de planète baignant dans la lumière de 3 soleils. Ils ont conçu un modèle d'orbite, leur permettant de savoir où se situe chaque astre en fonction de l'heure de la journée et de l'endroit où se situent les personnages sur le globe. Ceux-ci rendent souvent grâce aux soleils, à l'instar d'une religion basée sur une déité solaire. le fond de l'intrigue se révèle finalement assez simple, avec les 2 héros partageant visiblement une ascendance commune et leur pouvoir se manifestant quand ils sont proches l'un de l'autre. Ils essayent de fuir la zone occupée pour commencer une autre vie et se retrouvent à utiliser leur pouvoir pour survivre et pour aider des victimes de l'oppression. Les auteurs font apparaître l'Impératrice éternelle dès ce premier tome, avec une allure un peu théâtrale, et faisant montre d'une réelle cruauté vis-à-vis de ses serviteurs, mais aussi des populations exploitées. La trame repose donc sur des conventions très classiques des récits du genre Fantasy, avec des dragons pour faire bonne mesure.

Sans surprise, le lecteur retrouve également la personnalité graphique très affirmée de Jonathan Luna. Selon toute vraisemblance, il réalise ses planches à l'infographie et il détoure les formes avec un trait très fin, d'épaisseur invariable. Il n'utilise pas d'aplats de noir, mais figure les ombres portées avec des nuances plus sombres de la couleur de la surface considérée. Si le lecteur n'a jamais lu de bande dessinée de cet artiste, il lui faut un peu de temps pour s'habituer à sa manière de représenter les visages. Ceux-ci sont lisses, avec des pupilles très rondes, des grosses lèvres pour les femmes, de très fines lèvres pour les hommes. Les visages arborent des expressions un peu hébétées, soit avec des bouches fermées, soit avec des bouches entrouvertes pour indiquer qu'ils sont en train de parler, ou légèrement surpris. Les tenues de Tair et Rion sont de simples tuniques et pantalons, mais ils acquièrent des tenues plus chaudes en cours de route. le lecteur remarque que Jonathan Luna a conçu des uniformes pour les soldats de l'armée des Épées Cramoisies, avec des déclinaisons spécifiques en fonction des grades.

Ainsi, malgré la façon de détourer les formes et le manque de texture, les personnages dégagent une forme de vitalité simple, accomplissant des mouvements normaux et plausibles. Les auteurs prennent même soin de montrer que Tair et Rion peuvent souffrir du froid et qu'ils doivent s'entraîner pour apprendre à manier leur épée de feu. Dans ce genre de récit, le lecteur s'attend également à ce que l'artiste détaille les différents environnements pour leur conférer des particularités et qu'ils ne restent pas génériques ou interchangeables. Avec un regard superficiel, les différents endroits semblent manquer de caractéristiques : une clairière ou une plaine vite esquissées, un embranchement de chemin sans aucune indication, une zone montagneuse désolée, etc. Néanmoins le lecteur apprécie la faculté de Luna à rendre compte de l'espace et des volumes. Il ne lui faut que quelques traits pour rendre tangible un monument mégalithique semblable à celui de Stonehenge, avec un beau travail sur les chatoiements du ciel. Il sait montrer l'étendue du champ dans lequel travaille Tair, ainsi que le plan d'ensemble du camp dans lequel se tient la communication sur l'avancée des troupes. Il en va de même pour la ville où Rion travaille à ériger la statue de l'Impératrice éternelle. Les menus détails des paysages traversés permettent au lecteur de se rendre compte de la progression de Tair et Rion dans leur voyage vers Nifaal.

La lecture permet également d'apprécier les talents de metteur en scène de l'artiste. le face à face entre la prêtresse mère et Baraka le noir en dit long sur la nature de leur relation. Les regards apeurés de Tair vers l'ouvrier en train de se faire fouetter font comprendre son état d'esprit, et sa conscience aigüe de l'absence de pitié des oppresseurs. Jonathan Luna fait preuve d'une belle inventivité avec un zeste de facétie lors de la représentation de la fuite de Tair dans une tempête de neige, lors d'une page décomposée en 20 cases. Lorsque Tair et Rion utilisent pour la première fois leur épée de feu, le lecteur voit la maladresse de leurs mouvements, attestant le fait qu'ils n'ont pas l'habitude de manier de telles armes. À cette occasion, Luna utilise les possibilités offertes par l'infographie pour rendre compte du volume des flammes de ces épées. D'une manière générale, il utilise plutôt des aplats de couleurs unis, ce qui participe à l'impression de simplicité des dessins, et ce qui fait ressortir l'usage des effets spéciaux qui reste raisonné et maîtrisé.

Le lecteur suit donc la progression assez linéaire de Tair et Rion, en assimilant les informations délivrées à un rythme régulier et naturel, en comprenant bien que l'intrigue se dirige vers une confrontation à plus ou moins court terme entre l'Impératrice et les 2 héros, vraisemblablement au moment de l'alignements des astres. Néanmoins, il observe également le rapprochement progressif de Tair et Rion. Il comprend bien qu'un lien particulier les unis, que ce soit une métaphore de l'amour, ou un lien de parenté. Il sourit quand les 2 se rendent compte qu'ils ne peuvent pas éteindre les flammes qui apparaissent quand ils se rapprochent physiquement, rendant la proximité physique impossible dans un premier temps. Il sourit à nouveau quand il découvre ce qui se passe quand ils se touchent physiquement, une nouvelle preuve du sadisme des auteurs. Il les voit progresser ensemble vers Nifaal et affronter des épreuves ensemble, se forgeant ainsi une histoire commune.

Pris comme un récit de Fantasy, ce premier tome est sympathique, mais pas enthousiasmant. Les auteurs ont bien pensé leur monde, et conçu une intrigue facile à suivre donnant le temps d'assimiler les informations relatives à ce monde, sans avoir l'impression de subir un flux de données de type bourrage de crâne. Les dessins semblent un peu légers, mais trouvent un juste équilibre en une lisibilité rapide, et un niveau d'informations visuelles suffisant. 4 étoiles. Néanmoins, si le lecteur connaît déjà le travail de ces auteurs, il sait qu'il peut aussi prêter une attention particulière à la relation qui s'installe lentement entre les 2 personnages principaux, car il y a fort à parier qu'elle sera au coeur du récit.
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