Tu as tout lu d’une traite, sans reprendre haleine, sans prendre le temps d’une interruption pour te désaltérer. Le soir tombait et la lumière commençait à manquer. Depuis ta place, tu as plongé ta main jusqu’au pied de l’halogène et la pièce s’est subitement éclairée. J’attendais avec impatience tes commentaires mais tu semblais hésiter à m’en faire.
J’ai fini par me dire que mon texte t’avait déplu et que tu redoutais à me faire part de ton véritable sentiment. Connaissant l’étendue de ta bonté, de forts scrupules devaient sûrement t’interdire de me faire de la peine. Pour moi il ne faisait plus aucun doute que tu avais trouvé les premières pages de mon roman trop pessimistes, trop sombres, trop pernicieuses, trop morbides.
Si tu avais su au moins comme j’étais prêt à te donner raison !
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